[Népal] L'essentiel du Mustang

Le Mustang, je l'ai abordé dans tous les sens : en long, en large, en travers, en suivant la ligne frontière avec la Chine... Mais je n'avais jamais proposé de circuit "découverte" qui enchaînerait les différents sites "touristiques" de la RD de la Kali Gandaki (avec quand même une descente par la RG...) et qui surtout ne partirait pas "au fin fond de la pampa" avec la nécessité de s'adjoindre un staff népalais avec accompagnateur, ça de toutes les manières il est obligatoire où que vous alliez au Mustang !, un cuisinier, des porteurs ou une caravane de mules. Assez proche de ce qui va suivre, j'avais mis en ligne dès le printemps 2012 le topo Mustang, canyons et grottes sacrées pour lequel j'avais fait le voyage de Kagbeni à Lo Manthang à bord de la benne d'un camion 4x4 qui remontait les gorges minérales de la Kali Gandaki jusqu'à Tsarang, me permettant au passage de composer un album photo de toute beauté. J'avais ainsi pu assister à mon premier festival Tiji (à l'époque, le public était bien différent car composé seulement de randonneurs qui étaient venus à pied, la route n'étant pas terminée...). Pour la descente, le circuit se situait principalement RD puisque nous étions parvenus à Lo Manthang par le milieu...

Dans le lit de la Kali Gandaki

Le permis de base à USD500 n'autorise que 10 jours dans l'aire située au nord de Kagbeni. C'est trop peu pour envisager d'aller s'égarer sur des itinéraires "hors des sentiers battus" que j'ai pu décrire dans les différents topos que j'ai mis à disposition et pouvoir découvrir d'autres choses que les spots touristiques. C'est pourquoi je préconise de demander un permis de 14 jours soit USD700 (allez ! USD200 de plus mais on n'y vient pas tous les ans quand même, encore que j'en connais au moins un pour qui ce n'est pas la règle...). Aujourd'hui, il est autorisé de dépasser la capitale du Mustang, Lo Manthang, pour aller découvrir des merveilles naturelles cachées au sein de la montagne au N et à l'E, et même, si l'on veut, il est possible de dormir dans des lodges proposés par des villageois à Samdzong, Arka, Bharcha, Sisa, Garphu, etc. Et vous verrez qu'avec 4 jours de plus, vous pourrez toucher du doigt ce qui nécessitait autrefois l'organisation d'une expédition. Certes, vous n'irez pas batifoler sur les crêtes de la Kala dara ni sur les plateaux d'où sont issues la Salde khola ou la Dhechyang khola, mais vous aurez l'opportunité de rentrer un peu dans la partie orientale du haut Mustang, au moins dans la partie basse des canyons aux couleurs incroyables, et composer votre propre itinéraire.

Scène de Tiji à Lo Monthang

Ceci dit, aller explorer certaines routes "secrètes", c'est dans le cas où vous n'êtes pas venus pour assister aux 3 journées du festival bouddhiste Tiji de Lo Manthang (alternativement mi-mai ou fin mai de chaque année) car il vous faudra jongler, comme c'était déjà le cas dans le topo de 2012 Mustang, canyons et grottes sacrées, avec le "spectacle" (quel vilain mot ! mais qui colle si bien avec ce que sont venus chercher les nouveaux spectateurs motorisés...) qui se tient sur la place du palais les après-midis. Auquel cas, il faudra vous lever tôt pour rejoindre le lieu d'excursion et revenir à Lo Manthang pas trop tard afin d'assister aux cérémonies. Et dernière information concernant ce présent topo, la fin de l'itinéraire passe par Dhigaon, Yara, Luri gonpa, Tangge et l'inénarrable Siyarko Tangk danda (sans halte au camp de Pa ce qui impose une belle journée de 8h de marche minimum et quelques 1300m de dénivelée positive...), ce qui n'était pas proposé dans le topo de 2012. Autre proposition pour optimiser le nombre de jours du permis, squeezez la journée de marche entre Chhusang et Samar et allez-y en voiture : négociez avec le chauffeur quelques arrêts photo et enchaînez directement avec la journée de marche de Samar à Ghilling (ou prévoyez de vous arrêter à Syangmoche si la journée vous paraissait trop longue et rattrapez l'heure de marche manquante le lendemain à la fraîche...).

Les travaux de la route à l'approche de Chele

La création de la route, si c'est un bien pour les habitants du haut Mustang (encore que j'ai un gros doute sur ce qu'en pensent les propriétaires des lodges de Chhusang, Chele et Samar appelés à devoir sous peu se mettre à la porte de leur hôtel et regarder passer les voitures qui évitent leur village...), a totalement dévalorisé la teneur de cette première étape et à moins d'être un aficionado de la marche sur piste poussièreuse, on peut largement s'en passer et rejoindre au plus vite les espaces naturels encore préservés.

N’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.

Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Pdf image 1 Carte L'essentiel du Mustang

Carte nepal ght mustang l'essentiel

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 1 : Kathmandu - Pokhara

20mn d'avion ou 6h de bus.
Une fois à Pokhara, on peut se balader au bord du lac mais aussi se diriger à l'W de l'aéroport où l'on peut rendre visite à l'International mountain museum qui comme son nom ne l'indique pas serait plutôt un musée ethnologique avec une petite partie réservée à la montagne... Nuit en guest-house sur Lake side (le Yeti hotel par exemple ? tel : +977 61462768).

Le Fang (Annapurna I) et l'Annapurna S vus depuis l'avion à hauteur de Khopra danda

Jour 2 : Pokhara - Jomosom - Lupra - Kagbeni

20mn d'avion + 20mn de jeep + 2h45 / +530m / -400m.
Diaporama Liaison aérienne de Pokhara à Jomosom puis jeep jusqu'à Panga, là où la Panga khola se jette dans la Kali Gandaki (2830m). Avant le pont en béton de la route du Mustang, on trouve à main D le départ d'un sentier qui s'élève en zigzags pour prendre de la hauteur en RG de la Panga khola. L'itinéraire est balisé en rouge-blanc, celui du Tour des Annapurna. On s'en va franchir une épaule détritique (30mn, 3020m) d'où l'on dispose à l'arrière d'une vue dégagée sur le Dhaulagiri I et les pics du Tukuche. Le sentier-balcon redescend de l'autre côté à flanc de pierriers pentus. A négocier avec un peu d'attention ! Puis il poursuit en up / down jusqu'à atteindre une piste qui arrive du lit de la rivière. On la suit vers le haut et, dans le lacet qui suit, on la laisse égrener ses lacets alors que l'on s’échappe tout droit et que l'on rejoint la passerelle métallique en suivant un sentier tracé à flanc de falaise (35mn, 2990m).

Sur le sentier-balcon entre Panga et Lupra

On laisse la passerelle à main gauche pour continuer vers l'E en légère ascendance et atteindre le village de Lupra (20mn, 3000m, 2 ou 3 lodges, gonpa bön à visiter Diaporama). Après une halte bien agréable dans ce village qui est resté à l'écart des excès du modernisme, on descend rejoindre le lit de la rivière et on traverse le cours d'eau sur le petit pont de bois. On traverse la vallée fluviale en biais sur la G pour rejoindre le départ d'une piste au pied d'un ermitage. On y parcourt 200m avant de s'échapper sur la D sur une trace qui s'élève en lacets en direction de la falaise détritique. La trace devient un peu plus haut un véritable sentier que l'on imagine bien emprunté par les locaux.

Remontée sur la falaise en face de Lupra (Panda khola)

Une fois sur le rebord de la falaise, on se dirige vers la D pour rejoindre un labtse qui s'inscrit dans un large col (35mn, 3000m). On découvre d'un coup la chaîne de montagnes qui sépare les Dolpo du Mustang avec à ses pieds les premières rangées de falaises colorées typées "Mustang". Au-delà, on poursuit sur un beau sentier qui traverse un plateau en direction du N. Puis on descend tranquillement contourner un thalweg. Au croisement de sentiers (20mn, 3010m), on laisse le chemin d'Eklebhatti partir vers la gauche et on poursuit au NNW pour aller croiser un sentier bien viabilisé (10mn, 3005m). Noter que si on l'emprunte vers la droite, ce sentier reste à hauteur de la Kali Gandaki et vient se terminer sur la route de Kagbeni à Muktinath ; on peut le suivre mais il propose quand même un grand détour pour rejoindre le village étape...). On croise donc le chemin pour poursuivre tout droit sur un large chemin très caillouteux qui se termine au niveau d'un béquet rocheux surmonté d'un poteau électrique.

A l'approche de Kagbeni

On se trouve à une quinzaine de mètres au-dessus de la "grande route" mais pour la rejoindre il va falloir désescalader précautionneusement les pentes détritiques. En effet, les travaux d'élargissement de la "route" ont eu raison de la terminaison de ce sentier ! Une fois sur la "route", on la suit sur la D en direction du village de Kagbeni qui s'affiche pas si loin que ça... 400m avant d'atteindre le pylône télécom, on descend sur la piste qui démarre à main G permettant ainsi de rejoindre le centre du village où est concentrée la quasi totalité des lodges (il n'y a que pour le Dragon lodge qu"il faut poursuivre sur la route). On atteint le chörten porte massif (20mn, 2860m, C, E) autour duquel on va trouver son bonheur...

Le gonpa de Kagbeni

Jour 3 : Kagbeni - Chhusang - Chele - Ghyakar - Samar

1h de jeep + 3h30 / +750m / -150m.
Journée piste à 90% du fait que les sentiers historiques de cette entrée du haut Mustang ont été perdus corps et biens lors de la phase de construction puis de viabilisation de l'axe routier Népal - Chine. Il n'y aurait pas de scandale à emprunter une jeep pour rejoindre Samar, le village étape, voire même enchaîner avec la marche prévue au jour 4...
Diaporama Le parcours de Kagbeni à Chhusang le long de la Kali Gandaki ne présente aucun intérêt à l'exception de la visite du village de Tangbe. On loue une jeep pour se rendre à Chhusang avec négociation d'un arrêt d"une vingtaine de minutes à Tangbe pour traverser le village à pieds et découvrir des maisons typées Mustang, murs blancs aux parures ocre.

Les falaises de Chhusang

A Chhusang à 2970m, on franchit la Narsing khola pour aller traverser le village voisin de Chhomnang (5mn, 2970m, service de jeeps vers le Mustang) et poursuivre sur la piste jusqu'à l'approche de la sortie des gorges de la Kali Gandaki. On traverse le cours d'eau sur un pont métallique pour trouver au pied et à G du gros rocher rouge le départ du sentier d'accès à Chele (25mn, 3000m). On grimpe en zigzags serrés pour atteindre la porte d'entrée du village de Chele (15mn, 3090m, lodges, C, E).

Chele

On remonte la ruelle qui conduit en haut du village et on y retrouve la piste, piste que l'on va suivre obligatoirement (tous les sentiers historiques ont été détruits...) jusqu'à un large lacet à droite tracé au-dessus de la passerelle métallique qui permet de rejoindre le village de Ghyakar (45mn, 3300m). A cet endroit, autrefois, on empruntait un spectaculaire sentier creusé à flanc de falaise en RG du profond canyon. En 2019, De Profundis... il n'est plus praticable (et ne le sera sans doute plus à voir les coulées de roches qui ont laminé son tracé en plusieurs endroits... Les fautifs ? Eh bien, les constructeurs de la nouvelle route qui se sont débarrassés des gravats. C'était quand même l'un des sentiers les plus célèbres du Mustang... Pas de détail, le modernisme doit passer ! C'était déjà le cas sur le Tour des Annapurna côté Marsyangdi (voir les J22 à J25 de ce topo ou les J2 à J5 de ce topo). Le choix est simple : à droite, on poursuit sur la piste (c'est le plus court et le moins fatigant) ou à gauche en empruntant la spectaculaire passerelle métallique puis en remontant le plateau (très incliné, on ne s'en doute pas d'en bas...) de Ghyakar, le point de convergence des deux itinéraires étant le Dajong La.

Ghyakar

Le choix se porte sur le plateau de Ghyakar. On traverse le canyon sur une passerelle de belle longueur pour retrouver RD une nouvelle piste... On peut la suivre de bout en bout jusqu'au col mais aussi se "payer" une petite incartade au milieu des champs. Après 200m, on s'échappe de la piste pour rejoindre une maison en béton et trouver sur sa G le départ d'un petit chemin qui louvoie entre les terrasses plantées de céréales. Ainsi, on rejoint le village de Ghyakar (lodge) et là, pas de miracle, la piste aussi... On la suit en montée régulière sur la D en direction de l'WNW pour passer au pied de rochers rouges à la forme caractéristique. Le plateau n'est finit pas, enfin jusqu'à atteindre le rebord du canyon de la Ghyakar khola qui arrive du Phalkang, un beau pic rocheux qui dépasse les 6000m. Là, on découvre qu'il va falloir descendre d'une centaine de mètres pour franchir la rivière puis remonter en face d'une dénivelée positive un peu supérieure. La piste égrène ses lacets serrés entre des falaises détritiques et rejoint la rivière (1h05, 3530m). En RG, on poursuit sur la piste et on rejoint un collet panoramique (20mn, 3635m).

Sur la piste au bout du plateau de Ghyakar

On est récompensé par la très large vision des chaînes de montagnes de l'Himalaya népalais : on embrasse du regard, de gauche à droite, du Damodar himal à l'Annapurna S (si, si, le petit pic blanc qui pointe le bout de son nez à l'extrême-droite...) en passant par le Wayang, le Thorong peak, le Khatungkang, le Muktinath himal, la crête de l'Annapurna I avec le Khangsar et le Glacier Dôme, le Tilicho peak et pour finir le Nilgiri N ! Des images plein les yeux, on continue sur la piste, cette fois-ci en descente, pour rejoindre le Dajong La (15mn, 3595m). A ce grand carrefour de pistes, on emprunte celle de G en direction du village de Samar, encore caché. Après 500m, à la fourche de pistes, on poursuit sur celle de D qui passe à proximité d'un superbe chörten Rigzum Gönpo avant que l'on atteigne la porte d'entrée S du village de Samar (20mn, 3590m, lodges). Dans l'après-midi, on peut rendre une petite visite au gonpa Bön érigé à hauteur du village sur les pentes W.

Les chörtens Rigzum Gonpo de Samar veillent de loin sur la route...

Jour 4 : Samar - Chungsi cave - Syangmoche - Ghiling

5h15 / +840m / -870m.
Diaporama On traverse le petit village de Samar pour rejoindre la porte N. Ne pas négliger de grimper sur le petit tertre coiffé d'un chörten Rigzum Gönpo pour disposer d'une vue d'ensemble du village avec la chaîne de l'Himalaya en arrière-plan. De retour à la porte, on descend sur la D pour traverser un thalweg au fond duquel coule la Samarkyung khola. Puis on remonte en face sur une moraine et on atteint un croisement de sentiers (20mn, 3575m). Les deux itinéraires proposés vont à Syangmoche mais, à gauche, on suivra la piste et on franchira le Bhena La (peu intéressant...), à droite, on ne foulera que des sentiers, et des beaux...

Sur le belvédère à l'E de Samar avec à l'horizon la chaîne de l'Annapurna I

On poursuit donc le chemin sur la D en descente pour aller traverser en contrebas la Jhuwa khola avant de remonter en RG jusqu'à une kharka (10mn, 3590m). D'ici, le panorama est assez exceptionnel sur les faces N de l'Annapurna I qui émergent à l'arrière du Tilicho peak et en poursuivant vers la gauche sur le Khatung Kang, le Thorong peak, le Yakwa Kang, le Muktinath himal, et jusqu'au Teri peak au pied duquel à droite on devine le passage altier du Teri La. On poursuit sur le chemin qui longe la bergerie en direction des pitons gréseux assez apparentés à ceux de Montserrat qui s'élèvent au S de la ville de Barcelone.

Côté Samar, traversée du plateau avant d'attaquer la grimpette pour passer le col qui donne accès au vallon de la Bhena khola...

La pente est rude et l'on atteint assez rapidement un 1er col. Un sentier en courbe de niveau permet de rejoindre le 2ème col (55mn, 3800m). D'ici, la vue panoramique dont on disposait précédemment s'élargit à la chaîne du Damodar himal qui présente son "hérisson" de pics glaciaires à l'E. On domine de belle manière la faille creusée par la Syangmoche khola et on descend d'abord en RD d'une combe verdoyante avant de passer RG pour passer à la base de belles falaises creusées de nombreuses grottes. Ici, c'est le royaume des vautours-fauves qui tournoient dans le ciel avec l'espoir d'un festin, juste une petite carcasse...

En RD du vallon qui permet de rejoindre la Bhena khola, la tête de l'indien...

On rejoint la rive de la Bhena khola, un torrent émissaire de la Syangmoche khola, au niveau d'un pont de bois (35mn, 3415m). On remonte un peu le long de la RG pour tomber sur un croisement de chemins. On poursuit tout droit sur le sentier qui conduit par une série d'escaliers à la célèbre grotte de Chungsi où Padmasambhava est venu il y a bien longtemps prier en ermite (10mn, 3500m). La visite prend 30mn mais vaut le coup d’œil avec une kora autour d'une stalagmite érigée en chörten à l'intérieur de la cavité.

Chungsi cave

On redescend les escaliers pour rejoindre le croisement de chemins de l'aller (10mn, 3450m) et on continue vers le haut sur la G pour aller rejoindre la sortie de l'étroit canyon de la Syangmoche khola qui arrive de la G. Après un passage entre deux parois resserrées, le vallon s'élargit et on dépasse une bergerie sous roche (45mn, 3600m). Le vallon que l'on remonte est vraiment superbe présentant un sillon verdoyant au milieu de roches détritiques. Un peu plus haut, on dépasse une seconde bergerie sous roche (25mn, 3715m) et par une dernière montée on atteint le plateau de Syangmoche et la piste (10mn, 3800m, lodges, boutique, C). A la sortie N du village-rue, on trouve de suite à main G le départ du sentier coupe-lacets de la piste qui permet de rejoindre rapidement le Syangmoche La (10mn, 3850m).

Le chörten carré du Syangmoche La

En suivant la piste sur la G en descente, on s'en vient passer devant le chörten carré (5mn, 3830m). A la fourche de pistes qui suit, on incline à D sur une piste désaffectée qui après 1km se transforme en chemin sableux qui propose après une petite descente en zigzags serrés une portion bien sympathique sur un sangle tracé à la base de concrétions sableuses. Avant d'atteindre la rivière (25mn, 3670m), on incline à D pour descendre rejoindre la piste officielle en contrebas. On la suit sur la G pour découvrir depuis un large virage à gauche une vue plongeante sur le village de Ghiling, maisons et champs. Les sentiers historiques ayant tous été détruits, on doit poursuivre sur la piste jusqu'à l'approche du terrain de football où l'on trouvera une piste à main D qui descendra jusqu'au centre du village de Ghiling (25mn, 3560m, nombreux lodges).

A l'approche de Ghilling

Jour 5 : Ghiling - Ghemi par les crêtes et A/R belvédère sur Dhakmar

3h45 / +600m / -570m + 2h / +220m / -220m.
Diaporama Du village, on remonte jusqu'au nouveau gonpa (10mn, 3600m, visite possible) et, par les escaliers, au vieux gonpa situé au-dessus (visite théoriquement possible mais réservée exclusivement à la gent masculine, enfin tout peut se négocier... car à l'intérieur on découvrira une petite salle de prières aux murs noirs couverts de squelettes dansants dessinés à la peinture dorée). Belle vue sur l'espace des cultures du village. Côté N du vieux gonpa, on suit le canal d'irrigation qui explore le fond d'un thalweg puis on le quitte pour monter en biais à main D sur un bon sentier poussiéreux en direction d'un collet. On franchit une épaule (45mn, 3840m) et on poursuit vers une arête. On contourne le mamelon par sa D et on descend dans le fond du thalweg pour le suivre en direction du N dans le lit du ruisseau à sec. On laisse partir sur la droite un beau sentier (qui débouchera un peu plus tard au même endroit que l'itinéraire que l'on va suivre mais en beaucoup beaucoup plus long...). On poursuit dans le fond du thalweg avant de remonter de quelques mètres RD pour évoluer plus aisément sur un excellent sentier. On dépasse un abri de bergers (35mn, 3970m, belle vue arrière sur Tilicho peak, Annapurna I et Nilgiri N) et on poursuit au-delà en inclinant légèrement à G pour atteindre un col (10mn, 4045m).

Au départ du fort de Ghilling

On découvre l'ensemble des falaises de Dhakmar en contrebas. Du col, on laisse le sentier descendre vers la piste du Nyi La alors que l'on incline hors sentier et en courbe de niveau à main D pour rejoindre une crête (15mn, 4055m). De là, se découvre la partie précédemment occultée des falaises grises de Ghemi ainsi que l'ensemble des plateaux qui occupent la RG de la Kali Gandaki. Ici commence le parcours entre terre et ciel. On suit l'enfilade des crêtes parfois en traversant à la base des monticules qui se présentent mais sans descendre dans la large combe en contrebas sur la droite. Après avoir changé d'orientation plusieurs fois, voici que l'on suit la crête orientée sur les falaises de Dhakmar. Quel bonheur d'évoluer sur le fil d'une arête de laquelle on domine la quasi totalité du haut Mustang : belle entrée en matière, non ?

Sur les crêtes entre Ghilling et Ghemi

On croise un sentier (50mn, 3865m, cairn) et on poursuit tout droit jusqu'au bord des falaises qui bordent la RD de la Ghemi khola (15mn, 3755m). D'ici, la vue plonge sur le complexe chamarré des pénitents jaunes, blancs, bleus ou gris. Quel spectacle ! En complément sur la gauche, on en oublierait presque le complexe rutilant de Dhakmar... En RG de la Ghemi khola, on peut apprécier d'en haut, au pied des falaises gris-bleu, les ruines du village d'Akiama et les vestiges des champs en terrasse qui occupaient plusieurs hectares. Demain, c'est par là que nous irons traîner nos guêtres... On suit le chemin vers la G jusqu'à traverser le thalweg verdoyant dû à la présence d'une source (15mn, 3655m). On remonte en face sur la piste (plutôt difficilement vu le tas de gravats qui en défendent l'accès...) et on termine la première partie de la journée par 2kms de poussière jusqu'à l'entrée de Ghemi (30mn, 3650m, 2 lodges, T, C NTC, E).

Ghemi et Dhakmar vus depuis le parcours de crêtes

Après le repas de midi, visite du village de Ghemi suivie d'une balade digestive sur le chemin de Dhakmar jusqu'aux chörtens Rigzum Gönpo qui marquent l'entrée du domaine de Dhakmar pour une vision de l'enfilade des falaises. Retour à Ghemi par le même chemin. Nuit en lodge.

Vue arrière sur les falaises de Dhakmar alors que l'on bascule dans la descente vers Ghemi

Jour 6 : Ghemi - Akiama - Dhakmar par le sentier de crête des falaises multicolores

4h45 / +830m / -700m.
Prendre de l'eau en suffisance pour la durée du périple. Vous n'en trouverez pas avant l'arrivée à Dhakmar.
Diaporama De la sortie S du village, on suit le large chemin qui part sur la D en descente (panneau directionnel "Tsarang"). On descend ainsi jusqu'à la passerelle (15mn, 3555m). On franchit la Ghemi khola et on se retrouve RG. On suit sur la D une bonne trace le long de la rivière, trace bien matérialisée car martelée matin et soir par les deux paires de sabots de quelques milliers de chèvres... On longe la base des falaises sableuses jusqu'à traverser un profond thalweg (assez impressionnant quand on regarde vers le haut...). Juste après (25mn, 3490m), on trouve le sentier qui conduit au rebord du plateau d'Akiama et au-delà, en remontant de terrasse en terrasse, jusqu'aux ruines du village (20mn, 3600m).

Sur le plateau d'Akiama

Des ruines les plus à l'E, on part plein E traverser le thalweg (traces de chèvres) pour prendre pied sur une large selle que l'on remonte sans difficulté. La pente n'est pas trop redressée vers le NE jusqu'aux premiers rochers détritiques que l'on rencontre (20mn, 3730m). On évolue au milieu de paysages de roches colorées, ici, le bleu et le gris prédominent. Quel contraste avec les falaises rutilantes de Dhakmar ! On trouve quand même un peu de rouge et de jaune... De ce promontoire, on voit le canyon de la Ghemi khola qui se dirige au SE rejoindre la Kali Gandaki du côté de Namja Dovan. Les falaises qui bordent le canyon de la Ghemi khola sur sa droite sont réellement bien hautes. Et toujours à l'horizon cette splendide chaîne de montagnes de l'Himalaya qui ponctue l'espace de sa blancheur immaculée. On poursuit la montée sur une pente un peu plus relevée mais tout à fait acceptable. On dispose toujours de traces de sentier pour faciliter la progression.

A l'approche de la crête des rochers gris de Ghemi

On atteint un collet sur l'arête (25mn, 3860m) et on poursuit au NE pour trouver un peu plus haut une trace qui part en biais sur la D franchir une autre arête. Une fois sur cette croupe (15mn, 3930m), on part à main G pour franchir les quelques bosses qui se présentent et croiser la piste de Tsarang à Ghemi au niveau du Chinggel La (10mn, 3880m, imposant labtse, possibilité de descendre vers Ghemi par la piste en 30mn). Du col, on suit la crête vers le NNE en s'aidant des traces qui permettent d'éviter le franchissement de tous les mamelons qui se présentent... Très vite, on dispose de vues plongeantes sur les falaises orientales du complexe de Dhakmar. C'est déjà pas mal, mais la suite est encore plus impressionnante !

Sur les crêtes de Dhakmar

On doit donner "un coup de collier" pour s'en aller franchir un collet (35mn, 4020m) qui permet de poursuivre à main G sur le fil de la crête mais à une plus grande altitude. D'ailleurs, de ce point de vue, on découvre à présent le nord du Mustang. Le sentier devient un peu plus chaotique tout en restant très sécuritaire pour des personnes sujettes au vertige. Il y a toujours une solution adéquate qui se propose devant le marcheur pour franchir les obstacles. Et pas seulement les marcheurs ! On y découvre de nombreuses traces de passage de chevaux et de mules...

A l'approche du Dhakmar La

On franchit une nouvelle épaule significative (1h10, 4045m) qui permet de découvrir un large thalweg qui descend vers le plateau entre Marang et Tsarang. On discerne en contrebas un large sentier, sûrement celui qui permet aux porteurs de passer rapidement de Tsarang à Ghemi sans faire le détour par Ghar gonpa... L'escapade sur les crêtes est proche de se terminer... Encore deux ou trois petits thalwegs de rien du tout à franchir et on atteint le col (20mn, 4035m, lungtas). On rejoint ainsi ce large sentier très utilisé par les porteurs et aussi les mules et que l'on va suivre vers la G pour descendre sur Dhakmar (25mn, 3815m, lodges,T, C NTC, E), le village découpé en plusieurs parties et qui étale ses groupes de maisons au pied des falaises ocre et rouge.
Noter que si l'on a la volonté de "doubler une étape", il est possible de poursuivre sur une bonne trace le long de la crête vers le N pour rejoindre directement le Mui La sans avoir à redescendre sur Dhakmar. Et derrière, enchaîner sur l'itinéraire décrit au jour 7 de ce topo. Attention quand même ! Du Mui La, il reste quand même 5 longues heures de chemin pour rejoindre Lo Manthang (il est toutefois possible de s'arrêter à Ghar gonpa pour une nuit sous tente si vous êtes en autonomie, ou pour une nuitée en mode "roots", sans certitude que ce soit ouvert, dans les locaux du café qui jouxte le temple). Dans ce cas, vous raterez le panorama sur les falaises rutilantes depuis le bas, et c'est bien dommage...

Détail des falaises de Dhakmar

Jour 7 : Dhakmar - Mui La - Ghar gonpa - Chogdo La - Lo Manthang

5h45 / +765m / -770m.
Diaporama En suivant la base des falaises vers le N, on passe sous les derniers pitons rocheux rouge vif dans lesquels ont été creusées des grottes, autrefois à usage d'habitations. On traverse le village supérieur pour trouver 100m après la dernière maison la bifurcation à D qui se dirige vers le Mui La. Le vallon dans lequel on pénètre est marqué par une guirlande de lungtas (10mn, 3855m). On remonte une combe enchâssée dans un ensemble de pitons détritiques dont la forme et la consistance s'apparentent à ceux des Riglos en Espagne. Après une montée en larges lacets, on franchit une « porte » pour déboucher sur un plateau (50mn, 4075m).

Montée vers le Mui La

On poursuit sur le chemin bien marqué en direction du N pour une montée progressive au milieu de prairies pour atteindre le Mui La (20mn, 4170m) d'où la vue plonge sur la vallée de la Tsarang khola. En face se dessine entre deux mamelons l'itinéraire du Chogdo La dont le franchissement permettra de rejoindre Lo Manthang. Mais c'est encore pas pour tout de suite... Alors que l'on entame la descente, sur la D du paysage s'inscrit le village de Marang. Mais Ghar gonpa, la prochaine étape de la journée, reste occultée derrière un repli de terrain. On traverse un thalweg (10mn, 4095m) et, au-delà, on poursuit la descente au-dessus des kharkas. Un peu plus loin, le sentier se connecte à une piste, piste que l'on suit à G sur 500m avant de s'échapper à D sur le sentier historique rejoindre les chörtens rouge sang du site monastique. Juste derrière, on découvre le bâtiment religieux, l'un des plus anciens du Mustang (25mn, 3960m, visite conseillée Rs100, bhatti).

Lentrée de Ghar gonpa

On continue au NW par la piste d'accès des jeeps (elle arrive de Tsarang...) jusqu'à trouver un chemin qui part à G pour traverser la Tsarang khola à gué sur le grosses pierres (10mn, 3930m, le pont historique en bois a disparu). On fait un petit effort pour prendre pied sur le rebord de la moraine détritique en RG et on suit le petit chemin pour une traversée en biais du plateau couvert de buissons d'épineux. On atteint l'entrée du vallon du Chogdo La (25mn, 4035m) et on débute la véritable ascension en RG. La montée n'est pas très difficile mais un peu longuette... Enfin, on franchit un 1er col (45mn, 4260m) où l'on trouve la continuité du chemin en up / down. Il contourne à hauteur une large combe herbeuse alors qu'à l'horizon proche s'annonce le Chogdo La reconnaissable à son imposant labtse. Au Chogdo La (25mn, 4310m), on peut contempler planant dans le ciel d'azur quelques spécimen de volatiles charognards comme le vautour-fauve ou le griffon himalayen. Plus « terre à terre », quelques cris stridents annoncent la présence de marmottes...

A l'approche de Lo Manthang (vallon de Panga)

Vers le N, le paysage s'ouvre à la portion septentrionale du haut Mustang et si on ne distingue pas encore la cité de Lo Manthang, on découvre la butte sur laquelle est érigé le fort d'Ame Pal, le fondateur du royaume du Mustang au XIVème siècle. Il y a encore du chemin à parcourir et sûrement plusieurs moraines à franchir ! On descend tranquillement rejoindre la vallée de la Thulung khola pour passer sur la RG à l'approche des concrétions blanchâtres. On laisse le large sentier principal poursuivre sa descente de la vallée en direction du nouveau camp de l'armée situé en contrebas, non loin de la route qui relie Tsarang à Lo Manthang.

Apparition de la Sakau danda, la montagne blanche située à l'E de Lo Manthang

On incline sur la G pour contourner la butte morainique (45mn, 4040m) et aller franchir un collet (5mn, 4050m) au pied d'un fortin ruiné. A présent, on suit peu ou prou le tracé de la canalisation d'eau. On traverse le vallon suivant et voici le dernier col (oh ! un collet à 4035m) duquel on découvre la « walled city » de Lo Manthang. On finit l'approche entre moraines et prairies et on rejoint la piste automobile au S de la ville. On remonte franchir la (nouvelle) kitchissime porte monumentale et on rejoint, après être passé devant le parking automobile, les premières maisons (1h05, 3810m, commerces, lodges, T, C NTC, E).

Le Royal Palace de Lo Manthang

Jour 8 : Lo Manthang - La ville close et les forts historiques

3h de visites + 3h / +400m / -400m.
Diaporama Visite des 3 gonpas de Choede, Jampa et Thupchen (billet Rs1000 que l'on achète juste à l'entrée du monastère de Choede gonpa) puis balade dans les ruelles de la ville close, et aussi à l'extérieur. Refaire le parcours à plusieurs moments de la journée car l'activité change beaucoup selon les heures...

Lo Manthang (place aux 8 chörtens)

Diaporama En début d'après-midi, depuis les chörtens situés au N de la ville, on descend jusqu'à la rivière et on suit la piste qui remonte sur le coteau d'en face sur une centaine de mètres avant de s'engager à G sur le petit sentier marqué d'un poteau électrique. Un peu plus loin, on monte à main D couper le canal d'irrigation puis, après quelques zigzags, on prend pied sur le rebord d'un plateau. Juste après, on dépasse les premières maisons du village de Namgyal (25mn, 3860m) et on rejoint le mamelon sur lequel est planté un darchok. On part sur la D en suivant un chemin qui monte en écharpe vers le 1er fort (c'est en fin de compte le gonpa du Singe Noir, voir explications dans le livre de Michel Peissel "Mustang, a lost tibetan kingdom").

Lo Manthang vue depuis le chemin de montée au gonpa du Singe Noir

Dans le thalweg (15mn, 3920m), on quitte le chemin pour aller rendre visite au fort d'Ame Pal (5mn, 3960m). Belle vue périphérique sur le haut Mustang et particulièrement sur la ville close de Lo Monthang. On quitte le fort en suivant la crête vers le N pour rejoindre le sentier que l'on avait abandonné un peu plus tôt. On atteint un collet (15mn, 3980m) situé entre un darchok à gauche et le 2ème fort, celui d'Ame Pal, fondateur du royaume du Mustang en 1380. A D toute pour une courte mais sévère montée jusqu'à la plateforme (5mn, 4020m) de laquelle on embrasse toute la région. Vraiment superbe !

Le gonpa du Singe Noir vu depuis la crête entre le fort d'Ame Pal et Kimaling

On redescend jusqu'au darchok et on poursuit la randonnée sur le fil de la crête en direction du N. On évolue sur une bonne trace sableuse au-dessus de falaises détritiques modelées par la pluie, la neige et surtout le vent... On domine à droite la vallée de la Nyichung khola et à gauche celle de la Kyungchhama khola. On dispose d'une vision élargie sur les vallées perpendiculaires à la Nyichung khola telles que la Sichapui khola ou la Goiche khola : pour la première citée, on y distingue nettement en RD le gonpa troglodyte de Niphu mais aussi en RG les grottes de Jhong et juste au-dessus, tout en haut de la vallée suivante, l'alignement des orifices qui composent les grottes sacrées de Ritseling ; pour la seconde, on identifie le village de Bharcha et, dans le fond du vallon, l'alignement des pénitents au milieu duquel se trouve la grotte de Konchok Ling. Et au-delà de ces merveilles, ce sont les immenses plateaux d'altitude que l'on traverse pour relier Sija à Chhumuja (voir le topo Mustang hors des sentiers battus).

La vallée de la Mustang khola de Nenyul à Niphu vue depuis la crête du fort Ame Pal

Passé le dernier darchok planté sur l'arête, on descend tranquillement à D sur la croupe en direction des falaises blanches qui bordent le lit de la Kimaling khola. On atteint un collet providentiel (25mn, 3945m), providentiel car vu la conformation du terrain, on pouvait raisonnablement se demander comment on allait procéder pour la suite... On rejoint rapidement un plateau sableux et on se dirige au NW pour venir apprécier de visu le canyon de la Kimaling khola. Et on a de quoi être surpris : en bordure du plateau sableux, c'est une chute de plus de 50m qui se présente, impossible à franchir tant la verticalité (et la qualité intrinsèque du terrain...) est effrayante. La blancheur est immaculée. Quel bel ensemble minéral !

Retour sur Namgyal depuis Kimaling

On s'écarte prudemment du bord et on se dirige vers le S pour suivre un large chemin qui suit peu ou prou la base de la falaise par laquelle on est arrivé ici. On passe au pied d'un gonpa troglodyte. L'ambiance est étonnamment bucolique avec ce ruisseau qui a permis que l'herbe drue pousse et offre à de nombreux troupeaux de chevaux et de bovins un pâturage de qualité. On remonte un tantinet sur la moraine et "la boucle est bouclée" : on se retrouve au darchok de Namgyal (40mn, 3820m) duquel on était monté au 1er fort. Pour terminer la demi-journée en beauté, pourquoi ne pas rajouter un 3ème fort au compteur ? Si fait ! On laisse le village à main droite pour partir légèrement à G sur une piste poussiéreuse. Après 300m, on s'engage sur la piste de G (encore plus poussiéreuse...) qui reste à hauteur. Au moment où elle commence à s'élever, on s'en échappe pour rejoindre hors sentier le chörten en contrebas puis on s'en va rejoindre le fort ruiné qui fait face à Lo Monthang (15mn, 3810m).

Retour sur Lo Manthang

Après la petite visite de courtoisie, on poursuit sur la piste pendant 100m vers l'E (ou alors on descend directement depuis la plateforme entre les ruines pour trouver un sentier qui descend à main D en RD d'un thalweg et rejoint à proximité d'un canal d'irrigation un chemin de plus grande importance). On suit le sentier vers la D et il conduit jusqu'à la passerelle métallique. Reste l'épreuve des "braves" : la remontée sans concession des 50m de dénivelée jusqu'aux chörtens de l'entrée N de Lo Manthang (30mn, 3810m, T, C, E).

Jour 9 : Lo Monthang - Excursion à Samdrubling et Thingar

4h / +450m / -450m.
Diaporama On part vers l'E en longeant le futur hôtel de luxe du Raja du Mustang et on remonte à travers les vertes prairies en direction des montagnes qui marquent la frontière avec le haut Dolpo. Le large col du Kekyap La est évident à repérer (c'est par ce col que se termine la 2ème partie de la Kora du Dhaulagiri). Il faut simplement suivre un point visé qui se situe légèrement à D du col. Entre deux moraines sableuses, on découvre au fond du vallon les ruines d'un fortin perché sur un piton.

Les pâturages de Lo Monthang

On poursuit dans cette direction pour passer à D du piton et rejoindre la crête juste derrière le fortin (1h10, 4070m). En direction de l'E, on poursuit par la remontée des anciennes terrasses du village aujourd'hui bien érodées. On atteint un ensemble de chörtens assez "basiques" (20mn, 4155m). Au-delà, on distingue en bordure du vallon qui s'ouvre sur la G d'autres chörtens. Encore un petit effort : le site monastique de Samdrubling est tout proche. Il suffit de suivre le chemin à flanc de moraine qui descend légèrement avant de remonter jusqu'au vieux gonpa (10mn, 4160m, abri possible en face, emplacements de camp, eau).

Samdrubling

Le site respire le calme et la sérénité ne serait-ce qu'en se penchant sur le fond du thalweg où deux arbres de belle facture habillent les prairies qui jouxtent le torrent. Où alors serait-ce cette grotte d'ermite à flanc de falaise qui invite à la méditation ? Difficile à dire, mais qu'est-ce qu'on est bien ! On s'arrache à cet endroit en refaisant le petit bout de chemin jusqu'aux chörtens "basiques" desquels on descend pleine pente traverser la prairie vers l'ENE pour rejoindre le départ d'un sentier qui s'insinue entre les deux parois détritiques d'une moraine. Une fois le collet atteint (20mn, 4100m), le sentier se poursuit légèrement sur la G et traverse un ensemble de plateaux au gazon ras et séparés par des thalwegs. On franchit une épaule (15mn, 4120m) de laquelle on revoit brièvement Lo Monthang. C'est de là qu'apparaît dans le deuxième plan de la chaîne de l'Annapurna himal le sommet emblématique et très reconnaissable de l'Annapurna II flanqué à sa droite de son émissaire le n°IV. Facile à repérer, c'est entre le Teri peak et le Purbung... On atteint un large col orné de darchoks (30mn, 4130m) duquel on embrasse tout le nord du haut Mustang et où on identifie bien la frontière sino-népalaise au niveau du Kora La. A l'E, on domine les ensembles de pénitents de Konchok Ling (lire la description de l'itinéraire dans le jour suivant).

Thinggar

On descend jusqu'aux ruines du château de Thingar (15mn, 4035m) puis au village, très accueillant et propret (10mn, 4020m, lodge, boutique). On retourne sur Lo Manthang en empruntant en bas du village la piste qui s'en va traverser les champs puis contourne par la droite le piton sur lequel est construit le gonpa de Namgyal avant de finir en courbe de niveau jusqu'à l'entrée N de la ville close (50mn, 3810m, T, C, E).

Jour 10 : Lo Manthang - Garphu - Niphu - Jhong - Bharcha - A/R Konchok Ling - Lo Manthang

6 à 7h / +600m / -700m.
Depuis 2015, le district de Chhoser a mis en place une offre groupée de visites à Rs1000 pour les gonpas de Garphu et Niphu, les grottes de Jhong et Konchok Ling. Si les trois premières sont visitées par les touristes "automobiles", Konchok Ling ne fait pas partie de leur "package" car ils n'ont pas le temps et puis il faut marcher... Et c'est tant mieux ! Même si depuis 2018 une piste a été créée jusqu'au chörten à 4110m ne faisant pas gagner grand chose comme temps tant le tracé est encore approximatif dans la remontée de la vallée fluviale et trop redressé dans les virages qui précèdent le parking terminal.

Les chörtens de Garphu

Diaporama Au départ départ de Lo Manthang à 3810m, on emprunte une jeep vers le N. On franchit le col au pied des forts ruinés avant de descendre au niveau de la Nyichung khola. Au niveau des chörtens rouge sang, on poursuit tout droit en RG de la Nyichung khola pour atteindre le parking de Chhoser (40mn, 3870m). On commence de bon matin par la visite du gonpa de Garphu puis en contournant la falaise on pénètre dans la vallée de la Sichapui khola pour se rendre au gonpa de Niphu accroché à la falaise (45mn).

Le gonpa de Niphu

Ensuite, on traverse la vallée fluviale pour rejoindre la plateforme des grottes de Jhong (15mn) et enchaîner la visite très ludique. C'est l'endroit où les villageois gardaient hors de portée des razzias tibétaines les récoltes de l'année. On passe devant la bhatti de Chhoser pour suivre la piste qui conduit en RG de la Nyichung khola le village de Bharcha. Au passage on traversera les villages de Sisa et Ghom, intéressants pour avoir été des villages composés d'habitations troglodytes.

les grottes de Jhong

Dans Bharcha (45mn), on se dirige vers la première maison pour louer les services du guide (ou plutôt de la guide…) qui vous conduira jusqu’au Nirvana, cette fameuse grotte de Kongchok Ling découverte par un berger en 2007 et qui recèle un trésor exceptionnel, à savoir des peintures murales bouddhistes datant du XIIème siècle. Si vous voulez plus de renseignements sur cet emplacement, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de Paulo Grobel. Ett surtout au retour n’oubliez pas le ou la guide… De Bharcha, on remonte la large vallée fluviale à main droite vers le NE, vallée contenue entre deux murailles ourlées de pénitents multicolores. Ca commence bien ! On dépasse un gros chörten (35mn, 3950m) puis on incline la marche sur la D pour emprunter un excellent sentier en zigzags qui gravit le coteau au milieu d’un délire géologique de toute beauté. On débouche sur un tertre (30mn, 4110m, en 2019 parking pour jeeps 4x4) pour un panorama surplombant toute la région et entre autres sur la gauche les forts de Kimbu. Au-delà, on descend jusqu’à la porte cachée derrière une « canine » rocheuse. Le « gardienne » ou la « gardienne des clefs » nous ouvre le passage.

La porte d'entrée du site de Konchok Ling

On poursuit en descente sur un sentier un peu moins large et viabilisé à flanc de falaise. Puis, une fois au fond de l’étroit vallon, remontée en face plutôt pentue sur le fil d’une épaule sableuse. Enfin la délivrance (croit-on…) avec l’arrivée dans un col au niveau d’un vieux gonpa défraîchi. Mais on en n’a pas encore terminé : à G toute sur un bon sentier retrouvé mais pas pour longtemps… On passe quelques bâtiments en ruine avant de marcher réellement entre ciel et terre sur le fil d’une arête étroite avec le vide de chaque côté. Prudence est mère de sûreté, dit-on ! Bistare, bistare

Le vieux gonpa ruiné à l'entrée du site de Konchok Ling

Une fois cet écueil franchi (en gros une centaine de mètres), descente jusqu’à une plateforme, terminus du chemin (50mn, 4125m). Mais pas de caverne ornée à l’horizon… « Juste » un superbe belvédère sur un ensemble de pénitents de belle ampleur qui entoure le lit d’une rivière qui coule 200m plus bas. Mais où donc se cache-t-elle cette caverne ? Ne serait-ce pas derrière ce couloir abrupt « sécurisé » par une corde de 15m faite d’un savant assemblage de fil électrique et de peau de chèvre ? Si, si… On laisse son sac à dos, on se retourne face à la terre et on s’engage sur cette pente dans laquelle ont été taillées quelques marches qui nous aident à progresser vers le bas, le vide étant bien présent.

Le couloir de descente équipé de Konchok Ling

On arrive en bout de main courante sur une trace à flanc bien étroite (et non sécurisée…) qui part vers la D (sens de la descente face à la terre) pour un parcours de quelques 200m en courbe de niveau jusqu’à arriver une dizaine de mètres en-dessous de la fameuse grotte que l’on identifie grâce à sa protection contre les attaques du temps, du soleil et de la pluie (et accessoirement des ours et des léopards des neiges...), j’ai présenté un superbe grillage à larges mailles qui ne s’érige pas vraiment comme un rempart d’excellente facture…

L'entrée de la grotte de Konchok Ling

Enfin, nous sommes bien arrivés dans le saint des saints ! Les peintures sont défraîchies certes, mais l’ambiance qui se dégage des lieux est à nulle autre pareille, recueillie, silencieuse, et nous fait prendre compte de l’exceptionnalité du moment que nous sommes en train de vivre. Et tout autour de nous, ce paysage chamarré de pitons gréseux qui rappellent encore une fois les tsingys de Madagascar… Il nous faut s’arracher de cet endroit pour retourner dans la vallée : on s’en va à regrets pour refaire en sens inverse le chemin parcouru, tout d’abord le sentier à flanc, puis la remontée du goulet à l’aide la corde (c’est quand même plus aisé dans ce sens-là…), le parcours sur le fil de l’arête toujours avec le vide de part et d’autre jusqu’au col à la gompa et puis la descente dans l’étroit thalweg au pied de la « canine » avant de retrouver la porte d’entrée que la guide refermera jusqu’à la prochaine visite… Il ne restera plus qu’à suivre le large sentier jusqu’au lit de la rivière que l’on descendra jusqu’à Bharcha (1h30, 3870m, T, C, E). Quelle épopée nous avons vécue ! Que de souvenirs resteront dans notre tête après cette « balade » incroyable, sûrement la plus belle du Mustang.

Détail de la fresque murale de la grotte de Konchok Ling
 
On suit la piste en RG de la Nyichung khola jusqu'à Nenyul où l'on franchit la rivière sur la passerelle métallique. Ensuite, on remonte sur la piste principale pour franchir une épaule sableuse et trouver, 100m avant les forts, le départ à main G du sentier historique qui rejoint Lo Manthang en RD d'un thalweg et rejoint à proximité d'un canal d'irrigation un chemin de plus grande importance. On le suit sur la D et il conduit jusqu'à la passerelle métallique. Reste l'épreuve des "braves" : la remontée sans concession des 50m de dénivelée jusqu'aux chörtens de l'entrée N de Lo Manthang (1h10mn, 3810m, T, C, E).
 
Retour sur Lo Manthang

Jour 11 : Lo Monthang - Le circuit de la montagne blanche

6h / +500m / -500m et 45mn A/R Makhchung.
Diaporama On sort de Lo Monthang par les chörtens côté vallon N et on descend à main D chercher la passerelle métallique qui traverse la rivière pour remonter en biais de l'autre côté de la vallée et atteindre la piste que l'on rejoint au niveau de l'épaule qui se trouve 400m au NE du fort ruiné (25mn, 3780m, chörten). On suit la piste en descente vers le N jusqu'à trouver la possibilité d'aller fouler la grande prairie qui se trouve en face de Nenyul en RD de la Nyichung khola. On rejoint la passerelle métallique et on traverse la rivière pour entrer dans le village (30mn, 3755m). On passe à proximité des chörtens rouges et on se dirige à présent vers le NE sur un petit chemin qui s'élève au milieu des deux mamelons coiffés de darchoks.

Sur la crête en direction de la montagne blanche

Après avoir pris pied sur le plateau au gazon ras, on suit l'évident chemin qui s'en va plus haut croiser deux fois la piste de Samdzong (45mn, 3900m) avant de la retrouver au niveau du col (15mn, 3980m). Ici, la vue est grandiose sur la vallée de la Tumu khola et ses bordures de pénitents en amont. On laisse deux traces de sentiers partir vers l'E en descente pour monter franchement à main D sur le fil de la crête en direction du SW (un peu pentu...) et atteindre la première bosse.

Sur le sentier de la montagne blanche (Sakau danda)

Après, le tracé est évident, puisqu'il n'y en a qu'un... On évolue sur un bon sentier sans effet de vide. De bosse en bosse, on finit par atteindre un col tout blanc reconnaissable à la présence de buissons ras de genêts (45mn, 3905m). On descend sur la D en suivant un sentier correctement tracé au-dessus de la RG du thalweg. Ensuite, il descend à main D en zigzags jusqu'au fond du thalweg où l'on retrouve alors une trace de chemin en RG qui se révèle de bonne facture (30mn, 3800m) pour contourner la base du gros rocher blanc aux multiples canyons friables qu'il faut traverser pour rejoindre le côté S du massif.

Dans le contournement de la Sakau danda au moment de rejoindre la Mustang khola

De combe en combe, de thalweg en thalweg, de plateau en plateau, le sentier se révèle pas si "pourri" qu'on s'y attendait. Au pied de ce qu'on s'imagine être "le dernier collet à franchir" (une crête de plus, encombrée de gros blocs ocre et rouges...), on décide de ne pas s'y mesurer mais de descendre en direction de la rivière en louvoyant au milieu des blocs effondrés. On descend de gradin en gradin avec une légère remontée au milieu et on atteint la rive de la Mustang khola.

Arrivée à Makhchung (Mardzong)

On la suit vers la G jusqu'à l'obligation qui est faite, faute de sentier, de traverser à gué (1h30, 3630m). Une fois sur la RD, on découvre le rocher de Mardzong (ou Makhchung), un ancien habitat troglodyte de type H.L.M préhistorique avec un gonpa bön perché au dernier étage. Incroyable ! Compter depuis le bord de la rivière 45mn de "visite", incluses les nécessaires deux traversées de rivière (en fin de compte juste histoire de pénétrer au rez-de-chaussée car il est impossible, à moins d'être équipé d'une grande échelle, de pouvoir se rendre dans les étages supérieurs...). Retour au point de traversée de la Mustang khola, on suit la RD de la rivière vers le N pour trouver le site des sources "chaudes" (15mn, 3655m), poursuivre jusqu'au niveau du mur de protection des cultures, mur que l'on suit sur sa G pour remonter sur le plateau. Incliner un peu sur la D, toujours en longeant le mur, pour rejoindre le darchok érigé à proximité des ruines de Durang (30mn, 3785m). La dernière épreuve de la journée sera de retourner à Lo Monthang en s'enfilant dans les jardins et en suivant le chemin herbeux. Là, ce n'est plus la dénivelée qu'il faut craindre (moins de 40m...) mais le vent violent qui anéantira toutes vos forces... Entrée dans Lo Monthang du côté des chörtens NE (30mn, 3810m).

Makhchung

Jour 12 : Lo Monthang - Lo La - Dhi - Yara

5h / +660m / -870m.
Diaporama On quitte Lo Monthang en passant de nouveau la porte monumentale qui enjambe la piste S puis on suit le sillon poussièreux jusqu'à franchir un collet (20mn, 3890m). Juste après, le sentier historique est encore présent et par une montée redressée dans le sable pulvérulent, permet de déboucher au Lo La (15mn, 3945m). Belle vue arrière sur le plateau agraire de Lo Monthang englobant la totalité des espaces septentrionaux du haut Mustang. On poursuit sur la piste vers le S sur 200m avant de bifurquer à main G sur le sentier dont le départ est marqué d'un mât directionnel "Damodar Kunda" (5mn, 3925m).

A l'approche du Lo La sous la menace de l'orage...

Après avoir louvoyé deci delà entre les mamelons sablonneux, on s'élève progressivement pour rejoindre une crête mi-sableuse mi-herbeuse. Au passage, on dispose sur la gauche d'une belle vue plongeante sur l'enfilade de la Sakau danda, celle qui s'inscrit entre Bharcha et la "montagne blanche". On franchit un col (50mn, 4010m) avant de poursuivre en montée à flanc de coteau détritique et à hauteur du profond thalweg qui rejoint la Nyichung khola du côté des sources d'eau chaude à proximité de Makchung. On franchit un second col (30mn, 4075m) toujours en étant immergé dans cette ambiance "lunaire" très prégnante. Voici une nouvelle arête que l'on dépasse pour découvrir derrière un sentier qui se poursuit en courbe de niveau avec en ligne de mire la chaîne de l'Annapurna I flanqué de ses satellites Nilgiri et Tilicho peak. Plus proche, on reconnaît le plateau de Tsarang et sur la droite en contrebas le chörten de Sungda qui ne s'apparente plus que comme une "balise" sur la piste principale qui relie Tsarang à Lo Monthang...

Entre Lo Manthang et Dhigaon, en RG du thalweg qui rejoint la Mustang khola au niveau des sources chaudes

A la cote 4040, on bascule côté E de la crête pour dominer les gorges de la Mustang khola puis on descend rejoindre le Dhi La (45mn, 3835m). On attaque la descente du canyon resserré qui part en contrebas à G. On évolue dans un étroit goulet rempli de sable blanc puis on sort de cet étau pour traverser un plateau duquel on dispose d'une large vue sur les falaises de pénitents colorés qui occupent la RG de la Mustang khola. Après 300m, on repart dans une forte descente sableuse et caillouteuse tracée en large lacets en forte déclivité. On découvre le village de Dhi en contrebas mais on n'en voit que les toits... comme vus d'avion. C'est dans cette ambiance multicolore que l'on pénètre dans le village par la G du côté du gonpa avant de rejoindre le centre de Dhi où se situent les lodges (50mn, 3420m, C NTC, E).

A l'approche de Dhigaon

Puis, on rejoint le bord de la rivière pour la traverser sur un pont de bois et remonter sur la RG entre les pénitents gris afin de rejoindre le sentier de ronde qui arrive de la passerelle métallique qui a été construite en amont du village. On suit le chemin en up / down sur la D pour contourner la colline sablonneuse et pénétrer dans la vallée fluviale de la Puyung khola (35mn, 3445m). On remonte la vallée en suivant la RD, le regard baissé pour débusquer les fossiles que l'on nomme ici saligrams. La vallée se resserre et on louvoie entre deux falaises jaunes jusqu'à atteindre le départ du sentier pédestre de Yara situé à main G (20mn, 3500m).

Sur le sentier qui domine la vallée de la Phuyung khola à l'approche de Yara

Mal commode car il est étayé de nombreux escaliers en pierre de taille, il permet de s'élever jusqu'à la piste d'accès au village de Yara. La vue sur les contreforts N du plateau qui s'inscrit entre les vallées fluviales de la Puyung khola et de la Dechyang khola est exceptionnelle de beauté : on dirait des ice-flutes mais en sable gris. Certains pitons gréseux sont percés de cavités dont on devine que dans les temps anciens cela devait servir d'habitations. On suit la piste sur la G et on atteint la première maison de Yara, un lodge (25mn, 3580m). Au-delà, on peut suivre la piste qui contourne le village par le haut mais il est bien préférable, à l'E de la maison, de suivre le rebord des terrasses pour rejoindre le centre du village et le lodge Saribung (5mn, 3600m, C NTC, E).

Les falaises de Yara

Jour 13 : Yara - Tashi Kabum - Luri gonpa - Ghara - Yara

3h35 / +450m / -450m + visites.
Diaporama de Yara à Tashi Kabum Du lodge, on descend jusqu'à la rivière que l'on remonte sur 400m avant de pouvoir s'échapper sur la D et suivre le chemin tracé le long des murs de séparation des champs. On dépasse un gros chörten carré (20mn, 3640m) et on suit à présent le canal d'irrigation jusqu'à la retenue d'eau. Puis on poursuit le long du canal d'irrigation avant de rejoindre le lit de la rivière. On remonte la gorge de la Puyung khola complètement dévastée par les crues subites jusqu'à arriver au pied de Tashi Kabum (Diaporama en 2019, visite possible pour Rs200, demander en passant la clef au lodge Saribung de Yara), un ensemble d'anciennes habitations troglodytes, les premiers H.L.M quoi ! (45mn, 3765m)

Le plafond orné de la grotte de Tashi Kabum

Diaporama de Tashi Kabum à Luri gonpa et visite On poursuit dans le lit de la rivière pour dépasser l'embranchement du sentier des lacs du Damodar. Après 500m pendant lesquels la gorge s'est pas mal resserrée, on trouve sur la G un sentier qui remonte sur un plateau où l'on dépasse une grosse bergerie (25mn, 3860m, C).

Entre Tashi Kabum et Luri gonpa, une aire de vautours-fauves

On poursuit vers l'E en direction des falaises qui dominent Luri gonpa, site de premier ordre auquel on a prévu de rendre une petite visite (si l'on a bien prévu de faire appeler par la propriétaire du gîte de Yara la personne de Ghara qui détient les clefs du gonpa et qui sera au rendez-vous...). Au niveau du nouveau gonpa (10mn, 3920m, tickets à Rs500), on remonte vers le N en direction des falaises dans lesquelles on distingue le "cube" rouge sang accroché à flanc. Au-delà de la série de chörtens, on poursuit sur le chemin en lacets (aujourd'hui viabilisé...) qui permet de rejoindre le bâtiment hébergeant un gonpa troglodyte et, comme à Tashi Kabum, un chörten peint.

A l'approche du site religieux de Luri gonpa

Diaporama de Luri gonpa à Yara via Khete et Ghara Après la visite (compter 30 à 40mn), redescente à la série de chörtens pour filer à D sur la piste de Khete. Une fois les ruines des forts de Khete dépassées (15mn, 3960m), on rejoint le lodge de Ghara (10mn, 3955m, C NTC, E) posé sur une moraine au-dessus du village. On descend traverser Ghara pour trouver au niveau des moulins à prières sur la G le sentier de descente vers Yara. Bien mieux que la piste, on va évoluer au milieu d'un espace naturel de pitons détritiques avec de belles vues sur l'Annapurna I, le Tilicho peak, le Nilgiri N, le Dhaulagiri I et les Tukuche peaks avant de rejoindre le fond d'un canyon (30mn, 3785m). On suit vers l'aval le couloir qui s'est creusé entre les parois de sable et de galets. Mais à la sortie, il y a juste un "hic" : un mur de gabiers de 5 à 6m de hauteur a été construit et entrave la progression (30mn, 3640m). Il faut juste esquiver l'obstacle en montant à main D. Juste après, on pénètre dans le village de Yara (5mn, 3600m, C NTC, E).

Descente de Ghara vers Yara par le canyon

Jour 14 : Yara - Dhechyang khola - Tangge

5h40 / +910m / -1170m.
Diaporama Du lodge Saribung de Yara, on descend le long du ruisseau pour rejoindre la Puyung khola. Avant de rejoindre le lit de la rivière, on s'échappe sur un petit chemin à G pour éviter une zone d'éboulement qui a obstrué le canyon. Après avoir traversé la Puyung khola, en RG on suit un large chemin pendant 100m avant d'en sortir à main G pour s'engager sur une sente plus étroite. Après avoir traversé une zone d'alpages rabougris, le chemin incline sur la D pour se connecter à l'itinéraire principal emprunté par les mules peu avant de franchir un collet marqué d'un darchok qui s'inscrit à la G de la rangée de pénitents (30mn, 3700m). A l'arrière, on dispose d'une large vue sur Yara et ses champs de céréales, un véritable oasis dans ce désert minéral torturé.

On prend pied sur le plateau face à Yara

La suite est plane alors que l'on se dirige vers l'W jusqu'à traverser un thalweg. Ensuite, on remonte franchir un collet pile poil en face du Ghemi La (15mn, 3690m). On s'est rapproché du coteau détritique et on descend jusqu'au fond d'un premier thalweg suivi d'un deuxième... Le parcours en up / down est quand même plaisant bien que heurté. Puis on s'engage dans la traversée d'un plateau "à chèvres" à l'herbe rase et bien sèche face au proéminent Dhaulagiri I. Plus proche de nous sur la droite, on peut contempler l'enfilade des falaises colorées qui bordent la vallée fluviale de la Mustang khola en RD, si bien travaillées par Dame Nature entre Dhi et Tsarang. Soudain, l'Annapurna I apparaît. Et pas que lui : tous ses satellites, du Yakwakang au Tilicho peak avec toujours sur la droite le Dhalagiri flanqué des Tukuche peaks.

Entre Yara et la Dhechyang khola (apparition du Dhaulagiri I)

Face à nous, l'impressionnante roche de la Sertang danda apparaît et indique que la Dhechyang khola n'est plus très loin... Par un parcours étale, on rejoint le rebord S du plateau (40mn, 3670m) et on entame la descente vers la rivière. Vers 3515m, on laisse partir à droite le sentier historique qui descendait tout droit jusqu'à la rivière pour effectuer la traversée à gué, alors que l'on incline sur la G pour emprunter, heureuse découverte, la toute nouvelle passerelle métallique qui nous laissera les pieds au sec... On franchit la rivière au pied de la Sertang danda (25mn, 3475m) avant de désescalader le coteau de la RG en zigzags sur un sentier nouvellement tracé et qui mériterait quelques aménagements, surtout en largeur...

Traversée de la Dhechyang khola

On atteint le lit de galets et on suit (de pas trop près à cause d'éventuelles chutes de pierres) la base de la falaise pour remonter après 400m vers la G et découvrir l'emplacement des deux lodges (15mn, 3435m, eau, C NTC). Après avoir dépassé les lodges on laisse le large chemin descendre en direction de Tsarang en passant par l'immense verger de pommiers qui a colonisé l'espace d'alluvions en RG de la rivière, et on incline sur la G sur un sentier un peu chaotique au début car cherchant les passages les plus aisés au milieu des monticules détritiques séparés par des canyons qui ne le sont pas moins... Un peu plus haut, il suit le fil de mini-crêtes et, mis à part quelques zigzags redressés, on s'élève plutôt régulièrement. On évolue au milieu d'espaces sableux veinés de thalwegs. A l'W, l'horizon est composé des montagnes frontière du Mustang et du Dolpo et en bas on peut distinguer la confluence des vallées fluviales de la Tsarang khola et de la Dhechyang khola qui rejoignent celle de la Mustang khola, cela donnant naissance à la Kali Gandaki.

Remontée vers le col qui sépare la Dhechyang khola de Tangge

Juste au-dessus, en RD, se trouve Tsarang et on devine au fond de la vallée de la Tsarang khola le site de Ghar gonpa. Enfin, en se retournant vers le N, le Mansail et ses 6235m marque la frontière avec le Tibet. On atteint un petit plateau (1h15, 3840m) où le sentier qui arrive de Tsarang vient se connecter au nôtre. A 3860m, nouveauté 2019, c'est sur une piste que l'on va terminer l'ascension du col (20mn, 3935m). La piste se poursuit vers Dhey mais on la quitte pour descendre pleine pente vers le S sur une pente sableuse. En contrebas on croise la piste de Tangge pour la retrouver un peu plus loin. Sur 1km on suit la piste que l'on va quitter dès qu'elle va commencer à remonter vers 3800m.

A l'approche de Tangge

On retrouve en contrebas sur la D le sentier historique (20mn, 3780m, cairns) et on le suit tranquillement en faux-plat descendant jusqu'à que son profil devienne plus heurté au moment du croisement de plusieurs thalwegs bien creusés. On atteint un petit plateau (15mn, 3700m) où le sentier reprend un peu de hauteur à flanc de coteau détritique pour rejoindre le tracé de la ligne électrique. On suit un sentier-balcon tracé à flanc de falaise jusqu'à atteindre un collet d'où l'on descend à main G pour prendre pied sur le dernier plateau de la journée (25mn, 3600m, cairn rouge). On traverse ce plateau à l'herbe rase pour atteindre le rebord S (15mn, 3545m, labtse), un belvédère duquel on dispose d'une vue mêlant des paysages détritiques aux montagnes glaciaires du Damodar au Yakwakang, et peut-être le Chulu à l'arrière plan ?

A l'approche de Tangge

Il s'en suit une rapide descente pour traverser un mini plateau où se trouve l'unique passage qui permet de rejoindre Tangge en franchissant la barrière de pénitents. La descente caillouteuse dans le goulet parcouru par de violentes rafales de vent est un moment d'exception ! A la sortie, on découvre la cuvette de la Tangge khola et quelques cultures qui annoncent le village. Puis, au détour d'un virage, Tangge apparaît comme par enchantement. On poursuit la descente avec cette vision idyllique jusqu'au petit chörten qui marque l'entrée du village (30mn, 3340m, 2 lodges et 1 camping).

L'allée de chörtens de Tangge

Jour 15 : Tangge - Siyarko Tangk danda - Tetang

8 à 10h / +1280m / -1530m.
Grosse journée de marche avec un cumul de dénivelée pas si innocent que ça ! Noter que l'on peut faire "étape" à Paha, quasiment à mi-chemin (4 à 5h depuis Tangge, 4080m, eau et cabane sommaire).

Diaporama On traverse la Tangge khola par la passerelle métallique et on s'engage sur le sentier en courbe de niveau qui part sur la D. Le sentier qui suit la RG de la rivière à mi-hauteur propose une superbe vue sur le village (et l'allée de chörtens que vous ne pouvez pas avoir oubliée...) et aussi ses jardins, le tout dominé par les falaises grises ourlées et ornées de pénitents. Après le chörten, on entre dans la vallée de la Yak khola qui arrive de Kog (voir le topo Les 5 cols de l'Annapurna). On descend progressivement vers le lit de galets pour traverser la rivière et rejoindre en RG le départ du sentier bien visible (45mn, 3240m).

Au départ de Tangge

On remonte sur des banquettes sablonneuses puis on s'élève plus franchement jusqu'à franchir une épaule détritique (40mn, 3600m). L'ascension se poursuit jusqu'à une nouvelle épaule (40mn, 3750m) d'où on dispose d'un panorama étendu du Makar La à droite au Ghemi La à gauche en passant par les plateaux qui occupent l'espace entre Tangge et Yara, Tsarang, les falaises grises de Ghemi... Au fond, on identifie bien le pic pointu du Mansail et la large baisse du Kora La. A l'extrême droite, on a l'apparition du massif du Damodar himal (Khumjungar, Brikhuti, etc.) que l'on distingue au milieu de la brèche du Makar La. Continuons la route vers le col du Paha La qui donne accès à la Siyarko Tangk danda. Mais qu'il se fait désirer ! De replat en grimpettes, voici qu'apparaissent les darchoks multicolores qui marquent le passage du col. Un dernier zigzag et c'est la délivrance (1h20, 4180m).

Franchissement du Paha La

De l'autre côté, le régime up / down va pouvoir commencer : on descend sur la G en empruntant une large trace sableuse qui permet d'atteindre le fond d'un vallon. Puis on poursuit à flanc de coteau pour atteindre le site de Paha (30mn, 4080m, camping, abri en pierre pour le staff, eau). Depuis le camp de Paha et dos à la bergerie, on suit le sentier qui monte sur la D. On entame une suite de journée en up / down un peu longuette en empruntant ce chemin tracé sur le fil d'une crête panoramique qui offre pour cette fin de trek la possibilité de contempler d'en haut les sites remarquables que l'on a visités lors de la première semaine. Pas mal de points de vue aussi sur les pénitents colorés qui ornent les pentes S de la Siyarko Tangk danda. Et même quelques belvédères à couper le souffle ! Puis, après une dernière montée suivie d'un passage à négocier avec attention, on déroule les kilomètres de faux-plat descendant jusqu'à atteindre la "porte de sortie" (3 à 4h, 3650m). De l'autre côté de la "porte", on enchaîne par une grosse descente sur un sentier bien large plutôt sableux et caillouteux.

Le darchok qui marque le départ du sentier de descente sur Tetang

Au niveau d'une rupture de pente (50mn, 3235m), on laisse partir tout droit le chemin de Chhomnang pour tourner franchement à G en direction du rebord de la moraine et trouver au pied du mât orné d'un darchok le sentier de descente (un peu olé-olé...) qui désescalade la falaise blanche détritique au-dessus du village de Tetang. Bien vérifier lors de la traversée des couloirs que rien ne se détache tant l'équilibre des cailloux semble précaire dans le coin... On atteint le lodge construit à proximité d'un mur de manis (20mn, 3070m, T, C, E).

Le lac au-dessus de Tetang

Jour 16 : Tetang - Gyu La - Jhong - Jharkot - Jomosom

6h / +1000m / -600m.
Diaporama Depuis le lodge, on poursuit dans le lit de la rivière vers le haut pour aller rendre visite aux deux parties du village (l'une très ancienne à gauche, l'autre plus "moderne" mais pas en meilleur état, compter 1h de déambulation dans les ruelles au départ du lodge pour retrouver la piste en RG de la vallée). A G pour passer au pied de l’imposant mur de manis près du vieux village (40mn, 3100m). On quitte la piste 50m au-dessus du mur pour prendre à G une sente qui louvoie entre les blocs de rochers effondrés. On passe auprès d’un triple chörten Rigzum Gompo (10mn, 3150m). Encore une petite montée vers le SE pour contourner un très vieux chörten et, juste derrière, prendre pied sur un petit plateau au milieu duquel se trouve un "lac", miroir des montagnes alentours. Puis on se remet à grimper sur la D au pied de belles concrétions.

Montée au Gyu La

Derrière nous, n’oublions pas de jeter un coup d’œil sur l’impressionnante muraille de la Siyarko Tangk danda. Après une dernière montée abrupte, on pose le pied sur un plateau d’altitude (on dirait un reg marocain…) avec le Dhaulagiri I en ligne de mire (25mn, 3400m). On avance maintenant en faux-plat montant sous des falaises trouées comme du gruyère à maints endroits. On passe au-dessus du vallon de Tangbe (10mn, 3465m) où le sentier s’aplanit quelque temps pour offrir un répit de courte durée dans la phase d'ascension. Puis une courte remontée sévère nous donne accès à une vire taillée dans la falaise permettant de franchir une épaule rocheuse. On reprend notre marche à plat pour entrer dans une zone de petit schiste noir jade pour s’en aller traverser le torrent (30mn, 3525m). On remonte de l’autre côté pour retrouver un sentier à flanc qui s’élève progressivement en RG du thalweg. On s’en éloigne pour passer auprès d’une source (25mn, 3690m) et prendre une direction S bien affirmée. Au détour d’un mamelon, le col que nous convoitons se présente enfin à nous. La montée est toujours régulière sans excès pour déboucher au Gyu La (50mn, 4077m).

Passage du Gyu La (Annapurna I, Tilicho peak et Nilgiri N)

Au Gyu La à 4077m, on dispose d’une vision magnifique sur l’Annapurna himal amputé, il faut le noter, de son sommet principal à 8091m, occulté qu’il est par le toujours imposant Tilicho peak. Mais les Nilgiri N et centre, le Roc noir, le Glacier Dôme et le Thorong peak sont bien présents. Il faudra s’avancer un peu dans la descente sur la G pour que le majestueux Dhaulagiri I se décide à apparaître. On vient de sortir du haut Mustang, une pancarte judicieusement posée au col nous le rappelle. On laisse partir à gauche le chemin de Choekker et Muktinath pour descendre sur un plateau à l’herbe maigre plutôt sur la D où l'on suit un sentier bordé de pierres alignées (45mn, 3750m). Enfin, on découvre le Dhaulagiri I dans l'alignement du sentier qui nous conduit jusqu’au village de Jhong (30mn, 3580m, lodges, commerces).

Jhong

Au-delà du village, on poursuit en descente sous le rocher du gonpa en louvoyant entre les ormes et on rejoint le pont métallique (20mn, 3465m). En RG de la rivière, on part sur la G d'abord puis sur la D sur un sentier qui suit la bordure des champs en terrasse pour atteindre l'entrée SE de Jharkot (25mn, 3580m, T, C, E). Visite du village et du gonpa située à l'opposé de l'entrée. En 50mn, descente sur Kagbeni puis Jomosom en jeep. Nuit dans un lodge de Jomosom à proximité de l'altiport (2740m, T, C, E).
Si d'aventure vous disposiez d'une journée de réserve (on est sorti du haut Mustang donc il n'y a pas lieu d'acquitter une journée supplémentaire de permis...), il vous est possible de terminer à pieds en passant par Lupra, un gentillet petit village dans lequel a été érigé un gonpa Bön, la religion pré-bouddhique. Voir la description de cette journée au J21 de ce topo).

Jharkot

Jour 17 : Jomosom - Pokhara - Kathmandu

20mn + 25mn d'avion.
Vol matinal pour Pokhara puis, en laissant les sacs à l'aéroport, on prend soit le taxi (Rs200 pour 3) soit le bus (Rs20/pers) pour rejoindre Lake side et décompresser allongé dans une chaise longue au milieu d'un des jardins arborés qui jouxtent le lac avant de revenir à l'aéroport pour le vol vers Kathmandu en fin d'après-midi. Soirée libre et nuit dans un hôtel à Chhetrepati à proximité de Thamel (Mandala Boutique par exemple).

Relevés de terrain en juin 2019 (après réalisation de la route entre Jomosom et Lo Monthang).

15 jours de marche / 78h / +10800m / -10000m.

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