[France-Espagne] Pyrénées - HRP n°4

Ne cherchez pas sur le site le topo de la 1ère partie de la Haute Route pyrénéenne (HRP) de l’océan à Bious-Artigues, ce n’est pas un oubli du webmaster, il n’existe pas ! Et pour cause, je n’ai pas parcouru cette portion (ce sera pour une prochaine année...) et j’ai commencé à l'été 2015 par la 2ème (topo HRP n°2 entre Bious-Artigues et Gavarnie). Celle-ci, même si l'on avait commis quelques digressions d'itinéraire, se superposait sur de larges portions au GR10. Bien que caillouteux en diable, on disposait de gîtes ou de refuges à chaque étape... 7 ans plus tard me voici à poursuivre cette HRP là où je l'avais laissée, à Gavarnie, cette fois-ci à bonne distance du GR10 français et même du GR11 espagnol (topo HRP n°3 entre Gavarnie et Luchon). Cette portion était caractérisée par le suivi du fil de nombreuses crêtes sans difficulté technique particulière à l'exception des deux journées entre le refuge de la la Soula et l'Hospital de Benasque.

 

A présent, voici la suite de ce périple au départ de Luchon, là où l'on avait terminé le précédent. Cette fois-ci, nous ne sommes plus 2 (Isabelle et moi) mais 3 puisque nous avons intégré à l'équipe un nouveau camarade, en l'occurrence Jacky, avec lequel j'avais eu l'occasion de marcher au Népal sur l'une des étapes du Great Himalaya Trail entre Kangchenjunga et Makalu. Cette portion de la Haute Route pyrénéenne, je l'ai voulue la plus spectaculaire possible et aussi très photogénique : c'est pourquoi le tracé de cette HRP n°4 va s'inscrire quasiment intégralement côté espagnol, voire même, pour ne pas froisser les susceptibilités régionales, en Catalogne... C'est la présence de la myriade de lacs qui a guidé mes recherches d'itinéraire (Sant Maurici, Encantats, etc.). Plutôt que de rester à cheval sur la crête qui marque le frontière franco-espagnole où les points d'intérêt se résumaient à quelques sommets comme le Mont Vallier, j'ai pris en compte la présence de refuges (il y en a, sur le GR10, mais 1000m plus bas...), de sources pour les bivouacs (sur les crêtes il n'est pas facile de trouver de l'eau...) et la nécessité d'un ravitaillement en vivres de bouche au mitan de la traversée pour ne pas que l'on soit contraints de descendre dans les profondes vallées ariègeoises plus que de raison... On n'aura en fin de compte passé que deux demi-journées en France, l'une au tout début, l'autre pour redescendre retrouver un transport terrestre pour nous permettre de revenir à la "civilisation". Il faut dire qu'une fois que l'on a mis le pied en Catalogne, la seule façon de revenir en France par les transports en commun, ne serait-ce que pour se rendre à quelques kilomètres au N de la frontière, si tu n'utilises pas tes pieds, il te faudra plus d'une journée pour contourner la chaîne des Pyrénées par l'E via Barcelone et Perpignan ! (à l'exception notable de l'unique liaison quotidienne Flixbus de Vielha à Toulouse, souvent complète...)

 

Ces 13 jours auront permis de confirmer l'impression de wilderness de la montagne pyrénéenne côté espagnol que nous avions "touchée du doigt" deux ans auparavant sur la HRP n°3. Et là, en bien pire...! Parcourir les itinéraires de randonnées catalans se révèle à la longue assez usant surtout si l'on considère la charge dorsale inhérente aux nécessités de bivouac, de nourriture et de sécurité en montagne : entre 20 et 22kg ! Pour franchir quelques passages olé-olé, on ne se facilite pas la tâche... Il faut aussi préciser que les lignes de crêtes sont assez difficiles à franchir et que les suivre, comme cela avait été possible sur la HRP n°3, est quasiment impossible du fait de leur conformation, caillouteuses et verticales. Alors, on s'en remet à suivre les itinéraires de randonnée, le GR11 espagnol et toutes ses variantes, sur lequel est souvent superposé, aux dires des cartes topographiques espagnoles, le tracé de la HRP... On comprend mieux maintenant, après avoir pratiqué la marche sur les "sentiers" catalans que les meilleurs trailers du Monde puissent être de ce coin-là, à l'instar de Kylian Jornet : tous petits déjà puis à l'adolescence ils ont eu l'occasion de s'y confronter ! Et ce n'est pas une journée par ci par là, non, non, c'est" cent fois sur le métier remettez votre ouvrage" (Jacques Prévert)...! Tous les jours se suivent, certes, et se ressemblent... Alors, avec un sac lourdement lesté, il est aisé d'imaginer que sur ce type de terrain, montée ou descente (pour le plat, n'y comptez pas !), c'est un double fardeau : poids bien sûr mais aussi balancement sur le dos qui déséquilibre. Je ne sais pas de quoi se composera 5ème mouture de la HRP (a priori un tour d'Andorre au départ d'Auzat) mais le niveau technique se corse plus on avance vers l'orient...

 

Tiens, un aparté sur le GR20 Corse, paraît-il le plus dur du Monde ou tout du moins d'Europe ! Certes il a évolué depuis que je l'ai parcouru à maintes reprises entre 1989 et 2000 dont une fois en enchaînant la traversée (pas l'A/R, la traversée ai-je écrit...) de tous les sommets qui se trouvent de part et d'autre du tracé. J'étais plus jeune, c'est un fait, mais même avec le poids du sac bien lesté (en ce temps-là, la seule possibilité de refaire son complément de nourriture c'était de s'octroyer une journée de repos à Vizzavona pour un A/R en train à Corte afin de remplir le sac de vivres...). Aujourd'hui, le GR20 ce ne sont que 5 heures de marche quotidienne, il y a : des refuges à chaque étape, de nombreuses possibilités de ravitaillement sur l'itinéraire (d'accord, il faut aimer la charcuterie et le fromage "qui pue" mais au maximum on n'est nécessaire de porter que le pique-nique du midi...), un balisage au top, des aménagements en passages câblés lorsque c'est nécessaire et une difficulté avérée d'évolution sur terrain rocailleux seulement sur 4 des 15 étapes. Eh bien, on est bien loin d'atteindre le niveau de la HRP, surtout celle-ci, la Catalane. Le GR20, c'est tout confort, quand même...

Et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques PréparatifsSur PlaceDossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit en PDF : Pdf image 1 Circuit HRP n°4

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Luchon - Hospice de France - Col de Monjoia - Col et Soum de l'Escalette - Bivouac aux Clots de Lunfern

20mn de taxi ou navette-bus + 3h35 / 1120m / - 160m.
Diaporama Arrivée à Luchon en milieu d'après-midi de la veille avec une nuit soit au Céleste hôtel soit à la pension de famille Le Petit train (les deux proposent des chambres avec petit-déjeûner à prix maîtrisés), visite de la ville thermale qui recèle de beaux bâtiments de caractère, souvent des hôtels destinés aux curistes à la fin du XIXème début du XXème et qui sont aujourd'hui pour la plupart transformés en résidences d'habitation permanente. En complément du Lidl situé à l'entrée de la ville à proximité de la gare, on trouve en centre-ville pas mal de magasins généralistes permettant d'acquérir les dernières victuailles pour les premiers jours de trek (Petit Casino, produits régionaux charcuterie et fromages locaux, boulangeries). Au cas où, noter qu'il y a aussi plusieurs magasins d'articles de sport (Intersport, All Mountain, entre autres...) et des distributeurs de billets ATM.

Les thermes de Luchon

Diaporama En milieu de matinée, deux manières de rejoindre l'Hospice de France situé à 10kms au S de la ville : taxi pour 30€ ou navette-bus à 10h35 devant l'office du tourisme pour 2€/pers. Une fois sur le parking de l'Hospice de France à 1375m, on remonte jusqu'à l'auberge qui fait aussi gîte d'étape) où on laisse partir à main droite l'itinéraire d'ascension vers le cirque lacustre de Vénasque (c'est par ici que se terminait la HRP n°3...). On poursuit tout droit au S pour remonter en RD du vallon du Pesson et pénétrer dans la hêtraie (balisage jaune). Au poteau indicateur "Bois du Pesson", on s'engage sur le large chemin qui monte sur la G en direction du Pas de l'Escalette (15mn, 1450m). Un peu plus haut, on sort des frondaisons pour s'élever à flanc de coteau herbeux pentu en larges lacets jusqu'à croiser une source (40mn, 1675m). Belle vue panoramique sur les montagnes qui ceignent les cirques de la Frèche et de Vénasque (les pics de Sajuste et de Sauvegarde apparaissent...). On efface un dernier ressaut pour prendre pied sur l'alpage Roumingou (10mn, 1705m).

Sur l'alpage de Roumingou

Au niveau du poteau indicateur, on continue sur la D en direction du SE. On découvre à main droite le cirque de la Frèche dominé par le Pic de la Frèche et le Bec du Corbeau. La montée dans les alpages est assez soutenue jusqu'à rejoindre le col de Monjoia (1h, 2069m, borne-frontière n°336). Ici, on laisse le sentier descendre vers l'Espagne pour poursuivre à main D et ainsi suivre peu ou prou, plutôt côté E, la ligne imaginaire qui marque la frontière franco-espagnole. On domine le cirque de la Frèche constitué du Pic de la Frèche, du Bec du Corbeau, du Pic de la Pique et du Tuc de l'Escalette. Le lac de la Frèche de couleur turquoise occupe occupe une petite cuvette au pied d'un rognon morainique. Le sentier s'écarte de la frontière pour tracer directement à flanc des alpages et atteindre le sommet du mamelon (30mn, 2430m, C) qui se situe à la D du Soum de l'Escalette, un sommet situé sur la gauche et que l'on peut gravir sans difficulté (20mn A/R, 2466m, C) pour une vue plongeante complémentaire sur le vallon qui part du col de Monjoia.

Depuis le Soum de l'Escalette vue sur le Tuc de Bargues et au fond le massif de la Maladeta

La descente conduit, grâce à un sentier aménagé, jusqu'au Pas de l'Escalette que l'on laisse à main D pour poursuivre W sur une centaine de mètres en direction du Port dera Picada avant d'incliner à G pour passer entre 2 laquets (eau non potable car utilisée par les troupeaux de moutons...) et rejoindre un peu en contrebas une plateforme herbeuse située 5mn en amont du lac des Clots de Lunfern (10mn, 2380m, C juste au-dessus du bivouac, GPS : 42°41'10"N 0°39'58"E, eau prise dans le ruisseau qui alimente le lac sur la rive S). Du camp, beau panorama au S sur la Tuca de Bargas, au NW sur le Pic de Pesson et le Cap dera Picada, au NE sur le Soum de l'Escalette et à l'E dans le lointain sur le Mont-Rouch et la Pique d'Estat par dessus la crête du Pui de la Bonaigua situé au-dessus du port éponyme du côté de Baqueira.

Le lac des Clots de Lunfern

Jour 2 : Clots de Lunfern - Port dera Picada - Vall du rio Esera - Bivouac à l'Ibon de l'Escaleta

5h10 / +550m / -500m.
Diaporama On reprend la trace par laquelle on est arrivé hier. Aux 2 laquets, on rejoint en direction du NE le sentier "officiel" balisé en jaune qui relie le Pas de l'Escalette au Port dera Picada. On le suit sur la G jusqu'à atteindre le col (25mn, 2485m).

Au Cap dera Picada, derrière les moutons dépassent les Fonts de Remune

Ici, il y a deux possibilités (compter le même temps de parcours mais pas le même niveau de difficulté...) :
1- à gauche, pour suivre un bout de la crête chaotique qui descend de la Tuca de Bargas, de contourner par la G le Turonet del Puerto avant de descendre en biais hors sentier sans réelle difficulté technique au niveau du large collet à 2490m (on l'a nommé collet de Villamuerta...) qui marque l'initialisation de la crête rocheuse et "un peu" inquiétante à suivre avec un gros sac... Grosso modo, il faut avancer en biais jusqu'à rejoindre le bord du thalweg qui est issu du Coll de Bargas (1h, 2380m, ce col est situé sur l'arête S du Tuc éponyme) puis désescalader le rognon morainique en zigzags serrés sur sa RD avant de poursuivre face au Pico de la Maladeta en traversée de pentes herbeuses en visant la partie G du 2ème Ibon de Villamuerta que l'on voit en contrebas. On rejoint un plateau humide sur lequel sortent deux sources (55mn, 2210m). Au-delà, on incline sur la G cette fois-ci face au sommet du Pico de Aneto pour traverser un petit bosquet d'arolles. Reste à désescalader un petit thalweg pour atteindre un abri de berger (20mn, 2085m) d'où l'on descend d'une trentaine de mètres pour venir croiser le sentier cairné qui arrive de la D en provenance du 2ème Ibon de Villamuerta (5mn, 2055m).

Sur la  crête de la Tuca de Bargues vue imprenable sur l'Aneto et le massif de la Maladeta

2- tout droit, d'abord en descente jusqu'à 2380m où l'on laisse se poursuivre à droite le sentier qui conduit au Port de Bénasque pour incliner à G et trouver au mitan de la descente vers le parking de la Besurta le départ sur la G du sentier qui conduit aux 2 Ibones de Villamuerta (entièrement sur sentier balisé ou cairné...). Au-delà du 2ème Ibon, on poursuit vers le SE jusqu'à traverser une roche polie par l'ancien glacier (2h20, 2055m).
Les deux itinéraires se sont donc rejoints au niveau de la roche polie en contrebas de l'abri de berger. Il est alors facile de descendre par une traversée à flanc sur un sentier bien marqué au sol jusqu'aux prairies qui occupent le fond du large vallon herbeux du rio Esera.

Vallée du rio Esera (Forau de Aguallut)

On reste sur la RD du vallon pour rejoindre le Forau d'Aigallut, une captation des eaux de la rivière afin de les orienter vers une conduite forcée qui alimentera le complexe hydro-électrique de la région. Ici, on retrouve le sentier touristique qui arrive du parking automobile de la Besurta et on le suit vers le SE pour remonter le Pllan d'Aigallut jusqu'à la convergence des deux vallées qui alimentent la rivière à savoir sur la droite celle des Barrancs et sur la gauche celle de l'Escaleta séparées par le Pico d'Aigallut. L'endroit est bucolique à souhait : gazon taillé naturellement, ombre des falaises si nécessaire, rivière qui sinue au milieu de la tourbière (40mn, 2050m, départ du sentier d'accès au refuge de la Renclusa (camp de base pour l'ascension au Pico de Aneto)).

On quitte le Pllan de Aguallut en direction du coll de Toro

De suite, une série de zigzags serrés nous attend pour effacer un rognon morainique avec une belle vue arrière sur la Pllan d'Aigallut et à l'horizon proche sur le Port de Benasque dominé à sa gauche par le Pico de Salvaguardia. On prend pied sur un lapiaz couvert de gazon et on atteint une fourche de chemins (45mn, 2190m, sur la gauche possibilité de rejoindre le Coll et l'Ibon de Coll de Toro en 30mn A/R). On poursuit tout droit en direction de Molières en remontant le vallon de l'Escaleta. On se reprend une série de zigzags plutôt chaotique en RG de la gorge qui précède l'arrivée au lac. On remonte dans les blocs de granit avec quelquefois la nécessité de poser les mains. Le balisage est présent sous la forme de cairns judicieusement disposés. En se retournant, on dispose d'une vue sur le Pico de Aneto à gauche, les Fonts de Remune, le Pico de Salvaguardia, la crête du Soum de l'Escalette et, plus près de nous, la Tuca Blanca de Pomero.

Entre le coll de Toro et le lac de l'Escaleta (vue arrière sur le col)

On atteint un laquet face au Malh del Pais (ou La Forcanada) qui précède l'arrivée au bord de la cuvette qui contient l'Ibon de l'Escaleta (45mn, 2315). A main gauche, côté E, le cirque au milieu duquel s'inscrit le lac est dominé au NE par une belle montagne calcaire, les Clots der Infern et à l'ESE c'est le Malh del Pais (ou La Forcanada). On établit le bivouac sur la presqu'île herbeuse située au beau milieu du lac. L'eau est puisée dans le lac et filtrée.

Arrivée au lac de l'Escaleta

Jour 3 : Ibon de l'Escaleta - Tuc de Molières - Coret de Molières - Vall de Molières - Pleta de Molières - Espitau de Vielha - Refugi de Conangles

7h10 / +700m / -1485m.
Diaporama De l'Ibon de l'Escaleta à 2340m, on suit la RD pour s'élever le long du torrent exutoire du lac supérieur. En se retournant, belle vue du cirque dans lequel s'inscrit le lac avec à l'arrière la Pena Nera et la Tuca Blanca de Pomero. La montée vers le lac supérieur s'effectue en sinuant entre les rochers patinés par l'ancien glacier et il n'est pas possible de trouver un rythme tant le tracé pourtant réalisé au mieux et balisé de cairns connaît de nombreuses ruptures de pente. On longe successivement sur leur RG deux laquets avant de s'attaquer au rognon glaciaire qui défend l'accès à l'Ibon alt de l'Escaleta.

Au départ du lac de l'Escaleta

Vers 2315m, on laisse partir sur la droite le "chemin" d'accès au lac pour incliner au S et passer à bonne distance dudit lac (1h10, 2625m, possibilité de bivouac sur les rives herbeuses du lac). Les pentes pour accéder au sommet du Tuc de Molières semblent moins rigoureuses que celles parcourues précédemment. Elles se présentent sous la forme de dalles de granit inclinées où il est quand même plus facile d'évoluer que dans les éboulis de rochers effondrés.

Sur le plateau de lapiaz un peu à gauche du lac supérieur de l'Escaleta

On évolue sur un océan de pierre figé pour l'éternité. Vers 2750m, on incline doucement vers la G en suivant la ligne de cairns et en visant le large col qui s'inscrit entre le Tuc de Molières à droite et le Cap deth Horo à gauche. On remonte le fil d'une moraine de blocs de granit au milieu de deux vallons autrefois glaciaires. Vers 2850m, apparaissent à main droite les picos de Aneto et de la Maladeta alors qu'à l'horizon lointain on note encore la présence des sommets qui dominent les Fonts de Remune.

Au-dessus du lac superieur de l'escaleta (tuca de Salvaguardia, pico de la Mina, tuca Blanca de Pomero, punta Nera,  Malh dera Artiga,)

On retrouve un bon chemin gravillonneux qui sinue en direction de la crête des Montes Malditos. Attention ! A 2900m, il faut incliner fortement sur la G pour ne pas suivre l'évident sentier qui descend vers le S. En ayant repris une direction E suivi d'une série de zigzags entre les rochers on débouche au sommet du Tuc de Molières (1h20, 3009m, C). Vue imprenable sur le groupe Aneto-Maladeta, les Fonts de Remune, le Port de Benasque et les pics saillants qui l'entourent et plus près sur le Coll et l'Ibon de Coll de Toro. A l'E, on domine le Vall de Molières et sa grappe de lacs. On peut même distinguer un peu en hauteur et sur leur gauche le refugi de Molières (étape possible si nécessité lors de la descente). Et, tout au bout de cette vallée, on a une vue plongeante sur le Vall de Barravés à partir de l'Espitau de Vielha.

A l'approche du sommet de la tuca de Mullieres (pico de Russell, pico de Magalida, apico de Aneto)

On se trouve dans une ambiance très pyrénéenne avec la présence de pics élancés et des myriades de lacs qui colonisent la moindre cuvette. Maintenant, il va falloir descendre ce Vall de Molières pour rejoindre l'Espitau de Vielha et ça commence par la désescalade vers le N de la crête chaotique pour rejoindre le passage obligé au pied du Cap deth Horo, le fameux Coret de Molières. Les cairns sont bien utiles pour indiquer les meilleurs passages au milieu des blocs effondrés.

Sur la crête entre la tuca de Mullieres et le coret de Molieres au pied du cap deth horo

Une fois le Coret de Molières atteint (20mn, 2945m), le passage étant reconnaissable au fait qu'il est marqué d'un poteau..., on doit faire un choix pour désescalader la vingtaine de mètres de falaise de granit. La voie la plus simple semble être celle de D : on dispose de belles prises de main, un peu moins pour les pieds (surtout avec une charge dorsale conséquente...) lorsqu'on mesure moins d'1,80m !

Désescalade du coret de Molieres

Au pied de cette paroi, on retrouve momentanément un petit sentier gravillonneux qui disparaît alors que l'on est confronté à devoir traverser une série de blocs effondrés. L'itinéraire est toujours balisé de cairns alors que l'on alterne passages sur sentier, désescalade de thalwegs caillouteux et traversées de blocs. On croise (enfin...!) une source quelques mètres au-dessus de l'exutoire du 2ème Estanhot de Molières (1h30, 2410m) avant de descendre sur la pointe de l'Estanhot pour suivre une sente cairnée à hauteur de l'exutoire qui permet d'éviter de passer par le refugi de Molières perché sur une petite falaise.

Descente du val de Molieres (estanhot de Molieres)

On retrouve plus loin le sentier qui arrive de la G en provenance du refuge et on entame la grosse descente vers l'Espitau de Vielha. A la source (25mn, 2240m), on laisse partir tout droit un beau sentier alors que l'on doit poursuivre la descente à main D en lacets au milieu des pentes d'herbes folles. Une descente à la mode catalane, donc, pas le moins du monde aménagée...! On rejoint le bord du torrent (35mn, 2000m) et, à partir d'ici, la pente se fait plus douce mais, on ne se refait pas, la qualité d'aménagement du sentier reste plus que médiocre. "Respect de la Nature" doivent penser les acteurs de la montagne catalane... A 1900m, on désescalade le long d'une cascade sur une petite vire étonnamment équipée de deux mains courantes.

Descente du val de Molieres (cascade)

Au-delà, on retrouve un bon sentier qui s'en va traverser en RG le plateau humide de la Pleta de Molières, une dizaine de mètres à hauteur des tourbières. Bien que l'on soit sensé se rapprocher du parking des randonneurs à la journée, le sentier est toujours aussi peu aménagé à l'exception notable de la présence de piquets de bois qui ont remplacé les cairns... On termine la descente du vallon par un parcours dans la hêtraie en restant en RG de la rivière sur un sentier à la conformation enfin apaisée. Par un large chemin agricole, on rejoint la plateforme de l'Espitau de Vielha (1h40, 1610m, refuge, bar et restaurant fermés, C). On descend rejoindre la N-230 à la sortie du tunnel de Vielha et on la suit vers le S sur 1km jusqu'à un grand parking (15mn, 1550m, arrêt de la navette bus du Vall d'Aran) d'où part un petit sentier rejoignant sur la G le refugi de Conangles (5mn, 1555m, bar, restaurant, 1/2P, res : +34 696649871, C).

Vue en enfilade du vall de Barravès

Jour 4 : Refugi de Conangles - Port de Rius - Lac de Rius - Refugi dera Restanca

5h / +1000m / -540m.
A l'origine, le tracé de notre HRP n°4 ne s'arrêtait pas au refugi de Conangles mais poursuivait le même jour par la remontée du Vall de Besiberri où l'on se posait à la cabane restaurée au creux du cirque W. On franchissait des Llastres de Besiberri, on louvoyait sur la crête pour atteindre la Bretxa Trescazes dans laquelle on essayait de trouver la trace de désescalade côté E puis on rejoignait le refugi Joan Ventosa i Calvell. Un programme qui nous a semblé, une fois que l'on en a eu terminé avec la traversée du Tuc de Molières, un peu trop osé avec le sac à dos chargé et des retours de traversée de la part de randonneurs arrivant d'en face qui évoquaient une journée plutôt engagée. C'est donc au refugi de Conangles que l'on a décidé de laisser de côté la traversée de Besiberri (une prochaine fois...?) et de passer par le tracé HRP qui se superpose à une variante du GR11 (le GR211-5) en faisant étape au refugi dera Restanca plutôt qu'à Ventosa situé sur l'itinéraire d'une variante HRP peut-être trop difficile... Le lendemain, jonction avec l'itinéraire prévisionnel au Port de Caldès puis descente vers Colomers.

Au départ de l'Espitau de Vielha

Diaporama Au départ du refuge, on suit le petit sentier forestier qui rejoint au NE le tracé du GR11 balisé en blanc-rouge. On rejoint l'ancienne voie de communication qui reliait Vielha à Lerida (Lleida en catalan) et on suit la large piste vers le N en faux-plat montant au cœur d'une hêtraie. On sort à découvert au-dessus de l'Espitau de Vielha et on atteint une bifurcation (20mn, 1620m) avec en point de mire à l'horizon occidental la barrière rocheuse ensoleillée qui relie le Tuc de Molières au Cap deth Horo de Molières.

Montée vers le Port de Rius

On incline à D pour suivre le GR211-5, A 1650m, on trouve un poteau indicateur qui invite à tourner à D en direction du Port de Rius. A 1720m, on retrouve une piste que l'on emprunte à D sur 150m avant de s'échapper sur la G (toujours balisage blanc-rouge). En se retournant, on dispose encore d'une vue en enfilade sur le Vall de Molières fermé par le Tuc... On remonte une vaste cuvette d'altitude dominée à main droite par la Tuca de la Contesa. De suite, des piquets en bois invitent à traverser la rivière qui descend de l'Estanh Redon avant de poursuivre en sous-bois. On remonte la prairie d'herbes folles par de larges lacets avant que l'on ne s'attaque à main G à la série de zigzags pour effacer le rognon morainique derrière lequel se trouve l'Estanh Redon. Vers 2050m, on sort à découvert pour une vision panoramique composée du Vall de Salenques et du Vall de Molières.

A la bifurcation vers le Port de Rius (au fond, le vall de Molières)

On atteint la bifurcation vers l'Estanh Redon (1h50, 2120m). Le GR211-5 tourne franchement sur la D et on suit les marques rouges et blanches. Tout au long de la montée terminale vers le Port de Rius, on croise pas mal de sources. A l'approche du col, on alterne zigzags serrés et périodes de montée régulière. En se retournant, le fait que l'on ait pris de l'altitude a permis au Pico de la Maladeta de sortir de l'arrière de la large baisse du Coret de Molières à la droite du Tuc de Molières. Un bien bel ensemble de pics pyrénéens, pour sûr ! Encore quelques lacets et voici que l'on débouche au niveau du Port de Rius (55mn, 2344m, C).

Franchissement du Port de Rius

Le contournement par le N de l'Estanh de Rius est tracé en up / down. L'endroit est très sauvage. Les montagnes alentours, Tuc de Bargadera au N, Tossau de Mar, Pic de Tort et Tuc de Conangllos à l'E, offrent un bel écrin aux eaux bleutées du lac.

L'Estanh de Rius

On passe en RD du vallon au niveau de l'exutoire du lac à sec et on commence la descente pour passer au pied de la captation d'eau (on comprend mieux pourquoi l'exutoire de l'Estanh était à sec...) et, un peu plus bas, à la source aménagée (55mn, 2260m), l'eau sortant d'une anfractuosité du rocher. On poursuit en descente assez régulière et on a l’occasion de croiser pas mal de ruisseaux qui s'écoulent des pentes herbeuses et qui alimentent la tourbière. Puis c'est la descente d'un petit rognon morainique qui permet de rejoindre le bord de la rivière, le Barranc de Rius (35mn, 2000m, vasques d'eau très fraîche invitant à tremper les pieds voire plus...?).

Les eaux limpides du barranc de Rius

Encore un peu de descente avant de se stabiliser en altitude à plus ou moins 1950m en restant bien à hauteur d'un plateau humide, le Plan de Rius. La suite est un peu plus chaotique avec la traversée d'une zone de blocs effondrés où l'on doit avancer en sinuant sur la moraine recouverte de buissons de myrtilles et de framboises. Jusqu'à l'arrivée au refuge, il va falloir être attentif au balisage alternant marques de peinture et cairns (si, si, on ne dirait pas mais on est toujours sur le GR...!).

La portion sauvage entre le Plan de Rius et le refuge de Restanca

On descend traverser le thalweg issu de la Bassa de l'Estany à 1920m avant de remonter en face "dré dans l'pentu" (voire plus...) dans une pente à 40° en suivant des zigzags très serrés jusqu'à 1980m, "plus pentu, tu meurs !" avec escalade de blocs. Ensuite, on rejoint la ligne électrique qui alimente le refuge et on retrouve une portion de "vrai" sentier qui permet de franchir par des lacets le collet à 2035m duquel on descend rejoindre le barrage. On traverse l'exutoire du lac sur la digue de béton et on prend pied sur la plateforme du refugi dera Restanca situé un peu en hauteur du lac éponyme (1h25, 2010m, WiFi, 1/2P, res : +34 608036559).

Arrivée au refuge de Restanca

Jour 5 : Refugi dera Restanca - Coret d'Oelhacrestada - Port de Caldès - Refugi de Colomers

4h15 / +700m / -580m.
Diaporama Depuis le refuge, on suit le GR11-18 (variante du GR11 toujours avec balisage blanc-rouge) qui présente une montée très relevée dotée de quelques aménagements pour atteindre l'exutoire de l'Estanh de Cap de Port. Pendant toute l'ascension on aura été gratifié à l'arrière de belles vues sur la cuvette du lac de la Restanca et au-delà sur la Pic de Tort et la Tossau del Mar. On contourne la cuvette de l'Estanh de Cap de Port par la RD pour atteindre la base du thalweg qui descend du Coret d'Oelhacrestada et vers lequel on se dirige.

Montée vers le Ccoret d'Oelhacrestada au-dessus de l'Estanh de Cap de Port

Après une montée plutôt tranquille sur des banquettes herbeuses voici que l’on vient buter sur un effondrement de gros blocs entre lesquels on doit louvoyer. Un peu plus haut, on retrouve un sentier le temps de se rapprocher du col et on finit l'ascension par une nouvelle traversée de blocs. A l'arrière, beau panorama sur le Tuc de Conangllos et le Malh de Rius. On débouche dans le col (1h25, 2475m) pour y découvrir la cuvette de l'Estany des Monges dominée par l'impressionnante Punta alta de Comalesbienes au pied de laquelle se trouve le refugi Juan Ventosa i Calvell.

Au Coret d'Oelhacrestada (Estany des Monges et Punta alta de Comalesbienes

A présent, on pénètre dans le parc d'Aigüestortes i Estany de Sant Maurici pour rejoindre le Port de Caldès. A consulter la liste des interdictions présentées sous forme de pictogrammes, on se demande s'il est même possible d'y respirer ! C'est simple : tout y est interdit et surtout le bivouac. Alors que la région accueille un grand nombre de randonneurs chaque été, les refuges affichent souvent "complet" bien longtemps avant que la saison ne soit commencée... Alors, comment procéder lorsque l'on est en itinérance et que le bivouac est une des solutions à la flexibilité d'un parcours qui peut difficilement être programmé à l'avance ?

A l'approche du Port de Caldes (l'Estany del Port de Caldes au pied des Agulhes deth Port)

On se dirige vers l'E pour traverser un petit mamelon (belle vue arrière sur l'Estany des Monges et le Pic éponyme) et redescendre de l'autre côté jusqu'à 2420m au niveau de la cuvette de l'Estany de les Mangades mais en restant à distance de l'étendue lacustre avec à l'horizon SW la barrière bien déchiquetée du massif de Besiberri. On traverse le plateau lacustre en longeant l'Estany du Port de Caldès sous les Agulhes deth Port avant de finir par une grimpette pour accéder au passage dudit col (1h15, 2560m, C). Large vue sur Besiberri, l'Aneto, la Maladeta et au-delà sur le Fonts de Remune, le Collado inferior de Litterola et le Pico Perdiguero (voir J13 de la HRP n°3).

Au Port de Caldes (Le sommet du Montardo et l'Estany de les Mangades)

Voici une descente sur un bon sentier, quasiment une première...! Et même au cours de la désescalade du rognon morainique. On laisse à main droite l'Estanh du Port de Caldes avant de descendre en lacets sur les contreforts S du Pic dera Lossa et face à l'imposante masse du Tuc de Sendrosa. En se retournant pendant la descente, on revoit le large passage du Port de Caldès borné à gauche du Tuc deth Port et à droite du Tuc deth Cap deth Port. On finit par rejoindre l'entrée du plateau humide en contrebas au bout duquel on traverse deux fois la rivière (55mn, 2200m).

Descente du Port de Caldes sur la D du pic dera Lossa

Puis on rejoint le GR11 qui arrive de la G. Notre GR11-18 se termine ici ! On poursuit en descente sur le GR11 jusqu'à atteindre le départ du sentier d'accès au refugi de Colomers. On quitte le GR11 (il continue en direction du barrage...) et on tourne à D au poteau indicateur. Il ne reste que 200m pour atteindre le refuge posé sur une plateforme au-dessus de l'Estanh major de Colomers (10mn, 2130m, 1/2P, res : +34 973253008, C intermittent au niveau de la DZ de l'hélicoptère).

Estanh major de Colomers et refugi de Colomers

Jour 6 : Refugi de Colomers - Tour du Circ de Colomers - Coth de Podo - Refugi de Colomers - Taxi vers Salardu

4h40 / +650m / -650m + 1h10 / +50m / -200m + 40mn de taxi.
Il faut bien penser à se ravitailler ! L'occasion est belle puisqu'il est possible de rejoindre le village de Salardu sans difficulté grâce à un service de taxis qui est disponible sans réservation préalable depuis une route que l'on croise à moins d'1h de marche du refuge de Colomers. A Salardu, on trouve hôtels (Mont Roumies par exemple), bars, restaurants (je vous recommande la pizzeria "La Estrellita"), banque avec ATM, épicerie (ouverte entre 17 et 20h) et le service de bus du Val d'Aran qui va nous permettre de rejoindre demain matin le départ de la prochaine étape au Port de la Bonaigua. En attendant de retrouver la civilisation, profitons de la belle journée qui s'annonce pour aller explorer le plateau des lacs au S du refuge au coeur du Circ de Colomers. Et en plus sac léger...! La journée promet d'être (très...) dense en beaux paysages de montagne...

L'estanh mort

Diaporama Depuis le refuge on part vers l'W en contournant à hauteur le lac et en s'élevant à flanc de rognon glaciaire sur une sente balisée en jaune et rouge. Un peu plus haut, il n'y a plus que les marques jaunes pour atteindre la rive N de l'Estany Mort (25mn, 2190m).

Entre l'estanh mort et les gargullhs de sus

On poursuit vers le S avec les balisages jaune et rouge retrouvés. Au poteau indicateur à 2225m, on incline sur la D vers le Coth de Podo (balisage rouge seul). On traverse le torrent qui sort du lac des Cabidarnels (20mn, 2250m, appelé Gargullhs de Sus sur la carte Alpina...) et on poursuit RD pour passer au-dessus des Gargullhs de Naut (10mn, 2320m, "gargouilles d'en haut"...). On remonte les banquettes herbeuses jusqu'au poteau indicateur qui marque la séparation avec l'itinéraire vers le refugi Juan Ventosa i Calvell via le Port de Colomers qui part à droite (35mn, 2380). De part et d'autres du Port de Colomers se trouvent quelques pics bien minéraux :
- à gauche, le Creu de Colomers et la Tuqueta deth Port
- à droite, le Tuc de Balaguera et le Tuc Serreta

Entrée dans le Circ de Colomers

Le tour du Circ de Colomers se continue tout droit sur sentier en direction de la base des pics qui le ferment au S (Gran Tuc de Colomers sur la gauche de la Creu de Colomers). On traverse une série de petits étangs avant de s'élever sur sentier entrecoupé de petits passages rocheux et atteindre en suivant le balisage rouge l'Estanh Gelat (45mn, 2587m) situé en contrebas du Coth de Podo, le passage dans l'arête N du Tuc et du Gran Tuc éponymes que l'on va emprunter d'ici peu.

L'estanh gelat

Mais, avant de franchir le col, il n'est pas inintéressant de se rendre sur le sommet qui se dresse au NW d'où l'on va disposer d'une vue d'ensemble sur le cirque (1h, 2620, C) et au-delà vers le NE sur le Mont-Rouch et vers le N sur le Maubène.

Un large panorama sur la plateau des lacs depuis le sommet du coth de Podo

Descente par le même chemin puis à G pour franchir le Coth de Podo (10mn, 2595m). On entame la descente du col vers l'E avec le balisage rouge. Jusqu'à atteindre la rive de l'Estanh de Podo, elle se déroule dans un entrelacs de blocs de roches effondrées. On contourne en up / down le lac par sa D (20mn, 2455m) puis on se remet à descendre franchement sur des banquettes inclinées jusqu'à rejoindre la rive de l'Estanh Obago et le GR11 qui arrive du Port de Ratera (1h10, 2180m, poteau indicateur).

A l'approche de l'estanh Obado

On suit le GR11 et ses marques rouges et blanches vers la G pour passer au-dessus du l'Estany Long (25mn, 2180m, poteau indicateur), suivre le GR11 qui monte sur la G franchir un collet à 2200m en préalable à la descente vers le barrage. On traverse la gorge par le chemin pavé proposé sur le tablier en béton pour rejoindre en RG par une petite grimpette la maison dans laquelle étaient hébergés les travailleurs au moment de la construction de l'édifice.

Le barrage de l'estanh major de Colomers

On continue sur le GR11 quelques 300m avant de le laisser partir vers le haut alors que l'on poursuit en courbe de niveau en direction du refugi de Colomers, histoire de récupérer le complément du sac à dos laissé au refuge ce matin (35mn, 2130m).

L'estanh major de Colomers vu depuis le refuge

Dans l'après-midi, retour vers le barrage puis traversée vers la RD de la gorge pour emprunter en descente sur la G le chemin qui descend vers la route. Après la traversée d'une zone humide, on atteint le parking des taxis (35mn, 1980m). Descente d'une durée de 40mn effectuée en deux parties :
1- jusqu'au parking des voitures, 5€/pers,
2- jusqu'à Salardu, forfait à 25€ par taxi.

Salardu

Diaporama Nuit à Salardu en hôtel (Mont Roumies par exemple) et visite du village aux ruelles pavées et étroites. Ne pas négliger, dans la partie haute du village, la visite de l'église dont les murs intérieurs sont recouverts de peintures religieuses pas si mal que ça conservées...

Jour 7 : Salardu - Bus vers le Port de la Bonaigua - Estany Podo - Estany de Garrabea - Riu d'Arreu - Estany dels Plans - Refugi d'Airoto

20mn de bus + 5h / +900m / -780m.
Diaporama De Salardu, la navette-bus du Vall d'Aran passe à 8h46 (arrêt 100m en aval de la banque sur la route C-28, 2€/pers). 20mn de transport jusqu'au Port de la Bonaigua à 2072m (bar-restaurant). De l'arrêt de la navette-bus, on suit la route goudronnée sur 600m vers le SE jusqu'à l'entrée d'un virage serré vers la droite. On s'échappe à main G sur un sentier à peine marqué et sans la présence d'un quelconque panneau directionnel. On retrouve un peu plus haut un balisage jaune au moment où arrive de la D le sentier qui vient du parking de Gerber. On remonte en lacets le coteau couvert de bruyères jusqu'à franchir une épaule et la traverser à flanc pour arriver au pied de la cuvette de l'Estany Podo. On incline sur la G pour s'élever dans les pentes à main G et trouver un chemin que l'on suit sur la D pour passer à belle hauteur de l'Estany Podo qui s'est comblé au fur et à mesure des années pour devenir une tourbière.

Le massif d'Aigüestortes vu depuis l'Estany Podo

On suit les cairns qui balisent ce sentier en traversée vers le NE et qui inclinent plus loin à l'amorce d'un petit plateau herbeux vers l'E pour franchir le Coll de l'Estany Podo (55mn, 2326m). Belle vue arrière sur le massif des Encantats. Maintenant, on va contourner largement la cuvette de l'Estanh de Muntanyo pour aller chercher en face la montée vers un passage dans la crête SE du Cap del Muntanyo d'Arreu (25mn, 2380m). Noter qu'à mi-chemin entre les deux cols on retrouve un balisage jaune.

Tour du vallon de l'Estany de Montanño

On domine au NE le large cirque de Garrabea avec l'Estany de Garrabea en plein milieu. Au 2ème plan, c'est le Pic de Quenca au pied duquel se trouve le refugi d'Airoto et dans lequel on doit passer la nuit. Juste derrière il s'agit du Mont-Rouch alors que dans le lointain, Peak Finder nous indique que c'est bien la Pique d'Estat au pied de laquelle cette portion de HRP est sensée se terminer...

Au bord de l'Estany de Garrabea

Allons, en route vers de nouvelles aventures ! Comme on va le voir, la suite de la traversée ne va pas spécialement être de tout repos... Ça commence pourtant plutôt bien : en suivant le balisage jaune on descend en zigzags pour rejoindre la rive S de l'Estany de Garrabea, rive que l'on suit vers la D entre portions de sentier, traversée d'un maquis de myrtilliers et jouer à saute blocs effondrés jusqu'à atteindre l'exutoire situé à l'E (40mn, 2155m). On traverse le ruisseau et 200m plus loin, plus de balisage jaune mais un jaune-rouge qui retraverse le ruisseau pour passer au pied d'un gros rocher sur la G et rejoint le fond d'un vallon au prix d'une descente plutôt directe dans les buissons. Mais il y a toujours un chemin... On atteint une tourbière (20mn, 2080m) sur laquelle on retrouve un balisage jaune. Après analyse ultérieure des cartes du coin, il eût fallu suivre les traces jaunes vers la droite pour emprunter l'itinéraire "officiel". Sauf que...

Au-dessus de l'Estany del Rosario

On part en montée sur la G pour grimper sur une petite colline en suivant le balisage jaune (c'est en fin de compte celui qui venait de l'Estany de Garrabea et que l'on avait perdu...). On domine à main droite la cuvette de l'Estany del Rosari. On suit le fil de la crête au NW toujours avec le balisage jaune. Celui-ci invite à partir sur la gauche (pour rejoindre l'Estany de Garrabea, on est à contre-courant...) et on l'abandonne pour continuer tout droit avec quelques cairns en direction du N sur un sentier bien marqué au sol.

Remontée hors sentier du vallon d'Arreu

Le sentier se met à descendre vers la D au NE avant de reprendre une direction N pour suivre la large vallée qui descend des Estanys de Baciverols (appelés aussi "dels Plans" sur certaines cartes) et traverser la rivière (30mn, 2100m). A présent, il n'est plus question de sentier ! On va remonter sur le lit de la rivière enterrée en se servant des blocs de granit effondrés qui la couvrent (Attention ! Éviter de marcher sur les banquettes herbeuses : du fait de la hauteur de l'herbe, elles sont dangereuses car elles cachent de nombreux trous qui pourraient occasionner des entorses...).

A l'approche de l'Estany dels Plans, rencontre avec un duo d'isards

On traverse un petit plateau (20mn, 2160m) et on poursuit sur les pierres en direction du NNE là où l'on peut franchir un large col qui donne accès à l'Estany dels Plans (appelé sur certaines cartes "superior del Rosari", ce qui prête à confusion...). A 2230m, on passe sur la confluence cachée des rivières qui descendent du NW, les multiples Estanys de Baciverols (ou dels Plans aussi...). La montée se poursuit au NNW dans les blocs au-dessus d'un laquet rouge carmin avant que l'on ne redresse la course vers le N pour déboucher dans le large col qui sépare les deux vallons (40mn, 2310m, C).

Contournement de l'Estany dels Plans sur le Plan de Javarre

On domine la cuvette de l'Estany dels Plans (ou superior del Rosari...) couverte d'herbes folles et où s'ébattent des dizaines d'isards. On traverse les Plans de Javarre pour contourner le lac à hauteur côté N en ne perdant pas trop d'altitude pour rejoindre la base de la Collada d'Airoto, la dernière grimpette de la journée. Une fois que l'on se trouve côté E du lac, on remonte les pentes d'herbe pour retrouver à mi-pente les cairns qui balisent le sentier "officiel". On franchit la Collada d'Airoto (30mn, 2360m) face au Pic de Qüenca.

Franchissement de la Collada d'Airoto pour la découverte de l'Estany Petit d'Airoto et du refuge (si, si...) estanypetitdairoto picdequenca

On peut deviner sur la gauche à hauteur la cuvette de l'Estany d'Airoto un peu occultée et vers l'aval l'Estany Petit d'Airoto. On descend en lacets jusqu'à 2220m où on laisse le sentier poursuivre sa descente alors que l'on incline à main G pour suivre une ligne de cairns qui va permettre de contourner la combe et de rallier le refuge, refuge dont on distingue à présent son emplacement grâce à son revêtement orange fluo. L'itinéraire est certes direct mais pas mal chaotique avec un avantage certain, celui de pouvoir glaner au passage le dessert du soir tant il peut y avoir de framboises... On atteint le refugi d'Airoto (35mn, 2190m, 8 couchages sur matelas, tables et bancs intérieur et extérieur, eau à disposition à la fontaine, le grand luxe, quoi...!).

Le refugi d'Airoto et le Pic de Qüenca

Jour 8 : Refugi d'Airoto - Estanyoleta d'Airoto - Pletia de la Font - Isil - Alos d'Isil

2h35 / +200m / -1080m.
Diaporama Du refuge on remonte vers l'E en suivant les marques jaunes du balisage jusqu'à une fourche de chemins à 2240m :
- A gauche, c'est un accès direct à Alos d'Isil en franchissant la Collada del Clot del Moreno.
- A droite, on rejoint d'abord Isil puis on remonte à Alos d'Isil par la route pour un temps de marche sensiblement égal.

Descente du vallon après avoir franchi le collet qui se trouve au-dessus du refugi d'Airoto

Le choix opéré est celui de tourner à D et de franchir le collet à 2250m qui suit la traversée d'un petit plateau humide où l'on croise deux laquets. Une fois dans le collet, un bon sentier bien marqué au sol et cairné descend le large vallon vers le S. A 2080m, il incline un peu vers le SE au moment où l'on domine l'Estany inferior d'Airoto et on retrouve des balises jaunes en complément des cairns.

Passage au-dessus de l'Etanyoleta d'Airoto

On poursuit la descente vers le fond de la vallée de Boï à flanc de prairies d'herbes folles bordées de murets et qui ont dû être exploitées dans des temps pas si lointains que ça depuis des fermes saisonnières qu'on nomme ici des bordes. On croise une source (1h10, 1730m) puis, à partir de 1680m, on va évoluer en RD de la vallée en bordure d'une forêt de feuillus composée en majorité d'aulnes et de bouleaux. On croise une nouvelle source (15mn, 1600m) puis le sentier pénètre intégralement en forêt pour atteindre sans forcer en descente à la pente maîtrisée un carrefour de sentiers (25mn, 1280m).

A l'approche d'Isil

On continue tout droit sur un sentier caladé. A la bifurcation à 1220m, on incline sur la G pour arriver en haut du village d'Isil duquel on descend par une ruelle en pente . On vient croiser la route C-147 puis en passant devant l'église du village on traverse la rivière sur un pont de pierres avant de pénétrer dans la bodega "La Tona" (20mn, 1190m, boissons et repas simples, sandwiches, tapas et tortillas, dans une ambiance conviviale, C).

Dans les ruelles d'Isil

Après s'être restauré "sur le pouce", reprise de la marche vers le N en suivant la route C-147 sur 2,5kms jusqu'à l'entrée d'Alos d'Isil. Par la ruelle en pente, on rejoint dans la partie gauche du village le gîte d'étape (35mn, 1310m, 1/2P, res : +34 617246258 ou 687055346, C).

Jour 9 : Alos d'Isil - Bordes de Pina - Vallée de Ribera de Pinas - Bassa de Sobriu - Coll de la Cornella - Bivouac à l'Estanyet superior de Tartera

5h / +1200m / -130m.
Diaporama On traverse le village d'Alos d'Isil aux maisons de pierres en direction du N en descendant les ruelles qui permettent de retrouver la C-147. On suit le goudron de cette route qui devient de plus en plus étroite au fur et à mesure de l'avancée vers les bordes de Pina. Au niveau de la pancarte "Refuge Fornet à 1,7km" (ce deuxième refuge existe bien...), on s'échappe du goudron pour emprunter le large chemin qui rejoint le pont de Pina et permet de traverser à pied sec la rivière.

Sur le pont de Pina pour franchir la Noguera Palaresa

En s'élevant sur la RG, on arrive dans le 1er lacet de la piste où il faut IMPERATIVEMENT suivre le marquage blanc-rouge mis en place en substitution au précédent itinéraire qui remontait les lacets de la piste jusqu'à la ferme de bordes de Pina, aujourd'hui devenue propriété privée avec barrière cadenassée. Le nouvel itinéraire de contournement est balisé, et lui seulement (on le perd au-dessus de la ferme...), mais cela permet de s'élever en zigzags serrés "dré dans l'pentu" dans un coteau relevé en RG d'un canyon dans lequel on entend gronder le torrent. Pendant l'ascension, il faut le dire, éprouvante, on a l'occasion de revoir brièvement l'enfilade de la vallée d'Isil (ou de la Noguera Palloresa...) alors que l'on passe de sentier boueux en portion de chemin caladé. On sort à découvert (40mn, 1525m) à belle hauteur de la ferme.

Dans la remontée de la Rribera de Pilas (vue sur la vallée de la Noguera Palaresa et le Pic de Qüenca

On est arrivé à un gros carrefour de chemins : il y en a dans tous les sens ! Et le balisage s'est arrêté... Seul un petit cairn positionné à main G invite à poursuivre la montée vers le NE. A 1600m, un autre cairn marque à D le début de la traversée à flanc ascendante avec une vue sur le Pic de Qüenca derrière lequel est tapi le refugi d'Airoto. On passe à un nouveau belvédère (10mn, 1625m) avant d'incliner à G et croiser une source. 400m plus loin, après avoir traversé un torrent, on débouche dans une clairière propice au bivouac (15mn, 1685m, nombreux emplacements, source). La remontée de la vallée de la Ribera de Pilas se poursuit à flanc avec un 2ème torrent à passer à gué sur des pierres glissantes (15mn, 1700m). A 1780m, on remonte une zone humide de tourbières puis on s'en va franchir le collet qui s'inscrit au SE.

Traversée des tourbières de la Ribera de Pilas

Derrière, ce sont encore des plateaux herbeux humides qui s'enchaînent jusqu'à buter sur deux rognons morainiques desquels s'écoulent de belles cascades (40mn, 1900m). Le chemin incline vers le rognon morainique de D. Pour le rejoindre, on doit franchir de nombreux ruisseaux qui dévalent des pentes couvertes de rhododendrons et de myrtilliers. On remonte en zigzags serrés le long d'une cascade pour déboucher sur le petit plateau lacustre de Bassa de Sobriu (35mn, 2060m).

Sur le plateau de la Bassa de Sobriu

Le sentier cairné continue légèrement sur la G et remonte pleine pente un thalweg encaissé pour sortir à 2190m sur le rebord d'une cuvette minérale que l'on contourne par sa RG et retrouver de l'autre côté des pentes herbeuses qui se substituent momentanément aux blocs de rochers effondrés. La grimpette qui suit est du même acabit que la précédente : sévère... On prend pied (1h, 2335m) dans la cuvette minérale et sèche qui défend l'accès au col de la Cornella. Le "sentier" se poursuit en traversée ascendante vers la D pour rejoindre le col convoité, le Coll de la Cornella (30mn, 2481m, C). On domine le plateau des Estanyet de Tartera vers lequel on descend en zigzags serrés entre deux parois relativement rapprochées au début avec une déclivité avérée (Attention aux chutes de pierres !) avant d'incliner sur la G au pied du couloir pour rejoindre en traversée les pelouses du 2ème Estanyet de Tartera face au Pic de la Gallina (20mn, 2380m, C).

Descente du Coll de la Cornella (en contrebas, les estanyets de Tartera)

Bivouac avec eau prise dans l'exutoire du lac. Pour ne pas être en reste avec son voisin le Pic de la Gallina, le Pic de Tartera au fond du cirque présente lui aussi des faces rocheuses bien raides. Et, tout au N, ce sont les contreforts du Mont-Roig et du Mont-Rouch de France. Au S, par contre, vision d'horreur, avec un large panorama sur le complexe touristique de la station d'Esterri d'Aneu et ses hideuses pistes de ski qui lardent les coteaux...

Au bivouac de Estanyets de Tartera, vue en fond de plateau sur le Pic de Tartera et le Mont-Rouch de France

Jour 10 : Estany superior de Tartera - Coll de Curios - Estany de Calberante - Cirque de la Gallina - Refuge du Mont-Roig - Pleta de l'Arenal - Bivouac sur la Plana del Faio

4h15 / +350m / -1080m + ascension optionnelle du Mont-Roig 3h / +600m / -600m.
Diaporama De la cuvette des Estanyets de Tartera, on se dirige au SE pour aller franchir le Coll de Curios. On passe à proximité d'un poteau indicateur qui recense toutes possibilités d'ascensions du coin (on peut même directement rejoindre le sommet du Mont-Rouch depuis l'Estanyet superior de Tartera !). On suit le sentier balisé en jaune qui traverse le Coll de Curios et propose une vue plongeante sur les deux larges vallées qui descendent vers le S de part et d'autres de la Serra Mitjana.

Au Coll de Curios

Du col, on poursuit en légère montée à main G pour longer l'Estany Curios (ou Bassa de Curios) à 2490m. Puis, par une ascension au profil régulier, on atteint le Coll de Calberante (50mn, 2606m) d'où l'on domine le plateau lacustre de l'Estany Mayor. A l'arrière, le panorama est très ouvert et on peut distinguer les chaînes de montagnes jusqu'au Pico de Aneto et au-delà le Pic de Perdiguero. Plus proche de nous, le Pic de Qüenca.

Panorama depuis l'Estany de Calberante

La descente commence bien sur un sentier herbeux mais, après avoir longé l'Estany Mayor, ça se corse ! La traversée vers les Estanys de Sens, et encore plus au-delà, devient un peu plus scabreuse et on doit s'employer à désescalader des rochers inclinés, suivre de vires parfois audacieuses, traverser des tourbières... Pour nous faciliter la tâche, des marques de peinture jaune viennent compléter les cairns, ou inversement... Cela permet de se diriger dans cet entrelacs minéral et végétal.

Descente du Coll de Calberante

On commence à apercevoir la cabane du refugi du Mont-Roig perchée sur son rognon rocheux mais il reste encore pas mal à faire pour l'atteindre dont deux ou trois pas techniques de désescalade, bien entendu non équipés... Tout a une fin et voici que l'on approche des rives du dernier étang, le bien nommé Estany inferior de la Gallina, dont on franchit l'exutoire sur une passerelle de bois, si, si...! Il ne reste plus qu'à monter jusqu'à la plateforme sur laquelle a été érigée la cabane en tôle du refugi du Mont-Roig (1h20, 2290m). Dos à la cabane, on embrasse du regard le large Circ de la Gallina composé du Pic de Tartera, du Pic de la Gallina et sur la droite le Mont-Roig espagnol, celui à gauche de l'arête, et le Mont-Rouch français, à sa droite.

Au refugi du Mont-Roig

En option, depuis la cabane, il y a le temps nécessaire pour faire l'ascension du Mont-Roig à 2861m en suivant le sentier balisé de jaune jusqu'au col rouge puis de cairns sur l'arête un peu chaotique vers la gauche ; il démarre au NW de la cabane (compter 2h30 à 3h A/R sac léger +600m / -600m, en haut C).

Sur le chemin du Mont-Roig

De la cabane, on descend directement par un sentier vers l'aval face aux pics de Mariola et de Roca España pour aller désescalader un 1er rognon morainique pour aller chercher le départ du couloir de la cascade exutoire de l'Estany de Llareta. On pose le pied en contrebas sur un plateau herbeux (30mn, 2100m) puis on poursuit sans difficulté la descente des banquettes herbeuses en RG de la vallée de la Roia de Mollas pour rejoindre la cabane de Lo Fangassal posée un peu au-dessus d'une tourbière (40mn, 1815m, ouvertes, 6 couchages, table et bancs, source à 100m au N).

Descente de la vallée de la Roia de Mollas (cabane de lo Fangassal)

Au-delà de la cabane, on poursuit à belle hauteur de la rivière entre arolles et genêts. Le chemin est certes bucolique à souhait mais on aimerait bien qu'il cesse avec les up / down et qu'il se mette vraiment à descendre...! Après avoir traversé un torrent à 1810m, on pénètre dans une pinède où l'on croise une source à 1765m puis on descend à découvert au travers de prairies d'herbes folles avant de rejoindre le torrent qui arrive de la G du vallon de Tavascan (35mn, 1700m). On le franchit sur un pont de bois avant de poursuivre d'abord en descente avant de remonter légèrement et atteindre la piste (10mn, 1700m, C).

Après la longue descente de la vallée de la Roia de Mollas, on rejoint la vallée de Tavascan

On la suit en descente sur la D pendant 400m jusqu'à atteindre le poteau indicateur planté à la croisée de plusieurs chemins dont le nôtre qui part sur la gauche (10mn, 1675m, C). On se trouve sur le Plana del Faio.Une source sourd directement au pied du poteau. Sur la droite, le sol de la forêt est plan, sablonneux, propre et accueillant. Ne serait-ce pas un superbe emplacement de bivouac ? Si fait...

Jour 11 : Bivouac sur le Plana del Faio - Noarre - Cabane de Guerrossos - Estany Blau - Coll de Certascan - Refugi de Certascan

5h / +1065m / -500m.
Diaporama De l'emplacement de bivouac en forêt, on revient traverser la piste au niveau du poteau indicateur pour poursuivre en face sur un petit chemin de liaison qui permet de retrouver quelques dizaines de mètres plus loin le sentier principal balisé en blanc-rouge qui descend du vallon de Tavascan (il s'agit d'un itinéraire balisé franco-espagnol qui franchit le Port de Tavascan) pour poursuivre tout droit en courbe de niveau et rejoindre le village de Noarre (25mn, 1620m).

Noarre

Au milieu du groupe de maisons en pierre, on suit le sentier qui part sur la G un peu au-dessus du poteau directionnel (c'est assez surprenant...). On commence très doucement à remonter à hauteur en RD la vallée du Riu de Noarre sur un sentier balisé en blanc-rouge. Tracé au milieu de prairies d'herbes folles, aujourd'hui, mais qui ont dû connaître un passé plus glorieux lorsque les villageois ensemençaient les parcelles en terrasse bordées de murets et cultivaient du blé ou de l'orge..., le sentier s'élève tranquillement jusqu'à passer la barre des 1700m où la rigueur de la pente s'affermit. La qualité du sentier permet de tenir un rythme régulier. Puis, c’est une série de zigzags serrés qui s'ensuit pour atteindre le torrent que l'on traverse entre deux cascades (1h15, 2020m, Forat de Guerossos).

Descente vers la Pleta de Guerossos

Au-delà, on franchit à 2060m le collet sur lequel a été érigée la cabane de Guerrossos d'où l'on descend pour contourner la cuvette lacustre verdoyante par la G, la Pleta de Guerossos, avant de grimper "dré dans l'pentu" (et en posant parfois les mains...) dans le coteau à main G pour atteindre le plateau lacustre de Pieta Vella et son petit étang dont il faut traverser à gué l'exutoire de largeur plus que raisonnable (30mn, 2155m).

On quitte la cuvette de Pieta Vela

Une fois en RG, on égrène un à un les lacets du sentier qui remonte un large couloir herbeux en direction des Estanys Blau. Sur le petit plateau que l'on aborde à 2215m, on incline sur la G dans les rochers et on retrouve un sentier bien viabilisé après les nécessaires pas d'escalade que nous proposent incidemment les acteurs locaux de la montagne catalane...! Encore une série de lacets puis on s'engage dans une longue traversée à flanc qui permet de rejoindre l'exutoire de l'Estany Blau inferior, le plus grand des deux (45mn, 2350m). Le lac est dominé de belle façon par le Pic de Certascan.

Entre l'Estany Blau et le Coll de Certascan

On par sur la D longer la RG de l'Estany Blau pour découvrir au passage de la petite épaule qui suit le col convoité. A 2380m, dans le petit vallon que l'on remonte, on croise une source (mais on pourra disposer d'eau jusqu'à arriver à quelques dizaines de mètres du col...). Un peu de plat puis une grimpette pour franchir une épaule rocheuse de couleur rouge (40mn, 2490m) de laquelle on peut constater que le col existe bien, qui en doutait ?, mais que l'on n'y est pas encore...!

Montée vers le Coll de Certascan (à gauche, le Pic de Certascan)

Encore quelques pentes herbeuses et on prend pied dans le Coll de Certascan (15mn, 2586m). On est dominé par l'Agulla de Guerrossos et le Pic de Guerrossos, deux "canines" détritiques impressionnantes. Possibilité de faire l'ascension du Pic de Certascan à main G (compter 2h A/R jusqu'à 2838m). Du col, on peut revoir pour l'une des dernières fois le massif de la Maladeta avec le saillant Pico de Aneto qui émerge à l'arrière de la crête qui relie les monts Roig espagnol et Rouch français.

Franchissement du Coll de Certascan (Estany de Certascan, Montcalm, Verdaguer et Pique d'Estat

On descend vers l'E dans une zone caillouteuse face à la cuvette du lac de barrage de Certascan. On distingue à l'horizon sur la droite la Pique d'Estat, le Verdaguer et le Montcalm. La descente est bien tracée face à la cuvette du lac dominée à l'E du Pic del Cap de l'Estany et du Pic de Punturri. On se retrouve très vite à fouler les banquettes herbeuses d'une tourbière qui succèdent au minéral avant de venir presque toucher l'eau du lac (en descendant d'une vingtaine de mètres depuis le sentier, on peut éventuellement "piquer une tête"...).

Dans la descente du Coll de Certascan (Estany de Certascan,  pic del cap de l'estany, pic de Punturri)

Le sentier incline à D pour suivre la bordure S avant d'effectuer une petite traversée à flanc en up / down dans une ou deux portions rocheuses qui tombent directement dans les eaux du lac. La rive opposée côté N est dominée par les pics de Seno et le Cap de l'Estany. On finit par franchir un petit col d'où l'on découvre que le refuge était caché dans un petit vallon bien secret et séparé du lac par un rognon rocheux... Nous voici arrivés au refugi de Certascan (1h, 2240m, WiFi, 1/2P, res : +34 623933184).

Sur la rive S de l'Estany de Certascan (Pic de Seño)

Jour 12 : Refugi de Certascan - Estany de Romedo de Baix - Riu de Guilo - Port de l'Artigue - Bivouac aux orris des Légunes d'en haut

4h30 / +600m / -740m.
Diaporama Depuis le refuge, on laisse partir à main D le sentier de l'Estany de Naorte pour se diriger vers l'E afin de contourner par le versant N la combe de l'exutoire du lac de barrage. Puis, à 2095m, on laisse descendre un sentier en direction du vallon que l'on surplombe (c'est le chemin qu'empruntent les gardiens du refuge pour aller chercher quasi quotidiennement le ravitaillement dans le coffre de leurs voitures stationnées sur la piste, piste qui arrive du fond de la vallée, du village de Tavascan, et qui dessert l'Estany Romedo de Baix après avoir exploré le fond de la combe du Riu de Certsacan...).

Au départ du refugi de Certascan

On continue de suivre le balisage blanc-rouge sur une centaine de mètres. Ici, le balisage invite à incliner vers la G pour franchir un collet qui donne accès à la combe de l'Estany Romedo de Dalt (c'est l'itinéraire conventionnel suivi par la HRP...) avant de rejoindre la combe de l'Estany Romedo de Baix. Mais, à mon avis, il est moins contraignant de poursuivre sur le sentier balisé de cairns et de peinture jaune tracé à flanc de coteau. Il remonte franchir une épaule et traverse à flanc des alpages entre lesquels s'insèrent quelques passages rocheux sans grande difficulté.

Sur la piste d'exploitation du complexe hydro-électrique de Romedo

On prend pied sur la piste d'exploitation du complexe hydro-électrique de Romedo (1h, 2000m) tracée à belle hauteur du fond de la vallée du Riu de Romedo et on la suit en remontée régulière sur 2,5kms pour atteindre un abri ouvert proposé à faible distance de la rive S de l'Estany Romedo de Baix (45mn, 2020m). Après ce que l'on a subi en terme de sentiers scabreux, ça fait du bien de parcourir une piste... Et on a économisé près de 300m de dénivelée positive et une descente un peu caillouteuse sur l'Estany Romedo de Baix au bord duquel on se trouve pour un temps de parcours équivalent.

Le barrage de l'Estany Romedo de Baix

On se retrouve donc sur le tracé de la HRP et, dos à l'abri, on reprend le fil de la piste qui part sur la G, trouver le départ du sentier de contournement de la rive SE de l'Estany Romedo de Baix, rejoindre le petit barrage qui se trouve à l'E et enfin traverser l'exutoire sur le tablier de béton. Au-delà, on se dirige vers la vallée fluviale orientée au NNE en suivant un sentier un peu chaotique sous les pins accrochés au coteau. On remonte le lit du torrent qui sort d'un resserrement de parois et d'un effondrement.

Au coeur de la basse vallée du Riu Guilo

Derrière, on trouve une large vallée lacustre quasi plane que descend tranquillement le Riu de Guilo. Bien avant d'atteindre le lac supérieur, le balisage blanc-rouge invite à incliner vers la D pour s'élever sur une banquette herbeuse que l'on remonte quasiment vers le S (40mn, 2100m) avant d'obliquer vers l'E dans une directissime tracée dans un éboulis de très gros rochers. La progression est usante et ce n'est seulement qu'à partir de 2300m que l'on retrouve un "chemin" tracé au sol dans les pentes d'herbe. Et une pente un tantinet moins relevée. Quoique...

A l'approche du Port de l'Artiga, vue arrière sur le Coll de Certascan et la Serra des Canals

En se retournant, on voit le Pic et le Coll de Certascan. Ils se prolongent par la crête de la Serra des Canals qui borde la profonde vallée de la Noguera de Lladore. Mais reprenons l'ascension... Les dernières pentes sont vraiment moins rigoureuses et on débouche au Port de l'Artiga (1h20, 2477m, C) pour découvrir, vers l'E, la longue vallée du ruisseau de l'Artigue. On est revenu en France et on ose espérer que la conformation des sentiers sur lesquels on pratique pas mal de transhumance de troupeaux caprins et ovins sera de meilleure facture (en Catalogne, il n'y a quasiment pas d'élevage en estive ; on ne trouve que des vaches sur les alpages et elles ne montent pas très haut vers les cols...).

Au Port de l'Artigue versant français

Mauvaise pioche que ce col ! Le GRT60 (GR transpyrénéen franco-espagnol) doit descendre au travers d'un giga éboulement de gros rochers de granit sur lesquels il n'y a pas vraiment de chemin (des cairns et des balises indiquent quelques passages moins difficiles que les autres...) et c'est un travail d'équilibriste de chaque instant que nécessite la désescalade de ce fleuve de blocs en obligeant le marcheur chargé à sauter d'un rocher à l'autre et cela jusqu'à 2200m où l'on retrouve un chemin tracé dans l'herbe.

L'éboulis de gros rochers de la descente du Port de l'Artigue

Un peu plus bas, on prend pied sur un plateau humide au niveau des Orris de Legunès d'en haut et on se pose un peu à D à proximité du départ de la variante HRP qui permet de rejoindre le refuge de l'étang du Pinet et au-delà la Pique d'Estat, le Verdaguer et le Montcalm... Bivouac sur les pelouses avec eau dans le petit torrent qui descend du l'étang de Montestaure (55mn, 2100m).

Les orris de Legunes d'en haut (au fond, pointe de Montestaure au pied de laquelle passe le chemin du refuge de l'étang du Pinet)

Jour 13 : Orris des Légunes d'en haut - Ruisseau de l'Artigue - Parking du Montcalm - Marc - Mounicou

3h / +150m / -1160m.
Diaporama Descente par le GRT60 balisé en blanc-rouge en suivant le fil de la vallée du ruisseau de l'Artigue. On commence par la désescalade d'un petit rognon morainique (rien à voir avec celles de la montagne catalane...!) puis vers 1900m on reste à hauteur pour franchir une gorge. On dépasse une fontaine et on poursuit dans les herbes folles jusqu'à atteindre le sommet du 2ème verrou morainique bien plus conséquent que le 1er... (1h, 1700m).

Au départ des orris de Legunes d'en haut

On négocie cette descente sur un superbe sentier tracé en larges lacets, une qualité de réalisation comme on n'en avait plus vu depuis... le départ de l'Hospice de France il y a 12 jours ! En bas, on vient traverser le ruisseau de l'Artigue sur une passerelle de bois (20mn, 1400m) pour évoluer par la suite en RG sur un sentier-balcon en up / down face au Montcalm et sur lequel on reprend un peu d'altitude sous les frondaisons des aulnes et des fayards.

Depuis le sentier-balcon, vue sur le Montcalm et le pic de Montestaure

On dépasse les ruines d'un village de forestiers (20mn, 1415m), point de départ de la grande et belle descente "au mollet" vers le parking du Montcalm. Le GRT60 évite de traverser le village de Logreu en tournant franchement sur la D pour un parcours de 250m jusqu'à un poteau indicateur planté juste avant la cascade de l'Artigue. On tourne sur la G et on traverse le parking (20mn, 1200m) où l'on entame la dernière partie de la journée sur le goudron. On suit la route jusqu'au-dessus du village de Marc et le croisement RD66 / RD8 (35mn, 1080m) à l'entrée de la vallée de Sos où l'on incline sur la D sur la RD66 afin de rejoindre le gîte de Mounicou (10mn, 1130m, C, bar, ravitaillement succinct, pas de restauration mais une cuisine bien équipée, dortoir 17 places, res : +33 561648766 ou +33 676804630, numéro sur lequel on peut envoyer un SMS 3 jours avant avec la liste de courses que l'on désire, service au top !).

Retour aux (très...) bonnes choses à Mounicou !

Jour 14 : Taxi vers la gare de Tarascon-sur-Ariège - Toulouse

30mn de taxi pour 25kms + 1h30 de train.
Descente en taxi jusqu'à la gare de Tarascon-sur-Ariège où passent à longueur de journée de "nombreux" trains vers Toulouse et même à 20h17 le train de nuit La Tour-de-Carol vers Paris (si, si ! Il s'y arrête...) si l'on a décidé de passer une journée autour de la bourgade pour enchaîner la visite des grottes de Niaux (une terminaison du boyau souterrain orné de belles et rares peintures rupestres), de la Vache et/ou de Lombrives (belles salles ornées de concrétions). Réserver à l'avance vos créneaux horaires de visite et les courses de taxi nécessaires.

Chardon

 

13 jours de marche / 63h / +9800m / -10100m.

Relevés de terrain août 2024

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