[France-Espagne] Pyrénées - HRP n°4

Ne cherchez pas sur le site le topo de la 1ère partie de la Haute Route pyrénéenne (HRP) de l’océan à Bious-Artigues, ce n’est pas un oubli du webmaster, il n’existe pas ! Et pour cause, je n’ai pas parcouru cette portion (ce sera pour une prochaine année...) et j’ai commencé à l'été 2015 par la 2ème (topo HRP n°2 entre Bious-Artigues et Gavarnie). Celle-ci, même si l'on avait commis quelques digressions d'itinéraire, se superposait sur de larges portions au GR10. Bien que caillouteux en diable, on disposait de gîtes ou de refuges à chaque étape... 7 ans plus tard me voici à poursuivre cette HRP là où je l'avais laissée, à Gavarnie, cette fois-ci à bonne distance du GR10 français et même du GR11 espagnol (topo HRP n°3 entre Gavarnie et Luchon). Cette portion était caractérisée par le suivi du fil de nombreuses crêtes sans difficulté technique particulière à l'exception des deux journées entre le refuge de la la Soula et l'Hospital de Benasque.

 

A présent, voici la suite de ce périple au départ de Luchon, là où l'on avait terminé le précédent. Cette fois-ci, nous ne sommes plus 2 (Isabelle et moi) mais 3 puisque nous avons intégré à l'équipe un nouveau camarade, en l'occurrence Jacky, avec lequel j'avais eu l'occasion de marcher au Népal sur l'une des étapes du Great Himalaya Trail entre Kangchenjunga et Makalu. Cette portion de la Haute Route pyrénéenne, je l'ai voulue la plus spectaculaire possible et aussi très photogénique : c'est pourquoi le tracé de cette HRP n°4 va s'inscrire quasiment intégralement côté espagnol, voire même, pour ne pas froisser les susceptibilités régionales, en Catalogne... C'est la présence de la myriade de lacs qui a guidé mes recherches d'itinéraire (Sant Maurici, Encantats, etc.). Plutôt que de rester à cheval sur la crête qui marque le frontière franco-espagnole où les points d'intérêt se résumaient à quelques sommets comme le Mont Vallier, j'ai pris en compte la présence de refuges (il y en a, sur le GR10, mais 1000m plus bas...), de sources pour les bivouacs (sur les crêtes il n'est pas facile de trouver de l'eau...) et la nécessité d'un ravitaillement en vivres de bouche au mitan de la traversée pour ne pas que l'on soit contraints de descendre dans les profondes vallées ariègeoises plus que de raison... On n'aura en fin de compte passé que deux demi-journées en France, l'une au tout début, l'autre pour redescendre retrouver un transport terrestre pour nous permettre de revenir à la "civilisation". Il faut dire qu'une fois que l'on a mis le pied en Catalogne, la seule façon de revenir en France par les transports en commun, ne serait-ce que pour se rendre à quelques kilomètres au N de la frontière, si tu n'utilises pas tes pieds, il te faudra plus d'une journée pour contourner la chaîne des Pyrénées par l'E via Barcelone et Perpignan ! (à l'exception notable de l'unique liaison quotidienne Flixbus de Vielha à Toulouse, souvent complète...)

 

Ces 13 jours auront permis de confirmer l'impression de wilderness de la montagne pyrénéenne côté espagnol que nous avions "touchée du doigt" deux ans auparavant sur la HRP n°3. Et là, en bien pire...! Parcourir les itinéraires de randonnées catalans se révèle à la longue assez usant surtout si l'on considère la charge dorsale inhérente aux nécessités de bivouac, de nourriture et de sécurité en montagne : entre 20 et 22kg ! Pour franchir quelques passages olé-olé, on ne se facilite pas la tâche... Il faut aussi préciser que les lignes de crêtes sont assez difficiles à franchir et que les suivre, comme cela avait été possible sur la HRP n°3, est quasiment impossible du fait de leur conformation, caillouteuses et verticales. Alors, on s'en remet à suivre les itinéraires de randonnée, le GR11 espagnol et toutes ses variantes, sur lequel est souvent superposé, aux dires des cartes topographiques espagnoles, le tracé de la HRP... On comprend mieux maintenant, après avoir pratiqué la marche sur les "sentiers" catalans que les meilleurs trailers du Monde puissent être de ce coin-là, à l'instar de Kylian Jornet : tous petits déjà puis à l'adolescence ils ont eu l'occasion de s'y confronter ! Et ce n'est pas une journée par ci par là, non, non, c'est" cent fois sur le métier remettez votre ouvrage" (Jacques Prévert)...! Tous les jours se suivent, certes, et se ressemblent... Alors, avec un sac lourdement lesté, il est aisé d'imaginer que sur ce type de terrain, montée ou descente (pour le plat, n'y comptez pas !), c'est un double fardeau : poids bien sûr mais aussi balancement sur le dos qui déséquilibre. Je ne sais pas de quoi se composera 5ème mouture de la HRP (a priori un tour d'Andorre au départ d'Auzat) mais le niveau technique se corse plus on avance vers l'orient...

 

Tiens, un aparté sur le GR20 Corse, paraît-il le plus dur du Monde ou tout du moins d'Europe ! Certes il a évolué depuis que je l'ai parcouru à maintes reprises entre 1989 et 2000 dont une fois en enchaînant la traversée (pas l'A/R, la traversée ai-je écrit...) de tous les sommets qui se trouvent de part et d'autre du tracé. J'étais plus jeune, c'est un fait, mais même avec le poids du sac bien lesté (en ce temps-là, la seule possibilité de refaire son complément de nourriture c'était de s'octroyer une journée de repos à Vizzavona pour un A/R en train à Corte afin de remplir le sac de vivres...). Aujourd'hui, le GR20 ce ne sont que 5 heures de marche quotidienne, il y a : des refuges à chaque étape, de nombreuses possibilités de ravitaillement sur l'itinéraire (d'accord, il faut aimer la charcuterie et le fromage "qui pue" mais au maximum on n'est nécessaire de porter que le pique-nique du midi...), un balisage au top, des aménagements en passages câblés lorsque c'est nécessaire et une difficulté avérée d'évolution sur terrain rocailleux seulement sur 4 des 15 étapes. Eh bien, on est bien loin d'atteindre le niveau de la HRP, surtout celle-ci, la Catalane. Le GR20, c'est tout confort, quand même...

Et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit en PDF : Pdf image 1 Circuit HRP n°4

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Luchon - Hospice de France - Soum de l'Escalette - Bivouac Clots de Lunfern

20mn de taxi ou navette-bus + 3h35 / 1120m / - 160m.
Diaporama Arrivée en milieu d'après-midi de la veille avec une nuit soit au Céleste hôtel soit à la pension de famille Le Petit train (les deux proposent des chambres avec petit-déjeûner à prix maîtrisés), visite de la ville thermale qui recèle de beaux bâtiments de caractère, souvent des hôtels destinés aux curistes à la fin du XIXème début du XXème et qui sont aujourd'hui pour la plupart transformés en résidences d'habitation permanente. En complément du Lidl situé à l'entrée de la ville à proximité de la gare, on trouve en centre-ville pas mal de magasins généralistes permettant d'acquérir les dernières victuailles pour les premiers jours de trek (Petit Casino, produits régionaux charcuterie et fromages locaux, boulangeries). Au cas où, noter qu'il y a aussi plusieurs magasins d'articles de sport (Intersport, All Mountain, entre autres...) et des distributeurs de billets ATM.

 

Diaporama En milieu de matinée, deux manières de rejoindre l'Hospice de France situé à 10kms au S de la ville : taxi pour 30€ ou navette-bus à 10h35 devant l'office du tourisme pour 2€/pers. Une fois sur le parking de l'Hospice de France à 1375m, on remonte jusqu'à l'auberge qui fait aussi gîte d'étape) où on laisse partir à main droite l'itinéraire d'ascension vers le cirque lacustre de Vénasque (c'est par ici que se terminait la HRP n°3...). On poursuit tout droit au S pour remonter en RD du vallon du Pesson et pénétrer dans la hêtraie (balisage jaune). Au poteau indicateur "Bois du Pesson", on s'engage sur le large chemin qui monte sur la G en direction du Pas de l'Escalette (15mn, 1450m). Un peu plus haut, on sort des frondaisons pour s'élever à flanc de coteau herbeux pentu en larges lacets jusqu'à croiser une source (40mn, 1675m). Belle vue panoramique sur les montagnes qui ceignent les cirques du Fond de France et de Vénasque (les pics de Sajuste et de Sauvegarde apparaissent...). On efface un dernier ressaut pour prendre pied sur l'alpage Roumingou (10mn, 1705m).

 

Au niveau du poteau indicateur, on continue sur la D en direction du SE. On découvre à main droite le cirque de Pesson dominé par le Pic de la Frèche et le Bec du Corbeau. La montée dans les alpages est assez soutenue jusqu'à rejoindre le col de Monjoia (1h, 2069m, borne-frontière n°336). Ici, on laisse le sentier descendre vers l'Espagne pour poursuivre à main D et ainsi suivre peu ou prou, plutôt côté E, la ligne imaginaire qui marque la frontière franco-espagnole. On domine le cirque de la Frèche constitué du Pic de la Frèche, du Bec du Corbeau et du Tuc de l'Escalette. Le lac de la Frèche de couleur turquoise occupe occupe une petite cuvette au pied d'un rognon morainique. Le sentier s'écarte de la frontière pour tracer directement à flanc des alpages et atteindre le sommet du mamelon (30mn, 2430m, C) qui se situe à la D du Soum de l'Escalette, un sommet situé sur la gauche et que l'on peut gravir sans difficulté (20mn A/R, 2466m, C) pour une vue plongeante complémentaire sur le vallon qui part du col de Monjoia.

 

La descente conduit, grâce à un sentier aménagé, jusqu'au Pas de l'Escalette que l'on laisse à main D pour poursuivre W sur une centaine de mètres en direction du Cap dera Picada avant d'incliner à G pour passer entre 2 laquets (eau non potable car utilisée par les troupeaux de moutons...) et rejoindre un peu en contrebas une plateforme herbeuse située 5mn en amont du lac des Clots de Lunfern (10mn, 2380m, C juste au-dessus du bivouac, GPS : 42°41'10"N 0°39'58"E, eau prise dans le ruisseau qui alimente le lac sur la rive S). Du camp, beau panorama au S sur la Tuca de Bargues, au NW sur le Pic de Pesson et le Cap dera Picada, au NE sur le Soum de l'Escalette et à l'E dans le lointain sur le Mont-Rouch et la Pique d'Estat par dessus la crête du Pui de la Bonaigua situé au-dessus du port éponyme du côté de Baqueira.

Jour 2 : Clots de Lunfern - Vallée du rio Esera - Bivouac au lac de l'Escaleta

5h10 / +550m / -500m.
Diaporama On reprend la trace par laquelle on est arrivé hier. Aux 2 laquets on rejoint en direction du NE le sentier "officiel" balisé en jaune qui relie le Pas de l'Escalette au Cap dera Picada. On le suit sur la G jusqu'à atteindre le col (25mn, 2485m). Ici, il y a deux possibilités (compter le même temps de parcours mais pas le même niveau de difficulté...) :
- à gauche pour suivre un bout de la crête chaotique qui descend de la Tuca de Bargues, de contourner par la G le Turonet del Puerto avant de descendre en biais hors sentier sans réelle difficulté technique au niveau du large col 2490m qui marque l'initialisation de la crête rocheuse et "un peu" inquiétante à suivre avec un gros sac... Grosso modo, il faut avancer en biais jusqu'à rejoindre le bord du thalweg qui est issu du col de Bargues (1h, 2380m) puis désescalader le rognon morainique en zigzags serrés sur sa RD avant de poursuivre face au Pic de la Maladeta en traversée de pentes herbeuses en visant la partie G du 2ème lac de Villamuerta que l'on voit en contrebas. On rejoint un plateau humide sur lequel sortent deux sources (55mn, 2210m). Au-delà, on incline sur la G cette fois-ci face au sommet de l'Aneto pour traverser un petit bosquet d'arolles. Reste à désescalader un petit thalweg pour atteindre un abri de berger (20mn, 2085m) d'où l'on descend d'une trentaine de mètres pour venir croiser le sentier cairné qui arrive de la D en provenance du 2ème lac de Villamuerta (5mn, 2055m).
2- tout droit, d'abord en descente jusqu'à 2380m où l'on laisse se poursuivre à droite le sentier qui conduit au Port de Bénasque pour incliner à G et trouver au mitan de la descente vers le parking de la Besurta le départ sur la G du sentier qui conduit aux 2 lacs de Villamuerta (entièrement sur sentier balisé ou cairné...). Au-delà du 2ème lac, on poursuit vers le SE jusqu'à traverser une roche polie par l'ancien glacier (2h20, 2055m).
Les deux itinéraires se sont donc rejoints au niveau de la roche polie en contrebas de l'abri de berger. Il est alors facile de descendre par une traversée à flanc sur un sentier bien marqué au sol jusqu'aux prairies qui occupent le fond du large vallon herbeux du rio Esera.

 

On reste sur la RD du vallon pour rejoindre le Forau d'Aigallut, une captation des eaux de la rivière afin de les orienter vers une conduite forcée qui alimentera le complexe hydro-électrique de la région. Ici, on retrouve le sentier touristique qui arrive du parking automobile de la Besurta et on le suit vers le SE pour remonter le Pllan d'Aigallut jusqu'à la convergence des deux vallées qui alimentent la rivière à savoir sur la droite celle des Barrancs et sur la gauche celle de l'Escaleta séparées par le Pic d'Aigallut. L'endroit est bucolique à souhait : gazon taillé naturellement, ombre des falaises si nécessaire, rivière qui sinue au milieu de la tourbière (40mn, 2050m, départ du sentier d'accès au refuge de la Renclusa (camp de base pour l'ascension au pic de l'Aneto)).

 

De suite une série de zigzags serrés nous attend pour effacer un rognon morainique avec une belle vue arrière sur la Pllan d'Aigallut et à l'horizon proche sur le Port de Benasque dominé à sa gauche par le Pic de Sauvegarde. On prend pied sur un lapiaz couvert de gazon et on atteint une fourche de chemins (45mn, 2190m, sur la gauche possibilité de rejoindre le col et le lac de Toro en 30mn A/R). On poursuit tout droit en direction de Mulleres en remontant le vallon de l'Escaleta. On se reprend une série de zigzags plutôt chaotique en RG de la gorge qui précède l'arrivée au lac. On remonte dans les blocs de granit avec quelquefois la nécessité de poser les mains. Le balisage est présent sous la forme de cairns judicieusement disposés. En se retournant, on dispose d'une vue sur le Pic de l'Aneto à gauche, les Fonts de Remune, le Pic de Sauvegarde, la crête du Soum de l'Escalette et, plus près de nous, la Tuca Blanca de Pomero.

 

On atteint un laquet face au Malh del Pais o la Forcanada qui précède l'arrivée au bord de la cuvette qui contient le lac de l'Escaleta (45mn, 2315). A main gauche, côté E, le cirque au milieu duquel s'inscrit le lac est dominé par une belle montagne calcaire, les Clots der Infern. On établit le bivouac sur la presqu'île herbeuse située au beau milieu du lac. L'eau est puisée dans le lac et filtrée.

Jour 3 : Lac de l'Escaleta - Tuc de Molières - Crête - Vall de Molières - Pleta de Molières - Espitau de Vielha - Refuge de Conangles

7h10 / +700m / -1485m.
Diaporama Du lac de l'Escaleta à 2340m, on suit la RD pour s'élever le long du torrent exutoire du lac supérieur. En se retournant, belle vue du cirque dans lequel s'inscrit le lac avec à l'arrière l'Aiguille Norin et la Tuca Blanca de Pomero. La montée vers le lac supérieur s'effectue en sinuant entre les rochers patinés par l'ancien glacier et il n'est pas possible de trouver un rythme tant le tracé pourtant réalisé au mieux et balisé de cairns connaît de nombreuses ruptures de pente. On longe successivement sur leur RG deux laquets avant de s'attaquer au rognon glaciaire qui défend l'accès au lac supérieur de l'Escaleta.

 

Vers 2315m, on laisse partir sur la droite le "chemin" d'accès au lac pour incliner au S et passer à bonne distance dudit lac (1h10, 2625m, possibilité de bivouac sur les rives herbeuses du lac). Les pentes pour accéder au sommet du Tuc de Mulleres semblent moins rigoureuses que celles parcourues précédemment. Elles se présentent sous la forme de dalles de granit inclinées où il est quand même plus facile d'évoluer que dans les éboulis de rochers effondrés.

 

On évolue sur un océan de pierre figé pour l'éternité. Vers 2750m, on incline doucement vers la G en suivant la ligne de cairns et en visant le large col qui s'inscrit entre le Tuc de Mulleres à droite et le Cap deth Horo de Mulleres à gauche. On remonte le fil d'une moraine de blocs de granit au milieu de deux vallons autrefois glaciaires. Vers 2850m, apparaissent à main droite les pics de l'Aneto et de la Maladeta alors qu'à l'horizon lointain on note encore la présence des sommets qui dominent les Fonts de Remune.

 

On retrouve un bon chemin gravillonneux qui sinue en direction de la crête des Montes Malditos. Attention ! A 2900m, il faut incliner fortement sur la G pour ne pas suivre l'évident sentier qui descend vers le S. En ayant repris une direction E suivi d'une série de zigzags entre les rochers on débouche au sommet du Tuc de Mulleres (1h20, 3009m, C). Vue imprenable sur le groupe Aneto-Maladeta, les Fonts de Remune, le Port de Benasque et les pics saillants qui l'entourent et plus près sur le col et le lac de Toro. A l'E, on domine le Vall de Mulleres et sa grappe de lacs. On peut même distinguer un peu en hauteur et sur leur gauche le refuge de Mulleres (étape possible si nécessité lors de la descente). Et, tout au bout de cette vallée, on a une vue plongeante sur le Vall de Barravés à partir de l'Espitau de Vielha.

 

On se trouve dans une ambiance très pyrénéenne avec la présence de pics élancés et des myriades de lacs qui colonisent la moindre cuvette. Maintenant, il va falloir descendre ce Vall de Mulleres pour rejoindre l'Espitau de Vielha et ça commence par la désescalade vers le N de la crête chaotique pour rejoindre le passage obligé au pied du Cap deth Horo de Mulleres. Les cairns sont bien utiles pour indiquer les meilleurs passages au milieu des blocs effondrés. Une fois le passage atteint (20mn, 2945m), il est marqué d'un poteau..., on doit faire un choix pour désescalader la vingtaine de mètres de falaise de granit. La voie la plus simple semble être celle de D : on dispose de belles prises de main, un peu moins pour les pieds (surtout avec une charge dorsale conséquente...) lorsqu'on mesure moins d'1,80m !

 

Au pied de cette paroi, on retrouve momentanément un petit sentier gravillonneux qui disparaît alors que l'on est confronté à devoir traverser une série de blocs effondrés. L'itinéraire est toujours balisé de cairns alors que l'on alterne passages sur sentier, désescalade de thalwegs caillouteux et traversées de blocs. On croise (enfin...!) une source quelques mètres au-dessus de l'exutoire du 2ème lac (1h30, 2410m) avant de descendre sur la pointe du lac pour suivre une sente cairnée à hauteur de l'exutoire qui permet d'éviter de passer par le refuge perché sur une petite falaise.

 

On retrouve plus loin le sentier qui arrive de la G en provenance du refuge et on entame la grosse descente vers l'Espitau de Vielha. A la source (25mn, 2240m), on laisse partir tout droit un beau sentier alors que l'on doit poursuivre la descente à main D en lacets au milieu des pentes d'herbes folles. Une descente à la mode catalane, donc, pas le moins du monde aménagée...!

 

On rejoint le bord du torrent (35mn, 2000m) et, à partir d'ici, la pente se fait plus douce mais, on ne se refait pas, la qualité d'aménagement du sentier reste plus que médiocre. "Respect de la Nature" doivent penser les acteurs de la montagne catalane... A 1900m, on désescalade le long d'une cascade sur une petite vire étonnamment équipée de deux mains courantes.

 

Au-delà, on retrouve un bon sentier qui s'en va traverser en RG le plateau humide de la Pleta de Mulleres, une dizaine de mètres à hauteur des tourbières. Bien que l'on soit sensé se rapprocher du parking des randonneurs à la journée, le sentier est toujours aussi peu aménagé à l'exception notable de la présence de piquets de bois qui ont remplacé les cairns... On termine la descente du vallon par un parcours dans la hêtraie en restant en RG de la rivière sur un sentier à la conformation enfin apaisée. Par un large chemin agricole, on rejoint la plateforme de l'Espitau de Vielha (1h40, 1610m, refuge, bar et restaurant fermés, C). On descend rejoindre la N-230 à la sortie du tunnel de Vielha et on la suit vers le S sur 1km jusqu'à un grand parking (15mn, 1550m, arrêt de la navette bus du Val d'Aran) d'où part un petit sentier rejoignant sur la G le refuge de Conangles (5mn, 1555m, bar, restaurant, 1/2P, res : +34 696649871, C).

Jour 4 : Refuge de Conangles - Port de Rius - Lac de Rius - Refuge de la Restanca

5h / +1000m / -540m.
A l'origine, le tracé de notre HRP n°4 ne s'arrêtait pas au refuge de Conangles mais poursuivait par la remontée du Vall de Besiberri, le franchissement des Llastres de Besiberri et la descente sur le refuge Ventosa. Un programme qui nous a semblé, une fois que l'on en a eu terminé avec la traversée du Tuc de Mulleres, un peu trop osé avec le sac à dos chargé et des retours de traversée de la part de randonneurs arrivant d'en face qui évoquaient une journée plutôt engagée. C'est donc au refuge de Conangles que l'on a décidé de laisser Besiberri et de passer par le tracé HRP qui se superpose au GR211-5 en faisant étape au refuge de la Restanca plutôt qu'à Ventosa situé sur l'itinéraire d'une variante HRP peut-être trop difficile... Le lendemain, jonction avec l'itinéraire prévisionnel au col de Caldès.

 

Diaporama Au départ du refuge, on suit le petit sentier forestier qui rejoint au NE le tracé du GR11 balisé en blanc-rouge. On rejoint l'ancienne voie de communication qui reliait Vielha à Lerida (Lleida en catalan) et on suit la large piste vers le N en faux-plat montant au cœur d'une hêtraie. On sort à découvert au-dessus de l'Espitau de Vielha et on atteint une bifurcation (20mn, 1620m) avec en point de mire à l'horizon occidental la barrière rocheuse ensoleillée qui relie le Tuc de Mulleres au Cap deth Horo de Mulleres.

 

On incline à D pour suivre la variante du GR11, le GR211-5, A 1650m, on trouve un poteau indicateur qui invite à tourner à D en direction du Port de Rius. A 1720m, on retrouve une piste que l'on emprunte à D sur 150m avant de s'échapper sur la G (toujours balisage blanc-rouge). En se retournant, on dispose encore d'une vue en enfilade sur le Vall de Mulleres fermé par le Tuc...

 

De suite, des piquets en bois invitent à traverser la rivière qui descend de l'Estanh Redon avant de poursuivre en sous-bois. On remonte la prairie d'herbes folles par de larges lacets avant que l'on ne s'attaque à main G à la série de zigzags pour effacer le rognon morainique derrière lequel se trouve l'Estanh Redon. Vers 2050m, on sort à découvert pour une vision panoramique composée du Vall de Salenques et du Vall de Mulleres.

 

On atteint la bifurcation vers l'Estanh Redon (1h50, 2120m). Le GR211-5 tourne franchement sur la D. Tout au long de la montée terminale vers le Port de Rius, on croise pas mal de sources. A l'approche du col, on alterne zigzags serrés et périodes de montée régulière. En se retournant, le fait que l'on ait pris de l'altitude a permis aux Montes Malditos de sortir de l'arrière du Tuc de Mulleres. Un bien bel ensemble de pics pyrénéens, pour sûr ! Encore quelques lacets et voici que l'on débouche au niveau du Port de Rius (55mn, 2344m, C).

 

Le contournement par le N du lac de Rius est tracé en up / down. L'endroit est très sauvage. Les montagnes alentours, Tossau de Mar, Tuc de Conangles, Pic de Tort, offrent un bel écrin aux eaux bleutées du lac. On passe en RD du vallon au niveau de l'exutoire du lac à sec et on commence la descente pour passer au pied de la captation d'eau et, un peu plus bas, à la source aménagée (55mn, 2260m), l'eau sortant d'une anfractuosité du rocher. On poursuit en descente assez régulière et on a l’occasion de croiser pas mal de ruisseaux qui s'écoulent des pentes herbeuses et qui alimentent la tourbière. Puis c'est la descente d'un petit rognon morainique qui permet de rejoindre le bord de la rivière, le Barranc de Rius (35mn, 2000m, vasques d'eau très fraîche invitant à tremper les pieds voire plus...?).

 

Encore un peu de descente avant de se stabiliser en altitude à plus ou moins 1950m en restant bien à hauteur d'un plateau humide. La suite est un peu plus chaotique avec la traversée d'une zone de blocs effondrés en sinuant au travers des buissons de myrtilles et de framboises. Jusqu'à l'arrivée au refuge, il va falloir être attentif au balisage alternant marques de peinture et cairns (si, si, on ne dirait pas mais on est toujours sur le GR...!). On descend traverser le thalweg issu de la Bassa de l'Estany à 1920m avant de remonter en face "dré dans l'pentu" (voire plus...) dans une pente à 40° en suivant des zigzags très serrés jusqu'à 1980m, "plus pentu, tu meurs !" avec escalade de blocs. Ensuite, on rejoint la ligne électrique qui alimente le refuge et on retrouve une portion de "vrai" sentier qui permet de franchir par des lacets le collet à 2035m duquel on descend rejoindre le barrage. On traverse l'exutoire du lac sur la digue de béton et on prend pied sur la plateforme du refuge de la Restanca situé un peu en hauteur du lac éponyme (1h25, 2010m, WiFi, 1/2P, res : +34 608036559).

Jour 5 : Refuge de la Restanca - Port de Caldès - Refuge de Colomers

4h15 / +700m / -580m.
Diaporama Depuis le refuge, on suit le GR11-18 (variante du GR11 toujours avec balisage blanc-rouge) qui présente une montée très relevée dotée de quelques aménagements pour atteindre l'exutoire de l'Estanh de Cap de Port. On contourne la cuvette par la RD pour atteindre la base du thalweg qui descend du col d'Oelhacrestada et vers lequel on se dirige. Après une montée plutôt tranquille sur des banquettes herbeuses, voici que l’on vient buter sur un effondrement de gros blocs entre lesquels on doit louvoyer. Un peu plus haut, on retrouve un sentier le temps de se rapprocher du col et on finit l'ascension par une nouvelle traversée de blocs. A l'arrière, beau panorama sur le Tuc de Conangles et le Malh de Rius. On débouche dans le col (1h25, 2475m) pour y découvrir la cuvette de l'Estany des Monges dominée par l'impressionnante cime de Comalesbienes au pied de laquelle se trouve le refuge Ventosa.

 

A présent, on pénètre dans le parc d'Aigüestortes i Estany de Sant Maurici pour rejoindre le Port de Caldès. A consulter la liste des interdictions sous forme de pictogrammes, on se demande même s'il est possible d'y respirer ! C'est simple : tout y est interdit et surtout le bivouac. Alors que la région accueille un grand nombre de randonneurs chaque été, les refuges affichent souvent "complet" bien longtemps avant que la saison ne soit commencée... Alors, comment procéder lorsque l'on est en itinérance et que le bivouac est une des solutions à la flexibilité d'un parcours qui peut difficilement être programmé à l'avance ?

 

On se dirige vers l'E pour traverser un petit mamelon et redescendre de l'autre côté jusqu'à 2420m au niveau de la cuvette de l'Estany de les Mangades avec à l'horizon SW la barrière bien déchiquetée de Besiberri. On traverse le plateau lacustre en longeant l'Estany du Port de Caldès avant de finir par une grimpette pour accéder au passage dudit col (1h15, 2560m, C). Large vue sur Besiberri, l'Aneto, la Maladeta et au-delà sur le Fonts de Remune, le col de Litterola et le Pic de Perdiguero.

 

Voici une descente sur un bon sentier, quasiment une première...! Et même au cours de la désescalade du rognon morainique. On rejoint le plateau humide en contrebas au bout duquel on traverse deux fois la rivière (55mn, 2200m). Puis on rejoint le GR11 qui arrive de la G. Notre GR11-18 se termine ici ! On poursuit en descente sur le GR11 jusqu'à atteindre le départ du sentier d'accès au refuge de Colomers. On quitte le GR11 (il se poursuit vers le barrage...) et on tourne à D au poteau indicateur. Il ne reste que 200m pour atteindre le refuge posé sur une plateforme au-dessus du lac de Colomers (10mn, 2130m, 1/2P, res : +34 973253008, C intermittent au niveau de la DZ de l'hélicoptère).

Jour 6 : Refuge de Colomers - Tour du plateau des lacs - Coth de Podo - Refuge de Colomers - Taxi vers Salardu

4h40 / +650m / -650m + 1h10 / +50m / -200m + 40mn de taxi.
Il faut bien penser à se ravitailler ! L'occasion est belle puisqu'il est possible de rejoindre le village de Salardu sans difficulté grâce à un service de taxis qui est disponible sans réservation préalable depuis une route que l'on croise à moins d'1h de marche du refuge de Colomers. A Salardu, on trouve hôtels (Mont Roumies par exemple), bars, restaurants (je vous recommande la pizzeria "La Estrellita"), banque avec ATM, épicerie (ouverte entre 17 et 20h) et le service de bus du Val d'Aran qui va nous permettre de rejoindre demain matin le départ de la prochaine étape au Port de la Bonaigua. En attendant de retrouver la civilisation, profitons de la belle journée qui s'annonce pour aller explorer le plateau des lacs au S du refuge. Et en plus sac léger...!

 

Diaporama Depuis le refuge on part vers l'W en contournant à hauteur le lac et en s'élevant à flanc de rognon glaciaire sur une sente balisée en jaune et rouge. Un peu plus haut, il n'y a plus que les marques jaunes pour atteindre la rive N de l'Estany Mort (25mn, 2190m).

 

On poursuit vers le S avec les balisages jaune et rouge retrouvés. Au poteau indicateur à 2225m, on incline sur la D vers le Coth de Podo (balisage rouge seul). On traverse le torrent qui sort du lac des Cabidarnels (20mn, 2250m) et on poursuit RD pour passer au-dessus de Gargolles de Naut (10mn, 2320m, "gargouilles d'en haut"...). On remonte les banquettes herbeuses jusqu'au poteau indicateur qui marque la séparation avec l'itinéraire vers la refuge Ventosa via le Port de Colomers qui part à droite (35mn, 2380).

 

Le tour du cirque de Colomers se continue tout droit sur sentier en direction de la base des pics qui le ferment au S (Gran Tuc de Colomers sur la gauche). On traverse une série de petits étangs avant de s'élever sur sentier entrecoupé de petits passages rocheux et atteindre en suivant le balisage rouge l'Estanh Gelat (45mn, 2587m) situé en contrebas du Coth de Podo, le passage dans l'arête N du Tuc éponyme que l'on va emprunter d'ici peu.

 

Mais, avant de franchir le col, il n'est pas inintéressant de se rendre sur le sommet qui se dresse au NW d'où l'on va disposer d'une vue d'ensemble sur le cirque (1h, 2620, C) et au-delà vers le NE sur le Mont-Rouch et vers le N sur le Maubène.

 

Descente par le même chemin puis à G pour franchir le Coth de Podo (10mn, 2595m). On entame la descente du col vers l'E avec le balisage rouge. Jusqu'à atteindre la rive de l'Estanh de Podo, elle se déroule dans un entrelacs de blocs de roches effondrées. On contourne en up / down le lac par sa D (20mn, 2455m) puis on se remet à descendre franchement sur des banquettes inclinées jusqu'à rejoindre la rive de l'Estanh Obago et le GR11 qui arrive du Port de Ratera (1h10, 2180m, poteau indicateur).

 

On suit le GR11 et ses marques rouges et blanches vers la G pour passer au-dessus du l'Estany Long (25mn, 2180m, poteau indicateur), suivre le GR11 qui monte sur la G franchir un collet à 2200m en préalable à la descente vers le barrage. On traverse la gorge par le chemin pavé proposé sur le tablier en béton pour rejoindre en RG par une petite grimpette la maison dans laquelle étaient hébergés les travailleurs au moment de la construction de l'édifice.

 

On continue sur le GR11 quelques 300m avant de le laisser partir vers le haut alors que l'on poursuit en courbe de niveau en direction du refuge de Colomers, histoire de récupérer le complément du sac à dos laissé au refuge ce matin (35mn, 2130m).

 

Dans l'après-midi, retour vers le barrage puis traversée vers la RD de la gorge pour emprunter en descente sur la G le chemin qui descend vers la route. Après la traversée d'une zone humide, on atteint le parking des taxis (35mn, 1980m). Descente d'une durée de 40mn effectuée en deux parties :
1- jusqu'au parking des voitures, 5€/pers,
2- jusqu'à Salardu, forfait à 25€ par taxi.

Jour 7 : Salardu - Bus vers le port de la Bonaigua - Estany Podo - Estany de Garrabea - Riu d'Arreu - Estany superior de Rosari - Refuge d'Airoto

20mn de bus + 5h / +900m / -780m.
Diaporama De Salardu, la navette-bus du Val d'Aran passe à 8h46 (arrêt 100m en aval de la banque sur la route C-28, 2€/pers). 20mn de transport jusqu'au Port de la Bonaigua à 2072m (bar-restaurant). De l'arrêt de la navette-bus on suit la route goudronnée sur 600m vers le SE jusqu'à l'entrée d'un virage serré vers la droite. On s'échappe à main G sur un sentier à peine marqué et sans la présence d'un quelconque panneau directionnel. On retrouve un peu plus haut un balisage jaune au moment où arrive de la D le sentier qui vient du parking de Gerber. On remonte en lacets le coteau couvert de bruyères jusqu'à franchir une épaule et la traverser à flanc pour arriver au pied de la cuvette du lac de Podo. On incline sur la G pour s'élever dans les pentes à main G et trouver un chemin que l'on suit sur la D pour passer à belle hauteur de l'Estany Podo qui s'est comblé au fur et à mesure des années pour devenir une tourbière.

 

On suit les cairns qui balisent ce sentier en traversée vers le NE et qui inclinent plus loin à l'amorce d'un petit plateau herbeux vers l'E pour franchir le Coll de l'Estany Podo (55mn, 2326m). Belle vue arrière sur le massif des Encantats. Maintenant, on va contourner largement la cuvette de l'Estanh de Muntanyo pour aller chercher en face la montée vers un passage dans la crête SE du Cap del Muntanyo d'Arreu (25mn, 2380m). Noter qu'à mi-chemin entre les deux cols on retrouve un balisage jaune.

 

On domine au NE le large cirque de Garrabea avec l'Estany de Garrabea en plein milieu. Au 2ème plan, c'est le Pic de Quenca au pied duquel se trouve le refuge d'Airoto et dans lequel on doit passer la nuit. Juste derrière il s'agit du Mont-Rouch alors que dans le lointain, Peak Finder nous indique que c'est bien la Pique d'Estat au pied de laquelle cette portion de HRP est sensée se terminer...

 

Allons, en route vers de nouvelles aventures ! Comme on va le voir, la suite de la traversée ne va pas spécialement être de tout repos... Ça commence pourtant plutôt bien : en suivant le balisage jaune on descend en zigzags pour rejoindre la rive S du lac, rive que l'on suit vers la D entre portions de sentier, traversée d'un maquis de myrtilliers et jouer à saute blocs effondrés jusqu'à atteindre l'exutoire situé à l'E (40mn, 2155m).

 

On traverse le ruisseau et 200m plus loin, plus de balisage jaune mais un jaune-rouge qui retraverse le ruisseau pour passer au pied d'un gros rocher sur la G et rejoint le fond d'un vallon au prix d'une descente plutôt directe dans les buissons. Mais il y a toujours un chemin... On atteint une tourbière (20mn, 2080m) sur laquelle on retrouve un balisage jaune. Après analyse ultérieure des cartes du coin, il eût fallu suivre les traces jaunes vers la droite pour emprunter l'itinéraire "officiel". Sauf que...

 

On part en montée sur la G pour grimper sur une petite colline en suivant le balisage jaune (c'est en fin de compte celui qui venait de l'Estany de Garrabea et que l'on avait perdu...). On domine à main droite la cuvette de l'Estany del Rosari. On suit le fil de la crête au NW toujours avec le balisage jaune. Celui-ci invite à partir sur la gauche (pour rejoindre l'Estany de Garrabea, on est à contre-courant...) et on l'abandonne pour continuer tout droit avec quelques cairns en direction du N sur un sentier bien marqué au sol. Le sentier se met à descendre vers la D au NE avant de reprendre une direction N pour suivre la large vallée qui descend des Estanys dels Plans et traverser la rivière (30mn, 2100m). A présent, il n'est plus question de sentier ! On va remonter sur le lit de la rivière enterrée en se servant des blocs de granit effondrés qui la couvrent (Attention ! Éviter de marcher sur les banquettes : du fait de la hauteur de l'herbe, elles sont dangereuses car elles cachent de nombreux trous qui pourraient occasionner des entorses...).

 

On traverse un petit plateau (20mn, 2160m) et on poursuit sur les pierres en direction du NNE là où l'on peut franchir un large col qui donne accès à l'Estany superior del Rosari (appelé sur certaines cartes "dels Plans", ce qui prête à confusion...). A 2230m, on passe sur la confluence cachée des rivières qui descendent du NW (les multiples Estanys dels Plans, donc...). La montée se poursuit au NNW dans les blocs au-dessus d'un laquet rouge carmin avant que l'on ne redresse la course vers le N pour déboucher dans le large col qui sépare les deux vallons (40mn, 2310, C).

 

On domine la cuvette de l'Estany superior del Rosari couverte d'herbes folles et où s'ébattent des dizaines d'isards. On contourne le lac à hauteur côté N en ne perdant pas trop d'altitude pour rejoindre la base du collet d'Airoto, la dernière grimpette de la journée. Une fois que l'on se trouve côté E du lac, on remonte les pentes d'herbe pour retrouver à mi-pente les cairns qui balisent le sentier "officiel". On franchit le collet d'Airoto (30mn, 2360m) face au Pic de Quenca.

 

On domine à présent la combe d'Airoto avec sur la gauche l'Estany d'Airoto un peu caché par la Collada dels Plans et en contrebas l'Estany Petit d'Airoto. On descend en lacets jusqu'à 2220m où on laisse le sentier poursuivre sa descente alors que l'on incline à main G pour suivre une ligne de cairns qui va permettre de contourner la combe et de rallier le refuge, refuge dont on distingue à présent son emplacement grâce à son revêtement orange fluo. L'itinéraire est certes direct mais pas mal chaotique avec un avantage certain, celui de pouvoir glaner au passage le dessert du soir tant il peut y avoir de framboises... On atteint le refuge d'Airoto (35mn, 2190m, 8 couchages sur matelas, tables et bancs intérieur et extérieur, eau à disposition à la fontaine, le grand luxe, quoi...!).

Jour 8 : Refuge d'Airoto - Estany d'Airoto - Pletia de la Font - Isil - Alos d'Isil

2h35 / +200m / -1080m.
Diaporama Du refuge on remonte vers l'E en suivant les marques jaunes du balisage jusqu'à une fourche de chemins à 2240m :
- A gauche, c'est un accès direct à Alos d'Isil en franchissant la Collada del Clot del Moreno.
- A droite, on rejoint d'abord Isil puis on remonte à Alos d'Isil par la route pour un temps de marche sensiblement égal.

 

Le choix opéré est celui de tourner à D et de franchir le collet à 2250m qui suit la traversée d'un petit plateau humide où l'on croise deux laquets. Une fois dans le collet, un bon sentier bien marqué au sol et cairné descend le large vallon vers le S. A 2080m, il incline un peu vers le SE au moment où l'on domine l'Estany inferior d'Airoto et on retrouve des balises jaunes en complément des cairns.

 

On poursuit la descente vers le fond de la vallée de Boï à flanc de prairies d'herbes folles bordées de murets et qui ont dû être exploitées dans des temps pas si lointains que ça depuis des ferme saisonnières qu'on nomme ici des "bordes". On croise une source (1h10, 1730m) puis, à partir de 1680m, on va évoluer en RD de la vallée en bordure d'une forêt de feuillus composées en majorité d'aulnes et de bouleaux. On croise une novelle source (15mn, 1600m) puis le sentier pénètre intégralement en forêt pour atteindre sans forcer en descente à la pente maîtrisée un carrefour de sentiers (25mn, 1280m). On continue tout droit sur un sentier caladé. A la bifurcation à 1220m on incline sur la G pour arriver en haut du village d'Isil duquel on descend par une ruelle en pente . On vient croiser la route C-147 puis en passant devant l'église du village on traverse la rivière sur un pont de pierres avant de pénétrer dans la bodega "La Tona" (20mn, 1190m, boissons et repas simples, sandwiches, tapas et tortillas, dans une ambiance conviviale, C).

 

Après s'être restauré "sur le pouce", reprise de la marche vers le N en suivant la route C-147 sur 2,5kms jusqu'à l'entrée d'Alos d'Isil. Par la ruelle en pente, on rejoint dans la partie gauche du village le gîte d'étape (35mn, 1310m, 1/2P, res : +34 617246258 ou 687055346, C).

Jour 9 : Alos d'Isil - Bordes de Pina - Vallée de Ribera de Pinas - Bassa de Sobriu - Coll de la Cornella - Bivouac à l'Estanyet superior de Tartera

5h / +1200m / -130m.
Diaporama On traverse le village d'Alos d'Isil aux maisons de pierres en direction du N en descendant les ruelles qui permettent de retrouver la C-147. On suit le goudron de cette route qui devient de plus en plus étroite au fur et à mesure de l'avancée vers les Bordes de Pina. Au niveau de la pancarte "Refuge Fornet à 1,7km" (ce deuxième refuge existe bien...), on s'échappe du goudron pour emprunter le large chemin qui rejoint le pont de Pina et permet de traverser à pied sec la rivière. En s'élevant sur la RG, on arrive dans le 1er lacet de la piste où il faut IMPERATIVEMENT suivre le marquage blanc-rouge mis en place en substitution au précédent itinéraire qui remontait les lacets de la piste jusqu'à la ferme de Bordes de Pina, aujourd'hui devenue propriété privée avec barrière cadenassée. Le nouvel itinéraire de contournement est balisé, et lui seulement (on le perd au-dessus de la ferme...), mais cela permet de s'élever en zigzags serrés "dré dans l'pentu" dans un coteau relevé en RG d'un canyon dans lequel on entend gronder le torrent. Pendant l'ascension, il faut le dire, éprouvante, on a l'occasion de revoir brièvement l'enfilade de la vallée d'Isil (ou de la Noguera Falloresa...) alors que l'on passe de sentier boueux en portion de chemin caladé. On sort à découvert (40mn, 1525m) à belle hauteur de la ferme.

 

On est arrivé à un gros carrefour de chemins : il y en a dans tous les sens ! Et le balisage s'est arrêté... Seul un petit cairn positionné à main G invite à poursuivre la montée vers le NE. A 1600m, un autre cairn marque à D le début de la traversée à flanc ascendante avec une vue sur le Pic de Quenca derrière lequel est tapi le refuge d'Airoto.

 

On passe à un nouveau belvédère (10mn, 1625m) avant d'incliner à G et croiser une source. 400m plus loin, après avoir traversé un torrent, on débouche dans une clairière propice au bivouac (15mn, 1685m, nombreux emplacements, source). La remontée de la vallée de la Ribera de Pilas se poursuit à flanc avec un 2ème torrent à passer à gué sur des pierres glissantes (15mn, 1700m). A 1780m, on remonte une zone humide de tourbières puis on s'en va franchir le collet qui s'inscrit au SE.

 

Derrière, ce sont encore des plateaux herbeux humides qui s'enchaînent jusqu'à buter sur deux rognons morainiques desquels s'écoulent de belles cascades (40mn, 1900m). Le chemin incline vers le rognon morainique de D. Pour le rejoindre, on doit franchir de nombreux ruisseaux qui dévalent des pentes couvertes de rhododendrons et de myrtilliers. On remonte en zigzags serrés le long d'une cascade pour déboucher sur le petit plateau lacustre de Bassa de Sobriu (35mn, 2060m).

 

Le sentier cairné continue légèrement sur la G et remonte pleine pente un thalweg encaissé pour sortir à 2190m sur le rebord d'une cuvette minérale que l'on contourne par sa RG et retrouver de l'autre côté des pentes herbeuses qui se substituent momentanément aux blocs de rochers effondrés.

 

La grimpette qui suit est du même acabit que la précédente : sévère... On prend pied (1h, 2335m) dans la cuvette minérale et sèche qui défend l'accès au col de la Cornella. Le "sentier" se poursuit en traversée ascendante vers la D pour rejoindre le col convoité, le col de la Cornella (30mn, 2481m, C). On domine le plateau des Estanyet de Tartera vers lequel on descend en zigzags serrés entre deux parois relativement rapprochées au début avec une déclivité avérée (Attention aux chutes de pierres !) avant d'incliner sur la G au pied du couloir pour rejoindre en traversée les pelouses du 2ème Estanyet de Tartera face au Pic de la Gallina (20mn, 2380m, C).

 

Bivouac avec eau prise dans l'exutoire du lac. Pour ne pas être en reste avec son voisin le Pic de la Gallina, le Pic de Tartera présente lui aussi des faces rocheuses bien raides. Et, au fond du cirque, au N, ce sont les contreforts du Mont-Roig. Au S, par contre, vision d'horreur, avec un large panorama sur le complexe touristique de la station d'Esterri d'Aneu et ses hideuses pistes de ski qui lardent les coteaux...

Jour 10 : Estany superior de Tartera - Coll Curios - Estany de Calberante - Cirque de la Gallina - Refuge du Mont-Roig - Pleta de l'Arenal - Bivouac en amont de Noarre

4h15 / +350m / -1080m + ascension optionnelle du Mont-Roig 3h / +600m / -600m.
Diaporama De la cuvette des Estanyet de Tartera, on se dirige au SE pour aller franchir le Coll Curios. On passe à proximité d'un poteau indicateur qui recense toutes possibilités d'ascension du coin (on peut même directement rejoindre le sommet du Mont-Rouch depuis l'Estanyet superior de Tartera !). On suit le sentier balisé en jaune qui traverse le Coll Curios et propose une vue plongeante sur deux larges vallées qui descendent vers le S.

 

Du col, on poursuit en légère montée à main G pour longer l'Estany Curios à 2490m. Puis, par une montée régulière, on atteint le Coll de Calberante (50mn, 2606m) d'où l'on domine le plateau lacustre de l'Estany Mayor. A l'arrière, le panorama est très ouvert et on peut distinguer les chaînes de montagnes jusqu'à l'Aneto et au-delà le Pic de Perdiguero. Plus proche de nous, le Pic de Quenca.

 

La descente commence bien sur un sentier herbeux mais au fur et à mesure ça se corse ! Au-delà de la traversée des Estanys de Sans, on doit s'employer à désescalader des rochers inclinés, suivre des vires parfois audacieuses, traverser des tourbières... Pour nous faciliter la tâche, des marques de peinture jaune viennent compléter les cairns, ou inversement... Cela permet de se diriger dans cet entrelacs minéral et végétal.

 

On commence à apercevoir la cabane du Mont-Roig perchée sur son rognon rocheux mais il reste encore pas mal à faire pour l'atteindre dont deux ou trois pas techniques de désescalade, bien entendu non équipés... Tout a une fin et voici que l'on approche des rives du dernier étang, le bien nommé Estany inferior de la Gallina, dont on franchit l'exutoire sur une passerelle de bois, si, si...! Il ne reste plus qu'à monter jusqu'à la plateforme sur laquelle a été érigée la cabane en tôle (1h20, 2290m). Dos à la cabane, on embrasse du regard le large cirque de la Gallina composé du Pic de Tartera, du Pic de la Gallina et sur la droite le Mont-Roig espagnol, celui à gauche de l'arête, et le Mont-Rouch français, à sa droite.

 

En option, depuis la cabane, il y a le temps nécessaire pour faire l'ascension du Mont-Roig à 2861m en suivant le sentier balisé de jaune jusqu'au col rouge puis cairns sur l'arête un peu chaotique vers la gauche ; il démarre au NW de la cabane (compter 2h30 à 3h A/R sac léger +600m / -600m, en haut C).

 

De la cabane, on descend directement par un sentier vers l'aval pour désescalader un 1er rognon morainique en allant chercher le couloir de la cascade exutoire de l'Estany de Llareta. On pose le pied en contrebas sur un plateau herbeux (30mn, 2100m) puis on poursuit sans difficulté la descente des banquettes herbeuses pour rejoindre la cabane de Lo Fangassal posée un peu au-dessus d'une tourbière (40mn, 1815m, ouvertes, 6 couchages, table et bancs, source à 100m au N).

 

Au-delà de la cabane, on poursuit à belle hauteur de la rivière entre arolles et genêts. Le chemin est certes bucolique à souhait mais on aimerait bien qu'il cesse avec les up / down et qu'il se mette à vraiment descendre...! Après avoir traversé un torrent à 1810m, on pénètre dans une pinède où l'on croise une source à 1765m puis on descend à découvert au travers de prairies d'herbes folles avant de rejoindre le torrent qui arrive de la G du vallon de Tavascan (35mn, 1700m). On le franchit sur un pont de bois avant de poursuivre d'abord en descente avant de remonter légèrement et atteindre la piste (10mn, 1700m, C).

 

On la suit en descente sur la D pendant 400m jusqu'à atteindre le poteau indicateur planté à la croisée de plusieurs chemins dont le nôtre qui part sur la gauche (10mn, 1675m, C). Une source sourd directement au pied du poteau. Sur la droite, le sol de la forêt est plan, sablonneux, propre et accueillant. Ne serait-ce pas un superbe emplacement de bivouac ? Si fait...

Jour 11 : Bivouac en amont de Noarre - Noarre - Cabane de Guerrassos - Estany Blau - Coll de Certascan - Refuge de Certascan

5h / +1065m / -500m.
Diaporama De l'emplacement de bivouac en forêt, on revient traverser la piste au niveau du poteau indicateur pour poursuivre en face sur un petit chemin de liaison qui permet de retrouver quelques dizaines de mètres plus loin le sentier principal balisé en blanc-rouge qui descend du vallon de Tavascan (il s'agit d'un itinéraire balisé franco-espagnol qui franchit le Port de Tavascan) pour poursuivre tout droit en courbe de niveau et rejoindre le village de Noarre (25mn, 1620m).

 

Au milieu du groupe de maisons en pierre, on suit le sentier qui part sur la G un peu au-dessus du poteau directionnel (c'est assez surprenant...). On commence très doucement à remonter à hauteur en RD la vallée du riu de Noarre sur un sentier balisé en blanc-rouge. On traverse au milieu de prairies d'herbes folles aujourd'hui mais qui ont dû connaître un passé plus glorieux lorsque les villageois ensemençaient les parcelles en terrasse bordées de murets et cultivaient du blé ou de l'orge... A partir de 1700m, la rigueur de la pente s'affermit mais la qualité du sentier permet de tenir un rythme régulier. Puis, c’est une série de zigzags serrés qui s'ensuit pour atteindre le torrent que l'on traverse entre deux cascades (1h15, 2020m).

 

Au-delà, on franchit à 2060m le collet sur lequel a été érigée la cabane de Guerrossos d'où l'on descend pour contourner la cuvette lacustre verdoyante par la G avant de grimper "dré dans l'pentu" (et en posant parfois les mains...) dans le coteau de G pour atteindre le plateau lacustre de Pieta Vella et son petit étang dont il faut traverser à gué l'exutoire de largeur plus que raisonnable (30mn, 2155m).

 

Une fois en RG, on égrène un à un les lacets du sentier qui remonte un large couloir herbeux en direction des Estanys Blau. Sur le petit plateau que l'on aborde à 2215m, on incline sur la G dans les rochers et on retrouve un sentier bien viabilisé après les nécessaires pas d'escalade que nous proposent incidemment les acteurs locaux de la montagne catalane...! Encore une série de lacets puis on s'engage dans une longue traversée à flanc qui permet de rejoindre l'exutoire de l'Estany Blau inferior, le plus grand des deux (45mn, 2350m). Le lac est dominé de belle façon par le Pic de Certascan.

 

On par sur la D longer la RG de l'Estany Blau pour découvrir au passage de la petite épaule qui suit le col convoité. A 2380m, dans le petit vallon que l'on remonte, on croise une source (mais on pourra disposer d'eau jusqu'à arriver à quelques dizaines de mètres du col...). Un peu de plat puis une grimpette pour franchir une épaule rocheuse de couleur rouge (40mn, 2490m) de laquelle on peut constater que le col existe bien, qui en doutait ?, mais que l'on n'y est pas encore...!

 

Encore quelques pentes herbeuses et on prend pied dans le col (15mn, 2586m). On est dominé par l'Aiguille de Guerrossos et le Pic de Guerrossos, deux "canines" détritiques impressionnantes. Possibilité de faire l'ascension du Pic de Certascan à main G (compter 2h A/R jusqu'à 2838m). Du col, on peut revoir pour l'une des dernières fois le massif de la Maladeta avec le saillant Pic de l'Aneto qui émerge à l'arrière de la crête qui relie les monts Roig espagnol et Rouch français.

 

On descend vers l'E dans une zone caillouteuse face à la cuvette du lac de barrage de Certascan. On distingue à l'horizon sur la droite la Pique d'Estat et le Montcalm. La descente est bien tracée et on se retrouve très vite à fouler les banquettes herbeuses d'une tourbière qui succèdent au minéral avant de venir presque toucher l'eau du lac (en descendant d'une vingtaine de mètres depuis le sentier, on peut éventuellement "piquer une tête"...).

 

Le sentier incline à D pour suivre la bordure S avant d'effectuer une petite traversée à flanc en up / down dans une ou deux portions rocheuses qui tombent directement dans les eaux du lac. La rive opposée côté N est dominée par les pics de Seno et le Cap de l'Estany. On finit par franchir un petit col d'où l'on découvre que le refuge était caché dans un petit vallon bien secret et séparé du lac par un rognon rocheux... Nous voici arrivés au refuge de Certascan (1h, 2240m, WiFi, 1/2P, res : +34 623933184).

Jour 12 : Refuge de Certascan - Estany de Romedo inferior - Riu de Guilo - Port de l'Artigue - Bivouac aux orris des Légunes d'en haut

4h30 / +600m / -740m.
Diaporama Depuis le refuge on se dirige vers l'E pour contourner la combe de l'exutoire du lac de barrage puis à 2095m on laisse descendre un sentier en direction du vallon que l'on surplombe pour suivre le balisage blanc-rouge. Une centaine de mètres plus loin, le balisage blanc-rouge invite à incliner vers la G pour franchir un collet qui donne accès à la combe de l'Estany Romedo de Dalt (c'est l'itinéraire conventionnel suivi par la HRP...). Mais, à mon avis, il est moins contraignant de poursuivre le sentier balisé de cairns et de peinture jaune tracé à flanc de coteau. Il remonte franchir une épaule et traverse à flanc des alpages entre lesquels s'insèrent quelques passages rocheux sans grande difficulté. On prend pied sur une piste d'exploitation du complexe hydro-électrique de Romedo (1h, 2000m) et on la suit en remontée régulière sur 2,5kms pour atteindre un abri ouvert proposé à faible distance de la rive S de l'Estany (1h, 45mn). Après ce que l'on a subi en terme de sentiers scabreux, ça fait du bien de parcourir une piste... Et on a économisé près de 300m de dénivelée positive et une descente un peu caillouteuse sur l'Estany au bord duquel on se trouve.

 

On se retrouve donc sur le tracé de la HRP et dos à la cabane on reprend le fil de la piste qui part sur la G, trouver le départ du sentier de contournement de la rive SE de l'Estany, rejoindre le petit barrage qui se trouve à l'E et enfin traverser l'exutoire sur le tablier de béton. Au-delà, on se dirige vers la vallée fluviale orientée au NNE en suivant un sentier un peu chaotique sous les pins accrochés au coteau.

 

On remonte le lit du torrent qui sort d'un resserrement de parois et d'un effondrement. Derrière, on trouve une large vallée lacustre quasi plane que descend tranquillement le riu de Guilo. Bien avant d'atteindre le lac supérieur, le balisage blanc-rouge invite à incliner vers la D pour s'élever sur une banquette herbeuse que l'on remonte quasiment vers le S (40mn, 2100m) avant d'obliquer vers l'E dans une directissime tracée dans un éboulis de très gros rochers. La progression est usante et ce n'est seulement qu'à partir de 2300m que l'on retrouve un "chemin" tracé au sol dans les pentes d'herbe. Et une pente un tantinet moins relevée. Quoique...

 

En se retournant, on voit le Pic de Certascan. Les dernières pentes sont vraiment moins rigoureuses et on débouche au Port de l'Artigue (1h20, 2477m, C) pour découvrir la longue vallée du ruisseau de l'Artigue. On est revenu en France et on ose espérer que la conformation des sentiers sur lesquels on pratique pas mal de transhumance de troupeaux caprins et ovins sera de meilleure facture (en Catalogne, il n'y a quasiment pas d'élevage en estive ; on ne trouve que des vaches sur les alpages et elles ne montent pas très haut vers les cols...).

 

Mauvaise pioche que ce col ! Le GRT60 (GR transpyrénéen franco-espagnol) doit descendre au travers d'un giga éboulement de gros rochers de granit sur lesquels il n'y a pas vraiment de chemin (des cairns et des balises indiquent quelques passages...) et c'est un travail d'équilibriste de chaque instant que nécessite la désescalade de ce fleuve de blocs en obligeant à sauter d'un rocher à l'autre et cela jusqu'à 2200m où l'on retrouve un chemin tracé dans l'herbe.

 

Un peu plus bas, on prend pied sur un plateau humide au niveau des Orris de Legunès et on se pose un peu à D à proximité du départ de la variante HRP qui permet de rejoindre le refuge de l'étang du Pinet et au-delà la Pique d'Estat, le Verdaguer et le Montcalm... Bivouac sur les pelouses avec eau dans le petit torrent qui descend du l'étang de Montestaure.

Jour 13 : Orris des Légunes d'en haut - Ruisseau de l'Artigue - Parking du Montcalm - Marc - Mounicou

3h / +150m / -1160m.
Diaporama Descente par le GRT60 balisé en blanc-rouge en suivant le fil de la vallée du ruisseau de l'Artigue. On commence par la désescalade d'un petit rognon morainique (rien à voir avec celles de la montagne catalane...!) puis vers 1900m on reste à hauteur pour franchir une gorge. On dépasse une fontaine et on poursuit dans les herbes folles jusqu'à atteindre le sommet du 2ème verrou morainique bien plus conséquent que le 1er... (1h, 1700m).

 

On négocie cette descente sur un superbe sentier tracé en larges lacets, une qualité de réalisation comme on n'en avait plus vu depuis... le départ de l'Hospice de France il y a 12 jours ! En bas, on vient traverser le ruisseau de l'Artigue sur une passerelle de bois (20mn, 1400m) pour évoluer par la suite en RG sur un sentier-balcon en up / down face au Montcalm et sur lequel on reprend un peu d'altitude sous les frondaisons des aulnes et des fayards.

 

On dépasse les ruines d'un village de forestiers (20mn, 1415m) point de départ de la grande et belle descente "au mollet" vers le parking du Montcalm. Le GRT60 évite de traverser le village de Logreu en tournant franchement sur la D pour un parcours de 250m jusqu'à un poteau indicateur planté juste avant la cascade de l'Artigue. On tourne sur la G et on traverse le parking (20mn, 1200m) où l'on entame la dernière partie de la journée sur le goudron. On suit la route jusqu'au-dessus du village de Marc et le croisement RD66 / RD8 (35mn, 1080m) où l'on incline sur la D sur la RD66 afin de rejoindre le gîte de Mounicou (10mn, 1130m, C, bar, ravitaillement succinct, pas de restauration mais une cuisine bien équipée, dortoir 17 places, res : +33 561648766 ou +33 676804630, numéro sur lequel on peut envoyer un SMS 3 jours avant avec la liste de courses que l'on désire, service au top !).

Jour 14 : Taxi vers la gare de Tarascon-sur-Ariège - Toulouse

30mn de taxi pour 25kms + 1h30 de train.

 

13 jours de marche / 63h / +9800m / -10100m.

Relevés de terrain août 2024

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