[Maroc] Haut-Atlas - De Tasguint à Essaouira
Suivre un sentier littoral. Pourquoi pas, c’est une bonne idée. Au Maroc ? Tiens, tiens, ça existe ? Mais alors soyons un peu exigeant. On veut : des falaises, des dunes, des landes, des caps, des belvédères à couper le souffle, des ports de pêche confidentiels, des criques délaissées des touristes et dans lesquelles on pourrait se baigner… Eh bien cela existe, si, si ! Entre Tamri et Essaouira, il y a de quoi contenter tout le monde. Et puis, pour ratisser « un peu plus large » on va rajouter au début trois jours de moyenne montagne, plateaux calcaires et canyons, et finir le périple par l’arrivée à pieds s’il vous plaît à Essaouira, l’ancienne Mogador au charme suranné du protectorat français… Non mais !
Ce programme de printemps permet aux randonneurs de découvrir un itinéraire complet si bien par la diversité des paysages traversés que par la densité des étapes. La plupart du temps on évolue loin des pistes (et encore faut-il qu’il y ait des voitures dessus…) et à « mille lieues » de la RN8 qui relie Agadir à Essaouira et dont les automobilistes parlent en évoquant qu’ils ont « fait » la route du littoral : mais, du littoral, ils n’auront rien vu du tout. Si ! Tout juste 12kms de ligne droite entre Tamri et Dou Imzi et puis c’est tout. Au-delà, la RN8 s’enfonce dans les terres pour ne retrouver l’océan qu’à l’entrée d’Essaouira… Alors que si vous suivez les étapes proposées dans ce topo vous verrez un tout autre Maroc que celui que vous imaginiez :
- celui des criques secrètes : au milieu des pierres tombées, on y trouve une cahute dans laquelle vit une famille de pêcheurs à pied glanant de-ci delà quelques moules, coquillages, concombres de mer, crabes et poulpes, les vendant au marché le plus proche pour gagner de quoi survivre, mais prête à tout moment à partager le thé au thym blanc avec vous, l’hôte de passage,
- celui des plateaux sableux où les bergers gardent des troupeaux de moutons et de chèvres dont la viande doit avoir la saveur particulière que l’on imagine à nulle autre pareille, celle de l’élevage en pré salé,
- celui où l'on peut encore voir voler l'ibis chauve même si sa pérennité est loin d'être garantie... Voir l'appel à l'aide d'un chercheur marocain ici,
- celui des petits ports de pêche et de l’ambiance de la criée au moment du retour des barques au port en début d’après-midi,
- et enfin celui des tagines de poisson remplaçant avec bonheur celui composé avec le sempiternel poulet en batterie…
Pour tout cela, et aussi pour bien d’autres choses que vous découvrirez par vous-mêmes, en route !
N'oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec les cartes téléchargeables en PDF) et bien d'autres choses encore.
Téléchargez les cartes du circuit au format PDF : Carte générale et Carte détaillée
LE TREK JOUR PAR JOUR
Jour 1 : Paris - Agadir - Tasguint - Tamgalt
3h30 d’avion + 2h de voiture + 4h50 / +900m / -400m.
De l’aéroport d’Agadir, prendre un grand taxi (600Dh) pour rejoindre le départ de la randonnée. On passe Inezgane pour trouver l’embranchement de la RN8 qui conduit à Marrakech. On la suit jusqu’à l’extrémité N du lac de barrage Abdelmoumen avant de tourner à G et s’engager sur la petite route d’Imouzzer Idaoutanane. Faire arrêter la voiture 3kms après l’embranchement au niveau du croisement de la piste de Tasguint situé au pied de l’hôtel Zolado (830m). Une fois que les sacs ont été transférés dans le camion d’assistance (que l’on retrouvera à Tamgalt ce soir), on se met en marche en suivant la piste (ou le sentier historique) jusqu’à l’entrée de Tasguint. 200m avant d’arriver à la mosquée (50mn, 950m, boutique), s’engager sur la G dans un sentier qui traverse les champs en terrasse avant de croiser le canyon d’un oued. Diaporama On remonte en biseau pour retrouver la piste que l’on suit à D. Un peu plus loin, au niveau d’une fourche (30mn, 1030m), poursuivre à G sur le large sentier qui monte sous la falaise Le sentier se termine au niveau d’un virage sur la droite présentant un filon rocheux blanchâtre qui le traverse (30mn, 1275m). A l’arrière le minaret de la mosquée de Tasguint apparaît au-dessus d’une crête. Prendre à G une petite sente qui amène rapidement à une source (10mn, 1420m) localisée sous un imposant caroubier. Le sentier continue quelque peu au-dessus de la source jusqu’à retrouver une piste désaffectée qui se retransforme bien vite en chemin étroit à l’approche du tizi n’Tikrit (15mn, 1470m). On descend par une autre piste abandonnée en direction d’un plateau planté d’amandiers (15mn, 1425m). On prend sur la G pour rejoindre le muret derrière lequel démarre un sentier (10mn, 1450m, gros cairn).
On laisse le village de Tamlalt sur la gauche alors que l’on descend en RD d’un canyon qui se creuse peu à peu. On suit le chemin en bordure des champs sans négliger de s’approcher par moment du rebord du canyon qui se creuse. Au loin on peut voir notre village étape Tamgalt perché sur sa falaise. On louvoie entre les genévriers et les cyprès jusqu’à déboucher à proximité d’un petit village sous lequel on passe. On descend vers la G dans le lit de la rivière à sec avant de s’échapper en RD vers l’aval (50mn, 1240m). Superbes vues plongeantes sur les roches blanches et roses qui ornent le fond du canyon. On chemine sur une piste en RD de ce somptueux canyon, piste qui s’élève doucement jusqu’à passer un col (35mn, 1335m). Attention ! 100m après le passage du col, il faut obliquer à G (marque du GR oblige…) pour emprunter un petit sentier de descente à travers les champs jusqu’à la cascade de Tamgalt (15mn, 1280m, source à 100m en remontant le petit cours d’eau, boutique, T, C, E). Nuit sous tente sur les terrasses qui bordent le ru ou juste à côté de l’école dans le hameau de droite où débouche la piste automobile.
Jour 2 : Tamgalt - Taourirt (Imouzzer Idaoutanane)
4h15 / +500m / -600m.
Diaporama On remonte le long de la cascade pour rejoindre les maisons du village de Tamgalt posées en bord de falaise (5mn, 1290m). On remonte jusqu’à la mosquée puis au-delà on suit les plaques de calcaire en bord de falaise. On trouve un peu plus haut un sentier qui ondule entre les buissons et les cyprès chétifs et qui monte progressivement vers le S à distance du rebord de la falaise (10mn, 1355m). On s’en va passer un collet (45mn, 1440m) d’où la vue s’élargit jusqu’à dominer une immense vallée. On poursuit la montée à flanc jusqu’à 1505m. Peu après ce col, il faut être attentif à ne pas rater le sentier qui permet de s’échapper du sangle que l’on suit depuis le début de la matinée en descendant en écharpe vers la G en direction des terrasses roses que l’on distingue au loin 200m plus bas.
On se retrouve à franchir la partie basse d’un thalweg (55mn, 1280m) en préalable à la traversée des terrasses. On laisse une première habitation à gauche avant d’arriver à une deuxième peinte en blanc. C’est derrière cette maison que l’on trouvera le départ du sentier qui s’en va vers le col bien visible droit devant. On monte progressivement en RG du vallon (ne pas se laisser entraîner sur le bon sentier en zigzag de la RD qui s’en va rejoindre la route goudronnée sur la crête de la falaise qui domine le thalweg). On arrive dans un anté-col aux azibs Ouanamane (où Lahçen et sa petite famille vous accueilleront avec de grands sourires pour partager le thé à la menthe accompagné de pain trempé dans l’huile…). On poursuit en pente douce jusqu’au tizi n’Tegouremt (45mn, 1450m). Derrière, c’est une courte descente jusqu’à la route et 2kms de goudron jusqu’à l’entrée du village de Tougrou (40mn, 1255m) où l’on incline à D pour reprendre la piste historique qui s’en va traverser le village. En face de la mosquée se trouve le moulin à huile du village. On laisse la piste pour s’engager sur la D derrière le moulin sur un sentier en escalier. On passe à proximité d’une aire de prière en plein air. On poursuit tout droit en direction du NW, traverser le plateau planté d’oliviers. On franchit un large thalweg avant de remonter en face suivre un long muret de pierres. Un fois au fond du thalweg, prendre à G en écharpe à travers les genêts en direction des antennes télécoms pour rejoindre le groupe de maisons. On est arrivé à Taourirt (45mn, 1300m, T, C, E). Nuit en tente sur l’aire de battage. On peut demander à la charmante dame qui habite la maison en face de cuisiner un couscous de sa composition, mis à part la semoule, que des légumes du jardin… Un régal !
De Taourirt on peut rejoindre en quelques 20mn par la piste puis le goudron la bourgade d’Imouzzer Idaoutanane (1160m, souk le jeudi, boutiques, cafés, restaurant, poste, banque, grands taxis, T, C, E).
Jour 3 : Taourirt - Imouzzer Idaoutanane - Souk el Had Imskern
6h / +450m / -1150m.
Diaporama Du bivouac, on emprunte la piste et le goudron pour rejoindre le centre d’Imouzzer Idaoutanane. Au niveau du café, on suit la rue de G qui remonte vers la maison forestière et la coopérative d’argan (c’est la route d’Agadir). A la sortie d’Imouzzer, suivre le goudron jusqu’au croisement (1h, 1170m, boutique), on tourne à D pour longer à belle hauteur le profond thalweg qui s’ouvre vers l’W. Puis c’est le col au-dessus du village d’Aquesir (40mn, 1080m) dans lequel on laisse la route d’Agadir pour s’engager en contrebas à D de la citerne sur une petite route cimentée en lacets qui descend vers le village de Tizi ou Chatar (25mn, 950m). On laisse partir vers la D la piste de Timakti pour continuer tout droit et s’engager à travers les terrasses plantées d’oliviers dans un nouveau vallon. La piste en terre propose un large virage au fond de la combe avant qu’un sentier coupe lacet partant sur la G ne propose une alternative à la descente. On évolue à présent dans un vallon verdoyant d’oliviers, de cyprès et de chênes-verts. Sur la gauche, on laisse partir la piste qui conduit au village d’Aghori Oufella pour continuer en RD du vallon en direction d’Aghori Isdar (25mn, 740m). Un peu plus bas, on tourne à G pour rejoindre le village après avoir traversé le lit de la rivière Ighzar Aghori colonisé par les lauriers roses et les palmiers dattiers (30mn, 570m). Du village, on poursuit maintenant en RG du vallon vers le N en s’élevant sur une piste en terre qui au détour d’une épaule rocheuse part dans une gorge de couleurs ocre et rouge jusqu’à déboucher dans un col où se trouve le marabout de Sidi Baba Ahmed (50mn, 710m, C). Juste derrière en partant un peu sur la G se trouve le village d’Aourir n’Ait Nassaf (5mn, 715m, boutique, emplacement erroné sur la carte topographique). Après la citerne, on s’en va descendre vers la D sur une piste en lacets jusqu’à un croisement dans lequel il faut poursuivre tout droit en direction de la montagne présentant une forme de cône tronqué. On monte jusqu’à un autre embranchement de pistes (50mn, 705m). Puis c’est à D jusqu’au proéminent minaret de Grahi (10mn, 710m). Par des ruelles étroites on traverse le village en inclinant à droite pour retrouver la piste de l’autre côté. Quelques mètres après la dernière maison, trouver un sentier qui effectue de larges lacets entre les terrasses en tirant un peu vers la G.
On longe un petit lac de retenue. On trouve un sentier cairné qui, au travers d’une « taïga » s’en va retrouver une piste au fond de la vallée de l’Ighzar Tamitch. On prend sur la D sur 50m et on tombe sur une nouvelle piste (45mn, 510m). On monte en face jusqu’à passer un collet pour juste derrière descendre au milieu des concrétions multicolores jusqu’au lit de la rivière (15mn, 435m). On suit la vallée fluviale en RD sur 400m puis on la traverse en prenant la direction de la base de la falaise jaune au-dessus de laquelle on distingue deux ou trois habitations. Le sentier s’enfonce au creux d’une petite gorge colonisée par les lauriers roses et, après le puits, escalade le coteau sur la D en zigzag jusqu’à terminer sur un long sangle dominant la vallée de l’Ighzar Ayn Imidr. A la sortie du chemin, on s’en va vers la D à travers champs retrouver une piste poussiéreuse que l’on suit sur la D. Au croisement encore à D sur une centaine de mètres puis à G dans un sentier coupe lacet duquel on découvre (enfin…) les bâtiments du souk. Reprendre la piste vers la G et arriver au milieu de nulle part à Souk el Had Imskern (45mn, 455m, souk le dimanche, boutiques, ravitaillement succinct, T, C, E). Nuit sous tente au milieu d’un champ (puits à 100m vers l’W).
Jour 4 : Souk el Had Imskern - Timzghouwine - Tamri (Aït Ammer)
5h / +500m / -400m + 30mn de voiture.
Diaporama On suit la piste d’abord vers le N puis tout de suite vers l’W pour monter progressivement jusqu’à un col (35mn, 555m). On descend à peine de l’autre côté que l’on s’attaque au deuxième col sur lequel est construit village de Tizi, le bien nommé (30mn, 625m, boutique, maison rose). On poursuit sur le sentier coupe lacet à G puis on revient sur la piste qui infléchit sa course vers la G. On laisse partir vers la gauche une première piste vers un village puis une seconde (15mn, 550m, c’est l’itinéraire de la GTAM n°4 qui franchit la crête pour descendre vers Taghazout) alors que l’on poursuit tout droit vers l’W en direction de Sidi Bou Daoud. Au pied d’une maison (10mn, 550m) on tourne à D en direction du village (5mn, 560m, boutique). On suit le chemin le long du mur de la mosquée pour rejoindre le haut du village au travers des terrasses.
Au-delà, la piste serpente dans deux ou trois vallons avant de passer un col au niveau du village d’Aït Bellah (30mn, 585m). On poursuit vers l’W sur la piste et sur quelques sentiers coupe lacets pour traverser un vallon et arriver à Imenzaghen (10mn, 585m). On poursuit sur la piste pour s’en aller passer un col (20mn, 595m) dans lequel se trouve étonnamment une mosquée. Sur le plateau (10mn, 610m), on tourne à G et 50m plus loin encore à G pour suivre la direction du château d’eau. On suit la piste forestière qui contourne l’édifice par le N. Cette piste des crêtes propose un panorama étendu sur la vallée de l’oued Tamri, 500m plus bas. On passe à proximité du village de Bouferdo avant de sortir de la « taïga » pour une traversée d’une lande rase de laquelle on domine de belle façon le rivage atlantique. On entre dans un des hameaux du village de Taqarrou, là où la piste terreuse se couvre de goudron (1h, 565m, boutique). On suit le goudron sur 400m puis dans le large virage vers la gauche au niveau du réservoir on emprunte le chemin qui part vers la D (10mn, 570m). Ce chemin en balcon domine la vallée de l’oued Tamri avant de se perdre au milieu des terrasses abandonnées. On descend légèrement à flanc pour aller traverser un thalweg et retrouver un véritable sentier de l’autre côté au pied d’un poteau électrique (15mn, 525m). Ce chemin rejoint un deuxième poteau à côté duquel se dresse un imposant cairn. Laisser le sentier filer sur la droite (il permet si on a le temps en 50mn A/R de suivre la crête qui se dresse entre deux canyons et de disposer à son extrémité à 395m d’altitude d’une vue plongeante sur l’oued Tamri).
Descendre sur la G du poteau à travers les terrasses et rejoindre un oued (15mn, 470m) puis remonter en face sur un sentier cairné qui escalade les terrasses jusqu’à un poteau électrique. On suit la terrasse en courbe de niveau jusqu’à atteindre le fond d’un thalweg. On passe de l’autre côté et en suivant une terrasse on atteint un collet (15mn, 510m). Descendre sur la G et remonter de l’autre côté du vallon pour atteindre la piste qui dessert le village de Timzghouwine. On part sur la G pour rejoindre en quelques minutes la route goudronnée, fin de la journée de marche. Convoyage d’une vingtaine de kilomètres en voiture jusqu’à Tamri (la route fait le grand tour…). Nuit en tente sur la plage au N de l’oued Tamri (0m, C) Diaporama.
Noter que selon les dires des villageois il existerait un sentier qui descendrait de Timzghouwine jusqu’au village de Tamri. Mais comme je n’ai pas validé cet itinéraire, je ne le propose pas. Ceci dit si quelqu’un y passe, qu’il n’hésite pas à m’en faire part pour que je l’intègre à ce topo.
Jour 5 : Tamri (Aït Ammer) - Dou Imzi - Imssouane
20mn de voiture + 3h30 / +200m / -300m.
Diaporama De Tamri (20m, tous commerces, bus 33 et grands taxis pour Agadir, T, C, E), on rejoint en voiture le départ de la randonnée situé au bord de la RN8 à 12km au N de Tamri juste à la fin des grandes lignes droites (95m, lieu-dit Dou Imzi). On part en biseau sur la G à travers la lande rase en direction de l’océan. On arrive en bordure de la falaise sableuse et on la suit vers le N à mi-hauteur de la plage déserte. L’ambiance est très maritime et sauvage. Tout au loin devant se devine dans la brume l’anse d’Imssouane. Quelques traversées d’oueds proposent un peu de dénivelée avant de croiser des cabanes de bergers (1h15, 30m). Ah ! Les moutons de prés salés…
Un peu plus loin on passe au pied du village de Tidli (30mn, 15m, boutique à D). On traverse l’oued pour longer la base de la falaise sur un petit bout de plage. Puis une trace se propose au milieu des blocs de rochers. Le coin est sauvage à souhait alors que l’on suit la base de falaises aux motifs surprenants, fruits d’une incessante érosion. Le parcours sous les falaises se termine à l’approche d’un cap dont on devine bien par la raideur de ses falaises et la force des vagues qui viennent s’y fracasser qu’il va falloir trouver une échappatoire… Si fait ! Au niveau d’un canyon (40mn, 5m), une trace bien pentue et pas mal délitée se propose de nous emmener en zigzag jusqu’à 80m, histoire de franchir le goulet rocailleux d’un thalweg. La marche continue à G sur un chemin un peu mieux aménagé qui reprend la direction du haut pour contourner une large combe à 110m d’altitude. On franchit une première crête avant de descendre doucement jusqu’à une deuxième de laquelle on rejoint tranquillement le village d’Imssouane (35mn, 10m, ravitaillement possible, T, C, E) bien à l’abri des vagues protégé qu’il l’est au fond de son anse et sécurisé qui plus est par une digue. Deux parties dans ce village : à gauche c’est le port de pêche avec ses barques bleues soigneusement alignées sur la jetée, sa criée flambant neuve et ses boutiques ; les pêcheurs sont rentrés de leur virée océane et ils réparent les filets ou bien jouent aux cartes ou encore discutent de tout et de rien autour d’une théière. L’autre partie, c’est à droite et cela ressemble à toutes ces stations balnéaires que l’on visite hors-saison. Quelle tristesse ! Enfin, c’est là que l’on pourra trouver à prix sacrifié un appartement à louer pour la nuit, histoire de prendre une douche et de dormir dans un lit…
Jour 6 : Imssouane - MF Tillelt - Tabayat
20mn de voiture + 5h / +650m / -600m.
Les 8kms de goudron (peu intéressants au demeurant) qui permettent de rejoindre les bâtiments de l’école de Tillelt à 215m sont effectués en voiture. Diaporama Ensuite on descend à la source au-dessus des jardins de la maison forestière pour suivre sur la D le chemin de terre qui s’en va passer sur la lèvre d’un canyon bien à gauche du « terrain de foot ». On suit la RD du canyon et on s’engage sur un sentier qui longe l’océan à une distance de 300m sur un plateau sablonneux colonisé par les buissons d’euphorbes. La traversée d’un oued issu d’un vallon dominé par une imposante falaise nécessite de rentrer un peu vers l’intérieur (50mn, 20m).
On retrouve sur la RD le chemin un moment disparu. Celui-ci traverse la lande jusqu’au franchissement de trois valleuses qui s’enchaînent dont la dernière est plus creusée. La lande se rétrécit et il est nécessaire de contourner une valleuse en suivant le fil d’une banquette rocheuse sous une improbable cascade (1h10, 30m). On descend ensuite vers une anse où sont bâties quelques maisons de pêcheurs (20mn, 5m, canyon délité impossible à franchir en restant à hauteur). On sort de cet endroit en empruntant le chemin qui part sur la D de la maison blanche. De retour en hauteur le chemin se fait plus large et part à D. Puis on suit le bord de la falaise (15mn, 55m) pour une belle vue plongeante sur l’anse dans laquelle se love le minuscule village de pêcheurs d’Aftas Imarditsane et vers lequel on descend (10mn, 5m). On remonte sur la falaise où l’on trouve l’extrémité d’une piste tout juste goudronnée que l’on emprunte sur une centaine de mètres pour trouver sur la G le départ du sentier littoral (10mn, 50m). Le sentier se transforme en piste au bout de 2kms et après une montée jusqu’à 130m redescend vers le bord de l’océan au niveau du village de Timzguida Ouftas (1h20, 20m). La journée se clôt par la remontée du coteau sur une piste en lacets (sentiers coupe lacets…) qui rejoint le plateau des Ait Oussoil à quelques centaines de mètres au N de Tabayat (40mn, 250m, T, C, E). Nuit sous tente.
Jour 7 : Tabayat - Tafadna
3h / +50m / -300m.
Diaporama Du village partir vers le N par la piste qui après avoir traversé une étendue verdoyante plantée d’arganiers se dirige vers la gauche rejoindre le bord de la falaise (30mn, 215m). Superbe belvédère sur les falaises de Talat Iysk à gauche et sur celles d’Iysk n’Zouia à droite. En face (pour les puristes), c’est l’Amérique… La piste poursuit son cheminement en bordure de falaise laissant entrevoir encore d’autres belles perspectives. On commence à distinguer au loin Tafadna coincé tout là-bas au pied du cap Tafalney sur la rive droite d’un oued qui a pris ses aises proposant aux éleveurs de bétail du coin un espace de prés à la couleur bien verte.
Au niveau de l’antenne télécom (1h10 depuis le belvédère), plutôt que de continuer par la piste pour un parcours assez longuet car explorant les moindres recoins de la vallée, il est proposé de descendre sur la G entre les buissons et ainsi rallier le village de pêcheurs de Tafadna par la plage (1h20, 5m, ravitaillement possible, T, C, E). Remontée vers la maison rouge délabrée qui domine le port (c’est l’ancienne maison d’un juge du temps du protectorat et qui a depuis été laissée à l’abandon). C’est un excellent endroit pour bivouaquer (plus plat, tu meurs…) et l’assurance, si le temps est de la partie, d’un mémorable coucher de soleil. Dans l’après-midi visite du port et baignade solitaire sur l’immense plage.
Jour 8 : Tafadna - Iftane
5h10 / +500m / -500m.
Diaporama Dans le lacet de la route sous la maison rouge, trouver le départ du sentier sur la D qui s’en va passer un thalweg et part vers l’W en direction des falaises. Après 5mn, un cairn judicieusement positionné (a peut-être disparu avec les années...) indique de tourner à D pour une montée en zigzag à l’assaut de la montagne jusqu’à prendre pied sur le plateau karstique arboré (30mn, 195m). On poursuit sur un chemin cairné d’abord WSW puis W en direction du bord de la falaise au-delà du cap Tafalney (25mn, 200m). Puis on trouve le départ du sentier de désescalade de la falaise (attention ! les bergers positionnent parfois des branches d'épineux au bord de la falaise et en plein milieu du chemin pour éviter que leurs bêtes ne descendent !). On suit les zigzags d'un bon sentier jusqu’à se retrouver dans une petite crique sableuse (20mn, 10m). On traverse la plage pour suivre un petit chemin qui donne accès à la grande plage de Tagant (10mn, 5m).
On traverse l’étendue sableuse pour rejoindre à l’autre extrémité le départ d’un sentier auprès d’une hutte de fortune de pêcheurs occasionnels. Une fois la grimpette effectuée, il va s’agir de suivre le rivage à mi-hauteur pendant plusieurs kilomètres sur un excellent sentier (1h30, 25m) avant de pénétrer dans une portion plus chaotique avec le franchissement de plusieurs thalwegs. Au plus haut (25mn, 50m), on finit par une descente dans une crique qui cache la remontée vers une autre portion de lande rase et le franchissement d’un dernier nouveau canyon (20mn, 5m). On délaisse le sentier d’altitude pour suivre la plage qui s’élargit au niveau du marabout de Sidi Ahmed As Sayl jusqu’à proposer un moment « traversée du désert » lorsqu’il s’agit de remonter jusqu’à la maison blanche isolée sur son tertre, la voie du bas étant obstruée par une falaise peu amène… Là-haut, on trouve le départ d’une piste (35mn, 75m), piste que l’on s’en va suivre au milieu des champs puisque c’est la seule possibilité de franchir le profond canyon d’Iftane. De l’autre côté de l’oued, la piste remonte sur la G jusqu’à passer au-dessus du village de pêcheurs d’Iftane. Bivouac sous les arganiers dans un virage de la piste (45mn, 50m). Nuit en tente.
Jour 9 : Iftane - Sidi Kaouki
4h30 / +200m / -250m.
Diaporama On descend par la piste rejoindre le groupe de maisons de pêcheurs puis on s’engage sur le sentier littoral qui part sur la D au-dessus des pierres tombées. Comme le contournement de la pointe rocheuse d’Iysk el Taghzout n’est pas possible, on s’en va prendre pied sur le plateau sableux une trentaine de mètres au-dessus de l’océan. On avance rapidement dans une lande rase au milieu de laquelle quelques champs accueillent de maigres cultures de céréales. On contourne par le haut la crique de Tifardine (40mn, 30m) avant de longer les falaises d’Ifri Wouli. On poursuit à mi-hauteur à travers la lande alors que quelques petites dunes de sable commencent à apparaître. On finit par descendre au bord de l’eau juste avant la pointe de Talakchout (40mn, 5m) mais comme celle-ci ne présente pas de possibilité de contournement par sa base, nous voici donc à remonter sur la falaise pour un bref moment jusqu’aux maisons de pêcheurs de Id Balqasem (15mn, 10m). On remonte en biseau sur la D pour retrouver le chemin sur la falaise.
A l’approche de la dépression de Sidi Mbark on commence à traverser quelques champs et le sentier se perd un peu. Des marques au sol (25mn, 50m, autrefois cairn recouvert de peinture rouge...) indiquent d'incliner la marche légèrement sur la D pour éviter d’avoir à désescalader le rempart du thalweg qui se présente à l’avant. On passe près du marabout avant de traverser l’oued qui coule au milieu d’une oasis verdoyante (10mn, 17m). Elle contraste d’autant plus que sur l’autre rive se présente une dune de sable pulvérulent qu’il va falloir escalader. Une fois en hauteur, on poursuit vers le N pendant 300m avant de trouver un goulet sableux qui va nous faire retrouver la plage (et un sable un peu plus dur, rendant la marche moins pénible…). On traverse la plage dans sa longueur jusqu’à venir buter sur un cap rocheux qui s’enfonce profondément dans l’océan et qui nécessite que l’on franchisse l’obstacle par le haut. Et puis, une fois sur le plateau sableux, un chemin se présente et permet d’avancer d’un bon kilomètre dans une « forêt » éparse d’arganiers. On redescend sur la plage (55mn, 5m).
On reprend la marche sur la plage en direction de Sidi Kaouki dont on distingue bien la flopée d’éoliennes qui domine la station balnéaire. La plage se termine au niveau d’un cap (40mn, 5m) puis on remonte sur un plateau rocailleux sur lequel quelques maisons sont construites. On suit une piste jusqu’à 50m avant le restaurant « chez Momo » pour prendre une rue en descente vers la G. Devant la grille de la maison, partir sur la D en biseau aller traverser l’oued sur un lit de cailloux aménagé et remonter vers le N pour déboucher sur la route goudronnée (25mn, 15m). On emprunte le goudron sur 400m vers la G et à la première occasion on retourne sur la plage que l’on suit jusqu’au centre de Sidi Kaouki (25mn, 10m, ravitaillement possible, camping, chambres d’hôtes dont celle de Mohamed, Dar Boujedaa tel +212 662493923, commerces, T, C, E).
Jour 10 : Sidi Kaouki - Essaouira
5h30 / +100m / -100m.
Diaporama On descend sur la plage juste derrière le marabout de Sidi Kaouki et on part à droite sur la plage jusqu’au pied du village de Wassane. On monte en biseau dans la lande rejoindre le plateau à la gauche des dernières maisons du village (1h05, 55m). On suit la piste qui part vers l’W. On alterne traversées de bancs de sable et végétation arbustive (des tamaris en majorité). Puis à l’approche du cap Sim (30mn, 5m) on n’aperçoit maintenant à l’horizon que des cordons dunaires. On part vers le N en louvoyant entre les collines de sable pour rejoindre la côte rocheuse. On marche sur le plateau littoral jusqu’à un espace de landes (35mn, 0m) dans lequel on s’engage au NNW pour trouver une piste sableuse que l’on suit jusqu’à ce qu’elle nous ramène à l’océan (30mn, 5m).
Après, rien de difficile c’est direction NNE sur la plage jusqu’à Essaouira… A noter deux choses quand même : d’abord une source qui coule à 10m de l’océan à proximité des cahutes de pêcheurs (20mn) puis, surprise de taille, la nécessité de se mouiller les pieds, les jambes (et la ceinture pour les petits…) au moment de traverser l’oued qui « défend » l’entrée de la plage d’Essaouira (1h30, parfois des chameaux peuvent aider au franchissement du bras moyennant 20Dh). Après la surprise… on suit la plage jusqu’au pied de la médina d’Essaouira, terme de la randonnée. Nuit dans l’une des chambres à louer dans les quartiers hors murs pour une visite le lendemain matin de la cité portuaire (tous commerces, banques, ATM, restaurants de poissons sur le port ou autres spécialités dans la ville close, T, C, E).
Jour 11 : Essaouira - Agadir - Paris
Relevés de terrain mars 2013, mise à jour en février 2017 (Clément Collignon)
10 jours de marche / 47h / +4100m / - 5100m.
Commentaires
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- 1. Marie Le 16/04/2014
Bonjour,
Je me permets de vous contacter pour vous demander quelques conseils.
Mon ami et moi voudrions faire un trek de quelques jours au Maroc en autonomie.
Après quelques recherches et lecture de votre site nous penchions pour la région de l'anti atlas ou pour un tour sur la côte entre Tamri et Essaouira. Notre grand questionnement était pour se ravitailler en eau?? Nous pouvons porter notre nourriture mais nous nous demandons s'il est aisé de se ravitailler en eau?
De même est il simple de trouver un endroit de bivouac (aux alentours des villages ou éloigné)?
Si vous avez une idée sur les treks les plus adaptés à être parcouru en autonomie je serais ravie d'avoir votre avis ou si vous pensez qu'il est plus sympa de dormir dans des gîtes ou chez l'habitant.
Merci beaucoup pour toutes ces infos et pour l'existence de ce site vraiment chouette!
Bonne soirée,
Marie
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