[Drôme] La montagne de Miélandre

3h20 de marche / 6kms / +700m / -700m.
Carte topographique IGN Top25 au 1/25000e 3138 OT Dieulefit - St-Nazaire-le-désert - Forêt de Saoû
Départ : Places de parking le long de la route d'accès à la ferme du Col (7kms à l'E de La Paillette-Montjoux)
Arrivée : idem
Avertissement : Prendre de l'eau pour toute la randonnée !

Diaporama

Carte montagne de mielandre 3h20 6kms 700m 700m          Pdf image 1 Téléchargez la carte au format PDF

Le pays de Dieulefit est un bonheur pour le randonneur (beaux sentiers, nombreux points de vue, souvent du soleil...) et le photographe pour les équilibres qu'il peut réaliser dans la composition de ses clichés puisque rien n'est plat. Les montagnes coniques qui ont "poussé" çà et là, on dirait presque de manière désordonnée, agrémentent le paysage et font plaisir à l'oeil. "C'est un coin où l'on aimerait bien vivre" peut-on s'entendre marmonner... Après la réalisation de quelques circuits sur les coteaux E de Dieulefit avec La montagne des Ventes et le RocVesc et la montagne de Ruy puis La chapelle Saint-Maurice au N et enfin les explorations à plusieurs reprises de la partie W avec La montagne du PoëtLe trou du FuretLe mont Rachas et une boucle autour de La Bégude-de-Mazenc, voici que l'on va fouler les crêtes d'un des sommets proche du Cougoir. On pensait avoir fait le tour de la région avec les circuits Tour du Rocher des AuresLes crêtes de la Lance ou bien Au pied de la Lance, eh bien non, celle-là c'est aussi "que du bonheur" !

On donc va s'attacher à escalader une montagne emblématique qui se situe sur la "frontière" entre le pays de Dieulefit et les Baronnies : la montagne de Miélandre. J'aurais vraiment bien aimé vous proposer un itinéraire de substitution à celui, conventionnel, que l'on trouve sur tous les topos de randonnée de la Drôme, mais, bien qu'il y ait de nombreuses autres possibilités d'ascension, la montagne de Miélandre voit ses contreforts S et W interdits d'accès par la présence de propriétés privées. Et même pas de concession possible y compris en dehors des périodes d'estive des troupeaux gardés par de "gentils" mais féroces patous (le retour d'expérience sur l'incident de la montagne d'Angèle reste chevillée à l'esprit des éleveurs, voir topo Chaudebonne - Tour du Serre de Créma et ici Niet ! c'est Niet quant à négocier un droit de passage par le col l'Ancise de la part des propriétaires...). Bon ! Contre mauvaise fortune bon coeur, je référence quand même cette boucle pédestre car la vue depuis la crête sommitale est réellement somptueuse, que l'on peut y croiser des hardes de chamois et contempler le vol planant des vautours-fauves. Par contre, quelque soit le sens de rotation que vous aurez choisi, sachez que la montée est certes rude mais que la descente ne l'est pas moins et surtout si vous avez décidé de randonner après ou pendant (c'est dommage pour la vue panoramique...) une période de pluie. Prévoyez des bâtons de randonnée, même par temps sec...

Dernier conseil : pas de chiens même tenus en laisse en saison d'estive des troupeaux, disons de mai à octobre !

Au départ de la ferme du col (Bec de Jus)

Donc, à proximité du gîte de la ferme du Col (web et tel : +33 475469925) où l'on a trouvé (avec difficulté en saison estivale...) une place pour garer sa voiture le long de la route d'accès, on se dirige vers le SE pour passer sous le bâtiment et trouver de l'autre côté une piste qui traverse la prairie. Après 250m, on rejoint à l'orée de la hêtraie le poteau indicateur (5mn, 860m) qui marque le début et la fin de la boucle de notre randonnée. On part sur la D (à gauche, c'est le chemin par lequel on va revenir...) pour traverser un thalweg (10mn, 945m, source intermittente). Dans l'épingle à cheveux qui suit, on dispose d'une belle vue sur la montagne de la Lance. On négocie le passage entre des banquettes de pierres calcaires entassées au moyen de zigzags serrés pour découvrir en contrebas le large passage du col de Blanc dominé au N par le Bec de Jus. La rigueur de la pente s'affermit. Au moment des reprises de souffle, on dispose en se retournant vers la vallée de belles vues dégagées sur la vallée du Roubion bordée par les falaises des Berches et du Grand Pomerolle qui composent le rebord méridional du synclinal de Saoû. Après avoir effacé une deuxième zone de rochers empilés, on sort à découvert (30mn, 1130m). A présent, il n'y a plus d'entrave pour déguster les panoramas proposés du S au NE, du Cougoir au Veyou en passant par La Lance, le Mont Rachas, Sainte-Euphémie, la montagne du Poët, le Bec de Jus, la montagne de Ruy, les Petit et Grand Pomerolle, le Pradou et Roche Rousse. A l'arrière plan, ce sont les Monts d'Ardèche au milieu desquels émerge le Mont-Mézenc. La montée se poursuit au sein d'une forêt clairsemée avant que l'on en sorte définitivement vers 1300m d'altitude. A l'avant, on découvre les alpages pentus qui couvrent la longue crête sommitale de la montagne de Miélandre.

Au sortir de la forêt

Le chemin incline légèrement au SE avant de tourner franchement au S pour aborder la pente de manière un peu moins frontale. Une trace directe permet certes de rejoindre le sommet et donc d'écourter le temps d'ascension mais il est vraiment conseillé de suivre le balisage jaune qui, par un large détour, s'en va rejoindre un collet au pied de la bosse cotée 1367m (50mn, 1345m). En posant le pied sur la large crête débonnaire, on découvre la montagne voisine, celle d'Angèle, qui culmine à plus de 1600m au niveau du Merlu. A l'arrière de cette imposante montagne, l'horizon se compose à gauche des massifs du Vercors, des Ecrins et du Dévoluy (à moitié visible du fait de la présence du Merlu, mais ça va s'arranger d'ici quelques minutes...) alors qu'à droite ce sont les Baronnies terminées au S par le Mont-Ventoux. Sur cette crête que l'on va remonter vers la G, il n'est pas rare de croiser une harde de chamois qui s'en vient matin et soir boire à la source de l'Herme que l'on voit en contrebas sur la droite et auprès de laquelle ont été construites deux cabanes de bergers.

Une harde de chamois sur les pentes de Miélandre

Quant au côté occidental, la vue porte au-delà de la Lance jusqu'aux Dentelles de Montmirail, le Pic Saint-Loup et le Tanargue. On identifie aussi la présence du sillon rhôdanien attestée par les fumées sortant des refroidisseurs des réacteurs de la centrale nucléaire de Meysse-Cruas. Au NW, on remarque la vallée du Jabron séparée de celle du Roubion par la montagne du Poët sur laquelle est posé à mi-pente le village médiéval du Poët-Laval. Retour à la marche ! Entre ciel et terre, on évolue en montée progressive en direction du sommet de la montagne de Miélandre. Comme promis, en progressant vers le N, voici que la partie méridionale du massif du Dévoluy commence à se découvrir : ce sera en premier lieu les aiguilles de la Jarjatte puis le plateau de Bure. Quelques sommets du massif des Ecrins apparaîtront aussi à l'arrière-plan du Grand-Ferrand.

La partie S du Dévoluy vue depuis la crête de la montagne de Miélandre

Plus au N, à la gauche de la Grande Tête de l'Obiou, on distingue les arêtes de la Meije, la Roche de la Muzelle, le dôme de Mont-de-Lans, le col de la Muzelle et l'aiguille de Vénosc, rien que ça ! Les sommets qui dominent les hauts plateaux du Vercors prendront la suite avec le Glandasse, le Grand-Veymont jusqu'à la Grande Moucherolle. A l'avant de cet horizon chahuté, on trouvera le Mont-Barral, le Jocou et l'interminable crête des montagnes d'Aucelon, de Boutarinard et de Praloubeau, et celles-là bien drômoises !

La partie N du Dévoluy vue depuis la crête de la montagne de Miélandre

On atteint sans s'en rendre compte réellement le point culminant de la montagne de Miélandre tant on était occupé à décrypter les horizons. Encore le Merlu qui joue les trouble-fête pour que la fête soit complète, à savoir disposer des 360° qui inclueraient les Préalpes de Digne et la partie septentrionale du Mercantour. Tant pis ! Il ne reste plus qu'à rejoindre une fois prochaine le sommet du Merlu pour ne plus être frustré...

Au sommet de la montagne de Miélandre

Du sommet (15mn, 1451m), on poursuit en descente sur l'arête N à quelques mètres du rebord de la falaise. On atteint une plateforme sur laquelle se trouvent les ruines d'un abri de berger (10mn, 1325m). Ne pas se laisser "aspirer" par la présence de la construction car il n'y a pas de chemin au-delà. La sortie de l'arête N s'effectue au niveau du cairn positionné en lisière de forêt, une centaine de mètres avant les ruines : il indique le départ du petit sentier qu'il va falloir suivre sur la D en contrebas pour pouvoir rejoindre le col d'Espréaux. Après un départ tranquille, c'est une grosse dégringolade qui nous attend qui plus est avec au sol un tapis de feuilles mortes bien glissantes sur lequel le pied a tendance à s'échapper. Quelques arbres permettent de se maintenir d'aplomb mais il est préférable de maîtriser sa descente avec des bâtons de randonnée. Et si on rajoute l'humidité qui succède à une belle pluie...

A l'approche du col d'Espréaux (au loin, La Servelle)

En bas du coteau, à l'orée de la forêt et à 300m à vol d'oiseau du col d'Espréaux, on atteint le poteau indicateur "Le Pin" (40mn, 930m). On suit à main G l'allée forestière jusqu'à rejoindre une piste d'exploitation nouvellement tracée (5mn, 890m, et qui a mis à mal le balisage existant le long du sentier originel...). On suit la piste sur la G en restant à chaque croisement à hauteur de la vallée jusqu'à sa terminaison. On retrouve alors, au prix d'une petite grimpette bien coupe-souffle, le sentier d'autrefois qui se poursuit le long d'une clôture (avec le balisage retrouvé...). OPar un parcours en up / down on franchit à hauteur de la prairie le col de Blanc dominé par les pentes du Bec de Jus. Puis on descend tranquillement dans les genêts rejoindre le poteau indicateur croisé au départ de la randonnée. Il ne reste plus qu'à traverser la prairie sur la D, passer au pied du gîte et retrouver la route d'accès (25mn, 860m).

La ferme du Col (gîte d'étape)

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