[France] Alpes - Roche Faurio (1997)
Carte topographique IGN Top25 au 1/25000e 3436 ET Meije - Pelvoux - Parc National des Ecrins
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Lorsque j'ai fait l'ascension du Dôme de Neige des Ecrins à l'été 1993, j'avais, à l'instar des années précédentes où je randonnais exclusivement, remonté le Glacier Blanc jusqu'au refuge des Ecrins (il s'appelait encore "Caron" à l'époque...). A l'occasion et en préalable pour raisons d'acclimatation, notre cordée s'était hissée au sommet de la Roche Emile Pic, un belvédère situé en face de la Barre des Ecrins. Côté N, on avait une large vue sur les arêtes de la Meije (entre autres...) et le regard plongeait sur le splendide et très méconnu vallon de Tombe-Murée. Cela m'avait laissé d'excellents souvenirs (et une collection de diapositives que j'ai pu, 30 ans après, scanner pour les présenter en illustration de cette course de haute montagne...). Mais, de ce sommet, il me manquait la vision d'en haut du côté Bérarde à la fois du vallon de Bonnepierre et de l'enfilade de cette allée de pics que représente la vallée du Vénéon. Je m'étais promis de revenir ici pour effectuer une ascension complémentaire qui serait sensée m'ouvrir un panorama plus large. Et donc, quel meilleur endroit que celui de la Roche Faurio ? En tant que nid d'aigle positionné à l'W pour bien détailler la géographie et permettant de disposer d'un panorama circulaire intégral sur le massif des Ecrins, ben non, je ne vois pas...
Noter que pour optimiser les temps de déplacement automobile et de parcours pédestre (même "jeune" on essaie d'économiser de l'essence et ses articulations...), j'avais organisé cette randonnée alpine sur 3 jours de temps :
1) Jour 1 : montée au refuge des Ecrins
2) Jour 2 : ascension en A/R de la Roche Faurio et descente jusqu'au refuge du Glacier Blanc
3) Jour 3 : ascension en A/R de la montagne des Agneaux et retour dans la vallée.
Ce présent descriptif ne prend en compte que l'ascension vers le sommet de la Roche Faurio et le retour au refuge du Glacier Blanc. La suite du périple est décrite dans La montagne des Agneaux.
Diaporama Jour 1 : Remontée des 1400m de dénivelée du Pré de Madame Carle jusqu'au refuge des Ecrins en alternant passages sur beau sentier (au début jusqu'au refuge du Glacier Blanc), traversée de moraines détritiques et d'éboulis pour rejoindre la RG du glacier, gymkhana de contournement des crevasses (bien suivre les cairns repositionnés chaque année...), marche sans difficulté sur la neige pour arriver au pied du béquet sur lequel le refuge est construit et pour finir petite grimpette en lacets serrés pour rejoindre la plateforme terminale sur laquelle le refuge est construit (compter en gros 5 heures de marche). Au soir, notre guide Andrea Viano que nous avons engagé spécialement pour nous aider à réaliser ce programme nous rejoint au moment du dîner. Contrôle du matériel mais pas de précipitation car la course n'étant pas longue, on pourra faire les règlages demain matin avant de partir.
Jour 2 : Je reprends l'itinéraire que j'avais suivi à l'été 1993 lors de l'ascension du Dôme de Neige des Ecrins. En à peu près une heure de temps nous voici en vue des Clochetons de Bonnepierre et du col des Ecrins. Ici, on laisse partir dans une grande courbe à gauche la trace du Dôme pour s'élever sur une trace beaucoup plus confidentielle car moins bien marquée que l'autre du fait du faible nombre d'alpinistes qui la parcourent chaque année. Andrea nous guide vers la RD du large couloir. Vers 3550m d'altitude, on traverse une zone d'éboulis avant de retrouver de la neige au-dessus pour venir buter sur la base de l'arête rocheuse dans laquelle s'ouvre la Brèche de Tombe-Murée. On remonte la pente de blocs entassés en biais vers la gauche pour prendre une direction W plus affirmée et atteindre le sommet de la Roche Faurio qui, on ne s'en doute pas, avec ses 3730m est le 4ème plus haut point en altitude de tout le bassin du Glacier Blanc (après la Barre des Ecrins, ses satellites le Dôme de Neige et la Barre Noire). C'est pas rien quand même ! Et c'est un des sommets les plus faciles du coin avec la Roche Emile Pic. Une belle course d'initiation au mixte...
Côté panoramas, il y a des tonnes de choses à raconter. Certes, au S, il y a l'imposante masse de la Barre des Ecrins. Dans la phase de montée, elle aura été le prétexte de toutes les reprises de souffle... Il faut dire qu'il n'y a pas meilleur belvédère que cette arête S de la Roche Faurio pour en disséquer les moindres détails. Une fois en haut, c'est vraiment la quasi totalité du massif des Ecrins et même de l'Oisans sur lesquels on peut exercer ses connaissances géographiques. Et, comme de bien entendu, la vision en enfilade de la vallée du Vénéon de part et d'autre de laquelle se dressent des pics altiers jusqu'à la Roche de la Muzelle et même dans le lointain, tout près de Grenoble, le Taillefer. La phase de descente est aussi un régal en cette fin de matinée où le soleil n'est pas encore totalement écrasant, permettant de contempler, alors que l'on se trouve dans les pentes de neige débonnaires de la Roche Faurio, cette fameuse Barre des Ecrins. Rétrospectivement, on se remémore les difficultés que l'on avait connues dans la voie d'ascension au sommet du Dôme, pas forcément du côté technique mais plutôt rapport au souffle, parfois un peu court, dirons-nous... Eh bien, on peut attester aujourd'hui que l'inclinaison des pentes sur lesquelles on peut suivre la trace d'ascension est un chouille relevée ! De retour sur le Glacier Blanc, on fait le détour par le refuge des Ecrins pour la collation de midi et, après une petite sieste, on enchaîne avec les 2h à 2h30 de descente pour aller se poser au refuge du Glacier Blanc à 2550m. Des souvenirs plein la tête et l'espoir que les photos ont été réussies (avec les diapos, à l'époque, on ne savait jamais quel serait le résultat du développement...), on peut commencer à envisager la course du lendemain vers les Agneaux...
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