[Népal] L'essentiel du Langtang
En ce début d'année 2019, je souhaitais retourner dans cette vallée du Langtang où je n'étais pas revenu depuis 18 ans. J'avais été très affecté quand j'avais appris l'horreur qui s'était produite au printemps 2015 lorsque le village agraire de Langtang avait été enseveli sous des milliers de tonnes de roches descendues de la combe du Langtang Lirun glacier. Il est vrai que cela "fait un choc" de découvrir que ce que l'on avait vu auparavant n'est plus. Que l'on ne peut même pas fixer quelque chose pour le comparer avec ce que l'on avait gardé en mémoire, car il n'y a plus rien... Mais rien ! A la place, un immense fleuve de pierres gris-blanc qui a figé l'espace pour l'éternité. Par contre, la reconstruction des villages de lodges atteste bien de la fièvre mercantile qui "agite" le peuple sherpa. Le vide a vite été comblé et même jusqu'à l'écoeurement : si les étapes de la basse vallée sont plus ou moins restés en l'état avec quelques constructions complémentant l'offre précédente à Bamboo, Lama ou Ghoda Tabela, les villages de Langtang et encore plus Kiangjin Gonpa se sont mués en mini Thamel. Affligeant ! A fuir ! Heureusement qu'il reste les somptueux paysages de montagne puis oublier cette débauche de béton vibré que rien ne pourra fissurer. C'est encore pire que sur le Tour des Annapurna ou la montée au camp de base de l'Everest, c'est peu dire ! Le dépaysement que l'on recherche en faisant l'effort de venir au Népal s'est perdu dans la démesure des projets des businessmen locaux. Toutes proportions gardées, le niveau de confort et de services recherché est celui que l'on trouve dans les stations des Alpes françaises, autrichiennes ou suisses... Tous les services de communication sont disponibles : impossible de déconnecter de notre monde réel, celui que l'on voulait laisser de côté en venant ici. Même les animaux sauvages comme les daims musqués, les bharals ou les thars fuient la vallée, indisposés qu'ils sont par le bruit incessant des chantiers de construction !
Le Langtang, comme les balcons de l'Annapurna ou du Dhaulagiri, peut être considéré comme une destination première pour qui ne s'est jamais confronté à l'altitude. On peut lui coller le qualificatif "trek initiatique" où il est possible de se tester avant d'envisager d'autres circuits plus difficiles en jours de marche et en altitude. Mais en aucun cas il ne faut compter sur une "véritable" immersion dans le Népal profond. Non, non ! Tout est mercantile et axé sur le fait qu'il faut assécher les porte-monnaies des touristes (à quelques exceptions près). Et pour terminer cette introduction, la seule raison valable qui devra vous amener ici sera l'occasion de pouvoir disposer de superbes panoramas de montagnes glaciaires assez peu connues mais qui n'en sont pas moins belles... C'est déjà ça, non ?
N’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.
Téléchargez la carte du circuit en PDF : Carte L'essentiel du Langtang
LE TREK JOUR PAR JOUR
Jour 1 : Kathmandu - Syafrubensi - Lodge de Pairo
6 à 8h de bus + 1h45 / +330m / -115m.
Depuis la gare routière de Machha Pokhari à proximité de celle de Gongabu au NE de Kathmandu, on monte à bord d'un des bus matinaux qui font la liaison entre la capitale et la vallée de la Trisuli (tourist bus Rs800, local bus Rs450). On ne passe plus comme autrefois par le col de Kakani mais par Thangkot et Galchhi où l'on retrouve la Trisuli river que l'on va "suivre" jusqu'à destination. mais pas comme on pourrait le penser, en bord de rivière. Non, non ! On va en faire des hauts et des bas et qui plus est sur une route en continuels travaux depuis que l'Araniko highway a été abandonnée après les séismes du printemps 2015 au profit de cet itinéraire-là. Et, en 2019, on compte encore plus de portions de piste que de goudron, et il n'y a pas photo... Après avoir traversé Trisuli bazar et Betrawati, on va s'élever en RG de la vallée pour rejoindre Gumthi bazar aux alentours de 2000m (tous commerces, lunch) puis Ramche à 2100m après avoir traversé un couloir d'avalanches de taille conséquente et que l'on imagine bien avoir été le théatre de "quelques" éboulements lors des séismes... La RD n'est pas en reste avec les nombreux couloirs d'avalanches qui veinent les pentes pourtant si bien ordonnancées en terrasses. Les stigmates n'en sont que plus voyants ! Puis on repart en montée dans une portion totalement défoncée : et dire que c'est aujourd'hui l'unique route commerciale entre la Chine et le Népal ! Quelle "drôle" d'idée quand même... A l'entrée de Dhunche, on se soumet à la fouille des sacs au check-post du Parc national du Langtang (a priori drônes interdits, caméras vidéo professionnelles interdites, etc.) et on acquitte la somme de Rs3000 du permis d'entrée. Quelques minutes plus tard, on s'arrête à Dhunche (2080m, tous commerces, banques, ATM, hôtels). Il ne reste plus que 14kms pour arriver à destination, Syafrubensi, mais comme le village se trouve au bord de la rivière 500m plus bas il va falloir descendre, et pas qu'un peu... Ceci dit, les lacets sont goudronnés et c'est la portion du voyage au cours de laquelle on souffrira le moins (des fesses...).
Diaporama A Syafrubensi (et pas Syabrubensi...), l'autobus nous dépose à l'entrée du village ou presque et on poursuit à pieds sur la route poussiéreuse en direction du N. On s'en échappe après 7 à 800m pour traverser la Bhote kosi sur la 2ème passerelle métallique à disposition. En RG, on remonte un peu jusqu'au croisement de sentiers (20mn, 1525m, à gauche vers Kiangjim, c'est la voie de retour..., à droite vers la portion historique de Syafrubensi). Donc, à D, pour traverser le vieux village et se retrouver très vite à longer la RD de la Langtang khola en direction de l'E. On laisse à droite la passerelle métallique et l'itinéraire de Thulo Syafru pour rejoindre les 3 lodges de Tiwiri (25mn, 1620m, C Ncell). Peu après, on traverse la Langtang khola sur une passerelle métallique pour prendre pied sur la piste RG qui arrive de la partie moderne de Syafrubesi et on la suit sur la G. A la fin de la piste (20mn, 1680m), on poursuit à la base des falaises sur un petit sentier jusqu'à traverser la cour du lodge de Dhomen (5mn, 1710m). Ensuite, c'est une montée en zigzags serrés pour effacer une épaule rocheuse.
Au croisement de sentiers à 1780m, on laisse partir sur la droite le chemin de Thulo Syafru (itinéraire vers Dhunche et les lacs du Gosainkund) pour poursuivre en courbe de niveau bien à hauteur de la rivière puis descendre rejoindre le bord de l'eau pour y suivre un sentier aménagé sur des gabiers, histoire de rester à pied sec lorsque la Langtang khola est sujette à quelques vicissitudes de débordement... On traverse un thalweg qui a été raviné lors du dernier séisme en 2015 et une dernière petite grimpette permet d'atteindre le lodge de Pairo (35mn, 1745m, C Ncell).
Jour 2 : Lodge de Pairo - Lodge de Chunama
5h / +1350m / -310m.
Diaporama On démarre la journée par une montée dans une forêt humide qui occupe une étroite gorge. On s'élève par à-coups puis on croise une source (30mn, 1890m). A l'approche de Bamboo lodge vers la cote 2000, une pancarte indique que l'on va traverser une zone avalancheuse et qu'il serait de bon ton de ne pas s'attarder dans les parages... De l'autre côté, on débouche dans une grande clairière en bordure de rivière où sont construits les hébergements de Bamboo lodge (35mn, 1980m, hébergements, ravitaillement possible).
Au-delà, on poursuit un moment à découvert pour traverser un torrent émissaire de la Langtang khola avant de revenir en forêt. Le parcours s'effectue en constants up / down pour atteindre 2150m où l'on redescend un peu pour franchir la Langtang khola sur une passerelle métallique (50mn, 2135m, bhatti). On suit à présent la RD pour remonter en bordure d'une grosse dégringolade de la rivière. D'ailleurs, la pente du chemin s'affirme pour aller traverser (très rapidement...) un cône de déjection, se retrouver de l'autre côté à nouveau en forêt et s'élever par à-coups jusqu'au Ganesh lodge de Rimche (1h20, 2495m, lodge, bhatti) situé au croisement du chemin de Sherpagaon et Kiangjim. Cet itinéraire qui passe par le haut sera la voie de retour histoire de ne pas se “repayer” les up / down de la gorge...
Pour l'instant, on poursuit sur la D au NE encore en up / down et on rejoint le groupe de lodges qui a complété au fil des ans l'historique Lama hotel (20mn, 2480m, lodges, T, C Ncell et NTC). La suite du chemin s'avère (un peu...) moins casse-pattes (et souffle !) car la pente bien qu'ascendante reste régulière. Enfin jusqu'à ce que l'on rejoigne le bord de la rivière où l'on reprend la litanie des up / down en gagnant de l'altitude par à-coups. On fait face à de nombreux couloirs d'avalanches qui veinent le coteau en RG de la vallée. On a peu de peine à imaginer la puissance des chutes de blocs qui ont dû se produire au moment des séismes et de leurs répliques. On retrouve une nouvelle fois le bord de la rivière au bien nommé lodge “River Side” (1h25, 2760m).
On finit tranquillement la journée en quasi courbe de niveau à Chunama (5mn, 2785m, lodge de 6 chambres de 2 lits, T, C Ncell et NTC). Le bâtiment en bois fait partie des lodges historiques de cette vallée. La famille qui s'en occupe est très prévenante. Situé au milieu d'une large clairière, on peut goûter à la quiétude des lieux en se distrayant du ballet des singes langurs qui sautent de branche en branche dans les arbres.
Jour 3 : Lodge de Chunama - Langtang village
3h20 / +770m / -115m.
Diaporama Au départ de Chunama, on retourne de suite en forêt pour aller emprunter le DAV pul, un pont métallique construit après les séismes du printemps 2015 par le “club alpin” allemand, pour se retrouver RG sur un nouveau tracé du chemin qui évite de devoir passer sous les falaises de la RD qui sont sujettes à des chutes de pierres. On s'éloigne de la Langtang khola pour s'engager dans une belle montée en lacets réguliers au sommet de laquelle on rejoint une arête boisée (40mn, 2950m), arête que l'on suit vers le NE en quasi courbe de niveau jusqu'à sortir à découvert au milieu d'une clairière et enchaîner par la traversée de la kharka de Pering. Alors que l'on distingue à l'avant les lodges de Ghoda Tabela, on revient RD de la rivière (15mn, 2990m) pour retrouver l'ancien sentier devenu dangereux et poursuivre sur la D afin de rejoindre le “village” de lodges (5mn, 3030m, check-post du Parc).
Au-delà, on traverse à découvert une zone de kharkas puis on s'attaque à une grimpette en forêt pour atteindre le village de Thangshyapu (40mn, 3160m, lodges). Après, on reste à hauteur de la rivière pour explorer tous les fonds de thalwegs et traverser de nouvelles kharkas. A l'avant, on commence à nettement distinguer le village de Langtang et ses toitures en tôle qui scintillent sous les rayons du soleil. On s'en va franchir deux épaules dont la dernière est celle de Gumba (1h10, 3365m, lodges, T, C NTC) d'où l'on peut “apprécier” la hauteur de la falaise du haut de laquelle les monceaux de pierres sont descendus en 2015 pour engloutir et rayer de la carte le village historique de Langtang. En face, RG de la Langtang khola, la forêt a été détruite par le souffle provoqué par l'avalanche et même assez loin vers l'aval, pratiquement jusqu'à l'approche de Godha Tabela, on ne trouve plus un seul tronc d'arbre debout... Vers l'E, de l'autre côté de la coulée, le village a été reconstruit, certes en beaucoup moins authentique qu'avant les séismes. On est passé d'un village consacré à l'agriculture et au sein duquel il n'y avait qu'un seul lodge très basique (comme on avait pu le constater en 2001 lorsque l'on descendait du Ganja La) à un village de lodges en béton armé !
De Gumba, on descend légèrement vers le lieu de l'horreur poser le pied sur ces milliers de tonnes de blocs de granit. On traverse cette étendue vierge sur un chemin viabilisé en jetant de temps à autres un coup d'oeil sur la gauche en direction de la sombre falaise derrière laquelle d'autres milliers de tonnes de roches attendent d'être libérées, un jour peut-être... Heureusement, maintenant, il n'y a plus rien à “dégommer”... Etonnamment, seul le lodge historique qui était adossé à la falaise n'a pas été touché car protégé sous une avancée rocheuse. Il reste aujourd'hui le seul vestige qui rappelle cette communauté villageoise martyr. Une demi-heure après avoir quitté Gumba, voici que l'on pénètre dans le nouveau Langtang, un “village” sans âme et tourné intégralement vers le tourisme (30mn, 3440m, lodges, boutiques, T, C NTC).
Jour 4 : Langtang village - Ngegang kharka - Kiangjin Gonpa
4h45 / +810m / -410m.
Diaporama Au petit matin, du village, belles vues côté N sur les sommets du Langtang Lirun à droite et du Langtang II à gauche. On remonte la ruelle pavée bordée de lodges vers l'E pour trouver le départ du sentier qui s'en va passer dans un collet situé à la G de l'antenne télécom.
On longe des murs de manis pour franchir l'épaule et traverser un thalweg au sein duquel une impressionnante avalanche a eu lieu début mai 2019. Ca n'a pas l'air de vouloir finir de bouger dans le coin ! On atteint le village de Mundu (30mn, 3550m, lodges) où les murs de manis sont très entourés de lodges aux couleurs flashy et on sort à l'E, pile poil face au Gangchempo, le superbe pic reconnaissable à sa face NW ourlée d'ice-flutes. Puis c'est la traversée de Sindhu qui fait face sur la droite au Baden Powell peak avant que l'on poursuive en montée régulière jusqu'à la bhatti de Nasapali yak kharka (25mn, 3610m, le seul endroit de toute la vallée où l'on peut déguster une coupe de fromage frais, c'est un comble quand même !).
On se remet en route avec une pente légèrement plus soutenue pour franchir un verrou morainique et dépasser deux bhattis (35mn, 3705m). L'horizon vers l'E se décline de gauche à droite du Tserko Ri au Gangchempo en passant par le Langshisha Ri. Au S, c'est la barrière du Naya Kanga derrière lequel s'inscrit le Ganja La qui permet de rejoindre les collines de l'Helambu. Au chörten de Xanpu, on laisse la route de Kyangjin Gonpa partir sur la gauche alors que l'on poursuit tout droit pour aller traverser la rivière qui descend des glaciers du Langtang Lirun sur un pont (10mn, 3720m). On poursuit vers l'E pour rejoindre un pont métallique qui enjambe la Langtang khola. Une fois de l'autre côté, on monte au S puis SW pour passer à G d'un darchok pour rejoindre la rive du Chhonak tal (20mn, 3770m).
Avec le recul, c'est déjà un beau belvédère sur les montagnes septentrionales du Langtang, Yubra et Dagpachen. On s'élève maintenant au S pour pénétrer dans une forêt de rhododendrons en suivant un sentier en zigzags serrés. Le panorama s'élargit davantage au N et c'est à présent le sommet du Langtang Lirun qui fait son apparition derrière une excroissance rocheuse. Vers 3900m, on sort de la forêt pour remonter sur le fil d'une arête morainique (cairns) et atteindre les bâtisses de Ngegang kharka (1h20, 4100m). On s'arrête ici pour cette petite excursion en laissant le sentier du Naya Kanga BC et du Ganja La se poursuivre vers le SE. Belle vue périphérique du Langtang Lirun au Gangchempo avec un nouveau venu qui s'est “détaché” du Tserko Ri, le Pemthang karpo Ri, très très redressé. La descente emprunte le même sentier qu'à l'aller jusqu'au pont sur la Langtang khola (40mn, 3750m). Mais au lieu d'incliner à gauche, on va poursuivre tout droit au N sur une bonne trace qui louvoie entre les blocs morainiques et rejoint le plateau sur lequel le village de Kiangjin Gonpa a été reconstruit... tout en béton ! Un mini Thamel en plein centre de l'Himalaya... (25mn, 3840m, lodges, boutiques, T, C NTC)
Jour 5 : Kiangjin Gonpa - Yala kharka et Tserko Ri - Kiangjin Gonpa
6h10 / +1000m / -1000m et 2h / +250m / -250m pour le Tserko Ri.
Diaporama Du centre de Kiangjin Gonpa, on se dirige vers l'E pour longer l'hélipad. On trouve rapidement la séparation de sentiers : à droite vers Langshisha kharka, à gauche vers Yala kharka et Tserko Ri. On suit le chemin de G pour aller traverser une vallée fluviale (25mn, 3900m) et trouver en RG la continuité du sentier. Celui-ci s'élève dans la pente à flanc. Belle vue arrière sur la chaîne montagneuse qui relie le Langtang II au Langtang Lirun mais aussi en RG de la vallée sur celle du Naya Kanga. On grimpe sur le fil d'une épaule herbeuse en zigzags serrés jusqu'à 4075m. On laisse partir à gauche l'itinéraire direct pour le sommet du Tserko Ri (celui-ci s'élève pleine pente sur le fil d'arêtes qui s'enchaînent les unes après les autres mais on ne dispose pas d'une vision panoramique sur les montagnes qui bordent la vallée de la Langtang khola au S, souvent libres de nuages en début de matinée. Éventuellement, une fois que l'on aura atteint le sommet du Tserko Ri, on pourra emprunter cet itinéraire direct comme voie de descente).
On poursuit à main D vers Yala kharka pour aller traverser un thalweg directement issu du sommet du Tserko Ri qui nous domine. Sur le sentier-balcon, on dispose de larges vues sur les montagnes qui bordent la vallée de la Langtang khola côté S. A la gauche du Naya Kanga, on distingue nettement à présent le large passage altier du Ganja La, qui à 5109m permet de basculer côté Helambu (voir topo Helambu, Gosainkund et Langtang). Le sentier-balcon sur lequel on évolue et qui présente une pente bien peu affirmée permet de déguster à satiété les espaces naturels alentours. Au croisement d'un thalweg qui offre de l'eau (1h25, 4190m), on se met à monter à flanc de coteau jusqu'à rejoindre la base d'un ensemble de bergeries (25mn, 4275m). Par un sentier en zigzags à la pente plutôt affirmée, on remonte le long des ruines pour trouver en haut à D la suite du chemin aux alentours de 4300m.
Le sentier reprend son “bonhomme de chemin” en traversant quelques combes pierreuses jusqu'à l'aplomb du thalweg rocailleux qui descend des Yala peaks (55mn, 4500m). On le remonte en RD avant de le traverser et poursuivre la montée à main G en suivant une épaule morainique herbeuse jusqu'à la bergerie qui marque l'entrée sur la kharka de Yala (40mn, 4650m). On rejoint le sommet d'un monticule sur lequel sont érigés des chörtens (20mn, 4740m) et d'où l'on dispose d'une vue élargie sur le plateau morainique situé au N et fermé par les Yala peaks sur la droite, le Dagpachen, le Penzom himal et le Dorothea himal au centre et les pics des Yala sur la droite. A l'arrière, les deux sommets du Shalbachum sont aussi bien identifiables. Noter à la droite des Yala peaks un passage ouvert, le Pyung La, qui permet côté SE de redescendre dans la la vallée de la Langtang khola jusqu'à Numbathang avec la possibilité de rejoindre Langshisha kharka.
Du monticule situé au milieu de Yala kharka, il y a possibilité de rejoindre le sommet du Tserko Ri en 1h30 voire moins en se dirigeant plein N pour atteindre un emplacement de camp, le NMA camp à 4860m, avant d'obliquer plein W pour gravir les dernières pentes assez peu relevées et atteindre en deux fois le sommet à 4984m. D'ici, on dispose d'une vue panoramique à 360° complétée, par rapport à celle dont on disposait à Yala kharka, du Langtang Lirun et des Yubra.
Retour à Kiangjin Gonpa par le même itinéraire en 2h30 depuis le sommet via Yala kharka ou en seulement 2h en suivant le chemin plus direct qui traverse Tharchepisa kharka pour retrouver la connexion avec le sentier de montée au niveau de l'épaule herbeuse cotée 4075m.
Jour 6 : Kiangjin Gonpa - A/R Kiangjin Ri - Langtang - Ghoda Tabela - Chunama
2h20 / +420m / -420m et 4h10 / +215m / -1080m.
Diaporama De bon matin et sac léger, on va chercher au N du village de Kiangjin Gonpa le panneau indicateur de l'itinéraire du Kiangjin Ri. On s'élève dans la pente en passant bien à D du chörten érigé sur un mamelon à l'entrée de la vallée creusée par le Langtang Lirun glacier puis on incline vers l'E. A la cote 4000, on laisse le sentier principal poursuivre vers l'E en courbe de niveau alors que l'on monte à main G en zigzags serrés (un raccourci en fin de compte...). Le cirque glaciaire du Langtang Lirun se découvre peu à peu. La pente du sentier se redresse encore un peu pour aller contourner le sommet convoité par sa D avant de rejoindre un collet. En se dirigeant vers le NNE, on pourrait rejoindre le Menchhyamsa Ri, une excroissance morainique qui semble vouloir tutoyer les parois du Dagpachen (rassurez-vous, même au niveau du drapeau sommital, vous en serez encore très loin...).
On choisit de partir sur la G pour quelques centaines de mètres afin de rejoindre le sommet du Kiangjin Ri (1h40, 4300m) duquel on dispose d'une vue à 360° de légende : Langtang Lirun, Yubra himal, Dagpachen, Shalbachum(s), Penzom himal, Dorothea himal, Yala peaks, Tserko Ri, Gangchempo, Pangen Dokpu, Kangja La himal, Naya Kanga et Baden Powell peak. Un seul absent de marque à la revue : le Langtang II. Descente par le même chemin en dégringolade : une grosse demi-heure...
Diaporama On récupère les affaires au lodge et on enchaîne la première partie de la descente de retour vers Syafrubensi. On s'arrête à la bhatti de Nasapali yak kharka pour une dégustation de fromage frais (40mn, 3610m) puis on rejoint Mundu (25mn, 3525m) et Langtang village (20mn, 3440m). On traverse la “vallée de l'horreur” pour rejoindre Gumba (30mn, 3410m) et poursuivre sur Thyangshyapu (45mn, 3200m) et Ghoda Tabela (30mn, 3030m, check-post du Parc) où il n'est pas rare de pouvoir contempler des dizaines de familles de thars qui évoluent dans les pentes d'éboulis à main droite.
Au-delà de Ghoda Tabela, après 300m, ne pas oublier de traverser la Langtang khola pour ne pas s'engager par mégarde sur l'antique sentier de la RD. On rejoint la kharka de Pering avant de descendre en forêt retrouver le DAV pul à 2825m et finir tranquillement en up / down au lodge de Chunama (50mn, 2785m, T, C Ncell et NTC).
Jour 7 : Chunama - Rimche - Sherpagaon - Lower Bhanjyanggaon - Syafrubensi
6h30 / +340m / -1600m.
Diaporama De Chunama, on descend légèrement en forêt pour traverser “River Side” puis Lama hotel (1h, 2480m, T, C Ncell et NTC). Puis on évolue en up / down jusqu'à Rimche (15mn, 2495m) où on laisse le chemin qui passe par la gorge partir à gauche en descente alors que l'on s'engage à D en direction de Sherpagaon, histoire de varier les plaisirs et contempler d'autres paysages que de la forêt primaire...
C'était le tracé qu'il fallait emprunter juste après le séisme du printemps 2015 car il est bien viabilisé tout en restant à hauteur et donc ne craignant pas les chutes de pierres. Aujourd'hui, c'est l'itinéraire privilégié pour les caravanes de mules qui démarrent à Khangjim à 2280m, un village desservi depuis la vallée par une piste. Donc beaucoup moins de dénivelée qu'en partant de Syafrubensi... Le sentier historique a été aménagé et, pour contourner une zone de falaises, passe bien au-dessus de ce qui est dessiné sur la carte népalaise CL819 (comme d'hab'...). C'est d'ailleurs un peu “angoissant” de savoir que l'on doit descendre d'au moins 1000m pour rejoindre la vallée et que l'on n'arrête pas de grimper, et pas qu'un peu !
On traverse à flanc des pentes herbeuses à la déclivité assez impressionnante pour aller franchir, par une succession de petites grimpettes, un collet (1h, 2660m). A l'avant, on découvre le toit d'une des maisons de Sherpagaon. On suit le balisage de points rouges qui invite à suivre un large chemin en descente. On entre dans le village (15mn, 2570m, lodges, boutique, T, C NTC) qui a gardé un certain charme, celui d'un village un peu en dehors du monde puisque le sentier d'accès est en fin de compte assez peu parcouru par les touristes.
Au-delà des dernières maisons, on poursuit en montée par à-coups à belle hauteur de la combe pour aller traverser un thalweg resserré à l'aide d'un pont métallique (20mn, 2625m). Puis on franchit une arête (25mn, 2700m) pour trouver de l'autre côté une portion de sentier plane. Mais qui se termine bien vite... Et c'est reparti pour la dernière grimpette de la journée ! Là encore le coteau que l'on traverse à flanc est d'une impressionnante verticalité. En négociant quelques zigzags serrés, voici que l'on atteint un collet marqué d'un gros poteau électrique (25mn, 2745m) derrière lequel on entame la descente tant espérée... Après 1km de faux-plat descendant, on rencontre une fourche de 3 chemins (15mn, 2675m, C NTC). On laisse le balisage rouge indiquer sur la droite le chemin « officiel » de Thangjim et on emprunte celui le plus à G pour s'engager dans une série de lacets superbement tracés entre pentes herbeuses et pinèdes. On suit peu ou prou la ligne électrique puis on initialise une traversée vers l'W à découvert et en courbe de niveau face au village de Thulo Syafru perché sur son plateau de l'autre côté de la profonde vallée de la Langtang khola. On finit par un bout de descente pour rejoindre la partie basse du village de Bhanjyanggaon (50mn, 2300m, lodge, T, C NTC, E), véritable nid d'aigle au-dessus de Syafrubensi. Juste en contrebas du lodge se termine la piste automobile qui arrive du bas. Au niveau de l'aire de retournement, on trouve le départ du sentier historique qui plusieurs fois vient couper les lacets de la piste avant de la suivre sur une cinquantaine de mètres à D dans un virage (40mn, 2055m). Le sentier historique est encore pas mal utilisé par les locaux et ainsi on peut rejoindre le vieux village de Syabrubensi par une pente affirmée en moins d'une heure. Ceci dit, la piste est pas mal empruntée par les camions et si vous avez de la chance de croiser un véhicule, n'hésitez pas à demander au chauffeur de vous descendre (quelques billets de Rs100 à l'arrivée et il vous gratifiera d'un large sourire). Cela aura permis de sauvegarder vos articulations, ça n'a pas de prix...
Jour 8 : Syafrubensi - Kathmandu
6 à 8h de bus.
Retour sur la capitale népalaise avec les mêmes désagréments qu'à l'aller. Vous ne pensiez quand même pas que le goudron serait posé pendant que vous étiez en train de batifoler dans la nature, non...?
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