[Hautes-Alpes] Le Chenaillet
3h30 / 10kms / +800m / -800m.
Carte topographique IGN Top25 au 1/25000e 3536 OT Briançon - Serre-Chevalier - Montgenèvre
Départ : Parking Mur des Aittes (au-dessus de Cervières)
Arrivée : Parking Mur des Aittes
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Italie - France ce ne sont pas que des rencontres de football mémorables comme la finale de la coupe du Monde 2006... Non, non ! Ce sont aussi plusieurs décennies de bisbilles frontalières dont les paysages du Briançonnais ont gardé les stigmates : des sentiers d'altitude osés, des blockhaus creusés au tréfonds de la rocaille, des forts essaimés sur les crêtes, d'impressionnants murs de défense (voir le mur des Aittes du côté de Cervières), des rétrocessions de vallées alpines comme dommages de guerre (la Vallée Étroite par exemple...), des centaines de tonnes de ferraille et de barbelés qui restent à rouiller sur les sommets et les crêtes, plus de 70 ans après que les canons se soient tus... Italie - France, ce furent des combats acharnés, au près comme à distance (prenons l'exemple des échanges d'obus entre le sommet du Chaberton et le fort du Janus). Aujourd'hui, les dissensions sont apaisées (encore qu'avec la problématique de l'accueil des migrants...) mais on s'en tient à la diplomatie, heureusement. Les terrains de « jeux » guerriers ont retrouvé, année après année, leur sérénité originelle et certains ouvrages d'art du Briançonnais (en grande partie des sentiers d'altitude créés par le Génie militaire) sont à la disposition des randonneurs. La micro-région qui s'inscrit entre le col de Montgenèvre et la vallée de la Cerveyrette recèle bien d'autres surprises et entre autres qu'elle a été le cadre il y a des dizaines de millions d'années de mouvements tectoniques dus à la dérive des continents et que l'on dispose ici de la possibilité de visionner à l'air libre les différentes couches minérales qui composent le manteau terrestre (voir ce lien en introduction de recherches approfondies ultérieures).
Du parking automobile qui se situe 300m après avoir traversé le mur des Aittes à 1885m, on remonte la route sur 150m pour s'engager à G sur la piste qui dessert le hameau de La Chau. Juste après avoir dépassé la chapelle, on part à G à travers la prairie sur un sentier en direction du lac de Gignoux. On monte pleine pente au N jusqu'à passer auprès de la bergerie des Fraches (30mn, 2060m) et au-delà franchir un verrou morainique derrière lequel se trouve le lac Noir (20mn, 2240m).
On poursuit au N sur sentier pour atteindre une fourche de chemins à 2300m dont on suit celui de D pour contourner par sa droite un laquet. On laisse partir à droite l'itinéraire du lac Gignoux pour continuer au N et remonter sur sentier le coteau abrupt qui donne accès au col qui s'inscrit entre les cimes du Grand Charvia à droite et du Chenaillet à gauche. Au col (45mn, 2520m), on découvre les alpages qui occupent le versant N de cette crête correspondant au domaine skiable de la station de Montgenèvre. Mais, mis à part quelques canons à neige et une remontée mécanique à l'arrêt, l'incidence sur la vision panoramique est bien faible. Tant mieux ! Au loin, on peut décrypter les sommets qui composent la crête frontière entre l'Italie et la Vanoise, le Mont-Thabor et sur la gauche le massif de l'Oisans. On suit la crête sur la G pour faire l'ascension du Chenaillet sur un sentier aménagé en lacets et parfois équipé de marches d'escaliers. A l'approche du sommet, on découvre les stigmates de la Ligne Maginot (blockhaus, barbelés rouillés, fers à béton, etc.). Deux ou trois zigzags plus tard, nous voici au point culminant (20mn, 2650m) pour apprécier de grandioses panoramas à 360° sur la région et au-delà. Trois tables d'orientation aident à la compréhension de la géographie : à l'W, le massif des Écrins qui s'étale derrière la butte rocheuse du Janus et la crête de Peyrolle, au SE, le Grand Pic de Rochebrune et le Grand Glaiza, au NE la Vanoise, au N la Maurienne et le Mont-Thabor en partie occultés par le Chaberton qui trône au dessus du col du Montgenèvre.
On descend au SW sur un EXCELLENT sentier (petit clin d’œil à l'IGN qui n'a pas remis à jour les informations sur la carte Top25 du coin...!) au milieu des bombes de basalte attestant d'une présence volcanique passée. La descente en lacets bien tracés dans la pente d'éboulis permet de rattraper le sentier qui arrive de la fourche à 2300m située au-dessus du lac Noir. On poursuit sur la D et après une centaine de mètres (45mn, 2290m) on emprunte à main G une trace qui descend directement au lac des Sarailles sans que l'on ait à faire le détour par la cabane des douaniers.
On traverse précautionneusement une zone humide en suivant un sentier aménagé pour rejoindre le lac en contrebas (5mn, 2235m). En se retournant pour contempler le paysage vers le N, on remarque que l'on a traversé des zones d'éboulis très fin identifiés par les géologues comme étant du gabbro et de la serpentinite (ce n'est pas moi qui le dit mais ce panneau d'explications...). Maintenant, direction S pour désescalader le rognon rocheux qui retient les eaux du lac des Sarailles. On croise de façon perpendiculaire un chemin (15mn, 2180m) pour continuer la descente avec la « démoniaque » face striée du Lasseron, l'emblématique sommet du coin qui, comme on le verra plus loin, a été creusé de multiples cavités par le Génie militaire dans le cadre de la ligne de défense Maginot. A l'approche de la route, on laisse partir tout droit le chemin qui rejoint La Chau pour descendre à main D jusqu'au parking (25mn, 1885m).
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