[France-Espagne] Pyrénées - HRP n°2

Ne cherchez pas sur le site le topo de la 1ère partie de la Haute Route Pyrénéenne (HRP) de l’océan à Bious-Artigues, ce n’est pas un oubli du webmaster, il n’existe pas ! Et pour cause, je n’ai pas parcouru cette portion (ce sera pour une prochaine année...) et j’ai commencé par la 2ème...

En premier lieu quelques définitions :
Eau : masse liquide que l’on trouve partout dans les Pyrénées sous forme de lac, de ruisseau ou de torrent (le gave) et qui fait que le randonneur ne doit que très peu se soucier de sa réserve d’eau (avoir juste en réserve quelques pastilles d’Hydroclonazone dans le cas d’un doute sur la salubrité lors du remplissage).
Cailloux : On a enfin trouvé l’emplacement où Dieu a entreposé ce qu’il avait en trop lors de la création du Monde. Impressionnant !
Cairn : empilage du trop-plein de cailloux (voir définition ci-dessus) dont l'enchaînement donne une indication sur l’itinéraire à suivre. C’est le balisage du coin ! Quelques pancartes (indiquant des horaires fantaisistes...), quelques marques de peinture (souvent vieilles... à l’exception de celles du GR10 distillées avec parcimonie) mais rien d'autre que du caillou !
Neige : Matière qui à tendance à occuper des combes arides peu exposées aux rayons du soleil même si la saison est bien avancée. Un peu de vent glacial ou une chute de grêle lors d’un violent orage et on régénère le tapis glissant (avec peut-être en-dessous un pont de neige qui franchit un torrent).

Le barrage d'Osoue au pied du Vignemale

Les préliminaires sont écrits : que celui qui ne supporte pas de marcher sur les cailloux, de traverser des éboulis, de remonter des couloirs pentus parfois encombrés de neige, de porter plus que de raison car la météo dans le coin étant versatile (et parfois imprévisible)... on est condamné à emporter avec soi les vêtements et le matériel technique idoines, je ne lui conseille VRAIMENT pas de se mesurer à la HRP. Certes, les paysages sont d’une beauté à couper le souffle (enfin, pas que les paysages...) mais si l’engagement sur cet itinéraire doit se résumer à « Marche ou crève... », il n’y a pas d’alternative autre que s’abstenir. Et cette portion de la HRP est loin d’être la plus difficile : la traversée de l’Ariège entre autres saura vous rappeler les douleurs oubliées et vous en fera découvrir d’autres... En tronçonnant la traversée intégrale d’Hendaye à Banyuls (une soixantaine de jours de marche) en portions d’une dizaine ou d’une quinzaine de jours, on pourra oublier l’aspect performance et sport extrême qui fait vibrer les impétrants qui s’engagent sur ce parcours et goûter totalement à la quintessence de cet itinéraire d’exception tracé au milieu d’espaces naturels de tout premier ordre ! Allez, c’est parti...

Et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit en PDF : Pdf image 1 Cartes HRP n°2

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Pau - Laruns - Lac de Bious-Artigues - Refuge d’Ayous

1h30 d'autocar ou 45mn de voiture + 2h15 / +570m / -0m.
Depuis la gare SNCF de Pau, bus pour Laruns (2 à 3 par jour) puis navette de Laruns (2 par jour seulement en juillet et août) au parking inférieur de Bious-Oumettes sous le lac de Bious-Artigues. On rejoint à pieds le parking supérieur (ouvert en saison pour une centaine de voitures) à proximité du lac en 20mn.

Diaporama Du parking supérieur à 1420m, on part vers le S longer le lac sur sa RD en suivant les marques du GR10. On évolue sur un sentier étale avant de traverser le torrent pour se mesurer à une forte grimpette jusqu’à un plat dégagé (35mn, 1540m). On poursuit à main D en forêt toujours sur le GR10 et on traverse un plateau (30mn, 1700m). Après un petit retour en sous-bois, on sort à découvert pour monter tranquillement à flanc de prairie. On traverse de nombreux petits torrents d’eau claire. On atteint le lac Roumassot (35mn, 1845m) et par un dernier coup de rein on pose le pied sur un plateau gazonné pour passer au-dessus du lac du Mey et atteindre le lac Gentau (25mn, 1940m).

Le refuge d'Ayous

On rejoint le refuge d’Ayous après avoir laissé le GR10 partir vers la crête franchir le col d’Ayous pour rejoindre l’Atlantique (10mn, 1980m). On se trouve en bordure d’un large cirque de montagnes où le Pic du Midi d’Ossau se reflète dans les eaux limpides du lac Gentau. Une vision réellement idyllique. Nuit au refuge (tel : +33 559053700).

Une lecture attentionnée du paysage nous conforte dans l’idée que l’on se trouve au sein d’une ancienne caldeira volcanique : à l’W, on est surplombé par des falaises basaltiques alors que le Pic du Midi d’Ossau qui trône en plein milieu se trouve assurément être le reste de la cheminée d’un immense volcan. Quant à l’écoulement de la lave, on imagine sans peine qu’il devait s’effectuer vers le N à la fois par les vallons des gaves de Bious et de Brousset.

Lever de soleil au refuge d'Ayous

Jour 2 : Refuge d’Ayous - Col de Peyreget - Refuge de Pombie

4h50 / +800m / -750m.
Diaporama On part au S du refuge franchir un petit col qui donne accès à la combe du lac Bersau (25mn, 2040m). On longe le lac sur sa RD pour aller trouver à main G un passage qui s’ouvre juste après avoir dépassé un laquet. On descend à G dans le vallon avant de rejoindre le lac Castérau après avoir négocié 4 grands lacets et en ayant rattrapé le GR108 dans la partie finale (35mn, 1940m). Au-delà du lac, on désescalade le verrou morainique sur des plaques de lapiaz envahi d’herbe au milieu desquelles le sentier zigzague agréablement. Arrivé à la piste (40mn, 1720m) on part sur la G pour une trentaine de mètres avant de trouver à main D le sentier marqué en blanc-rouge pour s’en aller rejoindre le fond du thalweg. On traverse le gave de Bious sur un pont de bois avant d’en suivre la RD et arriver au pied d’une falaise (10mn, 1645m, bergerie de Cap de Pount).

A la bergerie de Cap de Pount

C’est bien dans la pente qui s’élève sur la D qu’il va falloir monter, et plutôt sévèrement, pour s’enfiler plus haut dans le couloir qui s’ouvre au milieu des falaises verticales. La trace est bien cairnée et au passage d’un petit plateau gazonné on peut reprendre son souffle et découvrir à l’arrière les vallons d’altitude au milieu desquels sont lovés les lacs d’Ayous. Un peu plus loin on atteint un enclos à bestiaux (45mn, 1900m) à la cabane de Peyreget. On s’en va contourner par la D le mamelon qui nous fait face pour s’élever dans un thalweg après que l’on ait retrouvé un sentier arrivant de la gauche du lac de Bious-Artigues. On traverse plusieurs petits plateaux avant d’atteindre la cuvette du lac de Peyreget (35mn, 2070m).

Au lac de Peyreget (Pic du Midi d'Ossau)

On contourne l’étendue d’eau par la D puis on monte en biais sur de grandes pentes herbeuses en direction de la G. On croise de nombreuses sources avant de longer deux laquets posés dans des combes minérales dominées par l’omniprésent Pic du Midi d’Ossau (15mn, 2140m). On poursuit dans un bel éboulis de gros blocs pour rejoindre un couloir gazonné qui permet d’atteindre facilement le col de Peyreget (35mn, 2300m). A notre gauche, le Pic du Midi d’Ossau présente des faces rocheuses verticales où les adeptes de l’escalade rocheuses doivent s’en donner à cœur joie. Ici, d’ailleurs, c’est le départ de la traversée sud-nord de la montagne composée de plusieurs pics aussi élancés les uns que les autres. En oubliant un peu la domination de ce « géant », le panorama s’ouvre vers l’E sur un enchaînement de sommets au milieu desquels trônent le Balaïtous et le pic d’Artouste. On descend côté E pour trouver à mi-pente, à 50m du sentier sur la D, un petit lac de couleur indigo qui occupe le fond d’une combe très minérale souvent oublié des randonneurs. Il est quand même sympa, rendons lui donc visite ! De retour sur le sentier principal, on longe un laquet avant de désescalader un verrou glaciaire pour arriver au lac de Pombie. Le sentier officiel tracé en RD ayant été balayé par une avalanche, il convient de suivre la déviation mise en place par la RG pour atteindre le refuge de Pombie (40mn, 2030m, tel : +33 559053178).

Descente sur le refuge de Pombie

Jour 3 : Refuge de Pombie - Caillou de Socques - Refuge d’Arremoulit

5h45 / +1105m / -800m.
Diaporama On descend dans le vallon à l’E du refuge en effectuant un grand lacet sur la D pour aller traverser le torrent en amont et le suivre en RD pour désescalader le verrou morainique. On contourne la cabane de Pucheaux (55mn, 1730m) avant de retrouver le ruisseau de Pombie et passer RG du vallon. On évolue à présent au milieu de prairies colonisées par des myriades de chardons bleus puis on retrouve la RD (25mn, 1635m) pour pénétrer dans une lumineuse forêt de feuillus. A la cote 1510, il faut descendre le coteau à main G pour sortir de la forêt par le bas et suivre le chemin qui trace de larges lacets dans une prairie.

Chardon

A l’approche du gave de Brousset (30mn, 1350m), on croise le GR108A « Chemin d’Ossau » et on franchit le torrent sur un pont. En face, on remonte jusqu’au parking automobile du Caillou de Socques sur la RD934 (10mn, 1400m, abri, en été autocar vers Laruns à 10h10 et 16h50). C’en est fini avec la descente pour un bon moment ! A la G du couloir d’avalanche côté E de la route, on trouve le départ du sentier qui entre rapidement en forêt pour une série de larges lacets. La série et la protection des frondaisons se closent alors que l’on traverse le ruisseau d’Arrious sur un pont (25mn, 1550m). Après avoir effacé deux zigzags, on évolue à flanc en RD du vallon à hauteur du ruisseau en suivant un chemin à la pente maîtrisée. A l’arrière, le Pic du Midi d’Ossau réapparaît avec le refuge de Pombie, bien petit certes au pied de ce géant, à l’aplomb du redressé couloir S. On reprend la marche pour atteindre une cabane de bergers adossée à une roche surplombante (55mn, 1840m).

Montée au col d'Arrious

Au-delà, on s’attelle à une belle grimpette jusqu’à traverser le ruisseau sur un plateau gazonné à l’approche du col d’Arrious (40mn, 2010m) et après cet intermède on repart en pente affirmée un peu atténuée par la présence de lacets pour rejoindre le passage du col d’Arrious (35mn, 2250m) d’où on domine une large cuvette minérale où s’inscrit le grand lac d’Artouste encadré de sommets rocheux comme les pics Palas ou d’Artouste. De cet endroit on peut choisir entre deux itinéraires :
- le tranquille qui descend pratiquement jusqu’à la rive S du lac d’Artouste où il retrouve le sentier qui arrive de la gare terminale du petit train d’Artouste,
- l’osé (mais à peine...) qui emprunte le passage d’Orteig, une vire de 3 à 400m équipée d’une main courante présente tout du long pour rassurer les impétrants sujets au vertige (il y a un peu de gaz...)

Le lac d'Arrious

A D donc pour passer en premier au superbe lac d’Arrious et monter à flanc sur une crête qui se présente à main G pour atteindre le début du passage d’Orteig. On le parcourt en toute sécurité grâce à la main courante et on peut profiter d’un belvédère magique sur la combe minérale du lac d’Artouste avec une vue totalement dégagée.

A l'entrée du passage d'Orteig     Dans le passage d'Orteig

La traversée accomplie, on débouche dans un champ d’éboulis de gros blocs (45mn, 2355m) avant de franchir un collet et descendre sur des dalles inclinées de granit en direction du fond de la combe minérale de toute beauté dominée par les pics d’Arriel et Palas et qui héberge les lacs d’Arremoulit. Le refuge est posé sur une plaque bombée sur la RD du grand lac à proximité du déversoir. Arrivant de la RG, on traversera le déversoir en suivant la base de l’ouvrage en béton construit ici pour augmenter la capacité du réservoir. Nuit dans le très petit refuge ou à côté dans une extension des dortoirs sous tente (25mn, 2305m, tel : +33 559053179).

La combe des lacs d'Arremoulit

Jour 4 : Refuge d’Arremoulit - Port du Lavedan - Refuge de Larribet

4h25 / +400m / -640m.
Diaporama Du refuge, on remonte en RD du grand lac pour suivre le petit canyon vers l’E. Au niveau d’un groupe de laquets (5mn, 2315m), un poteau indique la séparation des sentiers du col d’Arremoulit (vers la droite) et du col Palas (à gauche). Donc à G en zigzags serrés sous les parois W du Pic Palas pour passer un lac (15mn, 2370m) à l’aplomb d’un couloir rocheux issu du sommet du Palas. On le contourne par sa RD puis en suivant une trace cairnée on remonte « dré dans l’pentu » jusqu’au passage du col (45mn, 2517m). De l’autre côté s’ouvre un vallon façonné par un ancien glacier au fond duquel on distingue un des lacs d'Arriel, lac qui s’inscrit au fond d'un vallon bordé par les faces NW du Balaïtous et E du Pic d'Arriel (on est en Espagne).

Les lacs d'Arriel

On descend du col sur la G en suivant toujours la ligne de cairns qui nous aide à traverser le gros éboulis qui a pour origine la brèche du Pic Von Martin. Après cette épreuve un peu délicate, on pose le pied sur une épaule herbeuse (30mn, 2490m) avant de remonter à main G en RD du couloir qui conduit au port du Lavedan. A l’approche du col, les dernières pentes sont plutôt relevées en bordure (ou sur) d’un névé pour finir par un pas de II pour effacer un bloc effondré coincé dans le passage (sans sac c’est un peu plus facile à franchir). Dix mètres plus avant, nous voici au port du Lavedan (40mn, 2615m) duquel on dispose d’une vue plongeante sur la large combe minérale qu’il va falloir traverser pour rejoindre les deux lacs de Batcrabère de couleur bleu roi en contrebas. Mais la ligne droite n’est pas le meilleur chemin : après quelques zigzags à l’aplomb de la brèche, les cairns et les anciennes marques de peinture rouges et blanches nous commandent de partir sur la D pour effectuer une traversée en direction de la combe N du Balaïtous. Le pierrier disparaît pour laisser place à un verrou morainique que l’on désescalade de banquette herbeuse en banquette herbeuse. On en termine avec cette épreuve dans le thalweg de la passe de la Barane, thalweg que l’on suit vers l’aval pour rejoindre les lacs de Micoulaou (1h05, 2320m).

Au niveau des lacs Micoulaou

On suit la RG puis on passe RD pour descendre jusqu’au grand lac de Batcrabère. On remonte légèrement à main D à flanc d’un verrou morainique pour passer au-dessus du petit lac Batcrabère pour enfin descendre en direction du vallon au bord duquel est construit le refuge de Larribet (1h05, 2070m, tel : +33 562972539) géré par l’accueillante gardienne Laetitia.

Le refuge de Larribet au petit matin

Jour 5 : Refuge de Larribet - Port de la Peyre-Saint-Martin - Col de la Fache - Refuge Wallon

7h50 / +1300m / -1500m.
Diaporama On descend le verrou morainique sous le refuge face aux parois du Cap Peytier-Hossard qui s’allume sous les rayons du soleil naissant. Après une désescalade sur un bon sentier viabilisé par de nombreuses marches, on prend pied sur le plat sur lequel on traverse la rivière (25mn, 1810m).

Cap Peytier-Hossard et Balaïtous

On traverse une zone humide juste avant de s’engager dans la petite descente du Claou (20mn, 1740m) et pénétrer dans une forêt de feuillus. A la sortie (25mn, 1580m), on emprunte le sentier qui part à flanc sur la D et qui permet d’éviter de trop perdre d’altitude. Le sentier reste un moment à niveau, traverse le gave d’Arrens et remonte fortement en zigzags sur le coteau pour retrouver le sentier qui parcourt la RD du vallon (20mn, 1700m) et conduit sur la D au Port de la Peyre-Saint-Martin. On monte tranquillement jusqu’à un plateau gazonné (20mn, 1750m, embranchement à droite vers le refuge Ledormeur (abri non gardé, eau) construit il y a bien longtemps sur une des voies d’accès au sommet du Balaïtous. Puis on s’attaque à une série de lacets bien larges et à la pente maîtrisée pour franchir le verrou morainique derrière lequel se trouvent les deux lacs de Rémoulis (1h05, 2030m). Ceux-ci sont situés au fond d’un thalweg minéral assez étroit de toute beauté dominé par le Pic de Cambalès.

Les lacs de Rémoulis à l'approche du Port de la Peyre-St-Martin

Au pied du Pic de Cambalès sur la droite commence à se dévoiler le col convoité. On poursuit en faux-plat montant avant de venir buter sur un rognon que l’on franchit par une série de zigzags serrés (35mn, 2170m). Au-delà, on se rapproche du torrent alors que l’on commence à bien identifier le passage du col. On franchit le Port de la Peyre-Saint-Martin (20mn, 2295m) juste après avoir laissé partir sur la gauche le sentier direct pour le refuge Wallon qui s’en va franchir le col de Cambalès à 2706m. L’itinéraire proposé sur cette journée au contraire va faire un détour par l’Espagne et permet, ne serait-ce qu’un moment de fouler quelques prairies herbeuses. Ça ne peut pas faire de mal aux articulations, non ? Au niveau du Port on louvoie entre les gros blocs de granit effondrés au milieu desquels sourdent de nombreuses sources.

Au Port de la Peyre-St-Martin

300m après, on traverse un petit plateau sur lequel il convient de suivre l’indication donnée par un poteau orné d’une balise blanche et rouge et de descendre le coteau sur un sentier en lacets qui part légèrement sur la G. Le plateau gazonné atteint (à droite on distingue un joli lac de barrage), on traverse un ruisseau (20mn, 2170m) puis on poursuit vers le S à travers la prairie pour s’en aller longer le torrent de la Fache sur sa RD et le traverser un peu plus loin au moment opportun (là où on va risquer le moins de mouiller ses godillots...). On contourne par sa base le rognon rocheux et par une petite remontée, on s’en vient rejoindre le sentier qui arrive de la vallée et du refuge Respomuso. A l’arrière, le Balaïtous émerge de la ligne de crêtes qui l’occultaient. Cette face S a de quoi séduire les aficionados des itinéraires minéraux ! Il ne faudra pas oublier de revenir s’y mesurer une fois prochaine... On monte en direction de l’E d’abord sur un partie herbeuse (nombreuses sources) avant de suivre de beaucoup plus près le torrent de la Fache sur sa RG. On évolue un peu en hauteur avant de rentrer dans le canyon et venir toucher les galets. A la cote 2415 on s’engage dans le minéral. Au revoir les petites fleurs ! La pente du sentier se redresse franchement à l’approche de l’antécol. A l’arrière, le Pic du Midi d’Ossau émerge par-dessus la crête qui relie les pics Palas et d’Arriel. On pénètre dans une combe où résident deux lacs (1h15, 2520m).

Montée au col de la Fache côté Espagne     Les lacs de la Fache (à l'arrière Pic du Midi d'Ossau et Balaïtous)

On contourne le plus grand des deux par sa D et l’on s’engage ensuite « dré dans l’pentu » pour remonter dans un couloir mi-herbeux mi-rocailleux donnant accès au col de la Fache (20mn, 2664m). On dispose d’une vision très étendue sur la suite de notre périple dans ce spectaculaire massif des Pyrénées du groupe des Arratille aux pics Chabarrou avec au deuxième plan les pics du Vignemale. On descend en RG du vallon sur un excellent sentier jusqu’à atteindre un plateau herbeux. Puis on laisse à main droite un lac belvédère duquel on découvre, légèrement sur la gauche, le pic du Midi de Bigorre reconnaissable aux bâtiments de couleur blanche qui sont perchés sur le sommet.

Au col de la Fache

On s’engage dans un large couloir pierreux en RG d’un torrent pour retrouver un peu plus bas un excellent sentier qui passe à droite d’une combe colonisée par un lac de couleur verte (1h, 2305m). L’horizon s’élargit et on domine à présent le Pla de Toubosso situé à la confluence des vallées de Marcadau et d’Arratille et où est construit le grand refuge de Marcadau dit refuge Wallon. Ne reste plus qu’à négocier quelques lacets et à nous la bonne bière ! (aujourd’hui, exceptionnellement, à consommer sans modération...) Enfin, « ne reste plus... » est un doux euphémisme car les jambes sont lourdes à la suite de ce long périple et la descente est interminable pour atteindre le gave de Marcadau et le traverser (50mn, 1970m). Et ce n’est pas encore fini... Il va encore falloir « se goinfrer » la descente de la prairie ! Allez, la terrasse du refuge est proche : après cette interminable descente, vous reprendrez bien une petite grimpette avant de s’enfiler le breuvage désiré dans le gosier. Deux nuits au refuge (15mn, 1865m, tel : +33 562926428) qui vont encadrer une journée de repos, enfin presque. On ne va pas briser une si bonne dynamique...

Pla de Loubosso (refuge Wallon)

Jour 6 : Refuge Wallon - Boucle des lacs de Cambalès - Refuge Wallon

2h35 / +500m / -500m.
Diaporama En début de matinée on passe à la chapelle puis on rejoint le chemin du plateau des lacs de Cambalès tracé un peu plus haut dans le coteau en lisière de la pinède. On poursuit par une série de lacets au milieu des pins cembros avant de sortir à découvert au pied du large vallon dans lequel on imagine que chaque combe est « habitée » par un lac (c’est ce qu’on apprend à la lecture de la carte IGN...). Sur le premier plateau gazonné que l’on traverse, on laisse partir à main droite le sentier du lac Nère (et au-delà de l’itinéraire permettant de faire l’ascension du pic de Bernat Barrau) pour poursuivre tout droit et se mesurer au verrou morainique qui défend le plateau d’altitude. On débouche sur une immense banquette herbeuse au milieu de laquelle coule un ruisseau (35mn, 2210m).

Les lacs Cambalès au-dessus du refuge Wallon

Le sentier évolue de banquette en banquette, louvoie entre les plaques rocheuses et passe au-dessus de deux lacs (20mn, 2200m). Juste derrière on atteint l’extrémité E du Grand Lac (5mn, 2340m). On a la vision d’un superbe cirque de montagnes, pas si minéral que ça, parsemé de laquets qui occupent la moindre anfractuosité du relief. Du S à l’W, on identifie la crête qui court du pic Arraillous à la Petite Fache, la Pene d’Aragon, le pic de Cambalès et, passé le large col de Cambalès (on est du côté opposé au vallon du gave d’Arrens), on trouve les Peyregnets de Cambalès. Eh bien, c’est un tantinet rocailleux !

Le grand lac Cambalès

Plutôt que de redescendre par l’itinéraire de montée, on part vers le SW longer brièvement le Grand Lac par sa RD avant de grimper en écharpe dans les pentes à main G sur une trace qui permet de rejoindre un collet qui s’inscrit à la base de la crête de Cambalès (10mn, 2345m) et qui domine la combe des lacs d’Opale. On domine le Grand Lac d’Opale d’un bleu profond et qui occupe la totalité de la combe minérale au pied de la crête de Cambalès. On descend à main G au milieu des buissons de myrtilles et de bruyères violettes pour en rejoindre l’exutoire du lac (10mn, 2290m).

Le grand lac d'Opale

Puis c’est la descente en RG du thalweg pour atteindre le Petit Lac d’Opale que l’on longe par sa RD avant de trouver le couloir de descente à main G, couloir que l’on désescalade jusqu’à traverser un torrent (15mn, 2220m). Une fois en RG du torrent, on emprunte sur la D le petit chemin en forte descente jusqu’à retrouver le sentier par lequel on est monté ce matin depuis Wallon (20mn, 2100m). Puis c’est la première partie de la descente jusqu’au plateau sous le Bernat Barrau suivie de la traversée de la pinède qui permet de retrouver le refuge Wallon 40mn après. Sieste réparatrice dans l’après-midi.

ND des neiges du Marcadau

Jour 7 : Refuge Wallon - Lac d’Arratille - Col des Mulets - Refuge des Oulettes de Gaube

4h15 / +850m / -565m.
Diaporama On descend dans le vallon du gave de Marcadau pour aller chercher l’entrée du vallon situé au S et dans lequel s’inscrit le sommet du Vignemale. On traverse le torrent (5mn, 1830m) et on remonte le large vallon en RD avant de s’éloigner du bord du torrent pour surmonter un verrou morainique par l’intermédiaire d’un petit raidillon. A l’arrière on domine la forêt de pins de Marcadau. Sur le petit plateau (35mn, 1965m), on monte à G en suivant les cairns qui aident à traverser de larges dalles de granit. Un peu plus haut on retrouve un sentier bien tracé au niveau d’une prairie humide. Puis on s’élève en zigzags serrés pour effacer un verrou morainique à main G avant de traverser aux alentours de 2130m une étendue plane qui permet de reprendre un peu son souffle. De banquette en banquette on s’élève au-dessus du cirque dominé par la Tête de l’Ours et on finit en faux-plat montant pour atteindre le lac d’Arratille (30mn, 2250m). On accède au beau paysage d’une combe herbeuse fermée par le sommet du Grand Arratille.

Le lac d'Arratille

On contourne le lac par sa RG pour aller chercher les banquettes herbeuses qui se trouvent sous le large passage du col. On laisse l’herbe pour le minéral (25mn, 2330m) pour franchir le dernier verrou morainique derrière lequel se cache le lac du col d’Arratille (30mn, 2500m). Par une traversée à flanc d’éboulis on rejoint rapidement le col d’Arratille au pied du sommet éponyme (5mn, 2520m). Les faces rocailleuses très redressées du versant NW du Vignemale donnent au vallon encaissé qui s’ouvre en Espagne vers le S une impression d’austérité.

Passage au lac du col d'Arratille

C’est sur la G qu’il va falloir aller chercher « le salut » en suivant un superbe chemin quasiment étale tracé à flanc qui explore la combe herbeuse qui s’inscrit au pied des faces S de Tuque Blanque et des pics Chabarrou. Par une remontée sans concession, heureusement agrémentée d’un sentier tracé en zigzags, on franchit sans difficulté le col des Mulets (45mn, 2570m).

En Espagne entre les cols d'Arratille et des Mulets

On domine un couloir minéral assez pentu, au moins dans sa première partie, et on le descend avec précaution en RG pour ne pas risquer de chuter (mais on évolue quand même sur sentier). Puis on s’en va chercher en RD les banquettes d’herbe et ça devient tout de suite beaucoup plus sympa. A main droite, le Vignemale présente ce qu’il lui reste de glaciers en face N, c'est-à-dire pas grand-chose... Sur le versant opposé à la descente, de l’autre côté du Pla des Oulettes du Vignemale, on identifie aisément la Hourquette d’Ossoue, le passage du lendemain pour rejoindre le refuge de Baysselance, le large col qui relie le pic Arraillé au Petit Vignemale et au-delà à toute la chaîne rocheuse qui conduit jusqu’au sommet du Grand Vignemale, Pique Longue et ses 3298m. On termine la descente dans un éboulis de gros blocs (on peut aussi emprunter les pentes d’herbe sur la droite). On pose le pied sur la Pla où serpente le ruisseau qui se dédouble en multiples endroits. Il convient de rester bien à gauche de la vallée pour aller franchir derrière les gros blocs effondrés le gave de Gaube sur un pont de bois. Le refuge se trouve juste au-dessus, édifié sur un rocher morainique de belle grosseur. Nuit au refuge (1h05, 2150m, tel : +33 562926297). De la terrasse du refuge, vue imprenable sur la face N du Vignemale.

La face N du Vignemale vue depuis le pla des oulettes de Gaube

Il est possible de poursuivre la journée 2h de plus jusqu’au refuge de Baysselance mais le refuge est petit, compte peu de couchages et on peut envisager d’aller au sommet du Vignemale à la suite de la montée des Oulettes de Gaube à Baysselance. En quittant le refuge de Baysselance à 9 ou 10h du matin, on a largement le temps de faire l’A/R à Pique Longue (si le bulletin météo ne prévoit pas d’orage en milieu d’après-midi...).

Jour 8 : Refuge des Oulettes de Gaube - Refuge de Baysselance - A/R Vignemale (option)

2h20 / +640m / -140m et 2h30 +1h50 / +950m / -950m pour le Vignemale.
Diaporama On quitte de bonne heure le refuge en partant sur la G pour retrouver les marques blanches et rouges du GR10 qui arrive du lac de Gaube. Noter que c’est une des seules portions de ce coin des Pyrénées où le GR vient tutoyer les hautes montagnes et la frontière espagnole car la plupart du temps il en est plutôt éloigné, explorant le piémont. Certes, ce n’est pas dénué d’intérêt, on traverse pas mal de villages, on est davantage dans les forêts et les prairies, on visite les grands lacs de barrage, mais... Alors remonter le coteau vers la Hourquette d’Ossoue sur un large sentier en lacets à la pente maîtrisée n’est pas désagréable après les trois journées minérales que l’on vient d’exécuter. A mi-pente on laisse partir à gauche l’itinéraire du col d’Arraillé (55mn, 2435m, par ce chemin il est possible de rejoindre, par un itinéraire hors des sentiers battus et un peu plus engagé, le refuge de Baysselance via le vallon de Labas). On poursuit donc sur le GR10 pour une traversée longitudinale du verrou morainique vers la D ce qui fait que l’on se rapproche à grands pas du massif du Vignemale. Au détour d’un virage (40mn, 2615m), voici qu’apparaissent droit devant les glaciers de sa face N et sur la gauche le col convoité. Il ne reste plus qu’à se diriger vers le large passage qui s’inscrit au pied du Petit Vignemale par une traversée à flanc de gros éboulis.

A la Hourquette d'Ossoue vue transversale sur les pics du Vignemale

On franchit la Hourquette d’Ossoue (15mn, 2790m) et l’on découvre en contrebas de l’autre côté du col le refuge de Baysselance perché sur son rognon morainique. Pour ceux qui ne souhaitent pas s’engager dans l’ascension de Pique Longue, ils peuvent se consoler avec celle du Petit Vignemale qui à 3032m propose depuis son sommet une vue intéressante sur le cirque du glacier d’Ossoue situé en face S du massif (compter 1h30 à 2h A/R / +220m / -220m pour cette excursion). Pour rejoindre le refuge depuis le col, on suit le chemin en faible pente qui évolue en RG du thalweg (20mn, 2650m, tel : +33 562924025).

Arrivée au refuge de Baysselance

Ascension optionnelle du Vignemale :
Information liminaire : On va évoluer dans le domaine de la haute-montagne avec la remontée d’un glacier qui présente, bien que menacé de disparition à moyen terme, quelques crevasses (voir image d'archives du milieu du XXe siècle en noir et blanc). En deuxième partie de l’été, et à condition de suivre l’itinéraire décrit dans ce topo, on peut envisager de réaliser l’ascension avec la seule aide de crampons forestiers et de bâtons sans être confronté à des difficultés majeures ni engager plus que de raison sa sécurité. Le fait que le groupe dispose d’une corde et d’un piolet ne peut pas être dommageable... Et si vous souhaitez la « totale » sachez que des guides de la région proposent cette ascension en collective. Noter également qu'il est possible de louer piolet et crampons au refuge de Baysselance. Si avec ça vous n'y allez pas... Crampons et piolet qui ne seront peut-être plus nécessaires dans les prochaines années si l'on en croit (et pourquoi ne le croirait-on pas...) l'article de Ouest-France sur l'irrémédiable fonte des glaciers pyrénéens.

La face E du Vignemale (le glacier d'Ossoue est dans le creux)

Diaporama Du refuge, et une fois s’être allégé des charges inutiles, on poursuit sur le GR10 vers l’aval pour contourner l’épaule herbeuse qui descend du sommet du Petit Vignemale et trouver le départ du sentier dans un virage à gauche du GR10 (10mn, 2525m, cairn). On s’engage à flanc de coteau pour rejoindre les roches morainiques situées à la base du glacier d’Ossoue. La première partie de la traversée s’effectue sur des nervures herbeuses de plaques rocheuses inclinées, la deuxième dans un éboulis de couleur rouge vin. A la base du glacier (25mn, 2635m), on distingue plusieurs lignes de cairns qui proposent des itinéraires d’ascension de ce rognon morainique. Il faut abandonner l'idée de remonter sur la RG du glacier (donc à droite...) à cause de pentes de neige pourrie qui peuvent occulter des ponts de neige et des crevasses alors que l’on est en permanence sous la menace de roches tombant de la face S du Petit Vignemale. On peut à la rigueur monter par la « voie de descente » en plein centre du glacier mais aussi, et c’est celle que je privilégie pour une montée plus tranquille et panoramique, par celle qui fait un grand détour par la gauche venant passer au pied des pentes du Montferrat et du Pic central.

A la base du glacier d'Ossoue (on part en biais sur la gauche)

On évolue de mamelon en mamelon en direction de la RD du glacier avant de trouver les premiers névés. La neige est bonne, il n’y a pas de crevasses et on dispose de belles opportunités d’alternance entre marche sur la neige et sur granit. Une fois sur plateau glaciaire, on vise à présent le fond de la combe où se trouve le sentier d’accès à Pique Longue. Bien marqué dans les éboulis de la RG, il permet de rejoindre une banquette caillouteuse (1h30, 3200m) que l’on imagine quelques années auparavant venir tutoyer la glace. Aujourd’hui il faut remonter d’une vingtaine de mètres... On laisse le sac de montagne pour grimper sur les plaques inclinées qui défendent l’accès au sommet en utilisant les nombreuses anfractuosités proposées.

Les derniers mètres sous le sommet de Pique Longue

Attention tout de même au départ malheureux de cailloux opérés par les randonneurs qui sont au-dessus et qui ne maîtriseraient pas leurs mouvements (un casque peut être utile en cas d’affluence...). Une fois à la grotte-hommage au baron Russell, il ne reste plus qu’à louvoyer de banquette en banquette et atteindre sans difficulté le sommet de Pique Longue (25mn, 3298m) pour un panorama à 360° sur toute la région. Au SE, le cirque de Gavarnie caractérisé par ses hautes falaises verticales se présente comme une barrière infranchissable ; on verra après-demain qu’il n’en est rien...

La cuvette du glacier d'Ossue vue depuis le sommet du Vignemale

Redescente par le même itinéraire jusqu’à la grotte puis au-delà au mieux des possibilités de désescalade (on ne dépasse jamais le II et une petite corde pourrait rassurer quelques personnes soucieuses de leur sécurité). On retrouve la banquette d’éboulis (25mn, 3200m) et on rejoint le glacier. On délaisse l’itinéraire de montée pour s’engager tout de suite à main G passer à proximité de la brèche de Gaube qui sépare les sommets de Pique Longue et du Piton Carré et de laquelle est issu le glacier des Oulettes, celui que l’on contemplait hier depuis la terrasse du refuge des Oulettes de Gaube.

A la Brèche de Gaube

De la brèche, on s’écarte de la paroi rocheuse (ne pas suivre la pente de neige débonnaire qui se présente tout droit car elle finit par un « mur » où crevasses et séracs enfouis sont légion !) pour rejoindre le centre du glacier et évoluer sur la partie glace vive où des gravillons mêlés à la glace permettent de marcher sans problème. Trois ou quatre fois, il sera nécessaire de contourner d’évidentes crevasses par leur droite avant de retrouver le fil de la descente. On atteint le premier rognon rocheux et après, c’est du bonheur en désescaladant de rognon en rognon et les pieds au sec le verrou morainique central du glacier d’Ossoue. Il ne reste plus qu’à parcourir en sens inverse l’éboulis de couleur rouge, traverser les plaques de granit et remonter jusqu’au refuge (les 125m les plus difficiles de la journée...).

Lever de soleil à Baysselance (la Brèche de Roland est en plein milieu de la photo)

Jour 9 : Refuge de Baysselance - Barrage d’Ossoue - Gavarnie

5h35 / +260m / -1450m.
Diaporama Aujourd’hui, journée intégrale sur le GR10. On contourne l’épaule herbeuse qui descend du sommet du Petit Vignemale. Dans le virage à gauche duquel part tout droit le sentier qui conduit vers le  glacier d’Ossoue (10mn, 2525m), on continue de suivre les marques blanches et rouges qui indiquent de se diriger vers le bas pour passer devant la série des grottes Bellevue taillées dans le verrou morainique (abri possible, eau en contrebas) et poursuivre dans le creux du verdoyant vallon du gave des Oulettes d’Ossoue. On traverse à la base d’un large éboulis (50mn, 2245m) avant de s’engager sur un sentier balcon à belle hauteur du fond d’une gorge étroite. En levant les yeux, on aperçoit à l’avant la Brèche de Roland et le Taillon qui s’inscrivent dans l’échancrure de la gorge austère. Ici le calcaire est omniprésent et il est important de bien faire attention à ne pas glisser par temps de pluie sur les roches patinées (deux ou trois mains courantes auraient pu être installées...).

Descente de Baysselance sur les Oulettes d'Ossoue

Un peu plus bas on traverse deux ou trois couloirs d’avalanches où peuvent persister tard dans la saison quelques plaques de neige au-dessus des torrents. Là aussi, prendre garde à l’épaisseur du pont de neige sur lequel on s’engage ! La gorge se termine et on descend directement jusqu’au pont qui permet de traverser le ruisseau et prendre pied au milieu des blocs effondrés sur la RG de la large vallée glaciaire en U (1h, 1860m). On traverse dans le sens de la longueur le plat des Oulettes d’Ossoue puis on s’en va longer la RG du lac formé par la construction du barrage d’Ossoue.

Le long du barrage d'Ossoue

Le GR10 descend traverser le torrent exutoire sous le barrage à l’aide d’une passerelle métallique (25mn, 1830m) avant de remonter en RD de la vallée au milieu des buissons de myrtilles qui colonisent les prairies. En se retournant, on dispose d’une large vue sur le fond de la gorge dominé par le massif du Vignemale au centre duquel émerge la langue blanchâtre du glacier d’Ossoue. C’est l’occasion de contempler une fois encore la flèche rocheuse de l’arête sommitale avec le Piton Carré à droite et Pique Longue à gauche. Mais reprenons notre avancée car le chemin est encore long jusqu’à Gavarnie quand on considère sur le carte que l’on va devoir explorer bon nombre de fond de combes et franchir quelques thalwegs qui nécessitent des contournements... Enfin, l’itinéraire est tracé au milieu d’immenses alpages où paissent des troupeaux de vaches (et aussi de jeunes taureaux). A contourner avec précaution... Après avoir laissé à l’arrière le barrage d’Ossoue on s’enfonce quelque peu dans le vallon de Lourdes jusqu’à passer à proximité de la cabane éponyme (40mn, 1945m, abri sommaire, eau à proximité).

Le massif du Vignemale s'affiche au fond de la vallée des Oulettes d'Ossoue

On laisse partir sur la droite l’itinéraire du Port de Boucharo via l’Espagne (en remontant le vallon de la Canau, on peut directement rejoindre le refuge de la Brèche de Roland, c’est un peu long mais ça se fait...) et on poursuit en courbe de niveau en RD du torrent pour suivre une direction NE, E puis SE en contournant la base du Pic des Sècres. Qu’il est plaisant de fouler de la bonne herbe bien grasse alors que l’on était contraint au régime minéral de la plus pure obédience ces derniers jours ! Et puis le paysage sur la grande crête montagneuse qui relie le Pouey Mourou au Soum Blanc en passant par le Pic de la Badète en plus d’être agréable à contempler donne vraiment envie d’aller s’y balader. On atteint ainsi la cabane de Sausse-dessus (45mn, 1890m, fermée mais eau à disposition).

La cabane de Sausse-dessus

On poursuit NE puis E à travers la prairie pour franchir une épaule herbeuse (10mn, 1865m) et longer la base d’une forêt de résineux. A partir d’ici semble s’initialiser la descente tant attendue vers Gavarnie mais que nenni ! On repart en up / down en bénéficiant de vues vers l'arrière très agréables sur le paysage qui entoure le massif du Vignemale d’où émergent ses pics altiers et le fleuve de glace du glacier d’Ossoue. On atteint une petite cabane posée dans un collet (25mn, 1795m) d’où on peut distinguer en regardant du NE à l’E le Pic Long, le Piméné et les deux Astazou faciles à identifier puisque le couloir Swan à la forme caractéristique s’inscrit entre Petit et Grand. On laisse partir à droite un sentier balisé en jaune qui s’en va rejoindre la vallée des Espécières et la route du col des Tentes pour s’engager à G dans une descente tranquille jusqu’à un collet d’où on surplombe les remontées mécaniques de la station de sports d’hiver de Gavarnie-Gèdre.

A l'approche de Gavarnie avec le sommet du Piméné à l'horizon

On suit le fil de la crête à main G pour trouver la descente en zigzags jusqu’à croiser la route (25mn, 1625m). Plus ou moins en face, on désescalade le thalweg pour passer au pied d’une cascade et on croise de nouveau la route au niveau des Granges de Holle (15mn, 1495m, gîte d’étape CAF). On emprunte la piste d’accès au gîte puis on traverse un parking pour rejoindre le goudron. A présent on suit la route sur la G en descente sur 300m avant de trouver à main D dans un virage le départ du sentier d’accès au village de Gavarnie. On descend tranquillement avant de tomber sur la bifurcation à G qui mène au centre du village en passant au pied de l’église (25mn, 1400m, bars, restaurants, supermarché). Une seule bonne adresse dans cet endroit hyper touristique où des milliers de personnes vont et viennent chaque jour du printemps à l’automne parcourir le fond de vallée pour aller contempler le fond du célèbre cirque : il s’agit du gîte Oxygène (5mn, 1370m, tel : +33 562924823) tenu par Delphine et Christophe auprès desquels il est agréable de passer une soirée (et même deux si vous voulez...).

Descente sur Gavarnie

Jour 10 : Gavarnie - A/R Brèche de Roland (+ sommet du Taillon en option)

25mn de voiture + 6h / +620m / -1420m et 1h30 / +400m / -400m pour le Taillon.
Pour finir cette 2e partie de la HRP sans déflorer la 3e, allons donc faire un petit tour en haut du cirque de Gavarnie, certes dans un endroit où vous ne serez pas seul (oh, ça non !) et qui va vous donner quand même une folle envie de revenir explorer toute cette région car c’est tout simplement d’une beauté à couper le souffle : je veux parler de la Brèche de Roland. Eh oui, il y a du monde mais alors si vous ne tombez pas amoureux de cet ensemble Gavarnie - Monte Perdido j’aurai beaucoup du mal à vous croire... Alors, on explore ensemble ? Vamos !

Montée en voiture au col des Tentes

Diaporama Cette excursion à pieds peut s’effectuer depuis le village de Gavarnie mais nécessite une très longue journée en passant à l’aller par les échelles des Sarradets, un A/R depuis le refuge de la Brèche de Roland à la brèche éponyme puis une descente comme elle sera décrite dans ce topo par la vallée des Pouey Aspé. C’est pourquoi on peut s’autoriser une montée en voiture (10€/pers et 25mn, à demander au gérant du gîte) jusqu’au parking terminal du col des Tentes situé à l’extrémité de la route qui remonte en haut de la vallée des Espécières (SW de Gavarnie). Au col des Tentes à 2208m (panneau explicatif de la complexité géologique du coin), on poursuit à pied sur la piste (dégoudronnée en 2012 à l’exception d’une bande de 800m de long pour les personnes en fauteuil roulant...) jusqu’au Port de Boucharo, frontière avec l’Espagne (20mn, 2270m).

Sur la piste entre le Col des Tentes et le Port de Boucharo

On part à G sur un large chemin très emprunté en saison (un doux euphémisme...) qui traverse en pente douce les éboulis à la base des falaises N du Pic des Gabiétous et du Taillon. A proximité de la cascade (50mn, 2420m) on laisse partir un sentier sur la gauche en direction de Gavarnie (ce sera le sentier de retour de ce soir) et l’on remonte un éboulis assez chaotique au milieu des blocs effondrés en s’aidant des nombreux cairns qui indiquent le(s) meilleur(s) passage(s). Le franchissement de la cascade est la plupart du temps assez aisé le matin (ce sera un peu plus délicat l’après-midi avec la fonte des neiges mais sans être difficile...) et une fois en RD on remonte en zigzags dans la large échancrure des falaises pour rejoindre un col (25mn, 2585m) derrière lequel on découvre le refuge. On rejoint la bâtisse par un sentier étale (5mn, 2590m, refuge CAF gardé, peu de capacité d’accueil en 2015 mais étendue en 2021 grâce aux travaux d'embellissement, eau, tel : +33 683381324).

Le refuge de la Brèche de Roland

La petite plateforme sur laquelle le refuge est construit est dominée par la grandiloquence de la falaise qui relie le Taillon au Casque et à la Tour du Marboré au milieu de laquelle s’ouvre cette porte de géant que Roland (le neveu de Charlemagne) a percée alors qu’il voulait casser son épée Durandal, bon je ne vous la fais pas... Difficile d’imaginer le flot de touristes, parfois sans aucune connaissance du milieu et des difficultés liées à la montagne, qui effectuent cette randonnée à la journée en A/R au départ du col des Tentes ! Mais c’est un fait, ce n’est qu’une file indienne tête à cul, et dans les deux sens, qui parcourt ce fil de moraine grise bien relevée et plutôt casse-gueule surtout au retour (bâtons de marche recommandés).

La Brèche de Roland vue depuis la terrasse du refuge

Après avoir effacé la moraine on atteint le sommet du verrou morainique qui donne accès à une combe en creux, vestige de l’ancien glacier de la Brèche (il y a encore un peu de glace vive sous le peu de neige mais rien de dangereux...). Une fois le « glacier » traversé, il ne reste plus qu’à escalader les blocs morainiques poussiéreux et parfois glissants (c’est du calcaire...) qui défendent l’accès à la brèche pour atteindre le large passage qui s’ouvre entre deux remparts de belle hauteur (35mn, 2807m). Cet endroit peut attirer du monde car il est indéniable que l’emplacement est de toute beauté avec du côté de la France un enchevêtrement de pics et de vallées en direction du NW au NE (du Vignemale à Néouvielle) mais c’est assurément le côté S espagnol qui interpelle avec ces plateaux désertiques qui partent de l’envers des aiguilles du Marboré et qui sont à l’origine de profonds canyons comme ceux d’Ordessa, de Pineta ou d’Anisclo qui descendent vers les vallées d’Aragon au pied du Monte Perdido. A découvrir d’urgence !

Montée à la Brèche de Roland     A la Brèche de Roland

On redescend par le même itinéraire : 30mn pour le refuge et encore 30mn jusqu’à la bifurcation de sentiers à 2420m. Puis on laisse la foule retourner vers le parking du col des Tentes pour descendre à travers un éboulis de couleur rouge vin à main D en direction du plateau de Bellevue (indications horaires TOTALEMENT erronées) le long du torrent de la cascade en forte pente. Le terrain est peu amène et bien cassant pour les articulations avant de retrouver des pentes gazonnées vers 2200m et un sentier digne de ce nom... On s’approche du rebord du plateau, là où le torrent s’est apaisé en se séparant en de multiples bras (45mn, 2080m), et on se dit que l’on va se goinfrer une deuxième partie de descente cassante : eh bien non, car le sentier est superbement bien tracé et descend progressivement en larges lacets herbeux qui font oublier la rigueur de l’inclinaison du verrou morainique. On traverse le torrent en aval de la cabane des Soldats (30mn, 1850m) et on descend l’ancienne vallée glaciaire sur un excellent sentier tracé en RG à mi-hauteur. On contourne une excroissance de falaise pour atteindre le bien nommé « plateau de Bellevue » (40mn, 1690m).

Le fond du cirque de Gavarnie comme on le voit depuis le plateau de Bellevue

De cet endroit on domine la profonde vallée du gave de Gavarnie dominée par ces hautes falaises verticales. On laisse un sentier partir à droite (il mène aussi au village) pour poursuivre tout droit la descente en forêt de bouleaux alternant portions rectilignes et séries de lacets. On entre dans le village de Gavarnie en arrivant par la même rue que la veille passant au pied de l’église (35mn, 1370m) et on se pose pour la deuxième soirée au gîte Oxygène.

Le gite Oxygène à Gavarnie, un endroit bien accueillant...

Jour 11 : Gavarnie - Lourdes

1h30 d’autocar.
Descente de la vallée en autocar jusqu’à Lourdes ou Tarbes (changement à Pierrefitte pour celui du matin pour la somme astronomique de 2€50 (merci au Conseil Général du 65). On trouvera à l’un des deux terminus une gare SNCF (trains vers Pau ou Toulouse). Un bon plan aussi pour ceux qui veulent repartir en avion depuis l’aéroport de Lourdes qui est desservi au moins par Ryannair et Hop! d’Air France (entre Lourdes et Tarbes, l’autocar s’y arrête). Voir tous les moyens d’accès sur le site web de l’office de tourisme de Gavarnie.

10 jours de marche / 52h / +8000m / -8050m.

Relevés de terrain août 2015

Haut de page