[Ethiopie] Danakil - Volcan du Dallol

2 demi-journées de voiture + 3h de marche / +150m / -150m
Départ : Mekele
Camp intermédiaire : Hamed Ila
Arrivée : Mekele

Diaporama

Je vous emmène en-dessous du niveau de la mer, à -126m précisement, dans la dépression du Danakil où se trouvent le lac Assal (ou Karoum) pratiquement asséché et recouvert par endroit d'une épaisseur de sel qui atteint les 1000m ! et le volcan du Dallol dont la dernière éruption date de 1926. Ce dernier présente de beaux salfatares multicolores (voir le diaporama, ça parle de suite...). Même si le 1er ministre éthiopien Aby Ahmed, prix Nobel de la Paix en 2019, a conclu une paix historique avec l'Erythrée voisine pour mettre fin à un conflit de définition de frontière datant de 30 ans, il n'en reste pas moins que cette "randonnée" nécessite d'être encadrée par un guide local (ETB1000 = 30€) et d'un ranger en armes (ETB4000 = 120€).

Au-dessus de Mekele

1er jour : Départ de l'aéroport de Mekele en 4x4 en direction de Bere Hale puis Hamed Ila en suivant une route goudronnée très empruntée par les convois de marchandises qui font la navette entre l'Ethiopie, pays enclavé sans accès naturel à la mer, et le port maritime érythréen de Massawa (dont l'accès par les éthiopiens a été négocié au moment des accords de paix). On sort de la cuvette au milieu de laquelle Mekele a été construite en remontant par de larges lacets jusqu'au rebord d'un plateau agraire à 2600m. Puis on quitte la route principale qui se poursuit vers le N pour partir vers l'E au niveau d'Abula et poursuivre la traversée du plateau. Après 1h30 de route, celle-ci descend fortement en lacets pour rejoindre le plateau de Bere Hale à 1350m, le bourg commerçant du coin qui est le centre de regroupement hebdomadaire des nomades de l'ethnie afar qui procédent au ravitaillement en nourriture (restaurants, épiceries, commerces).

Une caravane provenant du site d'extraction du sel arrive à Hamed Ila

Lunch dans un petit restaurant. Puis on poursuit la descente vers le point 0 en bordure de la dépression du Danakil. On laisse la route principale pour tourner à D en direction du "village" d'Hamed Ila. 2kms après le croisement, il est conseillé de s'arrêter à la montagne aux fossiles où il n'y a qu'à se baisser pour en collecter... En reprenant le véhicule, il ne reste que 5kms pour atteindre Hamed Ila, un ensemble de cahutes en bois d'eucalyptus à l'aspect plutôt sommaire... Ce sera notre "camp de base" pour la nuit.

Sur le lac Assal à Hamed Ila

Mais avant que le soleil ne se couche (et ça va vite ici puisque l'on se trouve coincé entre l'équateur et le tropique du Cancer, on reprend le 4x4 en compagnie d'un ranger en armes pour rendre une première visite au lac Assal. On rejoint un monticule de sel d'une vingtaine de mètres de hauteur du sommet duquel on domine une étendue infinie d'un blanc gris immaculé et surtout paraissant de longueur infinie... Ce mamelon est une excroissance de sel qui s'est solidifiée en présence d'oxyde de fer et de manganèse. Impressionnant ! Puis c'est à nouveau à bord du 4x4 que l'on roule sur la croûte de sel avec comme point visé le volcan Dagada Ale (la seule montagne qui dépasse de l'horizon au S...). On s'avance ainsi sur le lac tout en restant (très) loin de l'étendue d'eau (mirage ou réelle ?) pour assister au coucher de soleil (qui parfois n'a pas lieu si une dépression météorologique entrée par la Mer Rouge occupe l'espace en venant buter sur les remparts E du plateau de Mekele). Ici, il peut faire 50 à 55°C sous un soleil brûlant ou alors seulement 30°C si le temps est couvert... Une fois que le soleil a disparu, on rentre au campement d'Hamed Ila pour passer la nuit sous les étoiles, allongés sur les lits de fortune.

Les salfatares du volcan Dallol

2ème jour : Le départ du camp se fait à la "fraîche" (si l'on peut dire...) aux alentours des 5h du mat'. On reprend le 4x4 avec le ranger et aussi le guide local qui va nous "surveiller" lors de notre pérégrination dans l'antre du volcan du Dallol. On reprend le même chemin que la veille au soir jusqu'à dépasser le mamelon et rejoindre après 45mn de "route" la base d'une colline vaguement rougeâtre : c'est le volcan du Dallol ! Pas vraiment impressionnant, il faut le dire... Ici, la "neige" est orangée. La visite dure à peu près 2h30 : on grimpe d'une petite centaine de mètres de dénivelée pour commencer à traverser des espaces de plaques de sel et de concretions aux drôles de formes.

Au coeur du volcan Dallol

Tiens, on commence à distinguer quelques couleurs sortant du gris blanc environnant ! Puis, c'est un gros panache de fumée que l'on voit sortir d'un monticule aplati. Plus on s'avance sous le vent, plus ce panache de fumée commence à sentir l'oeuf pourri, l'oxyde de soufre, quoi ! Au cours de la circumambulation, on sera amené à découvrir une demi-douzaine de points chauds qui présentent des concrétions aux formes et couleurs variables aussi disparates que celles de l'arc-en-ciel, voire plus car il y a des parties fluo, on contournera des lacs (ou plutôt des laquets, car sur les photos, par manque de repère quantifiable, on a l'impression que ces étendues liquides sont de grande largeur alors qu'elles sont circonscrites à une dizaine de mètres au grand maximum), on s'attardera à attendre, suite au gargouillement d'une tubulure, que le mini-geyser veuille bien se manifester (oh, quelques gouttes...). On marchera à peu près pendant 2kms pour revenir au point de départ et retrouver le sentier de l'aller qui nous ramènera au parking.

Un mini-geyser au coeur du volcan Dallol

On reprendra le 4x4 pour rejoindre 2kms à l'W un cirque de sel composé de cheminées de fées elles aussi en sel solidifiées par le manganèse et coiffées de gypse. Ambiance originale s'il en est... (compter 40mn de visite).

Sur le site des cheminées de fées en sel connexe du volcan Dallol

On finira la visite du coin par un passage auprès du "lac bouillant" situé au SE des cheminées de fées. C'est une étendue d'eau circulaire d'une centaine de mètres de diamètre du fond de laquelle monte des entrailles de la terre du nitrogène (azote liquide) donnant l'impression que l'eau bout. Eviter quand même d'y tomber !

Sur la rive du lac Bouillant, gloub, gloub...

Sur le chemin du retour à Hamed Ila, on s'arrêtera sur un site d'extraction du sel, opération encore manuelle aujourd'hui. Les plaques de sel de 15cm d'épaisseur et taillées en 50 x 50 sont ensuite chargées sur le dos de dromadaires et d'ânes qui les convoieront jusqu'à Bere Hale voire plus loin. Mais ces caravanes sont en sursis car elles seront bientôt remplacées par des norias de camions. L'extraction mécanique a été arrêtée il y a peu de temps car elle n'était pas rentable, ou alors tombait trop souvent en panne, provoquée ou non... Il faut bien sauvegarder l'emploi local des pauvres gens... Le sel sert maintenant à l'alimentation du bétail mais de tout temps il avait servi à alimenter les humains. Pour poursuivre la découverte de cette activité, vous pouvez consulter le reportage que j'ai fait paraître dans Les cahiers de l'Ane n°98.

Un homme de l'ethnie afar au travail sur le site d'extraction du sel

A Hamed Ila vers 11h, on récupére les bagages et on reprend la route en direction de Mekele avec l'arrêt incontournable à Bere Hale pour le lunch. Arrivée à Mekele en milieu - fin d'après-midi avec dans la tête le souvenir encore prégnant des myriades de couleurs et de senteurs, plus ou moins agréables...

C'est la période des moissons sur le plateau à l'approche de Mekele

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