[France] Alpes - Râteau occidental (1997)
Carte topographique IGN au 1/25000e 3436 ET Meije / Pelvoux / Parc national des Ecrins
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Après avoir gravi la Tête des Corridors et la Meije orientale, j'avais envie de contempler le Grand Pic de la Meije de l'autre côté, à l'occident. Et puis, l'âge aidant, on devient plus fainéant (non c'est pas vrai...!). L'opportunité de pouvoir faire l'ascension du Râteau E depuis le refuge du Chatelleret ne s'étant pas présentée, me voici donc une fois de plus à jeter un oeil intéressé sur le programme des "collectives" proposées par les bureaux des guides de La Grave et de Briançon. Pas de Râteau E en "collective" (c'est quand même une course pour initiés et qui plus est un tantinet longuette...) mais un Râteau W. Et, qui plus est, à partir de la gare supérieure du téléphérique des Ruillans. Pas coupable de sacrifier aux facilités du progrès car quelques années avant que le téléphérique ne soit construit, mes parents m'avaient guidés depuis le village de Fréaux jusqu'au refuge Evariste Chancel et nous étions redescendus (si l'on peut dire puisqu'il faut grimper quelques 350m de plus...) en franchissant la Brèche de Pacave. A 300m près, c'est comme si j'étais déjà venu à la gare supérieure du téléphérique des Ruillans. CQFD !
Diaporama Au départ de La Grave, on s'engouffre dans la première benne qui nous dépose quelques minutes plus tard à celle du Peyron d'Amont. Là, c'est changement de benne pour rejoindre le plateau du col des Ruillans 800m plus haut. Nous voici donc à 3200m d'altitude en train de nous préparer sur de la caillasse. L'équipement d'alpiniste glaciaire est de rigueur dès le départ du col. On remonte sans difficulté la pente de neige qui conduit au col de la Girose, une échancrure qui permet de jeter un coup d'oeil (et même deux...) côté sud sur le vallon de la Selle. On se situe sur l'arête qui relie le Pic de la Grave, ce drôle de sommet aux oreilles de chat...) et le sommet du Râteau occidental.
Encore une petite remontée en neige avant de ranger les crampons pour l'escalade facile de l'arête rocheuse qui conduit au sommet. L'ambiance est sympa à cheval entre les vallées de la Romanche et de la Selle. Et pendant les moments d'attente pendant lesquels le guide Lionel Claveau sécurise notre avancée, on n'a pas le temps de s'ennuyer avec la scrutation des paysages qui nous sont proposés principalement du côté du septentrion : plateau d'Emparis, Grandes Rousses, pays d'Arves, Vanoise, Mont-Blanc... Enfin, on se retrouve sur le fil de la crête rocheuse à quelques encablures du sommet pour découvrir la profondeur du vallon de la Selle et l'immensité du massif de l'Oisans. Au plus près, c'est madame La Meije qui se présente sous un profil peu commun, celui de sa face W où l'on peut attester que la face S des arêtes est vraiment en dévers. On comprend maintenant mieux les récits épiques des campagnes d'ascension des premiers alpinistes (et des suivants...) depuis le vallon des Etançons.
Une grande pause au sommet du Rateau W à 3769m pour déguster la vue périphérique et prendre les photos souvenirs mais sans trop tarder quand même car on est parti tard puisque notre départ matinal était conditionné à l'arrivée de la première benne du téléphérique. La descente des pentes de neige risque de devenir délicate à cause du réchauffement diurne (le soleil éclaire très tôt en matinée les pentes glaciaires peu relevées du glacier des Ruillans et transforme très vite la couche de neige...). Il est plus de midi lorsque l'on atteint la base de la muraille rocheuse puis le col de la Girose. Avant de basculer côté N, on en profite pour jeter un dernier coup d'oeil sur le vallon de la Selle puis on descend rapidement rejoindre la gare des Ruillans, un peu dans la "soupe" quand même... Le parcours aérien entre les Ruillans et La Grave suspendu à un câble permettra d'apprécier une fois encore la beauté des faces N de La Meije, à cette heure-ci bien ensoleillées.
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