[France] Alpes - Montagne des Agneaux (1997)
Carte topographique IGN Top25 au 1/25000e 3436 ET Meije - Pelvoux - Parc National des Ecrins
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Cette course s'est déroulée à la suite de l'ascension de la Roche Faurio (jours 1 et 2) au départ du refuge du Glacier Blanc. La montagne des Agneaux dont j'avais de multiples fois admiré la prestance depuis la RN91, la route de Grenoble à Briançon. Elle me fascinait par sa conformation à deux pics, l'un blanc, glaciaire et mis en avant côté N, appelé la calotte, l'autre noir, rocheux, en retrait du premier, 30 mètres plus haut. Côté N, la calotte des Agneaux est une course côtée AD caractérisée par la remontée d'arêtes de neige de 45° après que l'on ait traversé un certain nombre de champs d'éboulis au dessus du lac du col d'Arsine. Côté S, le pic Noir quant à lui est beaucoup plus accessible est moins problématique à réaliser même avec des conditions climatiques pas optimales. D'où le choix... Dès mon plus jeune âge, mon leimotiv n'a pas été de faire l'ascension de sommets pour accrocher à mon "tableau de chasse" tel ou tel sommet et les classer par niveau de difficulté. Non, non, c'est et ça a toujours été l'aspect visuel et photographique depuis le sommet (ou pas...) qui m'ont motivé que ce soit en alpinisme ou en trekking (avec en trekking l'opportunité de rencontrer les populations pour mieux appréhender leur manière de vivre dans ces milieux isolés). Donc, va pour la voie normale des Agneaux, le Pic Noir, depuis le Glacier Blanc. Et en plus, "cerise sur le gâteau", c'est le point culminant de la montagne...
Diaporama Jour 3 : Au départ du refuge du Glacier Blanc, je suis en chemin connu puisque c'est celui que j'ai emprunté à la toute fin de mon premier circuit du tour de la Barre des Ecrins avec l'UCPA de Monêtier quelques 10 ans auparavant. Nous remontons avec Andrea les pentes d'éboulis pour rejoindre la base du glacier Jean Gauthier (il sera bientôt fossile celui-là...) et traverser le col du Monêtier. Le soleil apparaît et l'ambiance jaune et rougeâtre ne nous dit pas grand chose de bon côté persistance du beau temps pour la journée. La dégradation météo est annoncée pour la mi-journée ce qui va nous laisser le temps de rentrer au refuge d'ici là. Il ne fait pas très froid non plus et l'isotherme 0°C n'est pas descendu en-dessous des 3500m cette nuit-là et c'est la raison pour laquelle Andrea a souhaité que l'on commence à la frontale pour ne pas trop à avoir à marcher dans la "soupe" au retour de la course. Au col on abandonne à main droite la trace hyper empruntée de la voie de descente vers le vallon du Grand Tabuc pour incliner sur la gauche afin de rejoindre le col Tuckett à 3529m après avoir longé à distance les parois N du pic éponyme. Il ne reste plus que 150 mètres de dénivelée. La course semble presque finie mais, c'est bien à partir de là que ça se corse. La course est cotée PD+ avec des passages en III+. Le rocher, c'est pour maintenant !
On laisse l'équipement glaciaire sur place et c'est parti dans le rocher. On remonte la pente en biais, de banquette en banquette, sans trop perdre de temps car les nuages noirs semblent arriver (heureusement, il n'y a pas d'orage prévu mais on ne sait jamais...). L'ascension n'est pas difficile et on atteint en moins d'une heure le sommet de la montagne des Agneaux pour, là encore, disposer d'une vue périphérique quasiment sans entrave et la possibilité de jeter un coup d'oeil sur la calotte des Agneaux et à ses pieds le champ de cailloux du col d'Arsine avec ses deux lacs couleur bleu laiteux. On ne s'attarde pas trop rapport à la météo et on reprend le même itinéraire qu'à l'aller pour retrouver nos affaires au col Tuckett. Mais l'affaire est un peu plus délicate au retour car, comme d'habitude, il est toujours plus aisé d'escalader dans ce genre de terrain que de descendre. On mettra d'ailleurs plus de temps au retour qu'à l'aller... Une fois les crampons rechaussés, on rejoint le col du Monêtier pour retrouver la voie de descente vers le glacier Jean Gauthier avant de fouler les champs de cailloux qui se sont substitués à la neige depuis quelques années. Au refuge, petite collation roborative avant de poursuivre sur le bon sentier de descente qui nous ramène au Pré de Madame Carle pour la conclusion de ces trois jours de haute montagne avec encore présents à l'esprit les exceptionnels paysages de haute montagne qui nous ont été dispensés.
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