[Drôme] Le Jocou côté Sucettes de Borne
6h20 de marche / 18kms / +1200m / -1200m.
Carte topographique IGN Top25 au 1/25000e 3237 OT Glandasse - Col de la Croix-Haute - PNR du Vercors
Départ : Sucettes de Borne (parking du site d'escalade à 8kms au N de Glandage)
Arrivée : Sucettes de Borne
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Voici une bien belle randonnée en boucle avec de multiples occasions de s'extasier :
- dès que l'on sera descendu de voiture sur le parking du site d'escalade des Sucettes de Borne alors que l'on sera entouré de ces fines aiguilles élancées vers le ciel qui font le bonheur des grimpeurs,
- puis les panoramas étendus du Vercors au Dévoluy en passant par le Trièves, le Taillefer et les Ecrins, paysages que l'on va pouvoir contempler pendant de longues heures dès que l'on aura posé le pied sur ce "drôle" de col, celui de Jiboui où l'on est accueilli par le Mont Barral,
- et enfin, sur la toute fin du chemin de retour, où les Sucettes de Borne se présenteront sous leur meilleur angle avec un ensoleillement idéal.
Une randonnée bonheur, vous dis-je ! Juste un petit bémol avec le "Grand N'importe Quoi" de part et d'autre du col de Seysse et que l'on ne devrait pas trouver sur le parcours d'un GR national. On en reparlera un peu plus loin dans le topo... C'est la raison pour laquelle j'ai coté cette randonnée :
parce que vous la faites en dehors des périodes d'estive des troupeaux et que vous emprunterez le tracé officiel du GR93.
parce que vous avez choisi la période estivale, c'est bien parce qu'il fait chaud, mais c'est moins bien parce qu'il faut vous attendre à un petit gymkana...
Cette introduction au topo date du 24 septembre 2021. Depuis, même en période de forte sécheresse, de l'eau est passée sous les ponts... A l'été 2022 voici l'avancée hyper positive qui clôt des années de négociations et d'incompréhensions :
Ce que je pressentais à l'automne dernier est bien arrivé : la continuité pédestre de la superbe et aérienne crête qui va du col de Grimone au col de Menée en passant par le Jocou, la crête de Jiboui et le mont Barral est désormais interrompue au niveau du col de Seysse par le propriétaire des lieux (et peut-être aussi une incompétence du côté de nos comités de randonnée drômois et isérois (on se trouve juste sur la limite de séparation départementale...) à trouver les financements pour créer un espace protégé sur 500m de long pour le passage des randonneurs). Il ne reste plus qu'à envisager cette randonnée, on l'a bien compris avec sur ce qui est écrit sur le panneau... en domaine privé, hors des périodes d'estive disons entre la mi-juin et la fin octobre lorsque les troupeaux sont rentrés dans les étables.
Donc, en période d'estive, la traversée du Jocou n'est possible qu'entre le col de Grimone et la RN75 du côté de Lalley ou du col de la Croix-Haute (je ne vous parle pas du retour en stop depuis Lalley jusqu'au col de Grimone avec changement de monture au hameau de La-Croix-Haute ! ou pédestre avec 3kms le long de la RN75 présentant des portions très dangereuses pour les piétons et encore 3kms en montée jusqu'au col de Grimone. Super...!). Ou alors, envisager la possibilité d'une liaison de retour qui passerait dans les alpages des flancs orientaux (s'ils ne sont pas interdits ou gavés de troupeaux et de patous...) comme esquissé sur cette carte ?
Une fois que l'on a laissé le goudron à la sortie du village de Borne pour poursuivre la route en voiture sur une piste caillouteuse correctement viabilisée (voitures traditionnelles), on dispose de plusieurs occasions de garer son véhicule tout au long des 2kms qui conduisent à l'ultime parking, celui du site d'escalade à 1090m d'altitude. A pieds maintenant, on poursuit sur la piste de plus en plus défoncée pour rejoindre (coupe-lacets utilisables...) le poteau indicateur "Le Gué" (10mn, 1150m) où arrive de la droite le sentier de retour de ce soir en provenance du col de la Péyère. On poursuit tout droit sur la piste (balisage jaune-vert). Dans un lacet, on s'échappe tout droit vers le N pour suivre un large sentier forestier. Par quelques coupe-lacets, on atteint l'alpage de la Tour (25mn, 1325m, fontaine, toilettes sèches accessibles à tou(te)s, gîte payant sur réservation et refuge attenant gratuit mais sommaire).
On poursuit vers le fond de la vallée en s'élevant en RD et à hauteur du ravin des Combettes. Attention ! Lorsque la piste en provenance du col de Plainie arrive de la gauche (15mn, 1385m), et bien que cela semble évident..., il ne faut pas poursuivre tout droit mais emprunter sur 30m la piste de G pour trouver de suite le départ du sentier du col de Jiboui. Par une courte grimpette, on rejoint le poteau indicateur "Les Clots" (5mn, 1400m). On suit le chemin vers la D en pente bien affirmée ("la ligne droite est bien le chemin le plus court" dixit les porteurs népalais...) et on atteint bien vite le col de Jiboui (25mn, 1620m, poteau indicateur).
Le col de Jiboui est un grand plateau d'altitude présentant en son centre un léger creusement dominé au N par la bosse du Mont Barral. A l'horizon, au-delà du col de Menée, ce sont bien les remparts SE du Vercors que l'on distingue avec le Grand-Veymont, le Mont-Aiguille juste devant et sur la gauche les Rochers du Parquet qui précèdent la Tête Chevalière. Un endroit exceptionnel de beauté et il y a tout à penser qu'en poursuivant notre effort jusqu'à la cime du Jocou nos efforts risquent d'être récompensés... Ca commence par la traversée de la prairie en bordure d'une pente de marnes avant que l'on vise la baisse qui se présente à la D du Mont Barral. Après une ascension tout en douceur, nous voici sur la crête de Jiboui où l'on voit le GR93 arriver de la gauche depuis Les Nonnières, Bénévise et Archiane (15mn, 1743m, poteau indicateur). L'horizon sur le Vercors s'est élargi vers l'W puisqu'on distingue à présent les cimes qui ceignent les vallons de Combau et d'Archiane et même jusqu'à la montagne du Glandasse. Du côté de l'orient, puisque l'on a posé le pied sur le fil d'une crête, on domine le Trièves bordé par le massif du Dévoluy où l'on reconnaît aisément à gauche la Grande Tête de l'Obiou et au centre le Grand-Ferrand. Au NE, la vue porte jusqu'aux massifs de la Chartreuse, de Belledonne, du Taillefer et du Grand-Armet, et au-delà vers la droite on identifie l'Aiguille de Vénosc, le glacier de Mont-de-Lans, la Roche de la Muzelle, la Barre des Ecrins, l'Ailefroide, la Pointe du Vallon des Etages et l'Olan, au minimum... Pfouh...!
On suit la crête de Jiboui vers le S (balisage blanc-rouge du GR93) jusqu'au collet situé au SW du vallon des Pâtres (20mn, 1720m). Bien suivre le nouveau balisage du GR qui ne rejoint plus directement le col de Seysse mais fait un détour par la crête de la Roberche. Une alternance de poteaux et de marques de peinture balisent l'itinéraire. Ceci dit, par rapport à autrefois, on ajoute +100m / -100m à la bambée du jour. Mais bon ! C'est pour la bonne cause, paraît-il ! Celle du berger local, encore que... Donc, on franchit la crête rocheuse vers 1810m. L'effort n'a pas été vain car à l'horizon NE apparaissent quelques sommets complémentaires : en premier lieu la Dent de Crolles, les Grandes Rousses et les Aiguilles d'Arves.
On descend plutôt abruptement sur le col de Seysse en longeant le côté S de la clôture du parc à moutons. Dans le col de Seysse (30mn, 1744m, c'est l'endroit que j'ai baptisé le "Guet-Apens"), le poteau indique plusieurs choses (a priori valable de mai à octobre, mais "faut voir"...) :
- que l'on se trouve sur une zone concertée entre le P.N.V et le berger sur laquelle on serait du bon côté de la clôture du parc des brebis et qu'il n'y aurait pas de patous côté S du col, ce qui est FAUX puisque des troupeaux sont à l'estive en contrebas du col de Seysse au-dessus du col Lachau, qu'ils sont gardés par des patous et qu'il n'y a AUCUNE clôture qui protège le randonneur. Merci !
- qu'implicitement, si l'on ne veut pas passer par la crête du Jocou et donc rejoindre le col Lachau (GR93), on DOIT TRAVERSER une zone de pâturage des brebis gardée par des patous. Merci !
- que, si l'on veut rejoindre l'arête du Jocou (GR93 variante), l'accès à l'itinéraire démarre 100m plus à l'E du col (pourquoi pas...) et qu'il faut suivre la clôture du parc de brebis toujours côté S, donc sous la menace des patous jusqu'au franchissement d'un portail installé à l'aplomb de la barre rocheuse orientale... Encore merci !
Sur le poteau indicateur situé au col, on a pu se rendre compte que le sentier officiel de la variante du GR93 entre le col de Seysse et l'arête du Jocou passait à l'intérieur du parc de brebis, bien sûr avec patous... A nos risques et périls de pénétrer dans cet enclos ! Alors le berger a été TRES FORT : il a positionné une pancarte directionnelle "AVEC ou SANS patous" juste après le portail :
1) vous voulez suivre le sentier officiel, donc du côté "AVEC patous", partez à gauche et vous avez toutes les chances de vous faire bouffer...
2) vous empruntez à droite la variante de la variante du GR93 "SANS patous" et le plaisir sera autre...
Si c'est la 2ème solution que l'on choisit, par sécurité se dit-on, on est invité à longer la clôture du parc de brebis dans une pente inclinée à 40 voire 45°, herbeuse et boueuse (elle est orientée au NW et ne voit pas souvent le soleil...), pratiquement sans possibilité de faire des zigzags pour réduire l'inclinaison du couloir. Comme les marches sont très glissantes et, même en s'agrippant aux touffes d'herbe, la montée est harassante. On a maintes fois l'occasion de chuter, c'est pourquoi je préconise l'utilisation de crampons forestiers pour avoir une meilleure accroche et aussi, s'il vous prenait l'envie de faire ce circuit en sens inverse, DE NE PAS DESCENDRE PAR CET ITINERAIRE !
Aux 2/3 de l'ascension, en gros vers 1900m, on a l'opportunité de se déporter vers la D pour rejoindre l'arête mi-lapiaz mi-herbe, ce qui procure une meilleure accroche. Un peu plus en sécurité, on atteint l'arête N du Jocou (50mn, 2010m) pour découvrir, en réponse aux efforts consentis, un panorama circulaire plutôt bien garni avec entre autres la totalité des remparts E du Vercors du Moucherotte (on voit même la cuvette de Grenoble à ses pieds...) jusqu'à la terminaison S du Glandasse !
On suit le fil de la crête du Jocou vers la D avec quasiment 1000m de trou de chaque côté, à gauche sur le col de la Croix-Haute, à droite sur le vallon de la Grande Plâte. Un parcours certes aérien mais tellement reposant après ce que l'on a enduré... On efface deux ou trois mamelons avant de terminer l'ascension du point culminant de l'arête (20mn, 2051m). Du sommet du Jocou, la vue est extraordinaire sur la chaîne de montagnes du Dévoluy. La liste des pics se voit complétée des Aiguilles de la Jarjatte, du Roc de Garnesier et dans un second plan du plateau de Bure.
La descente du Jocou s'effectue en suivant le fil de la crête vers le S. On dépasse rapidement une cabane d'alpage. Plus bas, vers 1925m, un poteau directionnel invite à quitter le fil de la crête pour poursuivre légèrement à main G afin de rejoindre le col Pigeon. Au col (20mn, 1840m), on poursuit à main D sur le chemin balisé avec les marques blanches et rouges du GR93 variante. On domine le col de Grimone et la haute vallée du Buëch. A 1565m, on rejoint une piste que l'on suit sur la G en descente. Dans le lacet qui suit (40mn, 1455m), on laisse le GR93 variante continuer tout droit en direction du col de Grimone alors que l'on poursuit sur la piste en tournant franchement sur la D en direction du SW. On négocie un 1er lacet et, au suivant, alors que le GR93 sentier principal vient nous rejoindre, on poursuit sur la piste pour reprendre une direction SW. Après 250m, le GR93 incline sur la droite en direction du col de Seysse (20mn, 1360m) alors que l'on poursuit sur la piste gravillonneuse face au sommet lointain du Grand Delmas, le point culminant de la montagne de Couspeau. Au milieu du lacet suivant, à 1290m, on s'échappe tout droit de la piste principale pour suivre une piste herbeuse au NW en légère montée. On atteint le poteau indicateur "Ravin de Clastre" (15mn, 1300m). On poursuit tout droit en montée sur un sentier-balcon au-dessus du vallon du ruisseau de la Boirette. Puis on bascule en descente (5mn, 1330m) au moment où le Jocou se rappelle à notre bon souvenir.
Un poteau directionnel placé sur le chemin au pied des pentes qui descendent du col Lachau (15mn, 1305m) invite à incliner sur la G pour rejoindre le col de la Péyère. Le sentier tracé en forêt est bucolique à souhait. Peu avant le col, on prend pied sur une piste stabilisée qui arrive des chalets du col Lachau. Dans le lacet qui précède l'arrivée au col de la Péyère, on poursuit tout droit pour franchir le col (15mn, 1295m, poteau indicateur). 200m après avoir franchi le col (sans vraiment s'en être aperçu s'il n'y avait pas eu le poteau...), on tombe sur le poteau indicateur "Piégu" (5mn, 1285m) où l'on descend à main G en forêt pour rejoindre le fond de la vallée du ruisseau du Puscle au niveau du croisement de sentiers marqué du poteau indicateur "Le Gué" où l'on est passé à l'aller (10mn, 1150m). Au cours de la descente, quelques trouées dans la végétation arbustive nous permettront de disposer de vues intéressantes sur quelques unes des lames des Sucettes de Borne. On reprend la piste en descente sur la G pour retrouver le parking du site d'escalade des Sucettes de Borne (5mn, 1090m). Ne pas négliger lors du retour vers le village de Borne de regarder en arrière les autres lames calcaires qui complètent celle du site d'escalade. Elles ne sont pas mal non plus... Et puis, le soleil de la fin d'après-midi les met en valeur.
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Commentaires
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- 1. marie Le 18/01/2024
Ce que vous décrivez concernant les patous m'est arrivé en 2015 à cet endroit précis, par temps de brouillard, j'étais en randonnée itinérante et n'avais pas le choix que de poursuivre ma route une fois coincée dans le brouillard, entendant les patous à proximité, et allant vite, vite, dans un terrain très dangereux, je me souviens de m’être servie de mes mains aussi pour remonter dans le couloir que vous mentionnez. Un cauchemar!-
- PIERRE MARTINLe 19/01/2024
Merci de votre commentaire ! Il est quand même assez incroyable qu'un terrain d'entente ne puisse pas être trouvé pour gérer cette problématique. Il ne suffirait que d'une double clôture pour protéger les randonneurs ! Et ainsi rétablir la continuité de cet itinéraire d'exception... J'en ai déjà fait part aux comités de rando des Hautes-Alpes et de la Drôme. Même pas une réponse. C'est aussi la raison pour laquelle la 2e étape de ma haute route du Vercors (voir topo dans les Treks en Europe) ne passe pas par ici... et emprunte une variante par le refuge de la Tour (très sympa au demeurant...) au lieu de naturellement suivre les crêtes orientales entre le col de Grimone et celui de Menée. Pierre
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