[France] Alpes - Haute route du Vercors
Une haute route dans le Vercors ? Ca doit déjà exister, non ? Je cherche sur le Net histoire de ne pas avoir à me creuser la caboche à construite quelque chose et simplement suivre un itinéraire (ça ne me ressemble pas, mais, bon, on peut avoir des moments de faiblesse, non ?) Eh bien, c'est "Chou blanc"...! Je ne trouve que quelques propositions de randos à la journée, entre autres sur visorando, avec des topos qui décrivent la montée et la descente par des Pas taillés dans les remparts E du massif (de la Balme, Ernadant, Morta, de Serre-Brion, de Berrièves, de la Ville, etc.). Ces courses à la journée relient un Pas à l'autre en suivant peu ou prou la crête mais rien dans l'enchaînement sur plusieurs jours en restant le plus possible en altitude. Alors, le challenge de la création d'un itinéraire "hors des sentiers battus" plutôt novateur et intégralement circonscrit dans la Parc Naturel du Vercors commence à me titiller... J'en parle à Isabelle, ma camarade de rando engagée, qui me rétorque, reprenant la diatribe "le Vercors, pfouh...! c'est pas de la montagne"... mais ajoutant juste après "mais si tu penses que tu peux composer un bel itinéraire, j'essaierais bien quand même"... Mettant de côté ces a priori, je me mets à composer, sur la base de précédents repérages effectués sur site (surtout dans la partie méridionale du massif...) et une grande part d'inconnu au-delà du Grand Veymont, un itinéraire du S au N au départ de la gare SNCF de Lus-la-Croix-Haute et aboutissant une dizaine de jours plus tard à l'arrêt du bus T65 de Saint-Nizier-du-Moucherotte direction Grenoble, histoire de réduire l'empreinte carbone du déplacement.
Planifié au mitan de juillet, force est de devoir composer avec la présence d'eau dans les sources ("l'eau c'est la (sur)vie"... et ce n'était pas gagné avec l'hiver 2022-2023 très sec que l'on avait subi, heureusement que le mois de mai avait été copieusement arrosé !) et aussi avec le poids du sac : en effet, en plus de tout le matériel nécessaire à un raid en autonomie avec bivouac, si l'on ne veut pas perdre une journée à descendre se ravitailler en milieu de trek, il va falloir compter sur les camarades locaux pour le ravitaillement à mi-parcours ! Corinne et Raymond assureront le service pit stop lors de notre étape à la cabane de la Jasse du Play et même s'ils ne s'en doutent pas, ils seront l'un des maillons forts de la réussite de ce périple, si, si...! Eh oui, les hauts plateaux du Vercors induisent le fait qu'il faut compter 3 à 4 jours en autonomie complète (c'est un minimum même sur la traversée officielle des hauts plateaux en suivant le GR91 depuis Corrençon jusqu'à Châtillon-en-Diois, et qu'il n'est possible, lorsque l'on veut dessiner une route d'altitude, que de compter sur la présence de deux refuges en bord de plateau qui servent de la bonne chère, et pas chère... : le refuge de la Tour au soir du jour 2 et celui de la Soldanelle au soir du jour 8. Entre ces deux étapes de "reconstruction", tu dois te déporter à l'orient ou à l'occident, et au passage ajouter au cumul journalier déjà conséquent quasiment un millier de mètres de dénivelées négative en fin de journée pour gagner la vallée puis positive le lendemain pour revenir sur le fil des remparts.
La seule alternative est que tu dois porter un lourd fardeau avec 8 jours de repas lyophilisés dans le sac (c'est pas si léger que ça et assez encombrant, et que dire du pain !) ou bien tu "crèves la dalle" si tu ne veux pas trop porter... Et se rajoute à tout ça la problématique de tomber sur la source à sec au moment de poser le camp et de devoir effectuer 2 heures de plus de marche en descente pour rejoindre un point d'eau proche d'un endroit plus civilisé... Les codes du massif du Vercors et la conformation du terrain doivent être parfaitement connus de l'initiateur de ce genre de traversée pour être capable de modifier l'itinéraire en temps réel selon les écueils rencontrés. Il ne doit pas trop compter non plus sur la précision des fonds de cartes IGN : ceux-ci sont surchargés de détails géologiques mais omettent de décrire le principal, à savoir les chemins autres que ceux officiels... Se rabattre sur des applications payantes basées sur le collaboratif comme Sitytrail peut être d'une aide précieuse mais... comme les tracés ne sont pas vérifiés et que n'importe qui peut y déposer sa trace on risque de s'engager dans des passages olé-olé. Attention donc ! Dernier point avant de passer à la description de la route : sur la traversée proposée, il n'y aura eu qu'une seule fois la nécessité de transporter dans une outre la réserve d'eau pour la nuit et la journée du lendemain : c'est quand même 4 à 5kg de charge additionnelle qui viennent s'ajouter au poids déjà présent dans le sac à dos ! Mais quel bonheur de bivouaquer loin de tout, même si sur les plateaux du Vercors, loin de tout se situe parfois à 2mn d'un sentier officiel...
Ceci étant exposé et bien compris avant de se mettre en mouvement, nous sommes plutôt fiers, Isabelle et moi, d'avoir pu mener à bien ce projet d'exploration en préalable à la création de cette haute route du Vercors et de vous en proposer un descriptif le plus précis possible. Ce que l'on croit détailler avant d'être sur place, sur Google Earth par exemple, n'est pas obligatoirement réalité sur le terrain... La météo a été clémente, ne réservant ses orages, la pluie et le vent qu'aux périodes nocturnes (Ah ! Ce bivouac au Pas Morta... Dantesque !). On aura rencontré beaucoup de quadrupèdes, principalement des bouquetins, plusieurs centaines d'individus, et quelques marmottes. Par contre, côté bipèdes, mis à part lors de la traversée du Grand Veymont ou alors lors du bref suivi du GR91 pour nécessité de ravitaillement en liquide et en solide, on les comptera sur les doigts de deux seules mains... Et que dire des paysages ? Somptueux, vous en doutiez...? En se remémorant la remarque d'un marcheur de passage croisé à la cabane de la Jasse du Play "Le Vercors, c'est nul à ch...!", je ne saurais lui conseiller, s'il est apte à faire un petit effort pour rechercher des itinéraires sortant de l'ordinaire, mais en est-il capable ?, de venir découvrir ces espaces incroyables de beauté et de wilderness, "hors des sentiers battus", et de laisser son walkman rangé au fond de son sac au lieu d'être volontairement hermétique derrière ses écouteurs au monde qui l'entoure... Le Vercors, c'est la montagne sauvage avec une majuscule !
N’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec les cartes téléchargeables en PDF) et bien d’autres choses encore.
Téléchargez la carte détaillée du circuit au format PDF : Carte - La haute route du Vercors
LE TREK JOUR PAR JOUR
Jour 1 : Gare SNCF de Lus-la-Croix-Haute - La Toussièrette
1h / 3kms / +265m / -35m.
Une toute petite étape qui prend en compte les temps d'acheminement sur place par les transports en commun, en l'occurrence les autorails SNCF de la ligne récemment rénovée qui relie Grenoble à Gap et qui propose une offre de service a minima en nombre d'aller-retours, de capacité (2 petits wagons pour une ligne très prisée des touristes en été...) mais aussi d'arrêts à la gare de Lus-la-Croix-Haute (nombre de trains n'assurent la navette que jusqu'à Clelles - Mens au départ de Grenoble). Une fois sur le quai de la gare, si l'on ne veut pas enchaîner de suite par un bivouac, il est bien entendu possible de rejoindre le village proche et y trouver un hébergement (1,5km depuis la gare (camping, hôtel, gîte, etc.)) mais il faudra, le lendemain matin, refaire en sens inverse le petit bout de chemin de la veille et y ajouter le décompte du jour 1 soit 1h30 de marche et +300m / -70m de dénivelée au cumul du jour 2 déjà bien conséquent... A vous de voir !
Diaporama Du quai de la gare SNCF de Lus-la-Croix-Haute (Attention ! Elle est "en pleine pampa", située 4kms du côté S du col éponyme et à 1,5km du village...), on sort du bâtiment pour suivre la route d'accès qui conduit jusqu'à la RD1075 en contrebas. A G (prudemment, vu la circulation automobile...) sur 50m pour trouver une petite route sur la G qui passe sous la voie ferrée et derrière laquelle on découvre le poteau indicateur "Grand Logis" (5mn, 1013m). On suit le large chemin herbeux qui monte sur la G et qui suit en up / down la voie ferrée du côté opposé au bâtiment de la gare. Au pied du hameau de La Meyrie, on incline sur la D pour suivre tout droit la piste. Une fois arrivé au-dessus du groupe de maisons, on tombe sur une piste caillouteuse balisée GTV (Grande Traversée du Vercors) et ponctuée de marques jaunes et vertes. On la suit sur la G pour négocier en montée les 3 ou 4 lacets qui se présentent. Au poteau indicateur "La Fayaure" (20mn, 1076m) érigé dans le lacet suivant, on s'échappe de la piste sur la G pour suivre un large chemin herbeux quasi étale tracé en lisière de forêt. Un peu plus loin, au poteau indicateur "Le Collet", on laisse descendre à main gauche un sentier qui permet de rejoindre directement le village de Lus-la-Croix-Haute via le hameau de La Caire pour poursuivre tout droit en montée.
Vers 1160m après un virage serré à D face à la Toussière, le sentier devient étale et passe en balcon sur un sangle à la base d'une falaise. Puis il se remet à monter progressivement pour déboucher aux ruines de la bergerie de la Toussièrette (35mn, 1235m, C intermittent, pas d'eau sur place mais 300m plus avant en poursuivant sur le chemin du col Navite dans le petit torrent qui descend du col Eymard). Emplacement de bivouac en bordure de la large prairie de la Toussièrette dans un cadre reposant.
Jour 2 : La Toussièrette - Grimone - Refuge de la Tour
5h50 / 20kms / +970m / -770m.
Diaporama On poursuit sur le sentier face au sommet du Sarrier. On traverse le thalweg dans lequel coule le torrent qui descend du col Eymard avant d'incliner à G face à la Toussière. Au poteau indicateur "Chemin de la Commanderie" (10mn, 1260m), on laisse à main gauche descendre le "Chemin des Templiers" qui permet de rejoindre le village de Lus-la-Croix-Haute en empruntant les gorges de Toussière creusées par le ruisseau de l'Etroit. On poursuit sur le chemin de D pour un court passage dans une hêtraie puis on sort à découvert pour voir arriver à main gauche dans la clairière l'itinéraire de descente du sommet de la Toussière (voir le J3 du topo Entre Petit et Grand Buëch, description en sens inverse...). Juste après, on atteint le col Navite (30mn, 1399m) où l'on incline sur la G au niveau du poteau indicateur qui marque l'emplacement d'une fourche de sentiers.
On se dirige à présent vers le col de Lus. Le chemin est étroit et traverse une piste de bûcheronnage pour poursuivre en courbe de niveau et pénétrer dans une forêt de feuillus. On se trouve toujours sur le "Chemin des Templiers", une pancarte informative vient d'ailleurs nous le rappeler... On vient rejoindre une nouvelle piste que l'on quitte immédiatement au mitan de l'épingle à cheveux qui se présente. Retour en forêt (balisage jaune-vert toujours...) jusqu'à traverser un étroit thalweg dans lequel coule une cascade (15mn, 1400m, eau). Une fois en RG, on poursuit en montée à flanc des Côtes Rasteau sur une piste de bûcheronnage. On la quitte pour monter sur le talus de G afin de rejoindre à découvert le poteau indicateur qui marque le passage du col de Lus (20mn, 1497m). Belle vue sur les faces N détritiques de La Pare et de La Toussière.
Au départ du poteau, on poursuit vers le N sur un sentier à la pente relevée en direction de l'Aupillon. A l'arrière, les faces N de La Pare et de La Toussière se libèrent petit à petit de la forêt qui les occultait en partie : elles sont vraiment "abomiffreuses" ! (abominables + affreuses...) A main droite dans le sens de la montée, réapparaissent les Aiguilles de la Jarjatte avec de droite à gauche les têtes des Ormans et de Garnesier, le Roc de Garnesier et le Grand Ferrand. Vers 1700m, on franchit une crête pour redescendre un tantinet dans le creux de la combe orientale de l'Aupillon avant de remonter à flanc jusqu'à atteindre un belvédère (45mn, 1705m) duquel le regard porte de droite à gauche sur les Trois-Becs, Couspeau, La Servelle, les montagnes d'Aucelon, de Praloubeau et d'Angèle alors que tout au fond par temps clair se présente le Mont-Ventoux. Juste après les panneaux qui marquent la fin de la crête, on bascule à main D en forêt pour une descente vers le col des Prêtres, une large prairie sur laquelle paissent les troupeaux de bovins (20mn, 1585m).
On incline légèrement sur la G pour traverser une clôture et poursuivre à la fourche de chemins sur celui de D à découvert (5mn, 1565m, poteau indicateur "Serre des Têtes", balisage jaune-vert) en direction du col de Grimone. On atteint un belvédère plongeant sur le col désiré et le vallon de Borne. Par un sentier parfois étroit et le plus souvent immergé en forêt, on rejoint le col de Grimone (40mn, 1319m). Sans rejoindre le goudron de la RD539 et au départ du poteau indicateur, on suit le sentier balisé en jaune-vert qui descend au creux du vallon du ruisseau de Grimone sur un sentier caillouteux et malcommode. On vient croiser la RD539 à l'entrée du village de Grimone pour remonter la rue du village jusqu'à la Place de l'église (30mn, 1125m, fontaine, C, 2 gîtes d'étape sur place, bar en contrebas du village ouvert sauf le mardi...).
Face à la fontaine, on s'engage à D en montée dans l'Impasse Gratus pour s'élever au-dessus du village. On suit bien les balises jaunes et vertes pour contourner une belle bâtisse et retrouver juste au-dessus dans le coteau un poteau indicateur placé à la séparation de deux chemins (5mn, 1150m). On incline à G vers le col de la Péyère. Le sentier-balcon vient rejoindre une piste où quelques mètres plus loin il se poursuit vers le N le long d'une prairie. La montée est plutôt soutenue jusqu'à atteindre le poteau indicateur "Ravin de Clastre" (35mn, 1309m). On incline à G pour suivre le chemin, étale au tout début, qui se présente. Plus avant, il se met à présenter un profil en up / down qui cesse devant un poteau directionnel (25mn, 1303m) situé à l'entrée du lieu-dit "La Grande Plâte" au pied du col Lachau avec, au deuxième plan, le col de Seysse dans lequel on passait il y a encore peu de temps pour effectuer la traversée du Jocou (voir les remarques acerbes d'un randonneur frustré sur le topo Le Jocou côté Sucettes de Borne).
A G toute (tout droit, c'est privé et gavé de patous...) pour rejoindre la piste qui arrive de la bergerie du col Lachau (15mn, 1320m), piste que l'on suit sur la G en légère descente pour aller traverser une aire de retournement des camions et atteindre le col de la Péyère. Au-delà du franchissement du col, on avance encore de 200m pour trouver le poteau indicateur "Piégu" (5mn, 1285m) où le nouveau sentier de descente vers le vallon de Borne a été tracé de manière un peu moins chaotique que le précédent... Descente agréable en forêt jusqu'au poteau indicateur "Le Gué" (15mn, 1160m, à 2kms à gauche en suivant la piste il y a le village de Borne). Pour rejoindre le refuge de la Tour, c'est à D en suivant le balisage jaune-vert. Quelques coupe-lacets, quelquefois un peu tracés "dré dans l'pentu"... sont proposés jusqu'à sortir à découvert sur l'alpage de la Tour où l'on s'arrête au refuge de la Tour (35mn, 1340m, ouvert juillet et août en 1/2P ou PC, reservation par SMS au +33 642679116, C en se déportant de 30m vers l'W du refuge, E). Noter la présence d'une fontaine et d'un refuge annexe gratuit ouvert toute l'année juste à côté du premier.
Jour 3 : Refuge de la Tour - Mont Barral - Col de Menée - Col de la Lauzette - Pas de l'Essaure
5h30 / 14kms / +830m / -460m.
Diaporama Depuis le refuge de la Tour à 1340m, on poursuit vers le fond de la vallée en s'élevant en RD et à hauteur du ravin des Combettes. Attention ! Lorsque la piste en provenance du col de Plainie arrive de la gauche (15mn, 1385m), et bien que cela semble évident..., il ne faut pas poursuivre tout droit mais emprunter sur 30m la piste de G pour trouver de suite le départ du sentier du col de Jiboui. Par une courte grimpette, on rejoint le poteau indicateur "Les Clots" (5mn, 1400m). On suit le chemin vers la D en pente bien affirmée ("la ligne droite est bien le chemin le plus court" dixit les porteurs népalais...) et on atteint bien vite le col de Jiboui (35mn, 1620m, poteau indicateur).
Le col de Jiboui est un grand plateau d'altitude présentant en son centre un léger creusement dominé au N par la bosse du Mont Barral. A l'horizon, au-delà du col de Menée, ce sont bien les remparts SE du Vercors que l'on distingue avec le Grand-Veymont, le Mont-Aiguille juste devant et sur la gauche les Rochers du Parquet que précède la Tête Chevalière. Un endroit exceptionnel de beauté et il y a tout lieu de penser qu'en poursuivant jusqu'à la cime du Mont Barral nos efforts ont toutes les chances d'être récompensés... Ca commence par la traversée de la prairie en bordure d'une pente de marnes avant que l'on ne vise la baisse qui se présente à la D du Mont Barral. Après une ascension tout en douceur, nous voici sur la crête de Jiboui où l'on voit le GR93 arriver de la gauche depuis Les Nonnières, Bénévise et Archiane (20mn, 1743m, poteau indicateur). L'horizon sur le Vercors s'est élargi vers l'W puisqu'on distingue à présent les cimes qui ceignent les vallons de Combau et d'Archiane et même jusqu'à la montagne du Glandasse. Du côté de l'orient, puisque l'on a posé le pied sur le fil d'une crête, on domine le Trièves bordé par le massif du Dévoluy où l'on reconnaît aisément à gauche la Grande Tête de l'Obiou et au centre le Grand-Ferrand. Au NE, la vue porte jusqu'aux massifs de la Chartreuse, de Belledonne, du Taillefer et du Grand-Armet, et au-delà vers la droite on identifie l'Aiguille de Vénosc, le glacier de Mont-de-Lans, la Roche de la Muzelle, la Barre des Ecrins, l'Ailefroide, la Pointe du Vallon des Etages et l'Olan, au minimum... Pfouh...!
On poursuit à main G pour remonter l'arête S du Mont Barral. On domine à présent la prairie en aval du col de Jiboui fermée à l'W par la montagne de Belle-Motte. Au-delà, on identifie bien le cirque d'Archiane, le Glandasse, la Croix du Lautaret, la Montagnette, ces deux dernières éminences étant visibles au travers de la baisse du col de la Lauzette que l'on va fouler d'ici une paire d'heures ou un petit peu plus... Sur la gauche du col de la Lauzette, noter la présence du Serre de Beaupuy, un exceptionnel belvédère qui domine l'enfilade du vallon de Combau (ce sera pour une prochaine fois, on ne peut pas quand même monter sur tout ce qui se présente, non ?).
Au niveau du petit plateau à 1800m, les horizons E et S se dégagent : on dispose en totalité de la vue sur les remparts occidentaux du massif du Dévoluy depuis la Grande Tête de l'Obiou aux Aiguilles de la Jarjatte. Plus à droite, c'est le Jocou et le col de Seysse occultant légèrement La Toussière et La Pare au pied desquels on est passé hier du côté du col de Lus. On se rapproche du bord de l'arête pour dominer le plateau agraire du Trièves avec le massif des Ecrins bien présent à l'arrière-plan. On atteint le sommet du Mont Barral, une crête calcaire entre Drôme et Isère sur laquelle on dispose d'une vue à 360° (35mn, 1903m).
On suit la crête sommitale vers l'W (balisage jaune-vert de ce côté-là...) pour rejoindre en contrebas la crête de la Freidière et sa source (20mn, 1656m). Pendant que les gourdes se remplissent (il n'y aura plus de point d'eau avant l'étape du Pas de l'Essaure !), on profite du panorama exceptionnel sur les remparts SE du Vercors (La Montagnette, la Tête Chevalière, les Rochers du Parquet, Peyre Rouge, le Grand Veymont et le Mont Aiguille pour les plus proches alors que l'on peut apprécier la verticalité des falaises orientales jusqu'à la Grande Moucherolle située tout au bout là-bas ! Et dire que l'on va peu ou prou suivre dans les jours qui viennent le fil de cette crête à l'aspect pas mal heurté...!
On reprend la descente pour traverser successivement deux hêtraies séparées par le Pré Rond sur lequel on laisse un sentier partir sur la droite un sentier qui descend rejoindre Saint-Maurice-en-Trièves. On atteint le col géographique de Menée marqué d'une monumentale croix en bois (20mn, 1457m, ne cherchez pas la RD120 que l'on croise sur la carte car elle est invisible du fait qu'elle emprunte un tunnel routier et que l'on se trouve pile poil au-dessus...). Dans ce col, on y croise le tout nouveau GR965 "Sentier des Huguenots" avant de poursuivre tout droit dans la pente relevée vers le NW sur un sentier au tracé évident bien que non balisé officiellement. On prend pied sur une prairie d'herbes folles, prairie que l'on traverse en inclinant un peu sur la G pour rester en contrebas de la crête de Grande Leirie et ainsi éviter de monter sur le sommet de la Sistreire. A l'arrière, belle vue dégagée sur le Mont Barral, le Jocou et la montagne de Belle-Motte alors que sur la gauche, s'inscrivant dans l'échancrure formée entre le bien-nommé Rocher de la Fenêtre et la Tête de Queyrellaire, apparaît en majesté la Grande Tête de l'Obiou. A l'horizon NNE, on reconnaît le Taillefer et le Rochail. Vers 1570m, le sentier devient étale et reprend une direction N pour rejoindre le large col de la Lauzette par le sentier de G qui reste à hauteur du thalweg avant de s'élever directement jusqu'au passage du col (45mn, 1625m).
On poursuit côté N à hauteur sans être obligé de suivre les crêtes des deux mamelons qui se présentent à droite. Le sentier est toujours bien marqué au sol et propose de contourner les mamelons par leur base occidentale en quasi courbe de niveau. Sympa ! A la fourche de sentiers (20mn, 1620m), on incline à D pour rejoindre le rebord de la crête et découvrir d'en haut la portion occidentale du Trièves séparée du reste de la région par le sommet du Platary. A l'extrémité de cette bande de verdure, on devine le plateau sur lequel est construit le village de Chichilianne. Toujours en évitant les excroissances de la crête, on atteint rapidement le sommet de la Tête de Praorzel (30mn, 1690m).
En poursuivant le chemin en contrebas de la crête NW on tombe sur une fourche de sentiers (25mn, 1660m) où l'on poursuit à D en légère montée. On contourne ainsi le groupe de mamelons des Quatre-Têtes pour rejoindre dans une prairie le sentier qui relie le Pas de l'Essaure à la cabane éponyme. On incline à D avec le balisage jaune-vert retrouvé pour atteindre le Pas de l'Essaure (25mn, 1670m).
Noter que depuis le Pas de l'Essaure, on peut emprunter le sentier de descente vers Chichilianne si d'aventure il n'y avait plus d'eau à la source du Pas de l'Essaure à 400m de là. Compter 1h20 de descente et -700m quand même pour trouver ce que l'on est venu quérir, l'eau, et peut-être profiter d'un bon lit et d'un repas de qualité au gîte du Mont Aiguille (tel : +33 476343702). Par contre, demain, il faudra remonter soit par le même chemin et reprendre le fil de la randonnée itinérante soit rejoindre le Pas de l'Aiguille via Donnière et La Richardière en occultant l'exceptionnel belvédère sur le Mont Aiguille que propose le sommet de la Tête Chevalière et en fin de compte n'effectuer que le parcours des Rochers du Parquet... A vous de voir !
Fi de ces considérations, on poursuit sur la G au NW pour tomber sur la source (10mn, 1720m) et établir le bivouac en bordure de la prairie juste au-dessus. Possibilité également, une fois le plein d'eau effectué, de redescendre en 15mn directement hors sentier au S jusqu'à la cabane de l'Essaure à 1653m pour y passer la nuit sous un toit (capacité de 8 à 10 personnes, table et bancs mais pas d'eau...).
Jour 4 : Pas de l'Essaure - Tête Chevalière - Pas de l'Aiguille - Rochers du Parquet - Pas des Bachassons - Cabane des Aiguillettes
5h45 / 18kms / +850m / -690m.
Diaporama Depuis la source du Pas de l'Essaure située à 400m à l'W du Pas de l'Essaure géographique, on suit le chemin bien tracé mais non balisé qui remonte en larges lacets la prairie en direction de l'W pour franchir successivement 3 mamelons avant d'atteindre le plateau sommital (30mn, 1800m) pour disposer d'une vue en enfilade sur le vallon de Combau bordé à sa droite par La Montagnette et à sa gauche par les crêtes que l'on a parcourues entre le col de la Lauzette et le Pas de l'Essaure hier. Et à l'arrière-plan, c'est bien l'intégralité des remparts occidentaux du massif du Dévoluy qui s'affiche. A l'opposé, vue imprenable sur le Mont Aiguille et les remparts orientaux du Vercors.
Vers 1820m, le sentier passe à proximité d'un scialet puis incline vers la D pour se rapprocher du bord de la falaise pour que l'on puisse apprécier le ravin détritique du ruisseau des Arches. Impressionnante vue plongeante sur les pentes de marnes quasi verticales d'une hauteur proche de 4 à 500m. A coup sûr, l'un des must de la journée ! Le sentier se poursuit à proximité du rebord de la falaise et franchit un mamelon qui domine la Plaine de Chamousset.
Le Mont Aiguille se fait de plus en plus présent alors que l'on vise le sommet de la bosse cotée 1912 sur IGN : le bout du bout ! Une nouvelle vision idyllique se propose avec la présence d'une gouille à l'eau brunâtre dans laquelle le monolithe NE PEUT PAS se refléter. Dommage...! Mais c'est quand même bien beau...
Direction W à présent avec une digression passant par les crevasses présentes en rebord de plateau, impressionnantes de profondeur, avant de déboucher au niveau du cairn sommital de la Tête Chevalière (30mn, 1951m). Et bien sûr, vue imprenable sur le tableau pictural composé du Grand Veymont et du Mont Aiguille, on s'en doutait, mais aussi à l'arrière-plan sur les deux Moucherolle et les Deux-Soeurs, et encore plus loin sur les massifs de la Chartreuse (Chamechaude et Dent de Crolles), de Belledonne, du Taillefer, des Grandes Rousses, le Grand-Armet, le Coiro, le Tabor, le Rochail, le glacier de Mont-de-Lans, les pics de la Meije, l'Aiguille du Plat de la Selle, la Roche de la Muzelle, le Lauranoure, la Barre des Ecrins, le Pic Coolidge, les Ailefroide, l'Olan, etc. Plus à droite, ce sont les remparts occidentaux du massif du Dévoluy et la montagne d'Aurouze (celle qui héberge le Plateau de Bure...), puis le Mont Barral, le Jocou, la montagne Durbonas, Belle-Motte, la Toussière, la Pare, la Montagnette, la Croix du Lautaret, le Mont-Ventoux, le Glandasse, le But Saint-Génix, les remparts de Font d'Urle et le Puy de la Gagère. On aura fait le tour d'horizon ! Et dire que le sentier "officiel" qui relie le vallon de Combau au Pas de l'Aiguille reste en contrebas dans le creux du vallon sans aucune visibilité autre que celle de plaques de lapiaz... alors que le "beau" est à quelques centaines de mètres ! C'est quand même une hérésie... Enfin, bon, n'épiloguons pas et ne boudons pas notre plaisir d'avoir à disposition un tel spectacle visuel !
On continue le parcours de crête vers l'W pour rejoindre le sommet voisin de la Tête Chevalière coiffé de plusieurs cairns avant de s'orienter ESE pour traverser la Combe Chevalière sur sa bordure N sans jamais descendre vers les prairies à main droite (un parcours alternatif "hors des sentiers battus" existe bien pour rejoindre le Pas de l'Aiguille mais il est un tantinet plus chaotique que la directissime proposée...). On contourne par le NW le large mamelon aplati coté 1867 sur IGN pour déboucher juste derrière sur le plateau herbeux face à la Tête des Chanaux (45mn, 1800m) où l'on retrouve le sentier "officiel" cairné qui arrive de la gauche depuis le vallon de Combau et qui est passé au pied de la bergerie de Chamousset 400m avant.
On suit le sentier sur la D pour franchir le confidentiel Pas de la Chèvrerie et trouver une portion quasi étale qui conduit sur le rebord de la prairie de Chaumailloux sur laquelle on descend en lacets en louvoyant entre les nombreuses sources (30mn, 1640m, refuge du Parc non gardé 16 couchages, tables et bancs, très propre). On poursuit d'une cinquantaine de mètres vers le N en descente pour rejoindre le sentier qui arrive de La Richardière et qui a franchi le Pas de l'Aiguille (5mn, 1630m, source (noter que si elle ne coule plus, on peut descendre vers la bergerie en contrebas qui dispose d'une autre source au débit souvent plus abondant et "théoriquement" permanent à l'année...)).
La suite de l'itinéraire part plein W et s'en va franchir un petit collet dans lequel on quitte rapidement le sentier principal de la Bergerie de Jas Neuf pour incliner à D vers le N (5mn, 1660m, 2 cairns marquent le départ du sentier) pour suivre un sentier bien marqué au sol et cairné qui louvoie entre les plaques de lapiaz pendant au moins 400m jusqu'à atteindre une fourche de sentiers peu évidente à repérer (10mn, 1650m, GPS : 44°80'92"15N 5°50'95"17E). A partir d'ici, deux chemins au parcours cairné conduisent l'un et l'autre au Pas des Bachassons :
1- celui de gauche passe par la Jasse de Peyre Rouge et la Plaine de la Queyrie (itinéraire peu panoramique mais c'est une occasion de rendre visite aux carrières romaines),
2- celui de droite suit peu ou prou le rebord de la falaise des Rochers du Parquet et rejoint le Pas de la Selle avant de franchir la crête de Montaveilla.
La description qui suit sera celle de l'itinéraire n°2. On y trouve quelques cairns, juste le nécessaire, et une fois engagé sur cet itinéraire il y a peu de (mal)chance de s'égarer...
Donc, au départ de la fourche de chemins à 1650m, on pénètre sur la D dans un petit vallon qui se termine en haut d'un couloir de descente plutôt directe sur le thalweg détritique du ruisseau du Pas de l'Aiguille ! Belle vue sur le monolithe du Mont Aiguille côté piliers SW. Mais on se doute bien que le passage n'est pas de ce côté-ci... Il faut remonter quelques gradins de lapiaz à main G pour retrouver le sentier qui sinue dans une prairie ponctuée de quelques pins. On reprend l'avancée vers le N sur la trace cairnée qui s'éloigne peu à peu du rebord de la falaise (mais pas pour trop longtemps...). Un peu plus loin, on débouche sur le belvédère du Devès (35mn, 1680m) où l'on dispose d'une large vue sur le thalweg du ruisseau du Pas de l'Aiguille mais avec un dénivelé beaucoup plus impressionnant qu'auparavant.
Une trace bien marquée mais non cairnée se poursuit tout droit dans les pentes détritiques au-dessus du vide : cette variante "typée sanglier", même si elle aboutit quelques centaines de mètres plus loin à retrouver le sentier cairné, n'est ABSOLUMENT PAS recommandable ! La suite de l'itinéraire, toujours cairné, se trouve dos au vide vers l'intérieur au NW où l'on contourne par sa G le mamelon boisé. On s'élève progressivement sur les banquettes mi-lapiaz mi-herbeuses pour atteindre un petit plateau (30mn, 1795m, jonction avec la montée "typée sanglier"). On poursuit vers le N en up / down et on passe à proximité d'un gouffre (35mn, 1865m). Après, on négocie quelques contournements de plaques calcaires avant de quitter progressivement la forêt clairsemée pour commencer à remonter une lande d'altitude.
On passe en contrebas du Rocher de Chamoux pour incliner vers la G aux alentours des 1940m sur un sentier étale qui prend la direction de la baisse du Pas de la Selle dominée en RG par le sommet de Peyre Rouge (édelweiss à profusion et quelques bouquetins mâles solitaires aux cornes de belle taille...). Une pause en rebord de plateau (30mn, 1940m) permet de décrypter le paysage qui est offert avec le Grand Veymont et le Mont Aiguille en arrière-plan.
Descente du plateau herbeux pour venir se connecter au sentier du Pas de la Selle tracé en contrebas à 1880m (descente possible à droite pour rejoindre en 1h le village de la Bâtie et ses chambres d'hôtes). On le suit sur la G pour traverser la prairie et remonter franchir le collet situé à la G de la bergerie de Montaveilla (20mn, 1960m). De ce collet, on découvre la partie méridionale des hauts plateaux du Vercors avec à l'horizon W l'apparition des falaises de Presles qui dominent le sillon creusé par la Bourne au niveau de Choranche. On descend légèrement côté W et, en inclinant légèrement à D, on rejoint le Pas des Bachassons (10mn, 1915m, source abondante).
Pas de possibilité ultérieure de trouver de l'eau pour le bivouac plus avant, on fait donc le plein pour la nuit et le lendemain avant de suivre le sentier qui monte en biais dans les marnes en RG du thalweg face à la fontaine. Il conduit sur une épaule herbeuse orientée au N qui domine à droite le ravin des Serres et du Maupas (c'est le nom de ce thalweg qui part de la Bâtie et débouche au Pas des Bachassons...) et à gauche le plateau un peu perturbé des Aiguillettes. Après 200m, on descend de l'épaule vers la G en empruntant un sentier qui s'en va traverser le vallon herbeux et remonte plein W pour rejoindre (on ne la voit pas encore...) la cabane des Aiguillettes (20mn, 1892m, 2 à 4 couchages rustiques, une table et des bancs, C intermittent sur le monticule à l'E de la cabane).
Jour 5 : Cabane des Aiguillettes - Grand Veymont - Cabane de la Jasse du Play
4h20 / 13kms / +550m / -830m.
Une "petite" journée de liaison sur la seule partie du périple où l'on rencontrera du monde : dans un premier temps, ceux qui font l'ascension à la journée du Grand Veymont en A/R depuis Gresse via le Pas de la Ville, et dans un second, une fois que l'on aura retrouvé le tracé du GR91 au niveau du Pré de la Jasse de la Chau, ceux qui font la traversée des hauts plateaux du Vercors sur le sentier officiel.
Diaporama On quitte la cabane des Aiguillettes par la G en suivant le sentier qui se dirige vers le Grand Veymont. On incline légèrement vers la D pour descendre tranquillement dans le vallon herbeux rejoindre la base de la montagne. On laisse partir à main gauche le sentier du Pas des Chattons (c'est une variante "secure" si d'aventure la météo était perturbée : on pourrait rejoindre la Jasse de la Chau via la fontaine des Serrons, souvent à sec..., en contournant le Grand Veymont par sa base occidentale ; compter 2h à 2h30 seulement pour rejoindre la cabane de la Jasse du Play et sans quasiment de dénivelée...). Et l'ascension commence sur un sentier excellement tracé et entretenu bien que non balisé. Dès l'entame, l'horizon se dégage et au SSW on retrouve dans le lointain les Trois-Becs, Couspeau et le Glandasse. Apparaissent aussi les Rochers de Plautret et l'amusante Pierre de Die. Au SE, le Mont Aiguille est en majesté alors qu'en déplaçant le regard vers le S on reconnaît à l'horizon dans les brumes matinales le Jocou et le Mont Barral.
Avant de retrouver nos congénères bipèdes au sommet du Grand Veymont, on aura l'occasion durant toute la montée de sinuer entre les hordes de bouquetins qui en colonisent les pentes. Les lacets s'enchaînent sans difficulté particulière et c'est un régal que de s'élever au milieu d'un paysage aussi exceptionnel que celui des hauts plateaux du Vercors ! Pas question de recherche de performance ! Les causes : le poids du sac, les arrêts contemplation, la priorité laissée à la colonie de bouquetins qui s'est agrandie depuis leur réintroduction par les agents du Parc il y a une quarantaine d'années. On peut dire que l'animal s'y plaît bien et qu'il y prolifère, on ne peut pas le nier...
Par des pentes un peu moins sévères, on atteint le sommet du Grand Veymont (1h45, 2341m). Bien entendu, vue à 360° puisque l'on se trouve sur le point culminant du massif vertacomicorien, si, si... En plus de la vision sur les Préalpes et massifs des Alpes alentours, on se retrouve pour la première fois pile poil dans l'axe des remparts orientaux du Vercors jusqu'à la Grande Moucherolle sans occultation partielle de leur conformation. Plutôt intéressant à décrypter puisque cela va se trouver être le terrain de jeu des prochains jours...
La descente s'effectue par la croupe N, descente plutôt calme au tout début avant qu'elle ne devienne un peu plus chaotique une fois que l'on se sera engagé dans le couloir rocailleux qui domine le Pas de la Ville. Ici, le sentier tracé en zigzags serrés est correctement viabilisé mais les plaques de calcaire sont patinées par les nombreux passages et il convient de prêter une attention particulière aux emplacements où l'on met les pieds, surtout par temps humide, si l'on ne veut pas se retrouver plus rapidement qu'espéré au niveau du Pas de la Ville, voire plus bas... Ne pas hésiter à se servir des mains pour sécuriser la descente, surtout avec une charge conséquente sur le dos ! On rejoint le Pas de la Ville (55mn, 1925m, à droite sentier de descente vers Gresse).
Quelques considérations sur les choix opérés lors de l'exécution de ce périple :
1- Comme il est obligatoire de disposer de suffisamment d'eau pour avancer et que l'on sait qu'il n'y en a pas de disponible en d'autres lieux que sur le plateau en contrebas ou à la base des falaises orientales du Vercors, il n'est pas envisageable de rester trop longtemps sur le fil des crêtes (même si cela fait bien envie...) puisqu'il faudrait enchaîner 3 journées de suite sans trouver de point d'eau pour compléter les réserves. Une fois le Pas de la Ville atteint, on se rappelle que le dernier point d'eau était celui du Pas des Bachassons : pour subvenir aux besoins des 2 nécessaires bivouacs en altitude et celui des 3 journées de marche, la charge à porter serait trop importante ! Voire inconcevable (de l'ordre d'une vingtaine de litres par personne au départ de la cabane des Aiguillettes, un poids du sac non adapté rapport à la conformation du terrain...). Et puis il faut aussi recharger le sac de victuailles pour tenir jusqu'au refuge de la Soldanelle ! Tout cela cumulé, ce n'est plus de la rando plaisir, non...?
2- On a aussi choisi de ne pas commencer le parcours de la haute route sur les crêtes dès le Pas de la Ville par l'enchaînement du sommet de Pierre Blanche, de Roche Rousse et de la Roche de Séguret. Certes, il serait possible d'effectuer cette traversée pour rejoindre la cabane de la Jasse du Play depuis le Pas de Berrièves, mais l'itinéraire entre les 3 "mamelons" ne paraissait pas très sympatique à suivre, vu depuis le sommet du Grand Veymont... On aura, plus tard dans le périple, d'autres occasions de réaliser des parcours de crête au moins aussi somptueux que celui-là !
Pour les raisons évoquées ci-dessus, on a décidé de descendre sur le plateau pour faire étape à la cabane de la Jasse du Play (où l'on a prévu de se faire ravitailler en victuailles pour la suite et la fin du périple...). Noter que depuis le Pas de la Ville, on avait aussi l'option de descendre sur le village de Gresse pour le ravitaillement, reprendre de l'eau pour les 2 jours suivants, y faire étape pour la nuit dans un gîte et remonter sur les plateaux le lendemain par le Pas de Berrièves... On serait alors sorti du Parc alors qu'un des pré-requis de l'itinéraire était que le tracé se devait de rester circonscrit à l'intérieur des limites du Parc, du début du périple à Lus-la-Croix-Haute jusqu'à Saint-Nizier...
Donc, une fois arrivé au niveau du Pas de la Ville à 1925m, on descend par le sentier en lacets vers la G pour rejoindre le poteau indicateur "Pré de la Jasse de la Chau" qui marque la jonction avec le GR91 (35mn, 1623m), à 250m en amont des bergeries éponymes. On suit à présent les marques blanches et rouges du GR91 vers le N pour passer devant la fontaine de la Chau (10mn, 1610m, eau à disposition en tout début de saison estivale seulement...). Toujours en suivant le GR91, on tourne à G pour fouler la Plaine de la Chau, une lande assez peu intéressante et poussièreuse à traverser jusqu'à atteindre la petite clairière à partir de laquelle le tracé du GR91 a été modifié pour passer à la fontaine de la Jasse du Play (en poursuivant tout droit au N sur l'ancien tracé, on rejoindrait directement la cabane...). Le nouveau tracé s'élève donc vers le NNE en direction du Rocher de Séguret et rejoint, comme annoncé, la fontaine de la Jasse du Play (40mn, 1665m, eau). Une fois le plein des gourdes et autres outres effectué, on poursuit sur le GR91 qui incline sa course au NW pour atteindre la cabane de la Jasse du Play (10mn, 1629m, 16 couchages à l'étage, une table et des bancs, attention à bien suspendre les sacs de victuailles au plafond au risque que les sacs à dos soient visités durant votre sommeil par les lérots !, C intermittent au sommet de la butte qui s'élève à l'W de la cabane).
Jour 6 : Cabane de la Jasse du Play - Tiolache du Bas - Canyon des Erges - Tiolache du Haut - Cabane de la Jasse du Play
5h / 14kms / +600m / -600m.
Journée en boucle sac léger dans l'une des portions des hauts plateaux du Vercors la plus variée et sympathique à la découverte des anciennes bergeries de la Tiolache (elles étaient en activité du temps où la sécheresse ne sévissait pas comme aujourd'hui) et la remontée du canyon des Erges, un des incontournables spots du Parc. En plus, on s'octroie une journée "décompression" et marche tranquille sans grosse dénivelée et en grande partie immergée sous les frondaisons.
Diaporama On laisse le superflu dans la cabane de la Jasse du Play et on suit le GR91 vers le N pour rejoindre le croisement de chemins marqué d'un poteau indicateur "Clappes de Cognaux" (15mn, 1590m). Ici, en forêt, le GR91 incline sur la droite en direction de la bergerie de la Tiolache du Haut alors que l'on va poursuivre tout droit sur un sentier forestier balisé en jaune-vert qui passe à proximité de la bergerie de la Tiolache du Bas. Noter que le sentier que l'on va suivre a pour terminaison la piste forestière de Pré Râteau et au-delà le parking automobile situé côté occidental du plateau au-dessus du village de Saint-Agnan-en-Vercors (compter 3h pour rejoindre le parking...). On descend tranquillement en forêt jusqu'à une fourche de sentiers (30mn, 1460m) qui précède le pré de la Tiolache du Bas. A D pour 200m de traversée au milieu des herbes folles pour s'engager, à la lisière de la forêt, sur le sentier qui arrive de la D et qui conduit après 400m en légère montée aux ruines de la bergerie et à sa source asséchée (20mn, 1485m, C intermittent).
De la source, on revient en arrière jusqu'à la bifurcation à l'orée de la forêt. On poursuit tout droit pendant 350m vers le NW sur le sentier balisé jusqu'à tomber sur une fourche de chemins (10mn, 1450m). Le sentier balisé en jaune-vert continue tout droit pour rejoindre la piste forestière de Pré Râteau alors que l'on va incliner sur celui de D non balisé mais ponctué de nombreux cairns. Bien viabilisé, il louvoie en up / down entre les plaques de lapiaz, les pinèdes et les hêtraies. On traverse une prairie (20mn, 1485m) puis on franchit un monticule pour basculer en descente côté N en direction de la prairie de Darbounouse. Mais, bien avant d'atteindre la prairie, au niveau du "Pot du Play" (40mn, 1380m), on vient se connecter au GR91. On suit les balises blanches et rouges sur la D pour pénétrer dans le canyon des Erges où le sentier se faufile entre les monticules de lapiaz au sein d'une végétation arbustive bien dense (pour la région...) au milieu de laquelle il fait bon évoluer au frais.
Par une petite montée qui marque la fin de canyon, on sort à découvert pour traverser la prairie de la Tiolache du Haut (1h, 1592m). On se trouve face au Ranc Traversier et au sommet de Maleval, deux des sommets faisant partie des remparts orientaux du Vercors que l'on foulera demain. Toujours en suivant le GR91 qui a pris une direction S au niveau du poteau indicateur, on rejoint par un parcours en up / down assez chaotique le carrefour des "Clappes de Cognaux" (où l'on a bifurqué à l'aller...) avant de retrouver la cabane de la Jasse du Play au prix de deux ou trois up / down supplémentaires (1h20, 1629m, C intermittent au sommet de la butte qui s'élève à l'W de la cabane).
Jour 7 : Cabane de la Jasse du Play - Pas de Berrièves - Rocheherbe - Malaval - Pas de Serre-Brion - Pas Etoupe - Pas Morta
6h / 15kms / +1090m / -800m.
Deuxième départ de la cabane de la Jasse du Play ! Ne pas trop tarder car il est nécessaire de faire un A/R à la fontaine (20mn A/R + le temps nécessaire pour remplir gourdes et outres afin de s'assurer un bivouac serein sur les crêtes sans oublier la provision d'eau pour la journée du lendemain...).
Diaporama Depuis la cabane, on rejoint le monument érigé sur le mamelon à la fourche de 3 chemins (5mn, 1630m) : à droite, l'ancien tracé du GR91, au milieu, le nouveau tracé qui passe par la fontaine et, à gauche, celui marqué d'un gros cairn qui permet de rejoindre le Pas de Berrièves. On suit le sentier de G non balisé mais cairné avec application qui remonte les pentes à l'herbe rase peu inclinées sans à-coups. Alors que l'on approche du col, on domine la prairie de la Jasse du Play, la fontaine éponyme avec en enfilade les hauts plateaux du Vercors jusqu'au Pié Ferré, le point sommital de la montagne du Glandasse.
On termine l'ascension en zigzags serrés pour découvrir la stèle érigée en mémoire des maquisards du Vercors de la 2ème guerre mondiale directement en contrebas du col qui s'ouvre entre le Rocher de Séguret à droite et Rocheherbe à gauche (1h, 1902m, C, possibilité de descente sur Gresse par un bon sentier en lacets côté E). Vue étendue sur la quasi totalité des hauts plateaux. On suit au N le petit chemin tracé dans la prairie pour effacer la petite butte qui sépare le col de Berrièves en deux parties (le second col est donné 10m moins haut que le premier...).
Ensuite, on remonte sur une belle trace sur le fil de l'arête méridionale de Rocheherbe. Il n'est pas forcément indispensable de suivre stricto sensu la crête rocheuse mais on peut rester en contrebas de l'arête car on aura pas mal d'occasions ultérieures de visionner les précipices côté E. Ainsi, on évite le sommet principal coté sur IGN 2060m en passant 35m plus bas (1h10, 2025m). Au-delà, par une montée en biais juste après, on se retrouve malgré soi sur le fil de l'arête septentrionale. Par quelques petits pas de désescalade en II avec de grosses prises pour les mains, on descend franchir le col qui sépare Rocheherbe du sommet de Malaval (20mn, 2025m).
La trace se poursuit sur 30m à la base du sommet de Malaval puis propose de s'élever en bordure d'un petit goulet détritique (du I+ avec pose des mains sur des blocs calcaires solides) avant de prendre pied sur les banquettes herbeuses et pouvoir s'échapper 20m plus haut vers la G sur une croupe herbeuse que l'on suit jusqu'à déboucher au point culminant du sommet de Malaval (15mn, 2080m).
La descente du sommet de Malaval s'effectue sans réel sentier ou trace disponible. En forte déclivité, nécessitant de créer des zigzags dans la pente herbeuse pour ménager les articulations, on atteint le col sans nom (ici, on dit le Pas...) qui sépare le sommet de Malaval du Ranc Traversier (20mn, 1980m). Au-delà, une trace se poursuit à flanc en montée progressive et vient buter sur des barres inclinées. La trace semble se perdre dans le dédale du lapiaz mais en suivant les marques de passage des randonneurs qui ont usé les dalles avant nous et les ont colorées en marron de couleur terre, on ne perd pas le fil de la trace et on retrouve un sentier-balcon de meilleure facture. Celui-ci propose du côté W à la cote 2020 une traversée à flanc quasi étale en contrebas des arêtes du Ranc Traversier.
Vue plongeante sur la prairie de la Tiolache du Haut avec sur la droite la prairie de Darbounouse. Comme on l'a pu constater hier lors de la journée de "repos", c'est bien le canyon des Erges qui se trouve entre les deux prairies, un canyon immergé dans la forêt et difficilement identifiable sans l'aide d'une carte... On rejoint le fil de la crête du Ranc Traversier puis on traverse un collet. Au prix d'une descente plutôt abrupte sur des gradins herbeux, on rejoint le Pas de Serre-Brion (50mn, 1940m, possibilité de descente engagée vers l'abri de la Peyrouse (pas d'eau...) situé sur les balcons E et au-delà sur le hameau de Saint-Andéol).
On poursuit sur le sentier vers le N en contrebas de la suite des arêtes du Ranc Traversier. 100m après avoir quitté le Pas, on découvre le balisage bleu ciel (on l'apprendra plus tard, il s'agit de celui du "Chemin des Pas" qui relie les Pas de Serre-Brion et d'Ernadant...). En tout cas, il est bien utile pour pour trouver le meilleur passage dans les nombreux lapiaz inclinés que l'on doit franchir. Quelques cairns complètent le balisage composé de points et de flèches directionnelles. C'est quand même plus tranquille et presque reposant de ne pas avoir à décrypter son chemin ! Merci aux acteurs locaux du tourisme ! On reste côté occidental de la crête avant de descendre franchir un Pas non nommé (35mn, 1958m, belle lunette dans la falaise de droite) qui marque la fin du Ranc Traversier. Bienvenue sur le domaine des Rochers de la Peyrouse !
On remonte traverser à mi-hauteur sous la série des pics qui composent le groupe des Rochers de la Peyrouse avant de franchir un premier col dans le sens de la longueur et de descendre de manière prononcée jusqu'au Pas Etoupe (25mn, 1830m, emplacements plans pour le bivouac mais bien entendu pas d'eau). Le sentier se poursuit dans la prairie et franchit un large collet herbeux.
La montée continue derrière en préalable à la traversée d'un large lapiaz pour laquelle le balisage bleu ciel est encore une fois d'une aide certaine. Au-delà du lapiaz, c'est un chemin étale qui mène jusqu'au Pas Morta (35mn, 1889m, possibilité de descente engagée côté E vers l'abri de la Peyrouse (pas d'eau...), une cabane située sur les balcons E, ou directement sur le hameau de Saint-Andéol ; sinon, possibilité côté W de suivre le sentier qui passe par la cabane du Pas Etoupe (pas d'eau...) et au-delà rejoindre la prairie de Darbounouse et le GR91 à proximité du golf de Corrençon-en-Vercors).
Pas d'emplacement réellement sympa pour établir le bivouac au niveau du Pas Morta. Alors, on poursuit à flanc d'éboulis vers le N jusqu'à rejoindre un collet où l'on trouve juste derrière l'endroit idoine pour se poser pour la nuit (10mn, 1915m, pas d'eau).
Jour 8 : Pas Morta - Pas Ernadant - Rochers de la Balme - Pas de la Balme - Col de l'Arzelier
4h20 / 13kms / +500m / -920m.
Diaporama Depuis le plateau du bivouac à 1915m après le Pas Morta, on poursuit la traversée des crêtes en suivant le sentier balisé des points bleu ciel du "Chemin des Pas". On évolue toujours en up / down au gré des traversées d'éboulis et de lapiaz. On passe en contrebas des Roches Rousses et du Rocher du Playnet pour rejoindre le Pas Ernadant (50mn, 1833m, possibilité de rejoindre les balcons E en descendant par le sentier délicat du Pas, possibilité aussi de rejoindre le GR91 à la cabane de Carrette (fontaine souvent à sec...) et très vite atteindre le golf de Corrençon-en-Vercors en suivant le bon sentier vers le SW qui traverse "Le Grand Pot").
On continue à suivre le balisage bleu ciel pour franchir un nouveau lapiaz puis une épaule avant de redescendre sur un Pas (25mn, 1880m, noter que 30m en contrebas du côté du NW existe une grotte qui peut servir d'abri en cas de pluie d'orage). Au-delà de ce Pas, et bien qu'il n'y ait aucun sentier qui le parcourt, le balisage bleu ciel s'arrête définitivement. On va donc s'aider des quelques cairns disposés ça et là le long de l'itinéraire pour se diriger, mais c'est assez évident... Il faut s'élever en RG du lapiaz qui se présente pour le franchir dans sa partie haute (10mn, 1925m, cairn). En prenant de l'altitude, l'horizon à l'arrière se dévoile davantage et on retrouve le Mont Aiguille, le Petit et le Grand Veymont ainsi que le sommet de Malaval.
On traverse dans le sens de la longueur une grande prairie inclinée où l'on remonte en biais vers le fil de la crête des Rochers de la Balme jusqu'à 2035m pour franchir un petit Pas et découvrir à l'avant le terrain de jeu du lendemain, en l'occurrence l'envers du cirque des Moucherolle et l'une des Deux-Soeurs, la Grande Soeur Agathe. On termine le parcours des Rochers de la Balme par l'ascension de leur point culminant qui est coiffé d'une croix monumentale (25mn, 2063m).
On poursuit au N sur le fil de la crête en direction de la Tête des Chaudières. Peu avant le gouffre, on descend sur la D pour contourner par sa base le sommet (pas vraiment de nécessité de se consommer pour accéder à la cime...). On retrouve très vite un sentier balisé en jaune-vert qui arrive du Pas de la Balme (5mn, 2010m) et qui le relie au sommet de la Tête des Chaudières. On le suit vers l'E avant qu'il n'incline vers le N pour longer le rebord de la falaise où il faut vraiment éviter de marcher sur les familles de bouquetins qui encombrent le chemin avant d'espérer atteindre le large Pas de la Balme (25mn, 1840m) d'où on dispose d'une superbe vue en enfilade sur les remparts orientaux du Vercors, une version beaucoup plus verticale que celle que l'on a parcourue !
A nos pieds s'étale le Trièves et, en orientant le regard vers le S, on revoit le Jocou tout au fond. Depuis le Pas de la Balme, possibilité d'un A/R sur le sommet de la Petite Moucherolle à 2156m via le Rocher du Coin (compter un peu moins de 2h sac léger et +320m / -320m pour cette excursion panoramique, temps de marche à ajouter au cumul horaire de la journée...).
La descente pour rejoindre les balcons E se déroule sur un sentier excellemment viabilisé qui commence par suivre la base de la falaise sur un sangle en dessous de la Tête des Chaudières puis enchaîne les lacets jusqu'au poteau indicateur "Mulet du Curé" (30mn, 1640m). On tourne à G pour rejoindre le sentier de ronde au niveau du poteau indicateur "Les Poules" (20mn, 1310m, banc bienvenu...). A G encore pour suivre le sentier des balcons E en montée progressive et aller explorer le fond de 2 thalwegs. Dans le second s'écoule l'eau de la Fontaine des Sarrasins (40mn, 1610m, seule source d'eau permanente sur cette étape, dommage, elle aurait été bienvenue plus tôt dans la journée car on est à moins de 20mn de marche du refuge !).
Au poteau indicateur "Pré Achard" situé au pied de la falaise de la Grande Soeur Agathe (10mn, 1610m), on laisse les balcons E se poursuivre sur la gauche vers le Pas de l'Oeille et le col Vert alors que l'on emprunte le large chemin en forte déclivité descendante pour rejoindre le refuge de La Soldanelle (10mn, 1500m, tel : +33 476723881), un gîte d’étape des plus accueillants tenu par un couple de jeunes belges qui font de cet endroit, assurément, le plus haut estaminet belge de France. Et quel choix de bières trappistes !
Jour 9 : Col de l'Arzelier - Col des Deux-Soeurs - Rochers des Jaux - Grande Combe - Sentier Peronnard - Cabane de Roybon
5h30 / 14kms / +885m / -925m.
Pour cette journée, il y a plusieurs possibilités de route pour rejoindre la cabane de Roybon :
1- Beau temps ou moyen mais sans précipitation attendue : c'est celle qui est décrite ci-après franchissant le col des Deux-Soeurs et qui se poursuit par la traversée des Rochers des Jaux, la Grande Combe et le sentier Péronnard,
2- Très beau temps stabilisé avec des horizons dégagés : c'est la même que la n°1 avec la possibilité, une fois que l'on a basculé dans le cirque des Moucherolle côté N, de choisir de faire l'ascension de l'un des trois sommets au choix (ou les trois...) entre la Grande Moucherolle, Agathe et Sophie pour une virée panoramique en boucle ou en A/R sac léger (mais attention au cumuls horaire et de dénivelée de la journée !),
3- Temps pourri avec dégradation annoncée en milieu de journée : depuis "Pré Achard", s'engager sur les Balcons E puis bifurquer à G après 30mn de marche pour franchir le Pas de l'Oeille situé au pied des arêtes du Gerbier et retrouver juste derrière, côté W, le sentier Péronnard,
4- Temps vraiment pourri le matin et journée "de m..." : depuis "Pré Achard", s'engager sur les Balcons E, négliger la montée sur le Pas de l'Oeille pour continuer jusqu'au col Vert que l'on franchit pour descendre côté W sur la cabane de Roybon.
Diaporama Du refuge, on remonte jusqu'au croisement de sentiers de "Pré Achard" (15mn, 1610m). On s'engage à D sur les balcons E en direction du col Vert et du Pas de l'Oeille pour une cinquantaine de mètres avant d'incliner sur la G sur l'excellent sentier qui s'élève en larges lacets tracés dans le coteau herbeux en direction de la base du pilier rocheux de la Grande Soeur Agathe. C'est assez incroyable de pouvoir fouler un tel sentier quasiment inconnu du randonneur lambda qui donne accès aux voies d'escalade tracées dans les faces orientales des Deux-Soeurs ! Rien n'occulte la vue panoramique sur les remparts E du Vercors et le regard porte jusqu'au bout du bout du Parc, en l'occurrence les Aiguilles de la Jarjatte et le Jocou. Au milieu de tout cela, le Trièves se réveille sous le chaud soleil matinal et la composition picturale qui est offerte au moment présent est vraiment idyllique.
Après avoir négocié de larges lacets tracés dans les pentes herbeuses, voici une série de zigzags plus serrés alors que l'on approche de la base des falaises d'Agathe. Une fois que l'on a posé le pied sur le sangle qui court au pied du mur vertical (55mn, 1850m, banc...), on poursuit en courbe de niveau vers le N. Puis le sentier s'écarte de la falaise après 150m pour traverser la base du couloir détritique qui descend directement du col des Deux-Soeurs. On avance encore un peu alors que l'on se trouve à présent dominé par les falaises de la Petite Soeur Sophie. On atteint une bifurcation de sentiers (10mn, 1855m) :
- tout droit, il est encore temps de rejoindre le Pas de l'Oeille...
- à gauche vers le haut, c'est le col des Deux-Soeurs !
On tourne franchement sur la G pour franchir de nouveau le couloir détritique mais un peu plus haut dans la pente et on se retrouve côté Agathe sous des gradins rocheux qu'il va falloir remonter à l'aide de vieux câbles (1880m, ils sont encore bien scellés...). Au-delà, on retrouve le sentier qui reprend sa litanie de zigzags serrés. Quelques portions érodées nécessitent un peu d'attention et il n'est pas impossible que l'on aie besoin de s'aider des mains (I+, ponctuellement II-). On est passé en RG du couloir et on s'élève assez rapidement. On retrouve une portion herbeuse sur laquelle le sentier est bien viabilisé juste avant de devoir négocier la remontée d'une courte pente terreuse pour déboucher sur une plateforme située en contrebas d'une baume (30mn, 1975m).
Au-dessus de la plateforme, le couloir se resserre entre Agathe et Sophie. Le sentier est encore très bien tracé et arrive à se faufiler sans que l'on aie besoin de faire des acrobaties pour s'élever vers le col. Enfin, par une série de lacets tracés dans les banquettes rocheuses de Sophie, on débouche au col des Deux-Soeurs (20mn, 2056m, poteau indicateur) pour découvrir le cirque minéral qui s'inscrit au pied de Sophie à droite, Agathe à gauche et la Grande Moucherolle encore plus à gauche, présentant sur cette face un aspect très pointu et effilé.
Descente du col à l'WNW sur un sentier balisé en jaune-vert en direction de la Cote 2000. On se retrouve bien vite au milieu d'un gigantesque lapiaz qui occupe toute la combe et qui présente de nombreux gouffres dont quelques uns d'entre eux possèdent en leur sein des blocs de neige glacée en toute saison. L'itinéraire se poursuit en direction des Rochers des Jaux et traverse le col du Clos d'Aspres (10mn, 2022m, poteau indicateur). On poursuit tout droit en louvoyant au gré des possibilités de traversée des plaques de lapiaz (le balisage réalisé est VRAIMENT d'une aide certaine !).
La traversée longitudinale de la crête des Rochers des Jaux est très chaotique jusqu'à ce que l'on prenne pied sur la piste qui dessert la station supérieure du télésiège des Crêtes (45mn, 2030m). On initialise la descente sur la piste qui part sur la G et, au sortir du virage, on peut faire halte dans l'Abri des Crêtes (5mn, 2010m, ouvert et équipé d'une table, de bancs, d'un beau canapé, dispose de prises électriques alimentées et d'un chauffage, si, si...! Par contre, pas d'eau, mais c'est devenu une habitude dans le coin...). Au sortir de la cabane, on suit la piste en descente vers le N. On passe sous les câbles du télésiège des Crêtes puis sous ceux du téléski avant de descendre à G sur la cabane en bois près de laquelle se trouve le départ du sentier de traversée de la Grande Combe qui va permettre de rejoindre le sentier Péronnard qui court à hauteur en RD sous les arêtes du Gerbier (25mn, 1752m, noter la présence en contrebas à moins de 5mn de marche d'un restaurant d'altitude et de la station supérieure de la télécabine Cote 2000 permettant de descendre sans effort jusqu'aux Balcons du Villard (en fonctionnement en période estivale de 9h à 17h)).
Le sentier sur lequel on s'engage au départ de la station d'altitude du domaine skiable de Villard-de-Lans traverse, comme de bien entendu..., des zones de lapiaz, et pas qu'une ! Le sentier se fraye un passage entre les coulées de calcaire et, après avoir traversé deux ou trois combes à l'herbe bien drue, il aboutit au sentier Péronnard en contrebas du Pas de l'Oeille (1h, 1790m, poteau indicateur, jonction avec l'itinéraire 3 suivi en cas de météo dégradée). On suit le sentier Péronnard vers la G en légère montée pour traverser les prairies d'altitude situées en contrebas des arêtes du Gerbier.
On croise de très nombreux groupes de bouquetins, les mâles en bas en train de se "chicorer" pour devenir leaders et procréateurs, les femelles en compagnie des petits de l'année perchées un plus haut sur les banquettes rocheuses à la base des arêtes du Gerbier mais jetant un oeil amusé, ou intéressé, à ce qui se passe en bas... On atteint le poteau indicateur "Combe Charbonnière" (30mn, 1640m) qui marque la fin des arêtes du Gerbier et le commencement de celles des Rochers du Ranc des Agnelons. Notre route se poursuit tout droit en courbe de niveau jusqu'au moment où l'on croise le sentier qui arrive de Villard-de-Lans et qui monte au col Vert (jonction avec l'itinéraire 4 suivi en cas de météo de "m...").
Au croisement de chemins, on incline sur le G face au Roc Cornafion fièrement dressé dans l'azur pour venir croiser une source (40mn, 1555m, l'eau sort du dessous d'un gros rocher effondré...). Au-delà, on poursuit en descente tranquille jusqu'à la cabane de Roybon (15mn, 1450m, 14 couchages, 2 tables, bancs, cheminée, eau à la fontaine située à proximité des abreuvoirs à bestiaux 200m à l'E de la cabane en remontant sur le GR91 en direction de La Sierre).
Jour 10 : Cabane de Roybon - Plateau du Cornafion - Combe Chaulange - Collet du Furon
4h / 11kms / +650m / -650m.
Diaporama De la cabane de Roybon, on part vers l'E en suivant les marques blanches et rouges du GR91. A la fontaine, il incline vers le N et pénètre en forêt. On commence par traverser une belle sapinière. Juste avant que le sentier ne se mette à descendre fortement (15mn, 1495m), on laisse le GR91 pour tourner sur la D et rentrer dans la forêt pour suivre un chemin ponctué de marques de couleur bleu ciel peintes sur les arbres. Elles balisent l'accès à une captation d'eau. Après 400m, on arrive devant une fourche de chemins (10mn, 1550m, poteau avec marque de couleur bleu ciel). On incline à G sur un sentier en forte pente pour traverser une prairie d'herbes folles en suivant toujours le balisage et d'où l'on dispose d'une vue panoramique sur Corrençon-en-Vercors et Villard-de-Lans. Le sentier s'élargit à l'approche de la captation d'eau (15mn, 1615m, fin du balisage !). On contourne le bâtiment par sa D pour poursuivre en RD de la prairie (donc sur le côté G...!) puis monter à G pour traverser un chaos rocheux jusqu'à atteindre un petit plateau herbeux (15mn, 1710m).
La suite de l'itinéraire vise à rejoindre le large collet qui se trouve à la G de la paroi occidentale du Roc Cornafion. La montée est assez directe dans cette Combe de Pissevache et l'on atteint sans difficulté notoire, exceptée la rigueur de la pente herbeuse, le collet convoité (40mn, 1906m). On se retrouve au bord du plateau du Cornafion où il faut remonter de quelques dizaines de mètres la crête herbeuse en direction du pilier W du Roc Cornafion pour trouver une trace qui descend vers le N et rejoint en contrebas un sentier qui longe au plus près la base des parois occidentales des Rochers de l'Ours. On dépasse de nombreuses grottes pouvant servir d'abri en cas de pluie. Le sentier est bien viabilisé et rejoint l'échine herbeuse en RD de la Combe Chaulange (30mn, 1875m). On poursuit à hauteur dans les pentes herbeuses pour venir croiser le sentier bien marqué au sol qui permet d'accéder au sommet des Rochers de l'Ours depuis Villard-de-Lans.
A cet endroit, il faut opérer un choix :
1- itinéraire plutôt viabilisé : suivre le sentier vers le haut pour rejoindre la crête puis incliner sur le fil de la crête vers la G, toujours sur sentier, pour rejoindre dans un large col l'étonnant caillou effondré (d'on ne sait où...?) qui se trouve en équilibre. Le site s'appelle Pierre Virari et se trouve être un but d'excursion à la journée en boucle au départ du col de l'Arc (montée par la face E et descente par la face W). Le retour de Pierre Virari s'effectue sur un bon sentier caillouteux qui traverse les lapiaz supérieurs de la Combe Noire, sentier qui se termine en contrebas du col de l'Arc à mi-chemin de Font Froide (50mn, 1650m).
2- itinéraire avec un peu de recherche de passages : descendre d'une trentaine de mètres par le sentier pour trouver à main D sur une trace intermittente (mais existante...) quasi étale orientée NE face à Pierre Virari. On pénètre dans la partie supérieure de la Combe Noire. La large banquette herbeuse sur laquelle on évolue s'inscrit entre des falaises abruptes à droite et une large combe d'éboulis en contrebas à gauche (25mn, 1835m). A la sortie de la banquette de la Combe Noire, il faut monter en biais vers la D en choisissant les passages les mieux adaptés entre pentes d'éboulis et plaques de lapiaz pour retrouver aux alentours des 1870m le sentier qui descend de Pierre Virari, sentier qui se termine en contrebas du col de l'Arc à mi-chemin de Font Froide (25mn, 1650m).
Comme il faut bien disposer d'eau pour le bivouac et pour la journée du lendemain, il est nécessaire de passer par la seule source du coin, celle de Font Froide pour faire ses réserves. Il va falloir descendre... C'est la raison pour laquelle la journée n'inclura pas l'ascension au Pic Saint-Michel depuis le col de l'Arc mais que celle-ci sera reportée au lendemain matin au départ du collet du Furon en empruntant un sentier bien plus sympathique et confidentiel que la grosse trace sablonneuse qui larde l'arête S du pic de manière disgrâcieuse et qui est gavée de monde à la mi-journée.
Donc, une fois sur le sentier du col de l'Arc, on descend à main G sur un tracé chaotique et dégradé en rapport avec l'affluence qui l'emprunte chaque jour... On retrouve le GR91 au poteau indicateur "Font Froide" (15mn, 1500m). Il s'est superposé au sentier Gobert qui arrive de la gauche depuis la cabane de Roybon et a contourné les difficultés du terrain en restant peu ou prou à une hauteur de 1500m. On suit les marques blanches et rouges du GR91 vers la D en forêt. Après 50m, au creux du premier thalweg que l'on croise, on descend d'une dizaine de mètres vers la G pour découvrir la fontaine espérée (si d'aventure il n'y avait pas d'eau qui en sorte, il resterait la possibilité de se rendre à l'auberge des Allières qui se trouve sur le parcours du GR 20mn plus avant où il y a une fontaine ou à défaut de la vente de bouteilles d'eau...).
Une fois le plein d'eau accompli, on remonte sur le GR91 et on poursuit le chemin vers le N pour rejoindre le collet du Furon où, depuis le poteau indicateur, on emprunte la piste sur la G en légère montée pour établir le bivouac à côté de la petite cabane en bois servant de caisse en période d'hiver pour l'accès aux pistes de ski de fond (20mn, 1445m, tables de pique-nique, en contrebas l'auberge ne propose plus d'hébergement en 1/2P ou PC mais seulement des boissons fraîches et des assiettes gourmandes chaudes ou froides dans le créneau de 10h à 17h à des tarifs stratosphériques ; il faut dire qu'ils sont les seuls dans le coin..., fontaine devant l'auberge, C).
Jour 11 : Collet du Furon - Pic Saint-Michel - Vertige des Cimes - Moucherotte - Saint-Nizier
7h / 19kms / +1030m / -1280m.
Dernière journée du périple et pas la moins longue ni la plus cool en terme de respect des temps de passage. Si l'on ne veut pas rater le rendez-vous avec le bus T65 qui passe à 16h03 au centre de Saint-Nizier-du-Moucherotte permettant de descendre sur la gare de Grenoble pour disposer des offres de transport de la SNCF pas trop tard dans l'après-midi et envisager de retourner chez soi à une heure correcte, il serait de bon ton de prévoir un départ au plus tard à 7h30 du bivouac du collet du Furon. Il ne s'agirait pas de se lancer dans une "course contre la montre" pendant toute la journée ! Continuons de déguster en toute tranquillité des superbes panoramas proposés à chaque belvédère de cette étape ! A commencer par le Pic Saint-Michel et pour terminer en beauté le Moucherotte sans oublier à mi-chemin le touristique "Vertige des Cimes".
Diaporama Du collet du Furon, on descend le petit bout de piste pour rejoindre en contrebas vers l'E le poteau indicateur qui marque le départ du sentier d'ascension vers le Pic Saint-Michel. On suit le balisage jaune-vert. La rigueur de la pente s'atténue au fur et à mesure que l'on s'élève. On sort à découvert à l'approche d'un virage serré à D. Belle vue plongeante sur le plateau de Villard-de-Lans et de Lans-en-Vercors. Au fond, on retrouve la Grande Moucherolle et à sa droite les montagnes qui jouxtent le col de Rousset, à savoir les Buts de l'Aiglette et de Saint-Génix séparés, ou reliés..., par le large col de Vassieux (la Drôme, quoi...!).
Après avoir tourné franchement à D, on s'élève face à la Crête des Crocs. On louvoie dans les lapiaz sur le sentier balisé en jaune-vert (mais qui n'est pas celui dessiné sur le portail IGN... On peut supposer que les acteurs locaux du tourisme pédestre ont déplacé le tracé plus au N afin de laisser davantage d'espace aux troupeaux ovins, et aux patous qui les protègent, ceux-ci arpentant régulièrement les alpages qui s'inscrivent sur l'épaule SW du Pic Saint-Michel). Beaucoup plus haut, on vient retrouver l'ancien tracé de montée qui arrive de la droite (1h15, 1835m). Noter sur la gauche le départ du sentier que l'on empruntera à la descente du pic pour poursuivre la route vers le Moucherotte.
On poursuit en montée sur un large sentier caillouteux à la pente relativement bien relevée pour déboucher dans un collet qui s'inscrit au N du sommet lui-même (10mn, 1885m) d'où l'on dispose de notre première vue de la journée sur la cuvette de Grenoble et les massifs montagneux qui la ceignent (Chartreuse, Belledonne, Taillefer, Ecrins et même le massif du Mont-Blanc qui présente sa face italienne blanchâtre pile poil dans l'axe de la vallée du Grésivaudan qui précède la combe de Savoie). On pose les sacs pour poursuivre sur le sentier à main D. 150m plus loin, on laisse ce sentier (que l'on empruntera à la descente...) pour monter sous les sapins à G afin de rejoindre le rebord de la falaise et atteindre entre ciel et terre le sommet du Pic Saint-Michel coiffé de deux croix et d'un monument commémoratif (10mn, 1956m).
On complète le panorama précédent depuis le collet par une vue à 360° incluant le Dévoluy, l'intégralité des hauts plateaux du Vercors, les remparts occidentaux du côté de la large vallée de l'Isère qui dominent Romans et Valence. Tout au fond, ce sont bien les monts d'Ardèche, le Vivarais. Un grand moment pour réviser sa géographie des Préalpes et des Alpes du sud. Seul manque à l'appel le massif de la Vanoise qui est occulté par la chaîne de Belledonne.
Descente par le sentier officiel qui démarre au niveau du poteau indicateur en contrebas du sommet. On laisse à main gauche le sentier de descente vers le col de l'Arc pour suivre celui de D qui va rejoindre le collet où l'on récupère les sacs (10mn, 1885m). On reprend le petit sentier caillouteux en forte déclivité que l'on a suivi à l'aller pour retrouver le croisement de chemins à la cote 1835. Ici, on laisse le balisage jaune-vert alors que l'on incline sur la D pour suivre les cairns qui balisent un chemin qui s'en va traverser un lapiaz avant de déboucher sur une piste d'exploitation du domaine skiable (15mn, 1738m). On la suit à D en montée progressive.
Lorsque qu'elle vient rejoindre une piste stabilisée qui arrive de la G, on poursuit tout droit jusqu'à la plateforme un peu en dessous de la station supérieure du téléski de Roche Rousse. On dispose d'une large vue plongeante sur le domaine skiable de la Sierre en contrebas, à défaut d'être esthétique... On remonte encore un peu vers le N en contournant un mamelon boisé pour déboucher sur la piste supérieure au niveau de la cabane d'arrivée du téléski (25mn, 1800m). On suit la piste vers le N pour contourner le sommet du Grand Cheval et atteindre une plateforme (15mn, 1755m) pour une nouvelle vue plongeante sur la cuvette de Grenoble. En attendant beaucoup mieux lorsque l'on sera sur le belvédère "Vertige des Cimes"...
On descend fortement en bordure de la piste de ski avant de trouver sur la D le départ d'un petit chemin en forêt qui se termine au belvédère convoité (5mn, 1720m). Vue très large sur les Alpes depuis ce belvédère aménagé qui reçoit la visite de nombreux touristes toute l'année, qu'ils viennent à pied en été depuis le parking de La Sierre ou à skis et raquettes en hiver. Un panorama qui s'inscrit du Moucherotte au Grand Cheval en passant par la Chartreuse, le Chablais, le Mont-Blanc, Belledonne, les Grandes Rousses, la Meije, la Roche de la Muzelle, le Taillefer, le Grand-Armet, le Tabor, le Coiro, la Tête de l'Estrop, le Dévoluy, le Mont-Barral et le Jocou.
On poursuit notre route vers le N en direction du sommet du Moucherotte en suivant le chemin balisé en jaune-vert un peu chaotique qui longe dans un premier temps le filet de protection en bord de falaise avant de rentrer vers l'intérieur pour sinuer entre les lapiaz et les bosquets d'arbres et finalement se terminer sur une piste (20mn, 1580m, poteau indicateur "Les Virets"). A D sur le sentier balisé en jaune-vert pour atteindre le poteau indicateur "Habert des Ramées" (5mn, 1615m, cabane ouverte, pas d'eau...). C'est ici que l'on retrouve seulement le GR91 (tracé modifié par rapport au portail IGN...) après qu'il soit passé par La Sierre.
On le suit alors qu'il emprunte le large chemin sablonneux qui remonte le gigantesque plateau d'herbes folles bordé à sa droite par les Rochers Saint-Michel (à ne pas confondre avec le précédent pic éponyme...). Une fois au sommet de la prairie où quelques bosquets d'arbres proposent un peu d'ombre, le chemin tend à rejoindre le bord de la falaise. Au poteau "Combe de Saint-Nizier" à 1708m, on vient rejoindre une piste stabilisée qui arrive de La Sierre, piste que l'on va suivre jusqu'au pied du Moucherotte. Belle vue plongeante sur le plateau du Furon et à hauteur en RG les plateaux d'altitude de la Molière et de Sornin.
La piste se poursuit au NW en contrebas de la crête. Alors que la pente s'atténue à l'approche du sommet du Moucherotte, on est invité à bifurquer à D pour un A/R jusqu'au sommet coiffé d'une tour télécom où l'on dispose d'une vue panoramique de toute beauté : un panorama sensiblement identique à celui du "Vertige des Cimes" mais complété de la portion septentrionale du Vercors avec, au loin, les monts du Jura (1h15, 1903m, table d'orientation très détaillée).
Redescente du sommet pour reprendre le fil du GR91 mais en faisant un petit détour par la prairie située au N du sommet qui propose des vues complémentaires sur le plateau de Saint-Nizier et la possibilité de voir d'en haut le groupe d'aiguilles rocheuses des Trois-Pucelles. Retour sur le GR91 pour passer à proximité de la cabane devenue aujourd'hui centre pédagogique et poursuivre au S pour une descente (un peu trop...) en douceur proposée en larges lacets à la pente peu affirmée. Il faudrait quand même qu'on se mette à descendre un peu, non ? C'est qu'on a un rendez-vous avec le bus au village !
On reprend une direction NW pour croiser une source (25mn, 1680m). Puis la descente se durcit et devient par moment abrupte jusqu'à rejoindre une piste à 1440m (poteau indicateur "Roc de Bataillon"). On laisse partir le GR91 sur la droite en forêt alors que l'on poursuit sur la piste à G (balisage jaune-vert) avant de s'engager sur un joli sentier qui descend en forêt et atteint le parking de la Roche (1h20, 1230m). Il ne reste plus qu'à suivre la route goudronnée puis la route en impasse tout droit alors que la route principale part sur la gauche pour rejoindre le centre de Saint-Nizier-du-Moucherotte en passant au pied de l'église (15mn, 1170m, bars, hôtels, office du tourisme et arrêt du bus T65...).
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