[Maroc] Les cols secrets du Toubkal 2024
Les cols secrets du Toubkal datent de 2008. Une paye...! Il pouvait être intéressant de remettre le couvert et d'y intégrer quelques nouveautés découvertes lors de treks ultérieurs au cours desquels on a pu faire des repérages. Et c'est bien connu, ça sert toujours de garder les informations collectées sur le terrain bien au chaud même si on ne sait pas quoi en faire dans l'instant et que l'on n'a même pas idée de quand et où cela pourrait être utile...
Soyons honnête ! Je n'étais pas parti cette année 2024 pour faire une nouvelle mouture du trek de 2008 car je voulais créer une nouvelle haute route, en l'occurrence la 5ème du nom qui aurait enchaîné suivis de crêtes et passages sur les sommets. Autant les précédentes hautes routes (1, 2 et 3) avaient pu s'exécuter sans réel problème de logistique et de poids, là, les crêtes choisies ne permettaient pas, du fait de leur longueur et des dénivelées journalières qu'elles proposaient, de retrouver l'assistance muletière chaque soir, permettant ainsi de batifoler sac léger tout là-haut pendant que les muletiers auraient contourné le massif par la base pour être au rendez-vous. Seule la haute route n°4 avait été réalisée en totale autonomie car le terrain parcouru était dans la majorité des cas compatible avec ce genre d'évolution : crêtes, certes caillouteuses, mais au profil débonnaire ne nécessitant pas d'avoir à poser les mains ni de suivre des vires ou traverser des rognons rocheux avec 20kg sur le dos ! La haute route projetée, la 5ème du nom, on s'en est rendu compte très vite, tenait un peu de l'utopie. Dès la première traversée de crêtes, celle de l'adrar Meltsène, effectuée pourtant sac léger, nous avons vite compris que même une journée de bivouac sur une crête (du fait de la longueur estimée des parcours...) serait loin de ressembler à une partie de plaisir ! Alors, quant au parcours terminal envisagé de 3 jours et demi sur les crêtes S du Zat, cela relevait du démoniaque...! Nous avons "tourné casaque" et sommes revenus au raisonnable...
Après la traversée de l'adrar Meltsène nous avions quand même envisagé de garder au programme la traversée de quelques crêtes mais en réduisant le parcours à la journée, même si elle devait être longue... Mais là, c'est une dégradation orageuse qui est venue contrarier nos plans sur la deuxième semaine et qui nous a convaincus de "ne pas tenter le diable"... Grosses rafales de vent, pluie ou grêle, foudre ne sont jamais bons à subir sur des endroits aussi isolés et très exposés. Sécurité d'abord ! C'est la raison pour laquelle, au fur et à mesure que l'on avançait, m'est venu à l'idée que le circuit que l'on était en train de réaliser, et que l'on composait au jour le jour, en fonction des aléas météorologiques ressemblait "furieusement" à celui composé 16 ans plus tôt mais, et c'était là l'intérêt de la chose, enrichi de nouveaux cols "secrets" côté Zat (c'est une vallée que je n'avais pas encore visitée à cette époque...).
Très vite, s'est offert à nous la possibilité, si le temps restait clément, de terminer en beauté en insérant en fin de circuit la seule voie d'accès au sommet du djbel Toubkal que je n'avais jamais effectuée, celle qui part de la vallée de Tissaldaï. Et pour cause, puisque ce sentier n'avait été créé que quelques années après que Marie et moi soyons montés depuis Irhil n'Taghbaloute pleine pente et hors sentier jusqu'au tizi n'Imouzzer. Aujourd'hui, la traversée de la barrière rocheuse qui relie le Tichki au Toubkal se réalise sur un beau sentier en lacets qui se trouve plus à l'W que la trace suivie à l'époque (voir les tracés de 2008 et 2024 sur ce plan). Et comme nous étions redescendus par le vallon des cascades d'Imouzzer jusqu'à Sidi Cham'Arouch, nous avions laissés de côté le sommet du Toubkal. La journée était déjà suffisamment éreintante sans en rajouter...
Donc, ce nouvel opus des cols secrets du Toubkal prend la forme d'une boucle, oui, mais en forme de 8, ça peut ressembler à des lacets de chaussures (de randonnée bien sûr...) mais, dans le massif du Toubkal, les points de ravitaillement en produits frais ne sont pas légion : Imlil, Setti Fadma et dans une moindre mesure Amsouzart (où il y a deux boutiques, mais pas grand chose à l'intérieur...). Un point c'est tout...! Alors, il faut composer avec cette donnée lorsque l'on veut construire un circuit en itinérance et, qu'avec la température ambiante, les produits carnés et les laitages prennent "un coup de chaud"...
Alors, voici un itinéraire qui compose avec ces contraintes et vient se superposer aux deux circuits réalisés deux ans auparavant Tour et sommet de l'adrar Meltsène et Les bergeries du Toubkal. La grosse différence est que, s'il peut se trouver quelques étapes similaires, le présent tracé fait la part belle à un ou deux parcours de crêtes supplémentaires par rapport à celui de 2008 et emprunte, dans la mesure du possible, d'autres sentiers bien peu touristiques. Alors, vous nous accompagnez ?
Et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur place, Dossier de voyage (avec les cartes téléchargeables en PDF) et bien d’autres choses encore.
Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Carte - Les cols secrets du Toubkal (version 2024)
LE TREK JOUR PAR JOUR
Jour 0 : Marrakech - Aït Souka (Imlil)
2h30 à 3h30 d'avion depuis l'Europe occidentale puis 20mn de petit taxi (100 à 150Dh) pour rejoindre le centre-ville et 1h35 pour 60kms (600Dh pour une voiture privative "transport touristique" ou 30 à 50Dh/pers pour une grand taxi de 6 à 7 personnes).
Diaporama Arrivée en matinée à l'aéroport de Marrakech-Menara puis "petit taxi" vers le centre-ville pour une petite visite rapide de la cité (Place Djemaa el Fna, les souks, la Koutoubia, etc.). Possibilité de change avantageux des Euros en Dhirams (1€=~10,6Dh) à l'hôtel Ali puis déjeuner chez Oscar Progrès dans la rue Bani Marine. En fin d'après-midi, "grand taxi" partagé pour se rendre au coeur de l'Atlas du Toubkal à Imlil et au-delà en 20mn à pieds par la route de Tamatert au gîte "Dar Aït Souka" de mon ami Ahmed Aït Hammou pour une soirée fraîche avant le départ pour le trek. Noter que vous pouvez décider de rester une nuit supplémentaire sur Marrakech où l'on trouve pas mal de possibilités d'hébergement bon marché (et corrects...) dans le périmètre de la place Djemaa el Fna : l'hôtel Ali, bien sûr, mais aussi le Riad Omar situé dans la Rue des Princes.
Jour 1 : Ait Souka - Tachedirt
3h35 / 13kms / +740m / -300m.
Diaporama Dos à la porte du gîte "Dar Aït Souka" à 1800m d'altitude, on suit le chemin bordé de murets qui sur la D monte au travers des champs cultivés en terrasses. On débouche sur la route goudronnée où l'on incline à G pour rejoindre la maison d'hôtes "la Kasbah d'Imlil" pour trouver à main D le canal d'irrigation. On le suit puis on trouve un peu plus loin un chemin pavé qui permet ainsi de remonter jusqu'à la mosquée du village de Tamatert (20mn, 1905m). On suit le chemin qui s'élève sur la G pour rejoindre plus haut la route goudronnée où l'on retrouve les mules qui sont passées par la route. On suit le goudron vers la D sur 300m jusqu'à l'épingle à cheveux où l'on trouve tout droit le départ du sentier historique d'ascension vers le tizi n'Tamatert.
On vient croiser le fond du thalweg (10mn, 1955m, source) et on poursuit la montée en zigzags dans le creux du thalweg dans la pinède (balisage jaune et bleu) jusqu'à retrouver une centaine de mètres de goudron et reprendre la litanie des zigzags. A nouveau on croise la route (30mn, 2110m) pour un gauche-droite qui permet de poursuivre sur le sentier historique. Vue arrière sur le massif du Toubkal, de l'Aguelzim à l'Afella et jusqu'au sommet du Toubkal. On atteint le tizi n'Tamatert (35mn, 2240m, débit de boissons, C Maroc Télécom). On découvre les montagnes qui bordent en RD la vallée de l'assif Imenane (l'adrar n'Oukaïmeden et l'Angour avec le tizi n'Eddi en plein centre). Vers la droite, au-delà de l'Angour, c'est le tizi n'Tachedirt dominé par la barrière rocheuse de l'Annrhemer. A nos pieds, on surplombe les villages de Tinghorine, Ouaneskra et Tachedirt vers lequel on va à présent se diriger.
Pas d'autre alternative que de suivre la route goudronnée qui fait le tour de la combe de l'assif Imenane. Après 4kms, celle-ci part sur la droite ans un virage serré où l'on trouve la buvette-restaurant Amgdoule (50mn, 2170m). Ici on peut poursuivre sur le goudron mais c'est hyper long et peu varié. Il est fortement conseillé de suivre les anciens sentiers pour rejoindre le village de Tachedirt adossé aux pentes austères de l'Angour. On laisse donc le goudron pour poursuivre sur une piste en légère descente qui s'en va croiser le vallon de l'assif Tirgat, un torrent qui descend directement des combes relevées des faces N de l'Aksoual. Une fois en RD, on laisse la piste descendre vers Ouaneskra alors que l'on suit un large chemin empierré qui monte sur la D et traverse les terrasses (10mn, 2150m). Peu avant de rejoindre une bergerie isolée, on tourne franchement sur la D pour suivre un muret de basalte (de toutes les manières il n'y a pas grand chose d'autre comme minéral dans le coin...). Très vite on incline sur la G pour remonter pleine pente une prairie à l'herbe rase avec comme point visé une captation d'eau. En la laissant à main D, on poursuit jusqu'au bosquet de jeunes pins derrière lequel on découvre une piste désaffectée (15mn, 2260m, source à 50m vers le SW, camp possible GPS 31°8'56"N 7°51'4"W, C Maroc Télécom).
On suit la piste vers le NNE, piste qui après une légère descente propose une remontée pour contourner une combe verdoyante et très humide, ceci expliquant cela... On laisse à main gauche en contrebas le "stade de foot" pour descendre traverser l'assif Imenane (attention, le sentier étant détruit en fond de vallée il est conseillé de dévaler le coteau détritique pour rejoindre la rivière à 2270m). En RD, on suit sur une centaine de mètres le canal d'irrigation puis on s'en échappe dès que l'on trouve le départ du sentier en marches d'escalier qui permet de rejoindre à pied sec, ou presque, le centre du village de Tachedirt (40mn, 2320m, plusieurs gîtes d'étape, boutiques, transports en commun vers Asni deux fois par jour 7/7j, T, C, E).
Jour 2 : Tachedirt - Tizi n'Tachedirt - Timichi
5h10 / 16kms / +850m / -1270m.
Diaporama Depuis le gîte d'étape de Tachedirt à 2370m, on remonte sur la route goudronnée qui passe au-dessus du village puis on la suit sur la D pour rejoindre, dans le virage du fond de la combe, le départ du sentier du tizi n'Tachedirt (15mn, 2420m). On remonte en RD de l'assif Imenane sur un sentier bien tracé car pas mal utilisé si bien par les locaux que par les groupes de randonneurs (balisage bleu). En s'élevant en larges lacets, on rejoint une banquette herbeuse plane (30mn, 2570m, bivouac possible, eau dans le torrent) après avoir dépassé un ensemble de rochers de basalte noir de jais qui sont descendus de la muraille de l'Angour et qui attestent d'une certaine activité volcanique dans le coin il y a "quelques" années de cela...
On poursuit l'ascension en direction du large col qui s'ouvre entre l'Angour à gauche et l'Annrhemer à droite. A 2630m, on croise une source puis vers 2900m la pente se redresse pour franchir un rognon morainique. Lors des reprises de souffle, on dispose à l'arrière d'un large panorama sur l'enfilade de la moyenne vallée de l'assif Imenane et à l'horizon derrière le tizi n'Tamatert quelques sommets emblématiques de l'W du haut Atlas : on identifie le djbel Erdouz, le Gourza et l'Imlit.
Le sentier propose de ne pas attaquer frontalement le rognon et part vers la G dans un long détour de contournement pour atténuer la rigueur de la pente. Au-delà, de larges lacets permettent d'accéder au passage du tizi n'Tachedirt (1h40, 3172m, source à 10mn dans le vallon à main droite avec emplacement de bivouac). On découvre le côté Ourika avec l'adrar Meltsène bien isolé qui trône au beau milieu d'un ensemble de chaînes de montagnes qui toutes dépassent les 3500m d'altitude (entre autres le Tougroudadène et l'Arjoût).
La descente vers la vallée de l'Ourika commence en douceur. Bien suivre toutefois le balisage bleu pour ne pas risquer de se retrouver sur un chemin de traverse... Puis on négocie une série de zigzags serrés pour désescalader une pente détritique et ainsi rejoindre les azibs Isli Oursein (25mn, 2915m, eau).
Continuation de la descente en zigzags serrés heureusement bien tracés dans les pentes caillouteuses. On croise une source qui arrive d'un vallon émissaire à 2765m avant d'atteindre une fourche de sentiers (40mn, 2550m) et y laisser partir tout droit un vieux sentier tracé à flanc de l'Angour en direction du fond de la vallée de l'Ourika qui aboutit du côté du village d'Agouns (plutôt dégradé, il peut être, selon les dires des locaux, utilisable par des piétons mais trop dangereux pour les mules...). Donc, à D toute, et toujours en suivant le balisage bleu.
On contourne une épaule rocheuse et voici que l'on découvre le village de Iabassène vers lequel on va descendre pour en rejoindre la piste d'accès (45mn, 2250m). La journée de marche va se terminer tranquillement sur cette piste avec laquelle on va rejoindre en face du village de Timichi la route qui arrive d'Agouns. On l'emprunte en descente et après quelques épingles à cheveux on arrive au-dessus du gîte d'étape. On se pose dans le gîte d'étape de Brahim Oussalem en RG, un lieu de quiétude immergé dans une végétation arbustive salutaire par temps de grosses chaleurs... Accueil et repas de qualité (40mn, 1955m, tel +212 666496730, 150Dh la 1/2P, C INWI & Maroc Télécom intermittent).
Jour 3 : Timichi - Agadir n'Ait Boulmane - Cascades de Setti Fadma - Setti Fadma - Ouigrène - Azibs Amdouz
50mn de bus local + 5h30 / 17,5kms / +980m / -350m.
Diaporama Depuis le gîte d'étape de Brahim Oussalem à 1955m, on descend directement traverser l'Ourika (ce n'est souvent qu'un lit de cailloux avec un filet d'eau voire pas d'eau du tout...) pour rejoindre en face la route goudronnée au pied du vieux village (en cours d'abandon suite au séisme meurtrier de l'été 2023 du fait que des tonnes de rochers en suspension ne demandent qu'à finir le travail entamé...). Le bus local Mercédès part à 7h30 pile. Le parcours d'un peu moins d'1 heure fait la part belle aux paysages exceptionnels des gorges de l'Ourika, vues d'en haut (on peut aussi faire le trajet à pieds en 2h mais il y a quelques longueurs...). On acquitte les 20Dh/pers et on se fait déposer à Agadir n'Aït Boulmane (nombreuses boutiques mais peu sont ouvertes à 8h30...).
On traverse l'Ourika sur la longue passerelle en bois pour rejoindre en RD la base du village principal. On suit la petite ruelle à main G qui traverse le village vers l'E avant de descendre 200m plus loin et trouver en contrebas une ruelle cimentée que l'on suit pour reprendre notre marche vers l'E. A son extrémité, elle se transforme en sentier en légère descente tracé sur la limite haute de la noyeraie. On poursuit en contrebas du canal d'irrigation puis on remonte un petit thalweg pour trouver avant la maison le départ d'un sentier 20m au-dessus et contourne de ce fait la maison par le haut. On traverse un petit hameau puis le sentier suit les contours du coteau se mêlant parfois au tracé du canal d'irrigation. On dépasse un bassin (40mn, 1540m) et on trouve juste derrière la suite du sentier qui s'élève à présent dans le coteau (on retrouve ici l'ancien sentier qui démarrait du village et qui n'est plus viabilisé aujourd'hui...). On fait le tour d'une combe pour rejoindre un cimetière d'où l'on dispose d'une belle vue sur la vallée de l'Ourika et à l'arrière jusqu'au tizi n'Tachedirt, l'Annrhemer et l'Angour.
Le sentier évolue en balcon étale au-dessus de Setti Fadma. Très bucolique face à l'adrar Meltsène, on n'imagine pas dans quel incroyable endroit il va nous conduire... A la fourche de sentiers située au-dessus de la tente marabout qui héberge le "Centre de Montagne", on incline à D pour monter direction du thalweg qui descend du Tougroudadène. On arrive au niveau d'une cabane (35mn, 1580m) où l'on peut :
1- poursuivre tout droit le long de la cabane pour franchir une épaule au milieu des blocs de grès rose et découvrir la cascade inférieure avant de descendre par une série de marches taillées dans les rochers.
2- descendre à main G en zigzags serrés pour rejoindre 50m de dénivelée plus bas le sentier qui arrive de Setti Fadma (pour se rendre à la cascade il va falloir remonter le vallon sur la D au milieu des boutiques de souvenirs, les bars et les restaurants...).
Depuis le bassin de la cascade (15mn, 1560m), la descente s'effectue d'abord en RD puis franchit le petit torrent avant que l'on ne louvoie deci delà entre les étals des "marchands du Temple"... On débouche sur la RD de l'Ourika que l'on traverse sur une passerelle pour rejoindre la rue principale de Setti Fadma (25mn, 1440m, tous commerces de bouche, hôtels, transports vers Marrakech, T, C INWI & Maroc Télécom, E, etc.). Un petit jus d'oranges pressées et la dégustation d'une galette d'orge sortant du four peut-être...?
Un fois le ravitaillement effectué, cette partie d'étape suit l'itinéraire de la GTAM1 en sens inverse. On descend la vallée de l'Ourika sur la route goudronnée vers l'E pour traverser Azgaour (boutiques, gîtes, hôtels) puis Imi n'Taddert (boutiques, pharmacie). Attention à la circulation automobile très intense pendant les vacances scolaires et les week-ends ! A Imi n'Taddert, on dépasse la mosquée pour avancer encore de 400m et trouver l'embranchement de la piste qui monte vers Ouigrène (45mn, 1325m, boutique). On traverse l'Ourika sur un pont de bois (ou, au choix, sur une passerelle himalayenne...) et on égrène en montée 4 épingles à cheveux de la piste avant de pouvoir s'échapper sur le sentier historique.
Celui-ci vient à passer au pied des maisons d'un des hameaux d'Imi n'Taddert (20mn, 1465m) avant de poursuivre en courbe de niveau au-dessus des terrasses plantées de céréales. Au 2 fourches de sentiers qui se suivent, on choisit ceux de G (à la 2ème fourche, on voit arriver du bas celui que l'on a emprunté lors du trek Tour et sommet de l'adrar Meltsène et qui suivait la RG du vallon que l'on domine à présent en RD...). Après le virage à G du sentier à 1515m, il faut impérativement tourner à D pour remonter quelques courts lacets avant de reprendre la direction de Ouigrène dont on voit le minaret dépasser du rebord du plateau agraire.
A la fourche de chemins qui fait suite à la fin d'une nouvelle série de lacets, on incline légèrement sur celui de G pour atteindre la piste d'accès au village (celle que l'on a empruntée au tout début de l'ascension...) à proximité de l'école (45mn, 1660m). On remonte sur la piste supérieure par deux coupe-lacets. On la suit sur la D au NNE jusqu'à ce qu'elle dépasse la maison isolée qui se trouve en haut du village (10mn, 1715m). C'est ici que démarre à main G le large sentier très bien viabilisé qui va nous permettre de rejoindre le rebord du plateau du Yagour. Et c'est par ici que passent tous les troupeaux lors des transhumances entre le village et les gras alpages du plateau.
Par de larges lacets tracés dans le coteau assez aride, on rejoint la crête (25mn, 1850m) de laquelle on dispose de panoramas incroyables sur les vallées alentours et les chaînes de montagnes qui se présentent aux horizons de tous côtés... On suit le fil de la crête vers la D pour remonter jusqu'au pied du Foudrar, c'est la montagne de rochers jaunes qui occulte partiellement l'adrar Meltsène. Tout au long du parcours, on dispose de vues plongeantes sur les 4 villages du piémont W du plateau du Yagour dominés par des falaises rouge carmin. Superbe !
A 1980m, le sentier devient étale et traverse à flanc les pentes d'éboulis du Foudrar pour rallier les vertes prairies du plateau. On croise une première source (50mn, 1955m) puis une seconde (5mn, 1960m) juste avant que l'on ne prenne pied sur les alpages verdoyants du plateau. Par une montée régulière, on traverse vers la RD de la vallée où sont construits les azibs Amdouz. C'est ici que l'on termine notre journée et que l'on établit le bivouac (15mn, 2075m, source, herbe pour les mules en quantité, C INWI & Maroc Télécom intermittent).
Noter que le camp des azibs Amdouz du topo Tour et sommet de l'adrar Meltsène se situe 10mn plus haut que le groupe de cabanes auprès desquelles on a posé le camp cette fois-ci. Ici, l'eau est disponible au niveau du camp et il n'est pas nécessaire de descendre dans le vallon pour quérir le précieux liquide... Mais on se rendra quand même là-haut demain matin, histoire de débusquer quelques gravures rupestres...
Jour 4 : Azibs Amdouz - Azibs Arboni Irkane - Lac d'Iferd - Azibs n'Ouagouns supérieurs
4h20 / 13kms / +780m / -300m.
Diaporama De la prairie sur laquelle on a passé la nuit, on reprend le sentier GTAM1 à rebours. Il s'élève doucement vers la G. Au niveau d'un ancien refuge dont il ne reste que la structure en béton armé, on sort un peu du chemin sur la G pour longer le rebord de la plateforme. Sur les plaques de grès rouge, on découvre quelques gravures rupestres. Retour sur le chemin pour poursuivre vers l'E sur la lèvre gréseuse d'un petit canyon. A l'approche des azibs Arboni Irkane, on quitte le sentier GTAM1 pour incliner un peu vers la G et descendre longer le ruisseau sur sa RG. Un peu plus loin, on le traverse (40mn, 2150m) puis on incline doucement vers la G pour rejoindre un cairn placé à mi-pente sur la crête qui se présente à l'avant au NE.
Une fois que l'on a atteint le rebord d'un nouveau canyon de grès rose dont les parois recèlent de nombreuses cabanes en pierres pour la plupart d'entre elles quasiment troglodytes, on remonte pleine pente (cairns) vers le NW. La vue sur le massif du Toubkal s'agrandit et le regard embrasse les chaînes de montagnes de l'Arjoût à gauche à l'Angour à droite en passant par l'Iferouane, l'Annrhemer, le Tamda et l'Aksoual.
En atteignant les bergeries les plus hautes, l'adrar Meltsène ressort de l'arrière des crêtes du Foudrar et se présente comme le maître des lieux, qu'il est d'ailleurs... Quand on rejoint la crête à 2325m, on retrouve un sentier mieux marqué au sol et cairné. On emprunte sur la D ce sentier historique qui reliait (et relie toujours...) Setti Fadma dans la vallée de l'Ourika à Arba Tighedouine dans la basse vallée du Zat. On traverse en faux-plat montant un tapis de rhododendrons nains. Le sentier se perd un peu et, pour ne pas gâcher ce que l'on a gagné en altitude et se retrouver dans le vallon que l'on domine, on poursuit à flanc sans véritable trace. Mais ça passe...! Le parcours à flanc se termine au niveau de la traversée d'un canyon émissaire qui débouche de la G. Juste après, on pose le pied sur un large col gazonné (1h15, 2445m). On poursuit vers l'E pour trouver, au milieu du plateau gazonné qui suit, la cuvette du lac d'Iferd (5mn, 2440m). Ce lac situé dans un site de premier ordre n'est pas toujours à la hauteur des attentes de ceux qui ont décidé de s'y rendre : en effet, la présence d'eau est assez aléatoire d'année en année mais les années "avec", c'est splendide !
Du lac, on poursuit vers l'E. Tout droit c'est la descente vers Arba Tighedouine, qui ne nous intéresse pas cette fois-ci (c'était par ici que l'on était arrivé en 2008...). Juste à sa droite c'est un vallon que l'on a déjà emprunté lors du trek Tour et sommet de l'adrar Meltsène... Alors, essayons la troisième possibilité qui s'offre à nous sous la forme d'une petite remontée vers un col à main D (tourner franchement !). Une fois dans le col (10mn, 2480m), viser à main G un cairn placé sur le rebord de grès rose, le rejoindre et par la suite descendre à vue des séries de plaques de grès très accrocheuses sous les chaussures face à l'adrar Meltsène.
En bas, on se retrouve à l'E du tizi n'Rheilis (30mn, 2285m) où l'on reprend le sentier GTAM1 vers la G le long de la rivière. Après être passé au pied de petites falaises de grès rose, on descend croiser le torrent issu des pentes orientales du Foudrar (15mn, 2250m). On quitte le sentier GTAM1 pour suivre le "fil" de la moraine fluviale qui sépare les vallons du Foudrar et de l'adrar Meltsène. Au début, la montée est régulière et très tranquille jusqu'à dépasser un groupe d'azibs situé en RD du torrent du Meltsène.
Au fur et à mesure que l'on s'approche de l'impressionnant cirque minéral qui nous fait face, la rigueur de la pente s'affermit jusqu'à atteindre une zone de rochers effondrés à 2495m. Le lieu de bivouac se situe au niveau d'azibs construits sur la moraine en RD (mais on ne peut pas les voir d'ici...). On poursuit encore quelques dizaines de mètres vers la muraille du Meltsène pour trouver une source dans le vallon de D (55mn, 2560m, c'est le vallon que l'on remontera demain pour rejoindre la crête N de l'adrar Meltsène...). Une fois le ravitaillement en eau accompli (la qualité de l'eau est sûrement bien meilleure ici que si on la puisait à la sortie du couloir qui descend directement du sommet du Meltsène !), on revient un peu en arrière pour traverser le thalweg de la cascade vers l'E et remonter à flanc la moraine détritique pour rejoindre le groupe d'azibs situé au pied des murailles N de l'adrar Meltsène, les azibs n'Ouagouns supérieurs (10mn, 2555m).
Jour 5 : Azibs n'Ouagouns supérieurs - Sommet de l'adrar Meltsène - Crête E - Tizi n'Taliwine - Bivouac au-dessus de Taliwine
7h50 / 16kms / +1250m / -1740m.
Une traversée à ne pas prendre à la légère si bien pour la montée que pour la longue descente de plus de 6kms qui réserve nombre de surprises... Si on ne le sent pas, on peut suivre les muletiers qui vont passer par le bas rejoindre les azibs n'Ikkis et retrouver le groupe "traversée du Meltsène" tout au bout de la crête au tizi n'Taliwine avant de descendre tous ensemble au bivouac dans le vallon de Taliwine (4h30 / 12kms / +400m / -900m).
Diaporama Du campement des azibs n'Ouagouns supérieurs situés au pied des murailles S de l'adrar Meltsène, on traverse la moraine vers l'W pour rejoindre l'entrée du vallon où se trouve la source (15mn, 2560m). On suit le fond du vallon. Bien que l'on soit dans la partie basse, la pente est déjà relevée et la montée s'effectue sans rythme du fait qu'il est nécessaire de composer avec le contournement de nombreux blocs rocheux. On sort du lit du torrent à sec pour suivre des traces un peu à hauteur en RG où vers 2840m, on incline sur la G pour longer la crête par sa base et trouver des pentes un peu moins relevées. En effectuant de larges lacets, on va pouvoir atteindre assez aisément le col marqué d'un petit cairn (2h10, 3107m, C Maroc Télécom & INWI).
Et c'est reparti pleine pente sur la crête pour franchir le premier mamelon qui domine le collet. Pas question de la contourner par sa gauche comme on pourrait l'envisager car les pentes N sont friables et difficiles à traverser à flanc. Donc, on suit (quand même...) une trace en lacets qui ne s'éloigne pas trop du fil de la crête relevée. Passé le béquet rocheux à 3300m, on descend sur le col (50mn, 3280m) qui précède la dernière difficulté de l'ascension à savoir celle du rognon sommital que l'on va, lui, contourner par sa base orientale.
Au-delà du col, la trace perdure ponctuée de quelques cairns et elle constitue un excellent fil conducteur pour une ascension facilitée. A notre gauche, le plateau du Yagour s'étale d'E en W et on peut en apprécier sa vaste étendue de prairies vert fluo qui contrastent sur le grès rouge des falaises.
Vers 3480m, on incline vers la G en laissant le rognon rocheux qui termine la crête de l'adrar Meltsène bien à droite pour finir l'ascension dans les pentes "un peu" moins relevées. On atteint le sommet de l'adrar Meltsène (50mn, 3597m) pour un vaste panorama à 360° :
- à l'W, le Toubkal est sorti de l'arrière de l'Annrhemer qui l'occultait depuis que l'on était monté sur le plateau du Yagour, l'Iferouane, l'Angour et le Taska n'Zat.
- au S, toute le crête du Borj n'Oufraou et au second plan le djbel Siroua, reconnaissable à sa "grosse boule" sommitale,
- à l'E, les antennes permettent d'identifier le tizi n'Tichka, l'un des deux seuls passages routiers entre le N et le S du Maroc qui traversent l'Atlas, la longue crête du djbel M'Goun, l'Anghomar au dessus du lac Tamda et le Ghat.
- au N ? rien en termes de montagnes mais la grande plaine du Haouz et le palmeraie de Marrakech...
Le descente vers l'E s'effectue en tout premier de gradins terreux en gradins terreux, pas mal caillouteux aussi... On dispose de pas mal de vues plongeantes sur les remparts rocheux du côté Zat et entre autres sur les deux villages les plus hauts dans la vallée, Zerouane et Tarzirt. On franchit un large collet dans le sens de la longueur (50mn, 3250m) où l'on incline légèrement à D pour une petite montée jusqu'à notre première rupture de pente sur l'arête (15mn, 3240m).
Descente rocailleuse sur le fil de l'arête puis série de up / down jusqu'à apercevoir à l'avant du côté Zat la confluence d'Imerguen (30mn, 3075m). Puis la crête devient beaucoup plus étroite et heurtée, encombrée qu'elle est de blocs de rochers. On doit pendant une trentaine de minutes faire de la désescalade de rochers noir de jais (du I+ et du II) au milieu desquels ils faut souvent chercher le passage le moins scabreux. En bas, on retrouve vers 2955m des pentes d'arbustes épineux ras.
A 2770m, on remonte franchir un pertuis au milieu d'un groupe rocheux blanchâtre. Le sentier se poursuit en contrebas de la crête côté Yagour. A 2760m, une dernière difficulté, et pas des moindres, avec le suivi d'une vire étroite côté Zat (un passage de II) pour rejoindre un pertuis entre deux genévriers plantés sur la roche qui domine le vallon de Taliwine. Le dernier rognon rocheux de la crête orientale de l'adrar Meltsène se négocie par un contournement à sa base côté Yagour où l'on vient se raccorder au sentier muletier qui arrive des azibs n'Ikkis via le tizi n'Ikkis (ce col permet de rejoindre le village d'Ikkis et propose un échappatoire pour rejoindre plus facilement la vallée du Zat un peu au-dessus d'Azgour par la route goudronnée qui dessert le village). On le suit pendant 200m sur la D pour rejoindre le tizi n'Taliwine (2h25, 2765m).
La journée n'est pas finie ! On descend côté Zat sur un excellent sentier. A 2680m, on laisse le sentier d'Imerguen se poursuivre tout droit pour incliner pleine pente sur la D et négocier la double centaine de virages que la descente va nous proposer jusqu'à Taliwine. On va s'arrêter vers 2060m pour rejoindre des terrasses en RG du vallon qui feront un excellent spot de bivouac à deux pas d'un petit torrent avec une vue plongeante sur le village en contrebas (1h15, 2060m).
Jour 6 : Bivouac de Taliwine - Remontée vallée du Zat - Azibs n'Tislit
5h / 12kms / +100m / -1400m + option A/R 1h40 / +130m / -130m.
Compter une bonne trentaine de fois à traverser la rivière...
Diaporama Depuis les terrasses sur lesquelles on a passé la nuit, on revient sur le sentier principal pour descendre traverser une noyeraie située en RD du vallon resserré et rejoindre par un sentier-balcon le haut du village de Taliwine (20mn, 1960m, boutique à main gauche). A D pour descendre en zigzags et passer près de la mosquée qui se trouve à belle distance du village principal que l'on distingue au loin en RG du vallon. On traverse le canal d'irrigation et, après quelques zigzags en forte déclivité, on arrive une fourche de sentiers à 1860m. On poursuit à main D sur un sentier étale avant de l'on ne s'élève par deux zigzags sur la D pour évoluer en balcon au-dessus du Zat sur un sentier parfois taillé à même la falaise.
Au poteau électrique en fer qui jouxte une fourche de chemins (20mn, 1855m), on laisse partir tout droit le sentier qui dessert le village de Tiniguine et on tourne franchement à G pour descendre en lacets rejoindre le Zat qui coule en bas. On arrive au bord de l'eau (15mn, 1680m). Il est temps d'enfiler ses chaussures aquatiques car, à partir de maintenant et jusqu'à l'étape de ce soir, le sentier terrestre est intermittent et il est nécessaire de traverser plusieurs fois la rivière.
A D donc ! Au 2ème pont en béton que l'on croise dans le lit de la rivière, le "sentier" s'éloigne du lit en RG. C'est le départ d'un sentier d'altitude hors d'eau utilisé par les locaux en fin d'hiver début de printemps lorsque les eaux sont trop hautes pour que l'on puisse évoluer sereinement dans les gorges que l'on va à présent remonter. On délaisse ce sentier pour revenir en bord de rivière et poursuivre sur les galets. On sort de la gorge pour voir arriver en RD le sentier hors d'eau qui arrive des azibs Aoudel Idila (il ne semble pas être emprunté par les locaux ce qui attesterait qu'il est dégradé...). Ce sentier RD dessert aussi le village de Zerouane que l'on va bientôt voir apparaître à main gauche dans le vallon (30mn, 1750m). Un peu avant, on aura vu partir sur la droite (donc en RG...) le sentier qui dessert le village perché de Tarzirt (on l'avait emprunté dans l'itinéraire décrit dans le trek Tour et sommet de l'adrar Meltsène mais, du fait du peu de courant dans le Zat cette fois-ci, on va poursuivre par la gorge en s'évitant la grimpette d'une centaine de mètres de dénivelée...).
Dans la gorge, on passe sous le village dont on suppose la présence en hauteur eu égard aux cultures d'orge qui atteignent le rebord des falaises. On rejoint bientôt le sentier de descente de Tarzirt (30mn, 1855m, bivouac possible sous les noyers, eau dans la rivière). Un peu plus loin, on dispose dans l'enfilade de la gorge resserrée d'une vue arrière sur le village perché. Puis cela s'élargit vers 1920m où, les années de basses eaux, le Zat s'enterre et n'apparaît qu'épisodiquement à la surface. Si c'est le cas, on peut enfiler de nouveau les chaussures de randonnées, normalement jusqu'à la fin de l'étape.
C'est une remontée interminable d'un lit de galets. On remarque quand même quelques sources qui descendent du coteau RG. Beaucoup plus loin, c'est en RD qu'une source proche d'un azib distille son eau fraîche (1h10, 1960m) avant que le précieux liquide ne disparaisse sous le lit de galets. Au-delà, la gorge est toujours aussi aride et les méandres se succèdent les uns aux autres. On dépasse une cascade (20mn, 2000m) puis on atteint le rocher isolé au milieu de la gorge (20mn, 2030m), signe de la délivrance et de la proximité du camp... On retrouve de l'eau dans le lit de la rivière. Encore un méandre sous une terrasse cultivée d'orge avant de traverser la sortie d'une vallée fluviale qui descend des crêtes du Taska n'Zat. On établit le bivouac en face des azibs n'Tislit sur une plateforme qui surplombe d'une dizaine de mètres la rivière (10mn, 2060m).
Occupation optionnelle de l'après-midi : La vallée du Zat que l'on va quitter demain mérite que l'on se projette un peu plus haut. Un A/R de moins de 2h permet de se rendre jusqu'à l'entrée de la haute vallée du Zat, un sillon enchâssé entre Taska n'Zat à gauche et Tougroudadène à droite. Et là, le paysage va changer du tout au tout en passant d'un équilibre végétal-minéral au minéral intégral ! L'idée n'est pas de monter jusqu'aux sources du Zat, des azibs n'Tislit au pied desquels se situe le "camp de base" il faudrait compter deux jours de "marche" et d'évitement des rochers de taille gigantesque qui obstruent le passage entre les parois de granit et nécessitent quelques "acrobaties" pour avancer. Non ! Juste de rejoindre une bergerie perchée sur un monticule à la sortie des gorges à seulement 1h du camp pour apprécier la beauté du lieu (GPS 31°12'16N 7°36'13"W). Qui plus est, on aura l'opportunité, avec le recul, de contempler la crête qui relie le Tougroudadène au Louah et au milieu de laquelle se situe le passage de demain, le fameux tizi n'Tilsit, tombé en désuétude depuis quelques dizaines d'années et qui pourtant mérite que l'on y porte attention tant "il vaut le coup...".
Jour 7 : Azibs n'Tislit - Tizi n'Tislit - Bivouac à la source à 2380m
3h / 6kms / +720m / -400m.
Petite journée de marche avec la possibilité depuis le col d’accrocher à son "tableau de chasse" le sommet du Tougroudadène à 3300m. Il est accessible sur la G en arrivant au col en suivant une arête au profil assez heurté tout en up / down pour atteindre un col (1h) puis c'est la montée dans du petit éboulis jusqu'au sommet (1h15). La redescente sur le tizi n'Tilsit est estimée à 1h30.
Diaporama Depuis la plateforme du bivouac on descend traverser le Zat puis on s'élève en biais sur le coteau d'en face pour traverser le groupe d'azibs et en prenant une direction SW. Après avoir dépassé une maison en ruines, on s'élève au sein d'une "forêt" de genévriers pour atteindre un tout petit plateau caillouteux, belvédère sur la haute vallée du Zat (40mn, 2270m). Pour la suite de l'itinéraire, il y a deux possibilités :
1- celle qui incline à D pour s'élever en RG d'un large couloir d'éboulis avant de le traverser et finir la remontée du coteau RD en lacets un peu envahis par la végétation arbustive (genêts et genévriers) en suivant la ligne de cairns posée en 2022.
2- celle qui poursuit au SW, évite par le haut deux départs de canyons et égrène des zigzags dans le même type de végétation que la proposition précédente mais avec un profil plus direct, certes, mais aussi beaucoup plus heurté...
Les deux itinéraires convergent au niveau des blocs de rochers qui terminent une crête orientée nord-sud (1h, 2600m). Le sentier devient beaucoup plus large et suit à présent le fil de la crête débonnaire en direction du N (si l'on avait précédemment suivi la proposition d'itinéraire n°2, c'est ici que l'on retrouve la lignée de cairns posée en 2022...). Le sentier part un peu sur la G avant de basculer au pied d'un piton rocheux sur la D pour rejoindre la crête sommitale orientée est-ouest dans laquelle se trouve le passage du col entre Tougroudadène à gauche et Louah à droite. On atteint le tizi n'Tislit (30mn, ~2790m, C INWI) d'où l'on dispose de larges panoramas si bien au N (vallées de l'assif Anssa et de l'Ourika) qu'au S (vallée du Zat) et toutes les chaînes de montagnes alentours.
Si on n'adhère pas à la "petite" extension proposée en introduction (sinon, c'est au retour...), la descente côté N commence par des zigzags serrés et caillouteux avant de se transformer en larges lacets toujours aussi caillouteux. Après la traversée d'un thalweg, le sentier tracé à flanc a subi les outrages du temps et propose quelques passages délicats sur du gravillon (une centaine de mètres). On évolue en RD d'un thalweg qui se creuse peu à peu et on atteint une plateforme idéalement située au-dessus d'une source (45mn, 2380m, eau, herbe pour les mules, panorama de folie, C INWI).
Jour 8 : Bivouac à la source à 2380m - Aït Bakka ou Amlougghi - Setti Fadma - Agadir n'Aït Boulmane
3h30 / 13kms / +100m / -980m.
Diaporama Du bivouac à 2380m, on poursuit la descente caillouteuse entamée hier. La pente se fait plus sévère mais entre 2022, date de la réalisation du topo Tour et sommet de l'adrar Meltsène, et 2024, la conformation du chemin entre la source et les azibs a changé du tout au tout : on apprend en questionnant les locaux qu'un groupe de jeunes du village d'Amlougghi financé par une association de village présidée par Hassan, le propriétaire du gîte d'étape, a travaillé sur l'amélioration du sentier. Ça se voit, et pas qu'un peu ! Tous nos remerciements pour ce travail de titan qui vise à réhabiliter le passage du tizi n'Tislit pour que les groupes de randonneurs reviennent dans la vallée et que les convois de mules puissent évoluer en sécurité. Pour info, l'idée de Hassan est de réhabiliter de la même manière le côté Zat du col, facilitant de facto la réalisation de la boucle autour de l'adrar Meltsène. Bravo ! Et si vous voulez l'aider à financer ces travaux, n'hésitez pas à prendre contact avec lui. D'avance merci !
En bas de la descente de ce premier segment restauré, on laisse à main D un azib (30mn, 2030m, source juste en dessous au départ du canyon, C INWI). On incline sur la G puis sur une selle caillouteuse où le sentier se perd un peu. On traverse vers la G pour retrouver un large sentier (15mn, 1920m) qui nous emmène vers la D avant de revenir vers la G pour traverser une bergerie (10mn, 1845m). On pénètre dans un verger de cerisiers avant de franchir le lit d'une rivière, l'assif Anssa. Au-delà, la descente se poursuit tranquillement. Après le minéral, voici le végétal et des très entêtantes senteurs de genêts. Quel contraste !
On vient côtoyer le lit de l'assif Anssa sur la RG. Vers 1700m, on bascule en RD de la vallée. Au niveau de la conduite d'eau qui traverse la vallée (20mn, 1645m, maison ruinée), deux possibilités pour rejoindre Setti Fadma :
1- poursuite de la descente de la vallée puis au camping de Tourcht, à G pour franchir le resserrement en amont d'Amlougghi avant de finir sur la piste jusqu'à Imi n'Taddert. Une fois sur la route goudronnée, à G pour 2 kms jusqu'au centre de Setti Fadma (itinéraire muletier décrit dans le topo Tour et sommet de l'adrar Meltsène).
2- traversée de la vallée pour rejoindre la nouvelle piste sur les flancs du coteau RG (source à l'entrée de la piste). Le parcours sur la piste n'est pas inintéressant car on évolue en hauteur et on a de belles vues plongeantes sur la confluence des vallées de l'assif Anssa et celle de Tourcht avec de beaux panoramas sur le Foudrar, l'adrar Meltsène (on peut suivre toute la crête que l'on a remontée lors de l'ascension...) et le Louah.
Suite de la description de la possibilité 2 :
Au croisement avec la piste qui remonte de la confluence de rivières (30mn, 1670m), on poursuit tout droit au SW pour emprunter un peu plus loin un coupe-lacet qui laisse à main droite un château d'eau alimenté par des panneaux photovoltaïques. Au-delà, on domine la vallée de l'assif Anssa face au village d'Amlougghi. Un gauche-droite sur la piste et on reprend l'orientation SW pour arriver à l'entrée du village d'Aït Bakka (35mn, 1520m) d'où l'on dispose d'une vue en enfilade sur la vallée de l'Ourika, tant côté W vers Setti Fadma que côté SE dans sa descente vers Tahanahoute.
Entre les maisons, on descend à main D retrouver un petit chemin qui aboutit jusqu'à une source. A la fourche de chemins qui suit, on incline légèrement sur la D avant de remonter d'une dizaine de mètres pour retrouver un chemin. Mais plus on avance, moins le terme de chemin peut sembler approprié... Que ne ferait-on pas pour squeezer piste poussièreuse et goudron ! On suit une trace heurtée en up / down à flanc de falaise créée pour desservir les lopins de terre sur lesquels sont plantés des pommiers ou autres arbres fruitiers. Toute place est bonne à prendre... On évolue du mieux que l'on peut sur des petites vires au-dessus de la vallée de Setti Fadma sans que cela présente un réel danger car les prises sont solides.
Une fois la portion rocheuse derrière nous (15mn, 1505m), on retrouve une bonne trace étale qui vient croiser un canal d'irrigation et où l'on désescalade en RG un petit thalweg pour atteindre une bergerie. On retrouve ici un bon sentier qui aboutit à un autre canal d'irrigation. On s'en échappe en remontant de 3 mètres dans une gorge étroite et on poursuit sur la D au-dessus des cerisiers.
Un peu avant de retrouver un moyen de descendre vers l'Ourika et rejoindre les commerces sur sa RG (on évolue une dizaine de mètres à peine au-dessus des maisons...), on traverse un bosquet d'arbres dont s'est accaparé une colonie de singes. Puis descente à main D pour franchir la rivière et retrouver les commerces de bouche, nombreux dans cette bourgade de villégiature pour les Marocains, mais pas que... (25mn, 1450m, tous commerces sauf pharmacie puisqu'elle se trouve à Imi n'Taddert..., C INWI, Orange & Maroc Télécom).
Après une halte roborative dans l'un des restaurants pour un tajine, des brochettes, une galette de pain d'orge toute chaude et de délicieux jus d'oranges, on suit la route cimentée vers l'W pour rejoindre le village d'Agadir n'Aït Boulmane où l'on établit le bivouac sous les cerisiers (30mn, 1500m, boutiques, restaurants).
Jour 9 : Agadir n'Aït Boulmane - Gorges de l'Ourika - Gorges de l'assif n'Oufra - Assaka
3h30 / +465m / -0m.
Chaussures aquatiques pour la quasi totalité de l'étape !
Diaporama On rejoint le virage à droite de la piste pour s'échapper tout droit sous les frondaisons et rejoindre la RG de l'Ourika en suivant le canal d'irrigation. D'abord sur les galets, on commence à trouver épisodiquement quelques portions de sentier puis un vrai sentier qui court à hauteur du lit de la rivière afin de desservir les lopins de terre cultivés d'orge. Au niveau d'une gorge minérale, on doit traverser l'Ourika à gué pour retrouver la suite du chemin. Que de monde sur ce sentier ! Ce sont des habitants du village perché de Tamatert, pourtant desservi par une piste, qui font le trajet A/R chaque jour pour aller travailler dans les restaurants de Setti Fadma. Au bas mot, 1 heure et demie le matin et presque 2 heures le soir... Il faut dire que si la piste est bien belle c'est qu'elle ne peut pas servir pour un transport collectif journalier (à l'instar des autres villages du bassin de l'Ourika : Agouns, Timichi, Tadrart, etc.) car elle est si relevée par endroits que cela dépasse les possibilités d'un minibus chargé, même s’il était doté de 4x4... Donc, à pieds...
On atteint la piste d'accès au village perché au niveau du pont sur l'Ourika (40mn, 1560m). On l'emprunte pour passer RG et poursuivre tout droit sur les banquettes de galets. Très vite on atteint la confluence de l'Ourika qui arrive de la droite (si l'on poursuivait sa remontée on rejoindrait à Timichi...) et de l'assif n'Oufra sur la gauche. Un bien bel endroit où l'on est un peu écrasé par la hauteur des falaises de grès rouge !
On part à main G (30mn, 1600m) et on pénètre au cœur d'un splendide canyon assez étroit au milieu duquel la rivière se retrouve bordée de multiples banquettes d'herbe (le fourrage de l'hiver pour les cheptels des villageois de Tamatert). Un peu plus avant, la gorge s'élargit pour voir arriver de la G le sentier d'accès aux champs des villageois de Tamatert (30mn, 1660m). D'ailleurs, des villageois(se)s, on en rencontre beaucoup à œuvrer dans cet espace de nature, qui pour réparer un canal d'irrigation, qui pour éclaircir quelques rangs de cultures ou ramasser de l'herbe avant de la remonter au village sur leur dos...
En poursuivant dans la gorge, vers 1700m, on traverse une zone que l'on imagine avoir été autrefois très verdoyante et qui a subi à la fin de l'été 2023 des chutes de blocs rocheux dus au séisme. Cela a atteint la noyeraie mais l'impact aura quand même été réduit, heureusement ! Car un noyer rapporte pas mal d'argent à chaque famille et la destruction d'arbres, pour certains quasi centenaires, aurait été une grande perte financière...
Au-delà, on traverse sur un joli pont de pierre. Le passage en RG doit s'effectuer car il faut contourner une belle cascade qui gronde entre les parois qui se sont subitement rapprochées (20mn, 1735m, possibilité de chausser pour une quarantaine de minutes les chaussures conventionnelles de randonnée car la portion qui suit est quasiment hors d'eau, mais il faudra remettre les chaussures aquatiques au-delà et jusqu'à l'étape. A vous de voir...!).
On évolue à présent sur les terrasses RG construites au pied des falaises de grès rose. C'est somptueux ! On poursuit toujours à hauteur de la rivière sur un sentier viabilisé par les villageois qui ont besoin de se rendre à des bergeries en amont et aussi rapporter à l'automne les tonnes de noix qu'ils vont récolter tout au long de gorge et ce, jusqu'à Assaka, la limite de territorialité du village de Tamatert. La gorge s'élargit et présente de part et d'autre de la rivière de belles prairies d'herbes folles bien irriguées grâce aux innombrables canaux qui ont été construits. Les villageois coupent à l'herbe au mitan de l'été et l'entreposent sur place pour la faire sécher. Ce n'est qu'en hiver qu'il formeront des convois hebdomadaires jusqu'aux lieux de séchage pour en ramener ce qui leur sera nécessaire pour nourrir le bétail resté à l'étable.
On traverse l'assif n'Oufra sur un nouveau pont de pierres (40mn, 1845m) pour évoluer au milieu des prairies à l'herbe haute. Il devient à présent nécessaire de changer de chaussures car les prairies sont irriguées et la trace suit la plupart du temps les canaux d'amenée d'eau... Après quelques méandres de la rivière et beaucoup de traversées, voici que l'on arrive à une grande noyeraie bien connue (voir les topos GTAM1, Les bergeries du Toubkal mais à chaque fois on était passé par le tizi n'Tamatert à présent doté d'une piste de bout en bout depuis Setti Fadma...), celle d'Assaka. C'est ici que l'on va une nouvelle fois établir le bivouac sur les terrasses plantées de noyers et sous la protection des frondaisons (50mn, 1965m, eau dans le canal d'irrigation en provenance de la rivière).
Jour 10 : Assaka - Amenzel - Azibs Boukchoud - Tizi n'Oumchichka - Camp à 2760m
4h / 12kms / +1150m / -410m.
Diaporama Depuis le bivouac sous les noyers, on reprend le sentier GTAM1 épisodiquement balisé de points roses (ils seront présents jusqu'à l'étape...). Tracé en larges lacets, il est le seul lien du village d'Amenzel avec la civilisation. Comme c'est la ligne de (sur)vie des villageois pour le ravitaillement, il est entretenu et les gens d'Amenzel y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux... On égrène les lacets jusqu'à franchir l’anté-col à 2401m puis on enchaîne avec le tizi n'Amenzel quelques centaines de mètres plus loin (1h, 2430m) pour découvrir côté W un village à moitié détruit par le séisme de 2023 et aux trois-quarts abandonné par ses habitants. Déjà que c'était l'un des villages les plus reculés du haut Atlas, si mère Nature s'y met aussi, où va-t-on...!
Cette année 2024, les champs n'ont pas été ensemencés. Pas d'irrigation non plus... Grosse tristesse ! On suit le sentier qui descend tranquillement traverser le village (10mn, 2325m) et on poursuit à niveau vers le fond de la vallée de l'assif n'Oufra. Noter que depuis Assaka, il était possible autrefois de contourner l'obligation de franchir le col en remontant la gorge de l'assif n'Oufra mais aujourd'hui le parcours est devenu dangereux à cause des nombreux blocs instables qui ne demandent qu'à tomber...
200m après être sorti du village, un point rose sur une pierre invite à partir sur la D pour évoluer sur un sentier-balcon en up / down. On atteint les azibs n'Amenzel, un lieu encore verdoyant car planté de nombreux pommiers qui puisent leur alimentation en eau directement dans la rivière (40mn, 2345m).
Puis on donne un "petit coup de rein" pour franchir toujours en RG une épaule détritique au-dessus de multiples cascades. Ensuite, on se rapproche du lit de la rivière pour passer au pied d'un nouveau groupe d'azibs (25mn, 2430m). Au-delà, on reste sur la RG jusqu'au pont suivant où une flèche rose nous invite à traverser pour poursuivre par une remontée à flanc d'un coteau rocailleux jusqu'à atteindre la prairie située au pied du tizi n'Oumchichka. On est arrivé aux azibs Boukchoud (30mn, 2590m, bivouac possible, eau dans la rivière).
De la prairie, on s'élève pleine pente pour passer à G des bergeries et trouver le départ d'un large chemin dont la viabilité s'améliore plus on avance... Une portion de faux-plat montant conduit au pied de l'éboulis terminal. On s'élève à la D du rognon rocheux en suivant une série de zigzags serrés pour déboucher sur... l'anté-col (1h, 2950m). En se retournant, on distingue à l'horizon un triptyque de montagnes de gauche à droite : Foudrar, Meltsène et Arjoût.
On poursuit en balcon à main G au-dessus de la vallée resserrée de l'assif Tinzar (il se jette dans l'Ourika en face d'Anfli et en période de basse eaux peut se remonter jusqu'à sa source, une idée pour plus tard...?). La RG est composée de bien belles montagnes et on retrouve "notre" Annrhemer (celui qui nous impressionnait tant lors du parcours initial vers l'E et jusqu'au plateau du Yagour...) suivi vers l'W du Bou Iguenouane, du Tamda et de l'Aksoual. Tout au fond, le djbel Toubkal est bien présent !
Après une montée, voici que l'on arrive dans le tizi n'Oumchichka (15mn, 3030m) d'où l'on descend en larges lacets peu pentus pour établir le camp en contrebas à proximité d'un thalweg où une source a été aménagée (20mn, 2760m, très peu d'emplacements de tentes : 1 khaïma et 2 tentes de randonnée, herbe pour les mules) au pied de la crête de l'adrar n'Taroukht.
Jour 11 : Camp à 2720m - Azibs Likemt - Source de l'assif Tinzar
4h35 / 13kms / +680m / -380m.
Diaporama De l'emplacement de bivouac, on remonte un peu vers l'W pour poursuivre sur l'itinéraire GTAM1 et franchir une épaule 2800m. On continue sur un sentier tracé en descente à flanc de coteau détritique pour rejoindre une épaule (25mn, 2670m). Ici, on laisse partir vers la gauche le sentier des azibs Addouz et l'itinéraire direct pour rejoindre le tizi n'Ouraï via le tizi n'Tougroudadène (voir le topo Les cols secrets du Toubkal version 2008).
On incline sur la D en suivant les cairns en direction de la vallée de l'assif Tinzar. On se retrouvera pareillement au tizi n'Ouraï en fin de journée avec une dénivelée quasiment identique mais l'itinéraire que l'on va suivre présente deux avantages :
1- il est verdoyant et remonte de belles gorges,
2- il permet une pause lunch aux azibs Likemt et, contrairement à l'itinéraire direct qui ne dispose d'aucune possibilité de bivouac intermédiaire (emplacement et eau), celui que l'on va suivre permet de se poser à la mi-journée pour un bivouac confortable si d'aventure les conditions météorologiques se dégradaient subitement dès le début de l'après-midi et tournaient à l'orage.
Donc, sur le chemin , on va traverser les azibs n'Tadrart (15m, 2500m, eau) juste avant de marcher sur le large lit de galets en direction de l'amont (10mn, 2465m). Le temps de marche sur les galets ne dure pas longtemps car bientôt on va pénétrer dans des gorges étroites et bien jolies. Bien sûr, il va falloir traverser plusieurs fois la rivière dont les méandres viennent lécher successivement les deux parois. Les traversées s'effectuent habituellement en se servant des pierres émergées mais, en cas de hautes eaux, peut-être sera-t-il sage d'avoir prévu des chaussures aquatiques ?
La remontée des gorges ne dure qu'une trentaine de minutes avant que l'on ne trouve en RG le départ d'un superbe sentier hors d'eau (30mn, 2500m) qui propose ses larges lacets pour remonter d'une centaine de mètres avant de se poursuivre en sentier-balcon au-dessus de la gorge après que l'on ait croisé une source à 2555m. Ensuite, c'est un faux-plat montant jusqu'à 2600m puis un parcours en courbe de niveau jusqu'au premier groupe d'azibs (30mn, 2600m).
On traverse le vallon qui descend du col entre les austères parois du Tamda et du Bou Iguenouane pour poursuivre en RD et traverser un deuxième groupe d'azibs (5mn, 2600m) puis atteindre les azibs Likemt (5mn, 2600m). Il ne reste plus qu'à descendre vers les cabanes construites en bord de rivière. Elles ont été aménagées en "abris" pour les randonneurs (5mn, 2575m, eau).
Diaporama De suite après les azibs Likemt, on est amené à traverser l'assif Tinzar puis on suit le large chemin qui s'élève par deux lacets jusqu'à croiser le sentier qui arrive des azibs Addouz (15mn, 2645m). On s'engage sur la D pour franchir un petit collet et se retrouver ans la haute vallée de l'assif Tinzar. En se retournant, belle vue au N sur l'Aksoual. On vient se situer à présent face à l'adrar Tinilim et l'on descend tranquillement rejoindre le lit de la rivière. Après une portion assez monotone avant de dépasser un groupe de bergeries (35mn, 2730m), la gorge se resserrant, le sentier devient légèrement plus chahuté. A 2800m, on croise une première source puis une seconde (35mn, 2850m). A l'arrière, on ne voit plus l'Aksoual mais la large baisse du tizi Likemt. On pénètre sur une plaine de galets pour découvrir toujours en se retournant les crêtes et sommets qui se trouvent à l'E du tizi Likemt à savoir le Tamda et le Bou Iguenouane.
Vers 2980m, on laisse partir à droite le sentier qui s'en va directement traverser le tizi n'Ouraï (si l'on ne veut pas faire étape ce soir et demain soir pour l'A/R jusqu'au sommet de l'adrar Iferouane du lendemain, on peut descendre directement sur Amsouzart en 3 heures, le trajet étant décrit au J13...). On quitte le tracé de l'itinéraire GTAM1 pour continuer à suivre le lit de la rivière et que l'on commence à arpenter une belle prairie gazonnée qui borde les banquettes qui bordent la rivière. On rejoint ainsi le lieu de bivouac une centaine de mètres en aval de bergeries (1h10, 3050m, source aménagée à proximité de la rivière en RD). Le lieu choisi pour passer les deux nuits prochaines est réellement idyllique et allie rigueur du minéral et douceur des espaces verdoyants. Les mules apprécieront aussi... Un endroit secret qu'il faut connaître !
Jour 12 : Source de l'assif Tinzar - A/R Iferouane (4002m) - Source de l'assif Tinzar
5h15 / 17kms / +1000m / -1000m.
Partir à la pointe du jour car sur les crêtes, vent et/ou chaleur seront assez consommateurs d'énergie ! Quant à l'eau, on peut s'en charger pour la totalité de l'excursion mais on en trouve, habituellement, à deux endroits dans le haut vallon...
Diaporama Du lieu de bivouac à 3050m, on poursuit dans le vallon de D pour passer à proximité des bergeries et trouver au-delà en RD de la rivière asséchée le départ d'un chemin superbement tracé. En se retournant on peut contempler les premiers effets des rayons du soleil sur l'austère face orientale du djbel Toubkal qui s'embrase.
Vers 3300m, la pente se redresse et l'on retrouve un peu de confort avec l'émergence du soleil. Après un large virage à G, on commence à apercevoir le haut du vallon, en l'occurrence un large col qui relie deux chaînes de montagnes : à droite l'adrar n'Dern, à gauche celle de l'Iferouane qui, si on la poursuivait tout du long nous conduirait jusqu'au tizi n'Oumchichka (c'est d'ailleurs une option de route depuis le bivouac du tizi n'Oumchichka à 2720m de suivre l'épaule qui remonte au SE et ensuite suivre le fil de la crête débonnaire jusqu'au camp supérieur de l'assif Tinzar et ainsi gagner une journée, mais c'est à faire par très grand beau temps et surtout sans vent en ayant prévu une belle provision d'eau !).
Le sentier reste excellent et vers 3500m on croise une source avant d'atteindre le pied du col à 3630m. Ici, on délaisse l'évident sentier de la RG tracé en lacets dans de l'éboulis friable rouge (ce sera la voie de descente...) pour choisir un terrain moins fatigant en RD et rejoindre à main G un autre collet avant de bifurquer sur la D une fois arrivé sur la crête (2h10, 3720m). Nous arrivons à présent sur la planète Mars, si, si...! Les couleurs des roches au jour naissant sont exceptionnelles. Et pour ne pas gâcher le tableau, voici que de ce belvédère, on peut nommer chaque sommet qui pointe son nez de l'W à l'E : les deux Ouanoukrim, l'Akioud, le dôme d'Ifni, le djbel Toubkal, l'Imouzzer, l'Afekhoï, le Tichki, la baisse du tizi n'Tagharat, l'Azrou n'Tamadôt et l'Aksoual.
On suit le sentier cairné qui s'élève en écharpe pour rejoindre le fil de la crête (30mn,3875m, c'est le point de jonction avec l'itinéraire de montée du J09 depuis le tizi n'Tougroudadène décrit dans le topo Les cols secrets du Toubkal (version 2008)). Il convient de bien suivre les cairns disposés le long du chemin qui devient chaotique en évoluant en contrebas de la crête au risque de perdre pas mal de temps à escalader et désescalader les béquets rocailleux qui encombrent l'arête détritique.
Vers l'ESE, le massif du Siroua se fait beau avec son sommet à 3320m éminemment reconnaissable à la "bosse" qui dépasse du plateau sommital. La fin de l'ascension reste un tantinet chaotique. Enfin, après une interminable approche, voici le cairn et la toute nouvelle pancarte qui marquent le sommet de l'adrar Iferouane (40mn, 4002m, C).
Du sommet, vue plongeante sur la moyenne vallée de l'assif Tinzar que l'on a suivie hier, dominée, le mot n'est trop fort..., par un triptyque de montagnes d'altitudes supérieures à 3500m, le Tamda, le Bou Iguenouane et l'Annrhemer. Au deuxième plan, c'est bien l'Angour et ses deux sommets qui "pointe le bout de son nez" entre Bou Iguenouane et Annrhemer. Côté E, voici que se présentent le plateau du Yagour, l'adrar Meltsène, l'Arjoût, le Borj n'Oufraou et le Taska n'Zat.
Descente plus aisée car le positionnement des cairns est plus visible qu'à la montée. On redescend jusqu'au col rouge d'où démarre le vallon de l'assif Tinzar vers 3700m (il n'a pas de nom ? Baptisons-le donc du nom du muletier qui nous a accompagnés sur le sommet : Brahim du village d'Agouns Ourika...!). Donc, du tizi n'Brahim d'Agouns, on emprunte la descente rapide par le côté G sur du petit éboulis bien épais et qui permet de freiner sa course pour se retrouver au pied du col, là où l'on avait bifurqué ce matin (55mn, 3630m). Descente tranquille du vallon avec le sentier retrouvé jusqu'au camp en aval des azibs à la source de l'assif Tinzar (1h, 3050m, source).
Jour 13 : Source de l'assif Tinzar - Tizi n'Ouraï - Amsouzart
3h / 11kms / +50m / -1300m.
Diaporama Depuis le camp aux sources de l'assif Tinzar à 3050m il existe un sentier à flanc de vallon qui ne nécessite pas d'avoir à descendre puis remonter pour franchir le tizi n'Ouraï. Il commence par s'élever pour franchir une épaule rocheuse avant de poursuivre son tracé à flanc de coteau détritique en courbe de niveau et que l'on rejoigne le large passage du col (20mn, 3110m).
On retrouve ici le tracé de l'itinéraire GTAM1 et on le suit à main G alors qu'il propose une traversée à flanc des pentes occidentales de l'adrar n'Dern jusqu'à atteindre une épaule sablonneuse (20mn, 2900m) qui présente deux itinéraires permettant de rejoindre Amsouzart :
1- à gauche, c'est un itinéraire assez long qui est emprunté par les convois de mules lorsque les animaux de bât sont chargés ; pour les piétons c'est assez long bien que présentant une marche plus confortable.
2- tout droit, c'est le "raccourci" dont la description suit...
Donc, descente tout droit sur le fil de plusieurs crêtes sablonneuses qui s'enchaînent les unes à la suite des autres avec de belles vues à main droite la crête rocheuse qui relie le Tichki à droite au sommet du djbel Toubkal à gauche (c'est au milieu de cette barrière rocheuse que l'on devra dans deux jours trouver un passage pour rejoindre le sommet du djbel Toubkal...). On descend sur un bon sentier jusqu'au terrain de foot (1h20, 2220m) situé bien au-dessus du village de Tagadirt (si, si...! Tu tapes trop fort dans le ballon, tu meurs...).
Ensuite, c'est "à la va comme je te pousse"..., il s'agit en premier lieu de rejoindre le haut du village en traversant des plaques de rochers gravillonneux bien casse-gu... (il paraît que les mules passent par ici, bravo à elles...). Enfin, sain et sauf au niveau de la plus en hauteur des maisons, on dévale par les petites ruelles jusqu'à la piste d'accès au village (15mn, 2050m). On la suit sur la D en balcon au-dessus de la vallée de l'assif Tizgui jusqu'à se retrouver au-dessus d'Amsouzart (35mn, 1880m) où il faut emprunter le petit chemin du gîte d'Immi Omar qui descend sur la D rejoindre en contrebas le lit du ruisseau avant de le suivre pour d'atteindre le gîte d'étape (5mn, 1810m, res : +212 677330878, C, E). Noter qu'il existe sur ce village un 2ème gîte et 2 boutiques bien peu achalandées en produits frais...
Jour 14 : Amsouzart - Tissaldaï - Azibs Irhil n'Taghbaloute
2h50 / 12kms / +780m / -50m.
Diaporama Du gîte d'étape d'Immi Omar à 1810m, on descend traverser l'assif Tizgui avant de négocier deux ou trois lacets de la route goudronnée pour rejoindre à hauteur la fourche de routes à 1870m. Ici, deux vallées se rejoignent. Toutes deux permettent de rejoindre le sommet du djbel Toubkal :
1- en remontant celle de gauche, on va suivre l'itinéraire GTAM1 et rejoindre le lac d'Ifni pour un bivouac avant de franchir le lendemain le tizi n'Ouanoums et se diriger vers les refuges du Toubkal (ou, juste avant de franchir le col, partir sur un petit sentier escarpé à main droite pour rejoindre l'anté-col S et passer au sommet avant de redescendre au refuge, belle étape...!).
2- en suivant celle de droite, on va remonter toute la vallée de l'assif Tizgui jusque sous la barrière rocheuse qui relie le Tichki au Toubkal pour suivre un excellent chemin qui sort sur la crête au col N vers 3900m où il est possible de passer au sommet du djbel Toubkal avant de descendre sur les refuges par la voie normale, celle de l'Ikhibi S, où l'on passera la nuit. Mais rien n'empêche, si l'on n'est pas trop fatigué (on le serait à moins...), de rejoindre Imlil directement sans passer par les refuges via la descente de l'Ikhibi N. Ça se fait, chez les stakhanovistes... La description qui va suivre permet de rallier Amsouzart à Imlil en 3 jours.
Donc, on laisse se poursuivre tout droit l'itinéraire GTAM1 vers le lac d'Ifni alors que l'on bifurque sur la D pour s'élever en RD et évoluer à hauteur du fond de la vallée de l'assif Tizgui. On suit le goudron en dépassant les villages de Tagadirt, Amsouine et Aguerzran, tous situés en RG au pied des pentes qui descendent du tizi n'Ouraï (autrefois, avant que la piste ne soit construite, le sentier d'accès à Tissaldaï passait à hauetur en RG...). On rejoint le départ de la piste d'accès au village de Missour (le vieux village perché en RD). Ici, on délaisse Missour pour descendre traverser la rivière sur un pont en béton (1h10, 1990m).
Ensuite, c'est une piste (en passe d'être goudronnée en 2024...) qui remonte le coteau en larges lacets pour rejoindre l'autre partie de Missour en RG (25mn, 2130m) et de suite permettre de pénétrer dans le village de Tissaldaï où elle se finit (attention ! pas de boutiques sur toute la portion...). A la sortie de Tissaldaï, c'est un large chemin caillouteux qui prend la relève alors que l'on commence à vraiment s'approcher de l'impressionnante barrière rocheuse qui relie le Tichki au Toubkal. Une dernière possibilité de break à l'ombre sous les noyers est offerte avant de partir sous le cagnard dans le lit de la rivière (35mn, 2160m).
On pénètre dans une gorge étroite. Et quel cirque majestueux et austère que celui qui se présente devant nous ! Quelle ambiance minérale également après avoir remonté l'oasis alimenté par l'assif Tizgui. Le contraste est saisissant : du végétal au minéral intégral... On poursuit sur l'excellent chemin créé de toutes mains par les jeunes du Parc du Toubkal. Et quand on sait que cela va durer jusqu'au sommet du Toubkal, il y a de quoi remercier toutes ces bonnes volontés qui vont nous permettre d'évoluer plus facilement qu'avant et surtout en sécurité (en 2008, le sentier n'avait pas été construit et nous avions remonté, avec difficulté, les pentes terminales pour franchir le verrou de cette barrière rocheuse et sortir au niveau du col des Imouzzer (voir variante du J12 du topo) ; demain, ce sera par un nouveau passage que nous rejoindrons le haut de la barrière rocheuse, un passage plus à gauche que le précédent, que l'on nommera le col N...).
En attendant, on remonte facilement le thalweg à main D grâce aux lacets qui y ont été tracés pour atteindre une fourche de chemins marquée d'une pancarte en contrebas des azibs Irhil n'Taghbaloute (1h, 2510m). On suit celui de G pour trouver bien à main G un emplacement de bivouac sur une petite épaule où des emplacements de tentes ont été préparés (5mn, 2530m, eau de source à 150m). Noter qu'un tuyau a été posé par les bergers de Tissaldaï pour récupérer l'eau qui sourd au niveau d'un espace de bivouac situé vers 2800m sur le chemin du tizi n'Terhaline (ou tizi n'Ounrar Imaghka) qui permet aux mules de rejoindre le vallée de l'Aït Mizane et Imlil via le tizi n'Tagharat. Merci à eux ! Et pour faire double emploi, ils ont créé des bassins pour que leurs troupeaux puissent s'abreuver sans polluer l'eau qui sort du tuyau...
On se trouve, tout au fond de la vallée de l'assif Tizgui, au cœur d'un cirque montagneux de taille impressionnante et très austère, difficile de dire le contraire... De droite à gauche, on peut énumérer les contreforts de l'adrar Tinilim, le tizi n'Terhaline, toute la crête de l'Irhil n'Tifilit (le "Fil") jusqu'au Tichki. Puis c'est l'enchaînement jusqu'au sommet de l'Afekhoï avec à sa gauche le col des Imouzzer suivi de la longue crête chaotique qui mène jusqu'au sommet du djbel Toubkal. Au-delà du sommet du Toubkal, c'est son arête ESE qui le relie au dôme d'Ifni rutilant.
Jour 15 : Azibs Irhil n'Taghbaloute - Col N (3930m) - Djbel Toubkal (4167m) - Refuges du Toubkal
8h / 16kms / +1650m / -970m.
Les muletiers et leurs compagnes ne nous accompagnent pas sur le parcours qui va être décrit ci-après. Comme nous sommes à 2 jours d'arriver à Imlil et que la prochaine étape est d'être pris en charge en 1/2 pension dans l'un des deux refuges du Toubkal disposant de dortoirs, chambres et de couvertures (réservation INDISPENSABLE : CAF +212661695463 & Mouflons +212524449767 si on veut être sûr de dormir au chaud...), on va se munir du minimum sécuritaire pour effectuer la traversée sans que l'on aie besoin de disposer de nos sacs ce soir. Ils vont nous quitter pour rejoindre directement Imlil en franchissant deux cols, le tizi n'Terhaline puis le tizi n'Tagharat avant de rallier Sidi Cham'Arouch puis Imlil.
Diaporama Démarrage à la pointe du jour depuis le lieu de bivouac à 2530m en direction du fond du vallon en suivant le fil du sentier tracé en faux-plat montant. On s'élève sans peine en RG du torrent à sec. Les lacets sont superbement tracés et on arrive à l'entrée du cirque terminal (1h10, 2900m). Tichki et Afekhoï nous dominent de belle manière et resplendissent ans l'air pur du matin sous les rayons du soleil levant.
Puis, audacieusement, le sentier part sur la D dans des pentes d'ajoncs. En 2008, c'est en poursuivant la remontée de ces pentes d'éboulis recouvertes de buissons au NNW de ce vallon que l'on était arrivé au pied de l'imposant rognon rocheux de l'Afekhoï du côté N à égale distance du Tichki. Par la suite, on l'avait contourné par sa base orientale pour sortir sur le fil de la crête au niveau du col des Imouzzer avant de désescalader le vallon des cascades éponymes (voir la variante alpine du J12 du topo Les cols secrets du Toubkal (version 2008)).
L'itinéraire de 2024, lui, se poursuit jusqu'au fond du vallon qui descend du Tichki pour trouver des pentes dans lesquelles il a pu être dessiné une série de lacets qui passe derrière le piton central qui sépare le cirque en deux parties (1h, 3165m, source). Bonne nouvelle ! Au départ de ce sentier en lacets, il ne reste plus que 1000 et 2 mètres de montée pour atteindre le sommet du djbel Toubkal... Cette fois-ci, notre ascension va rejoindre à main G la base du piton rocheux central, là où le superbe sentier a été tracé en court lacets pour sortir sur une selle détritique à 3250m avant de partir sur la D dans une nouvelle série de lacets. A 3280m, oh surprise, une grande traversée étale permet de reprendre son souffle alors que l'on se dirige vers le dôme d'Ifni. Surprise, certes, mais un peu amère quand même puisqu'on nous reprend 25 mètres positifs que l'on a chèrement gagnés...
Puis la montée reprend. On est passé dans le second cirque, l'occidental, pour passer au pied de bergeries sous roche (45mn, 3370m). On remonte un étroit goulet à la gauche d'une cascatelle qui évacue l'eau d'une source en amont dont on traverse le ruisseau exutoire (15mn, 3470m). Par de larges lacets, on rejoint la base du couloir qui va nous permettre de surmonter les barres rocheuses noires de jais et, il faut le dire, assez impressionnantes (1h35, 3820m).
Le sentier égrène ses zigzags serrés pour se faufiler dans l'étroit couloir. Le séisme de 2023 a fragilisé les fondations du sentier et un passage nécessite que l'on prenne garde à ne pas faire partir d'un geste trop brusque tout l'édifice vers le bas (Attention ! Tant que cela ne sera pas réparé (constaté en mai 2024), l'endroit doit être considéré comme très dangereux et nécessite beaucoup de prudence et un obligatoire contournement...).
Au-dessus, les zigzags reprennent, beaucoup mieux conservés, et on prend pied sur la crête au SSW du pic des Imouzzer en haut du couloir de descente de l'Ikhibi N (25mn, 3930m). Ouf !
En se retournant on peut constater que l'on domine de dôme d'Ifni avec à l'arrière le djbel Siroua. Face au N, on remonte à main G sur un sentier sablonneux (et bien mis à mal par les nombreux groupes de randonneurs qui descendent par ce "chemin" du sommet du djbel Toubkal). L'arête est détritique et nécessite parfois que l'on pose les mains tant elle est malcommode à parcourir. Après deux ressauts, on atteint le sommet du djbel Toubkal, plus haut sommet d'Afrique du nord (55mn, 4167m). Tiens ! On retrouve du monde. Et pas forcément la crème des randonneurs...
Ceci dit, si l'on oublie la promiscuité touristique, c'est un incomparable belvédère sur le massif éponyme duquel on peut contempler les chaînes de montagnes et plateaux occidentaux comme le Djbel Erdouz, le Gourza, le plateau du Tichka, l'Igdet et jusqu'au Djbel Ras Moulay Ali, le dernier sommet d'envergure, qui, avec ses 3349m sous la toise, est le dernier haut pic de l'Atlas occidental (voir J13 du topo GTAM4).
Descente glissante et caillouteuse très casse-gu... A 3980m, on incline sur la D pour s'engager dans la descente du couloir de l'Ikhibi S (tout droit c'est le sentier qui arrive du tizi n'Ouanoums et du lac d'Ifni...). Pas de répit tout au long de la désescalade. Ça ressemble plutôt à un calvaire dont les édiles locaux n'essaient pas d'améliorer la viabilité sûrement pour garantir la rentabilité des hôpitaux de Marrakech et les interventions héliportées... J'exagère, mais à peine ! C'est une honte, soit dit en passant... On n'a pas beaucoup de temps pour contempler les Afella, les Clochetons, le Biguinoussène, le doigt de Tadat et l'Aguelzim tant il faut avoir en permanence l’œil sur ses pieds !
A partir de 3500m, on aurait pu penser que la délivrance serait proche puisque les deux refuges apparaissaient au fond de la vallée de l'Aït Mizane. Que nenni ! Le calvaire ne cesse pas, du moins pas avant que l'on n'aie franchi une zone de blocs empilés précédant la traversée à flanc de plaques de grès. Dans des pentes à la déclivité apaisée, on se reprend presque à sourire en pensant à la boisson fraîche que l'on va déguster dans un petit quart d'heure... Nous voici en bas à traverser la rivière à gué et à remonter en face à l'un des deux refuges (2h10, 3207m, 300Dh la 1/2P ou 400Dh en chambre double par personne ; choisir l'option "chambre" est plus que sage : cela vous évitera d'être réveillé à 3h30 du matin par les groupes de randonneurs qui auront souhaité contempler le lever du soleil depuis le sommet et qui ne s'occuperont du fait que vous n'en avez rien à f..., juste dormir pour se remettre des émois de la veille).
Jour 16 : Refuges du Toubkal - Aremd - Aït Souka (Imlil)
3h30 / 14kms / +70m / -1570m.
Diaporama De l'un des refuges du Toubkal, on suit l'"autoroute" tracée à hauteur en RG de la vallée de l'Aït Mizane pour rejoindre dans un premier temps le marabout de Sidi Cham'Arouch (1h45, 2310m, C Orange intermittent) avec plusieurs possibilités le long de la descente de déguster de délicieux jus d'oranges ou des boissons un peu plus connues commercialement parlant... On peut aussi se restaurer à Sidi Cham'Arouch.
On rejoint ensuite la plaine de galets d'Aremd (50mn, 1900m) que l'on traverse vers le N pour sortir en RD de la vallée au niveau du pont. Pour rejoindre Aït Souka, on suit la rue principale à la base du village et après plusieurs petits "coups de cul" on sort du village pour suivre la piste tracée il y a quelques années auparavant et qui reste à hauteur pour contourner la cuvette d'Imlil pour un très joli parcours panoramique. On débouche sur la route de Tamatert pour y "boucler la boucle" et on traverse la rivière quasiment à sec pour remonter au gîte Dar Aït Souka de mon ami Ahmed Aït Hammou y déguster un superbe tajine et se délecter d'une douche revigorante.
Jour 17 : Aït Souka (Imlil) - Marrakech
1h30 de grand taxi jusqu'à l'entrée de Marrakech.
Diaporama Visite du jardin Majorelle, un petit tour dans les souks et en début de soirée se mêler à la foule siu la place Djema el Fna. Nuit en hôtel simple (Ali ou Riad Omar).
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