[Népal] Dolpo ouest
Voici un « petit » circuit d’une quinzaine de jours qui se situe dans le bas Dolpo et qui permet de découvrir l’ouest de ce district aux vallées encaissées. On y traverse de nombreux villages dans lesquels vous rencontrerez différentes ethnies et côté religion vous découvrirez pour la première fois une alternative au bouddhisme et à l’hindouisme en présence du culte chamanique ou oraculaire (celui des oracles) aux autels disposés en pleine nature reconnaissables à la présence de rubans de couleurs rouge, rose et blanc et dans les villages la présence de mastos, murtis ou saliks, ces drôles de poteaux en bois sculptés d’une tête « humaine » qui sont sensés protéger le domaine familial. Diaporama On les a appelés les « Charlie » car, cela devient très rapidement un jeu à l’identique de celui proposé par Martin Handford dans ses livres « Mais où est Charlie ? »… Si vous vous intéressez au culte chamanique de cette région, je vous conseille de vous diriger vers le site de Christian Lequindre et Marc Petit, une mine d'or ! Etienne Principaud a également concocté un document explicatif sur la symbolique des "Charlie" : Religion oraculaire remis à jour sur le site Dolpo-news.com.
Côté paysages on découvrira les larges vallées agricoles du sud puis on s’attaquera à la montagne avec le passage de deux cols panoramiques, le Bharbare Lagna et le Kagmara La, avant de passer par le célèbre lac de Phoksumdo et redescendre vers Dunaï, la capitale du Dolpo. Notez qu'à la descente du Kagmara La vous aurez l'occasion de suivre la vallée de la Pugme khola au milieu de laquelle se trouve le village de Pugmo et où les villageois suivent les préceptes de la religion pré-bouddhique Bön. La vallée connexe de la Kunasa khola (que l'on ne visitera pas) comporte de nombreux sites religieux Bön (leur rendre visite nécessite une journée supplémentaire pour le périple). Deux documents d'explications sont disponibles dans la sous-rubrique Préparatifs.
Et n’oubliez pas en fin de topo les sous-rubriques Préparatifs, Sur Place, Dossier de voyage (avec la carte téléchargeable en PDF) et bien d’autres choses encore.
Téléchargez la carte du circuit au format PDF : Carte-Dolpo ouest
LE TREK JOUR PAR JOUR
Jour 0 : Katmandou - Nepalganj
45mn d’avion.
Matinée libre à Katmandou. Vol vers Nepalganj en milieu d’après-midi. Nuit en guest-house à proximité de l’aérodrome.
Jour 1 : Nepalganj - Juphal - Tripurakot ou Dunaï - Tripurakot
30mn d’avion + 2h / +100m / -400m.
Arrivée à l’altiport de Juphal en début de matinée. Descente vers le NW pour rejoindre la RG de la Thuli Bheri khola à la sortie du village de Bhitti (1h, 2070m) puis suivre le topo du paragraphe suivant.
Départ de Dunaï :
3h30 / +700m / -200m.
Diaporama On sort du village de Dunaï par l’W et on suit une piste jeepable en RG de la Thuli Bheri khola. On laisse partir sur la D la vallée étroite qui permet de remonter directement vers Ringmo et le lac de Phoksundo (45mn, 2090m), vallée que l’on peut rejoindre en franchissant la rivière sur une passerelle suspendue et en traversant le camp militaire… On poursuit en RG où la Thuli Bheri khola est bordée d’oliviers sauvages, de pins ombellifères et de cyprès ; on se croirait du côté de la Provence… Un peu plus loin on trouvera même des aloès ! On arrive à Kalaganda (1h30, 2070m, C), village qui marque la montée vers Juphal et son altiport qui dessert la région du Dolpo. On part sur la G derrière le restaurant (poissons de rivière au menu, c’est écrit… !) pour suivre un petit chemin qui longe la rivière.
On laisse partir sur la droite un sentier qui permet de passer RD sur un pont suspendu vert (le sentier se poursuit jusqu’à Tripurakot et est une alternative à l’itinéraire décrit). On monte sur la G jusqu’à un collet (30mn, 2130m) duquel on dispose d’une belle vue sur la vallée agraire de la Thuli Bheri khola. On poursuit ensuite en quasi courbe de niveau à mi-hauteur de la rivière alors que l’on passe à l’aplomb de Juphal perché tout là-haut. On franchit un deuxième collet au-dessus d’une falaise verticale (20mn, 2165m) et on rejoint la piste jeepable qui descend de Juphal (5mn, 2165m). Quelques centaines de mètres plus loin elle se délite et n’est plus carrossable. On entre dans le village de Bhitti (30mn, 2070m, C). Le sentier que l’on emprunte est constamment parcouru par des caravanes de mules qui font la noria entre les villages de la vallée pour les ravitailler en produits manufacturés et en riz, l’aliment de base des népalais. A la sortie du village on croise venant de la gauche le chemin de descente de Juphal.
Jonction des itinéraires arrivant de Juphal et Dunaï :
On poursuit vers l'W à hauteur de la rivière pour contourner une épaule rocheuse. On descend traverser la rivière sur la passerelle afin de rejoindre les premières maisons de Tripurakot (55mn, 2100m, boutiques, C). On trouve dans le village des lodges mais si l’on veut camper, pas de problème non plus, il suffit de demander au propriétaire de vous autoriser à monter la tente dans le jardin.
Jour 2 : Tripurakot - Patihalne - (Masinchaur) - Dagin
4h / +1000m / -150m.
Diaporama Des premières maisons de Tripurakot à 2100m, on poursuit vers le NW pour dépasser le poste de police avant de traverser une rivière sur une passerelle. Juste derrière, on tourne franchement sur la D avant de suivre un large sentier qui monte en diagonale vers la G jusqu’à rejoindre un collet au pied d’un monastère perché sur un piton rocheux (le Shree Bala Tripura Sundari Devi temple de Tripurakot, 30mn, 2145m). On descend de l’autre côté retraverser une rivière sur une passerelle (10mn, 2090m) et entrer dans le village de Loka. Ensuite, on monte en zigzags serrés jusqu’à un premier col duquel on domine la vallée de la Chu Gad (35mn, 2330m) et on poursuit en pente moins affirmée à un deuxième col dominé par un lhato posé sur une butte (25mn, 2510m, attention il n’y a pas d’eau).
Tout autour du chemin tracé sur le fil de la crête, on se plaît à contempler les villages accrochés à la pente et entourés d’innombrables terrasses ; ils ont pour noms Chhu sur la gauche, Chha et Kareli Kada sur la droite. Au-delà des quelques maisons, le sentier se transforme en piste. On remonte un lacet pour déboucher dans un col, au lieu-dit Patihalne (20mn, 2585m, eau, bhatti, boutique, abri pour les porteurs). On est sur une crête qui sépare deux vallées : au S, on a la campagne riante et les champs dessinés en terrasses, au N, des alpages pentus et tout là-haut, un étage montagnard respectable car présentant des pics acérés, ceux du Paile himal, qui tutoient les 6000m. On emprunte en légère descente la large piste qui se dirige vers l’W, puis de village en village on s’élève jusqu’au village de Dagin (2h, 2950m, boutique simple, C). On peut établir le camp dans la cour de l’école qui se situe 10m au-dessus du chemin principal.
En venant de Dunaï et Tripurakot, si l’on souhaite rejoindre l’altiport de Masinchaur en 1h20 / +300m / -0m, altiport de « secours » de celui de Juphal lors de travaux, depuis Tripurakot, il faut suivre le topo précédent jusqu’à Patihalne à 2585m, avant de partir pleine pente derrière le chörten et retrouver au-dessus de la bosse un sentier à la pente un peu moins redressée une fois sur la crête. On passe au niveau d’un deuxième chörten (20mn, 2750m) et on retrouve juste après un sentier étale (5mn, 2785m). 300m plus loin, on s’élève sur le chemin qui monte sur la D et qui propose une pente douce jusqu’à la base de la piste de l’altiport de Masinchaur. On remonte la pente en bordure de la piste d’atterrissage jusqu’au pied du village où quelques tentes bhattis sont dressées (55mn, 2880m). De l’altiport de Masinchaur, on se rend à Dagin en 1h par un sentier qui part du bas du village de Masinchaur.
Jour 3 : Dagin - Balangra Lagna - Chisopani Goth
5h15 / +1100m / -750m.
Diaporama De l’école du village de Dagin, on descend traverser le village et on emprunte le large sentier qui part vers le NW jusqu’à rejoindre un pont de bois (20mn, 2950m). On traverse la rivière et on remonte sur le versant opposé jusqu’à une épaule sous le village de Khaliban (15mn, 3045m). On redescend traverser un thalweg (5mn, 3015m) et on entre dans la forêt. On s’élève progressivement sur un excellent chemin. On laisse en RD de la Chu Gad le village de Bantari alors que l’on commence à traverser des champs de maïs et que l’on entre dans Ghadakhor (50mn, 3290m, boutique).
Au-delà du village on poursuit au milieu des champs. On dépasse une tente bhatti puis on franchit le torrent de la Kareni khola (20mn, 3410m). Après, c’est une montée en zigzags serrés sur un sentier très dégradé par le passage des nombreuses caravanes qui ravitaillent le bas Dolpo depuis Jumla. On atteint un alpage (15mn, 3500m, abri en bois) juste après avoir dépassé dans la montée les ruines du village de Balangchaur aujourd’hui abandonné. On traverse un grand enclos au milieu de l’alpage pour rejoindre une bergerie ruinée en lisière de la forêt (10mn, 3585m, eau de source). On suit un chemin bien pentu, très abîmé et qui plus est boueux, qui serpente dans la forêt et conduit rapidement au col du Balangra Lagna, emplacement dégagé duquel on dispose une belle vue si bien du côté de l’E avec l’enfilade de la vallée de la Thuli Bheri khola que de l’W sur les montagnes qui se trouvent entre le col et Jumla (35mn, 3795m).
On descend vers l’W en suivant une large allée ombragée jusqu’à une clairière (5mn, 3725m, eau, bhatti). Ensuite cela devient un peu plus problématique jusqu’à devenir très prégnant : en effet, cette forêt très dense n’arrive pas à éliminer les quantités d’eau qui peuvent y tomber et avec le nombre de caravanes qui défilent à longueur d’année le chemin est dans un état déplorable… On y glisse beaucoup (bâtons de randonnée plus que conseillés…). Un petit moment de répit lors de la traversée d’un torrent en fond de combe suivie de la remontée vers la bhatti de Dharmasala (40mn, 3430m) construite dans un endroit dégagé. Peu avant d’atteindre la bhatti, on a pu distinguer au loin la présence d’un grand alpage avec deux maisons dessus. C’est l’emplacement prévu pour y établir le camp mais avant d’y arriver, il va falloir se dépenser encore un peu. De la bhatti, on poursuit sur le sentier jusqu’au fond d’un thalweg bien creusé (25mn, 3280m) avant de procéder à une remontée coupe-pattes d’une cinquantaine de mètres qui permet de franchir une épaule (10mn, 3325m). Derrière, on traverse brièvement un alpage ponctué ça et là de sapins puis c’est retour au cœur d’une forêt assez dense qui occulte bien les rayons du soleil. Au moment où l’on dépasse une source (15mn, 3270m), on laisse un chemin (celui qui est indiqué sur la carte au 1/50000ème) partir vers la gauche pour continuer tout droit en légère montée (boueuse…) et déboucher à l’orée de la grande clairière promise, celle avec les maisons à l’autre extrémité (5mn, 3290m). On la traverse en direction des habitations et on établit le camp à proximité (5mn, 3300m, eau juste à l’entrée de la clairière).
Jour 4 : Chisopani Goth - Kaigaon - Chaurikot
4h45 / +650m / -860m.
Diaporama Face à la pente, on part vers la D rejoindre un sentier-balcon en lisière de la forêt. Au niveau d’un collet (10mn, 3280m, C), on descend brusquement dans un goulet pour initialiser une descente boueuse à souhait jusqu’à la passerelle de Kaigaon, soit 600m de patinage artistique, ou pas… Même au sortir de la forêt, alors que l’on retrouve un alpage duquel on domine Kaigaon et la vallée de la Bheri nadi, il faudra composer avec les nombreuses sources qui sortent de terre et qui rendent les plaques herbeuses très marécageuses. Au loin, on apprécie la vue sur cette vallée agraire riante que l’on va parcourir d’ici une paire d’heures et on se dit que le mal que l’on se donne portera ses fruits d’ici peu de temps… Enfin, on entame les derniers zigzags sur un sentier détrempé et on pénètre dans le bourg de Kaigaon où on rejoint la passerelle (1h20, 2640m, boutiques, C). Ici, comme dans la précédente vallée du Dolpo entre Dunaï et Ghadakhor en passant par Tripurakot, de nombreuses maisons sont protégées par des totems, les mastos, murtis ou saliks, qui attestent de la présence de ce culte oraculaire chamanique très présent dans ces régions de l’ouest du Népal, à l’ouest de la Kali Gandaki, entre Jajarkot et Jumla. Ce sont des poteaux de bois sculptés qui représentent des esprits protecteurs contre les esprits malfaisants qui rôdent alentour.
On traverse la Bheri nadi sur la passerelle et on suit la rivière vers l’aval. On s’arrête au check-post de la police pour les formalités d’usage (5mn, 2630m) et on poursuit sur un excellent chemin qui monte progressivement dans le coteau RD. Ce chemin-balcon offre de belles vues sur cette vallée agraire sur la droite et aux pentes redressées couvertes de sapins sur la gauche. On atteint un chörten (45mn, 2850m) puis, après une courte remontée au milieu des champs emmurés, on entre dans le village de Maijhgaon (10mn, 2890m, eau à la fontaine, C). Là aussi beaucoup de saliks à l’entrée des jardins ou sur les toits. On traverse le village et on poursuit sur le large chemin pour s’en aller passer Jhayankot (15mn, 2970m) et un peu plus loin Sim. On descend explorer le fond d’un thalweg (35mn, 2905m) avant de s’attaquer à une remontée vers un col. Noter qu’avant de descendre jusqu’au torrent on croise en bordure du chemin un superbe salik gravé sur une pierre plate dressée, assez rare pour en parler. Du torrent au fond du thalweg, on remonte en diagonale vers la gauche, on passe une bhatti et, après quelques ressauts un peu pentus, on franchit le Tup Lagna (30mn, 3095m, bhatti) pour découvrir une nouvelle vallée bien creusée et le village de Chaurikot posé de l’autre côté. On suit à présent un sentier-balcon en courbe de niveau avec de belles vues sur cette région géologiquement assez tourmentée puis on descend fortement pour aller chercher le fond de la combe et traverser un fougueux torrent sur un pont de bois (25mn, 2995m). En face, on remonte sous une falaise jusqu’à la première maison de Chaurikot (15mn, 3090m). On avance encore un peu et on arrive au centre du village. A D pour remonter vers la cour de l’école où l’on établit le bivouac, 10m au-dessus de la rue principale (10mn, 3100m, boutique, lodge, C).
Jour 5 : Chaurikot - Maure Lagna - Roulpa Tra
3h20 / +900m / -490m.
Diaporama De la cour de l’école, on redescend vers la rue principale et on se dirige vers la D. On suit un sentier-balcon en courbe de niveau qui domine la vallée de la Bheri nadi. On traverse un hameau et le sentier se transforme en piste (20mn, 3100m). A présent, on entre dans une forêt de chênes-verts assez humide et on s’élève par à-coups jusqu’à un alpage (1h25, 3530m). Panorama assez large sur la vallée depuis ce point. On poursuit en montée sur la piste de D au bord de laquelle on croise une bhatti. Un peu plus haut, on traverse un groupe de maisons en bois et on s’engage en forte montée sur un sentier coupe-lacets de la piste, direction NW puis W. Puis on sort de la forêt pour attaquer les dernières pentes sous le col. On rejoint définitivement la piste au niveau de deux chörtens (30mn, 3720m) et on la suit en montée progressive jusqu’au Maure Lagna (25mn, 3890m).
Du col, belle vue sur la droite d’un des sommets appartenant à la chaîne de la Latang Lek, montagnes au pied desquelles on passera lors de l’étape de demain. Sinon vers l’W, on surplombe les moutonnements du pays de Jumla. Descente assez directe en coupe-lacets de la piste jusqu’au torrent que l’on franchit sur un pont de bois (30mn, 3515m). On poursuit sur la piste vers la G jusqu’à un emplacement plat auprès d’une bergerie en bois où on établit le camp (10mn, 3510m, eau dans le petit torrent qui sort de la forêt). Noter qu’au besoin il y a une bhatti 25mn plus bas en suivant la piste.
Jour 6 : Roulpa Tra - Bharbhare Lagna - Camp sur la crête
4h10 / +900m / -760m.
Possibilité de rejoindre le circuit en venant de l’aéroport de Jumla dont l’accès est un peu moins problématique côté météo que ceux du Dolpo (Juphal ou Masinchaur) à partir de Nepalganj. De Jumla, suivre l’itinéraire de la G.H.T. La liaison prend 2 bonnes journées de marche avec étape au nouveau gîte qui se trouve dans la vallée juste après le Pattyata La et avant le village de Gothichaur.
Diaporama On part sur le sentier qui démarre derrière la bergerie et rentre en forêt vers l’E. On rejoint rapidement la RD du torrent que l’on suit à présent à découvert. Un peu plus loin, on s’élève sur la G pour passer non loin d’une bergerie mais bien vite on reprend la direction du fond du vallon (35mn, 3650m). On retrouve la rivière un petit peu plus loin. Le lieu est vraiment enchanteur avec ces couleurs automnales qui égaient la vue. On laisse un pont sur la droite et au détour d’un virage on découvre deux pics glaciaires appartenant à la Latang Lek, le Gutumba et le Mata Tumba affleurant tous deux les 6000m. Une petite grimpette pour s’en aller passer auprès d’un gros rocher effondré (45mn, 3800m) et on découvre juste derrière un plateau sur lequel se trouvent quelques bergeries et le pont qui permet de passer RG (5mn, 3805m, si celui-ci était détruit il y en un autre 200m plus loin).
On continue la remontée du vallon en RG cette fois-ci avec à l’horizon la belle chaîne de montagnes présentée auparavant. On s’éloigne peu à peu du bord de la rivière et la pente se relève. On monte vers la D en biseau sur un bon chemin jusqu’à rejoindre le rebord d’un thalweg. Celui-ci étant bien profond et les parois friables, il est impossible de traverser pour profiter du beau sentier en zigzag qui s’inscrit sur la paroi qui fait face… On s’élève maintenant (avec prudence…) sur une pente très affirmée qui longe le thalweg et on atteint le passage du Bharbhare Lagna par quelques lacets serrés (1h20, 4250m). Du col, la vue est superbe et on distingue nettement de droite à gauche la large vallée de la Bheri nadi qui file vers le S puis un étonnant massif solitaire qui à pour nom le Hiunchuli Palan et beaucoup plus à l’E la très imposante chaîne du Dhaulagiri himal qui s’initialise par la Pyutha Hiu Chuli et se termine par le Dhaulagiri I un peu occulté par l’arête altière qui concentre les Dhaulagiri de « second ordre ». En frontal des Dhaulagiri, la chaîne du Mukot himal bien que plus petite que ces géants n’en est pas moins immaculée. D’un grand intérêt, la traversée de cet espace de montagnes est l'un des points d'orgue de l'itinéraire qui traverse le S du haut Dolpo pour rejoindre le Mustang via Chharka Bhot (voir topo [La Kora du Dhaulagiri] - Circuit n°2). On quitte le col en suivant un sentier qui part en quasi courbe de niveau sur la G et traverse le haut du vallon au fond duquel on distingue le village de Chaurikot.
Après moult montées et descentes, on atteint un collet (30mn, 4110m) duquel on s’en va suivre le fil d’une crête en forte descente. On atteint un nouveau collet (15mn, 3955m) au niveau duquel débouche de la droite le sentier de montée depuis le village de Maijhgaon situé 1000m plus bas sur l’itinéraire que l’on a suivi il y a deux jours. On poursuit sur le chemin de crête (noter la présence d’une source dans le creux du vallon sur la G à 3835m) jusqu’à arriver dans un collet à proximité d’un groupe de bergeries à l’orée d’une forêt. Belle vue dans le lointain sur la chaîne du Paile himal et le sommet triangulaire (a priori le Kagmara V) qui domine la gorge qui remonte jusqu’au Kagmara La. On descend sur la G rejoindre le replat au-dessus de la rivière pour y établir le camp (20mn, 3665m, eau dans le torrent en contrebas).
Jour 7 : Camp sur la crête - Hurikot - Namrasa
4h20 / +520m / -990m.
Diaporama Du camp, on se dirige vers le groupe de bergeries ruinées situé dans le collet (5mn, 3630m). On descend sur l’unique chemin avant de partir sur le sentier de G (5mn, 3600m). On sort de la forêt pour traverser une grande clairière avec une bergerie habitée (10mn, 3560m) et profiter de l’apparition sur la gauche du Mata Tumba et sa face SE aussi belle que sa face W que l’on avait pu admirer hier en montant au Bharbhare Lagna. En face, plein W, on apprécie aussi la dent dressée au-dessus du Kagmara La et qui fait partie du Paile himal. On descend sur le fil de la crête en direction du SE en suivant un chemin pas très large et peu emprunté des locaux (il n’y a pas de papiers gras au sol…) en alternance sous les frondaisons et à découvert. On débouche sur une butte herbeuse où on traverse des champs cultivés séparés par des murets (1h, 3090m). Tout en bas sur la gauche apparaît le village de Hurikot posé au milieu des champs à l’entrée de la vallée qui remonte vers le Kagmara La et que l’on suivra demain. A l’arrière, le Mata Tumba prend encore plus d’importance.
On traverse une forêt de jeunes mélèzes alors que l’on retrouve un large sentier. On descend fortement dans la forêt sur la G (25mn, 2950m) avant de traverser une zone à découvert. On peut continuer tout droit vers la rivière mais en bas il faudra la franchir à gué et la suivre ensuite vers la droite jusqu’au pont, l’emprunter pour retrouver la RD et rejoindre l’emplacement du camp situé en dehors du village. Alors, pour ne pas avoir à déchausser, on trouve vers le milieu de cette clairière (10mn, 2815m) une trace en quasi courbe de niveau qui rejoint un gros sentier venant de la montagne (10mn, 2800m) et que l’on suit en descente jusqu’à croiser le sentier qui arrive à droite de Kaigaon (chautara). On part sur la G pour suivre ce sentier en direction du village de Hurikot sur une cinquantaine de mètres et on tourne sur la D (bien avant le pont) pour emprunter une sente qui conduit au gonpa du village (5mn, 2750m, emplacement de camping, eau, explications sur le gonpa). Après la visite, retour vers le village en rejoignant le croisement de chemins et en descendant vers la rivière. Diaporama On franchit le pont et on remonte le long de la rivière. On croise trois moulins qui reçoivent l’eau d’un étier puis on tourne sur la D pour entrer dans le village de Hurikot (10mn, 2750m, épicerie, C). Il est composé de superbes maisons construites sur le modèle « les bêtes au sous-sol, les gens au premier et les foins qui sèchent sous le toit ».
On en sort par l’E en suivant un petit chemin-balcon (10mn, 2815m). On passe auprès d’une source (10mn, 2815m). Le sentier se poursuit à hauteur de la vallée agraire de la Jagdula khola. On domine le champ de maïs et de nombreuses fermes attenantes aux espaces cultivés puis on rentre sous les frondaisons des noyers. La pente se fait plus affirmée au cœur d’une impressionnante forêt de noyers. Un escalier permet de franchir un éperon à la base d’une falaise (1h25, 3115m). Puis on passe au niveau d’un collet où les arbres sont décorés de rubans blancs et rouges marques de la présence d’un lieu dédié au culte oraculaire chamanique (10mn, 3165m, entrée du parc de Shey Phoksundo). Quelques centaines de mètres plus loin on présente son permis au check-post de Namrasa (15mn, 3165m). La vue depuis cet endroit est superbe avec le massif du Kanjiroba qui ferme le fond de la vallée. On descend de quelques mètres et on trouve la grande prairie sur laquelle on peut établir le camp (5mn, 3155m, eau près des maisons sur la butte à gauche).
Jour 8 : Namrasa - Kagmara La BC
5h / +1200m / -250m.
Diaporama Depuis la prairie on descend dans la forêt de noyers. On laisse partir sur la gauche le sentier qui va vers le fond de la vallée de la Jagdula khola (5mn, 3035 m) pour descendre traverser la rivière dans un étroit goulet sur un pont de bois, rivière rugissante car chargée de la fonte des glaciers du Kanjiroba (10mn, 3020m). On remonte plutôt rudement jusqu’à une prairie et au-delà on poursuit en zigzags serrés dans une forêt de résineux jusqu’à atteindre un collet (30mn, 3190m). On poursuit en montée moins pentue jusqu’à rejoindre une prairie découverte de laquelle on domine la basse vallée de la Jagdula khola (20mn, 3310m). On poursuit sur un chemin-balcon en courbe de niveau, chemin étroit tracé à flanc de coteau pentu.
Puis on traverse une zone un peu plus chaotique pour contourner une falaise et atteindre juste après une bergerie ruinée (35mn, 3465m). Ensuite, le sentier s’élève sans excès pour rejoindre la base d’une petite cascade (20mn, 3530m, Singchaur, emplacement très réduit pour un camp). Puis c’est une grosse montée dans un goulet alors que l’on s’éloigne de la rivière. Juste en dessous de la bosse, on traverse un torrent dominé par de belles falaises (10mn, 3635m) puis après avoir franchi la bosse on redescend en traverser un deuxième (45mn, 3760m). C’est à cet endroit que démarre sur la droite le sentier qui descend vers le pont que l’on a laissé en contrebas et qui permet de passer RG de la Garpung khola pour rejoindre, par un sentier évident tracé sur les crêtes herbeuses riches en yarsagumba, les villages de Balangchaur, Ghadakhor ou Khaliban situés à l’W de Tripurakot (voir jour 3). On poursuit sur le sentier RD jusqu’à rejoindre la rivière et la traverser sur un pont de bois (15mn, 3815m, campement possible). On remonte le long de la rivière sur des banquettes herbeuses avant de s’élever en zigzags serrés dans un couloir d’éboulis très dégradé. Arrivé en haut (25mn, 3920m), on retrouve un bon sentier qui passe au niveau d’un abri sous roche (10mn, 3970m) et conduit à flanc de prairie en up / down jusqu’à une épaule (25mn, 4060m). De l’autre côté s’ouvre un large espace de moraines fluviales avec une montagne glaciaire appartenant à la chaîne du Kagmara Lek qui ferme l’horizon. On suit un sentier étale jusqu’à un premier confluent de vallées (25mn, 4075m, camp nomade pour la récolte de la yarsagumba, abris sous roche) duquel on peut admirer sur la droite deux des pics altiers de la chaîne du Paile himal, des même pas 6000, pfouh… On poursuit légèrement sur la G sur des banquettes herbeuses et on atteint une zone d’alpages en bordure de rivière au centre d’un cirque de « montagnes à yacks ». On est arrivé au Kagmara La Base Camp et on y établit le bivouac (20mn, 4100m, eau puisée dans le petit torrent qui vient de la droite).
Jour 9 : Kagmara La BC - Kagmara La - Lasa - Yudon
7h / +1200m / -1655m.
Attention ! Journée très longue du fait qu’en automne l’eau peut manquer à la source de Lasa à 4400m de l'autre côté du Kagmara La et que l’on doit poursuivre la descente jusqu’à Yudon, ajoutant pratiquement 2h de marche à une étape déjà très fatigante. Possibilité de se poser avant, sur les banquettes herbeuses 1h après le col vers 4600m, mais cela rallonge d’autant l’étape du jour 10. Alors, comme disent les népalais : « ke garne ? »…
Diaporama En remontant sur la petite bosse qui surplombe le camp on retrouve le sentier qui s’en va vers le fond de la vallée fluviale. Après un parcours à flanc de moraine, on retrouve un peu plus loin le bord de la rivière (20mn, 4150m). A l’avant, le vallon de gauche s’ouvre, laissant apparaître une belle montagne glaciaire faisant partie du massif du Lhashamma. A l’arrière, le Kagmara V nous gratifie d’une face N dantesque à la verticalité impressionnante. On passe un camp de chercheurs de yarsagumba (15mn, 4200m) et on pénètre dans le vallon de D en direction du col maintenant apparent, enfin le croit-on… On s’élève plein W sur une moraine fluviale de cailloux blancs que l’on finit par traverser pour prendre pied sur une moraine centrale herbeuse. Comme on commence à prendre de la hauteur, on a le plaisir de constater que la vallée que l’on vient de quitter s’élargit et que l’on peut contempler le bel ensemble paysager bordé à droite par les montagnes de la Dughune Lek et terminée sur sa droite par l’imposant massif glaciaire du Lhashamma.
On atteint le fil d’une crête (1h30, 4700m, cairn) d’où on dispose d’une vue panoramique splendide sur l’ensemble de la région mais, du col, on ne peut pas en parler encore puisqu’il reste caché derrière un mamelon à la forme hémisphérique. On poursuit au NE puis au N pour s’en aller le contourner par sa base sur la G et, derrière, la pente se fait moins rude. Le chemin propose maintenant une remontée en biseau à flanc de pierrier avec le bel ordonnancement des pics de la Kagmara Lek qui accompagnent la montée vers le col avec à leur pied de superbes glaciers bien crevassés. On franchit un collet (50mn, 5000m) et le col convoité apparaît enfin sur la gauche.
Il ne reste plus qu’à remonter à flanc sur une pente moitié neige moitié terre pour atteindre le Kagmara La (25mn, 5115m). De l’autre côté, on découvre une large vallée d’origine glaciaire fermée par le l’imposant Kang Chunni flanqué sur sa droite, un peu plus dans le lointain et en grande partie occulté par les pics qui bordent la vallée, par le massif du Kanjelarwa. On descend tranquillement sur des moraines terreuses puis herbeuses avec le massif du Kang Chunni à l'horizon. Après quelques zigzags sur la moraine, on franchit la rivière et on traverse un large plateau herbeux. On passe un camp de chercheurs de yarsagumba (40mn, 4600m, camp possible). Au-delà on suit un sentier balcon en up / down car on traverse pas mal de thalwegs. On dépasse une cascade (50mn, 4500m), merveilleux belvédère sur les pentes redressées du Kang Chunni de l’autre côté de la vallée. Ensuite, on franchit une épaule (15mn, 4400m) et, au détour d’un virage, on découvre, cette fois-ci en entier, le massif du Kanjelarwa d’une impressionnante blancheur. On descend dans une combe herbeuse (10mn, 4350m, Lasa, camp possible si il y a de l’eau…), site duquel on embrasse la vallée de la Chhekam khola qui s’ouvre en face au pied du Kang Chunni et du pic principal du massif du Lhashamma.
On suit maintenant un sentier-balcon qui descend progressivement tout en restant à hauteur de la Yulung khola. On remonte passer une épaule (1h10, 3935m) et juste derrière que l'on désescalade rapidement en zigzags serrés pour rejoindre la rivière une fois qu’elle est sortie d’une série de gorges tranchées dans le basalte noir. La vallée de la Yulung khola s’oriente maintenant vers la G et on découvre tout au fond le sommet du Norbung Kang. On passe sous une cascade (15mn, 3760m) et voici que réapparaît le Kanjelarwa ses arêtes effilées et ses faces glacées verticales. On rejoint le confluent avec la vallée de la Puphu khola qui charrie la fonte des neiges du Kanjelarwa. En RD de la Yulung khola, on trouve une possibilité de camp sous les arbres dans un endroit assez humide et bruyant (5mn, 3730m, quelques tentes seulement). On poursuit pour découvrir sur la gauche tout au fond de la vallée de la Puphu khola la face SW rocheuse du Shey Shikhar. Quelques centaines de mètres plus loin, on trouve un large espace de prairie au lieu-dit Yudon. On y établit le bivouac (15mn, 3645m, eau dans le petit torrent).
Jour 10 : Yudon - Pugmo - Chunuwar
3h40 / +300m / -800m.
Diaporama Depuis la prairie, on continue la descente le long de la Yulung khola. On la traverse sur un pont de bois (5mn, 3620m) alors qu’apparaissent, dans le creux du thalweg qui fait face, les cimes du Kanjelarwa. A l’arrière, le Kang Chunni prend de l’importance et vient fermer le haut de la vallée de sa belle prestance. On poursuit maintenant RG. On passe un lhato dressé auprès d’une bergerie puis on s’engage dans une descente en zigzags serrés dans une forêt de genévriers. On traverse un gros thalweg au fond duquel gronde l’un des torrents issu des glaciers du Kanjelarwa (30mn, 3500m). En face, petite grimpette casse-pattes pour retrouver, comme si de rien n’était, le sentier-balcon qui chemine au milieu d’une forêt de jeunes mélèzes. Puis on commence à descendre doucement le long des murets qui bornent quelques parcelles cultivées et qui annoncent la proximité d’un village. On traverse tout d’abord un torrent (25mn, 3410m) puis on longe le bas du village de Kainaru dans lequel on fait un détour en A/R, histoire d’aller découvrir l’architecture des maisons de ce coin du Dolpo (10mn, 3415m). On revient sur le sentier principal et on continue vers l’aval, là où la vallée s’élargit et devient de facto bien plus agraire qu’elle ne l’était auparavant. Les pentes sont ordonnancées en terrasses sur lesquelles poussent orge et millet.
On passe quelques chörtens (à droite toute ! nous sommes en pays Bön…) et un khani très original. On entre dans Pugmo (40mn, 3275m, boutique, C). Le village, là aussi, possède de magnifiques constructions et il est vraiment plaisant de s’y arrêter un moment. On en sort par le S, on passe plusieurs khanis ( Explications sur les peintures + Une histoire de famille chez les Böns) et le terrain de camping du village (10mn, 3200m). Au-delà, le sentier se rapproche de la rivière, si près d’ailleurs, que des aménagements ont été opérés pour contourner des falaises très verticales par leur base, parfois humides... On remonte dans le coteau au niveau de la confluence avec la vallée de la Kunasa khola qui arrive de l’W terminée par une superbe montagne blanche qui n’est rien d’autre que la face E du Kagmara I. Noter que dans cette vallée se trouvent de nombreux sites religieux Böns (lire les présentations d'Etienne Principaud sur les chörtens, Namgyal lakhang et les gonpas de Pumer, compter une journée de plus au périple pour leur rendre visite...). Le sentier se transforme ensuite en piste intermittente (30mn, 3180m, en 2013 les parties faciles ont été arasées mais les falaises n’ont pas été dynamitées d’où quelques passages osés équipés d’escaliers aux marches parfois branlantes…). La descente est progressive jusqu’à Sumdo (30mn, 3100m, emplacement de camp, C) situé au-dessus de la confluence avec la Phoksundo khola qui vient de la gauche et s’engouffre sur la droite dans un vallon étroit pour rejoindre la Thuli Bheri khola du côté de Juphal. On descend rudement jusqu’à la rivière, rivière que l’on suit un moment en RD sous les pins avant de la traverser sur un pont de bois (10mn, 3060m, croisement avec le sentier qui arrive de Dunaï). On poursuit sur la G en légère remontée sous les frondaisons. L’eau de la rivière est d’une pureté remarquable et sa couleur turquoise se marie fort bien avec le vert pâle de la pinède. On dépasse deux campings en bord de chemin pour contourner le complexe scolaire Tapriza (20mn, 3120m). Au niveau du chörten (si on est passé par le haut), on tourne sur la G pour descendre franchir la Phoksundo khola sur un pont de bois (5mn, 3105m) avant de suivre la RD sous une belle falaise et se poser au terrain de camping de Chunuwar (5mn, 3135, lodge, C, E).
Jour 11 : Chunuwar - Ringmo (Phoksundo Tal)
2h / +650m / -150m et 2h de visite.
Diaporama A la sortie du terrain de camping, on se dirige vers l’E en foulant une moraine sableuse colonisée par les genévriers et les buissons épineux. Au niveau d’un arbre solitaire (15mn, 3205m), on tourne légèrement sur la G pour rejoindre le village de Palam (10mn, 3260m). C’est le moment où l’on commence à se diriger vers le NE et on entre dans la haute vallée de la Phoksundo khola. Au loin sur la droite et en contrebas se trouvent les champs et le village de Maduwa. On remonte à flanc de falaise pour franchir une épaule (15mn, 3390m). Après 200m de plat, on repart en pente affirmée sur un sentier sableux. Un peu plus haut, on délaisse l’ancien sentier dégradé (10mn, 3455m) pour partir sur la G en zigzags dans un goulet jusqu’à franchir une nouvelle épaule (15mn, 3575m). On domine la gorge de la Phoksundo khola et on imagine d’ores et déjà la présence du lac bleuté tant convoité derrière le verrou morainique couvert de mélèzes. On surplombe les pénitents de la RG et on poursuit la sévère montée jusqu’à un belvédère aménagé (15mn, 3680m, kiosque). De là, on domine la cascade du déversoir du lac, cascade qui gronde en contrebas et qui paraît-il est la plus haute du Népal.
Avec un peu de perspicacité, on peut distinguer à la base d’une falaise un tout petit bout du lac. Sur la gauche, on peut voir le sentier qui, en RD du lac et tracé à hauteur de la cuvette, part vers le haut Dolpo et le village enclavé de Shey Gonpa. On franchit une troisième épaule (5mn, 3720m) avant de redescendre dans une forêt mixte de bouleaux et de mélèzes jusqu’à un plateau sableux couvert d’épicéas et la cuvette du lac à l’horizon (15mn, 3585m). Le sentier est maintenant étale, on retrouve la rivière et on remonte la vallée jusqu’au village de Ringmo (15mn, 3620m, 2 lodges basiques, boutique). On poursuit en direction du lac où sont situés les emplacements de camping (10mn, 3610m, boutiques). Ringmo est un village du bout du monde sans âme. La surprise est de taille car on ne s’attend vraiment pas à cela, rapport à sa condition de spot touristique tant vanté du Dolpo.
Diaporama Dans l’après-midi, on peut se promener sur la RG du lac en direction du gonpa Bön (compter 40mn A/R). Il est conseillé de lire le document d'Etienne pour mieux appréhender les lieux lors de votre visite Ringmo gonpa). Celui-ci est de plus en plus délabré et ne fait l’objet que d'un entretien a minima pour le préserver. Quel dommage ! Par contre le site sur lequel il est construit est d’un grand intérêt ainsi que la petite balade en forêt pour s’y rendre. Le lac présente des dégradés de bleu, différents selon le moment de la journée, de la présence de nuages ou du soleil. Et c’est réellement fantasmagorique… De retour au camping, on peut aussi aller explorer la RD et suivre le chemin en encorbellement qui conduit jusqu’à une plage arborée (bien que franchissant la limite du haut Dolpo, cette excursion est autorisée jusqu'à la plage). Au-delà, le sentier grimpe tout là-haut à flanc de falaise et on entre dans le haut Dolpo avec nécessité d’avoir présenté le permis idoine au check-post de Ringmo (compter 1h20 A/R). Se rendre sur le site de Paulo Grobel Dolpo-news.com pour connaître les légendes qui circulent sur ce lac.
Jour 12 : Ringmo - Yak kharka - Sumdo
4h30 / +500m / -1050m.
Diaporama Du camping, face au lac, on descend un peu sur la D passer le pont sur la Phoksundo khola et après la petite remontée en escalier, on tourne sur la D pour rejoindre les deux chörtens. Juste avant, on tourne sur la G et puis après 200m à D pour couper à travers les champs et monter en direction du S sur un chemin qui s’inscrit dans une trouée de la forêt de mélèzes. On poursuit jusqu’à un collet (30mn, 3760m) et au-delà on traverse, en quasi courbe de niveau, des chaumes (cela ressemble pas mal à la crête des Vosges du côté du Gazon du Faing…). Après avoir franchi un deuxième collet (20mn, 3730m), on incline la marche sur la G pour suivre un sentier-balcon qui surplombe la vallée de la Maduwa khola et le village éponyme.
On évolue en up / down sur un sentier étroit tracé audacieusement à flanc de falaise et qui dispose de nombreux aménagements. Dans les pentes juste en dessous, il n’est pas rare d’y croiser quelques agiles bharals. On passe une épaule et, derrière, le sentier s’inscrit sur une pente beaucoup plus douce alors que l’on se rapproche d’un espace plan au milieu duquel coule la rivière. On reste pourtant à hauteur en traversant une forêt de genévriers. On s’en va longer la base d’une falaise et on débouche sur un immense alpage au milieu duquel sont construites quatre bergeries (1h, 3810m, lieu-dit Yak kharka). Un peu plus loin au niveau de la maison isolée auprès de laquelle sont plantés deux mâts avec des darchoks, on laisse le chemin continuer tout droit vers le Bagla La (et au-delà le Numa La pour composer un circuit intégral en boucle du bas Dolpo passant par Dho Tarap et revenant sur Dunaï par Tarakot) pour tourner franchement sur la D et descendre passer la rivière sur un pont de bois (5mn, 3775m).
On remonte en face sur la D et on suit la RG de la rivière vers l’aval. On descend au sein d’une forêt d’épicéas avant de passer à découvert et traverser une yersa. Après avoir franchi un thalweg, on passe au milieu d’un ensemble de bergeries incendiées (30mn, 3750m), incendie ayant assurément un rapport avec celui de la forêt au milieu de laquelle on descend fortement (attention, glissades…). Au sortir de la forêt, on longe le muret d’un champ avec deux bergeries (30mn, 3390m). On traverse un torrent à gué puis on descend sur le village de Maduwa (15mn, 3305m). De l’autre côté de la vallée, on a une belle vue de la cascade qui sort du lac Phoksundo, caché qu'il est derrière son verrou morainique. On s’en va franchir une épaule (10mn, 3280m) avec derrière une petite désescalade aménagée sur des dalles inclinées. On contourne la base d’une falaise grâce à un nouveau passage aménagé puis on rentre dans la forêt de mélèzes qui fait face au gîte de Chunuwar. Juste après, on rejoint le complexe scolaire Tapriza et le chörten (35mn, 3120m) situé au-dessus. Maintenant, on va suivre à l’inverse pendant une trentaine de minutes le sentier en RG de la Phoksundo khola que l’on avait emprunté il y a deux jours. On s’arrête sur le terrain de camping en face du lodge « Phoksumdo Samjhana » pour y établir le bivouac (10mn, 3090m, eau, boutique, chambres).
Jour 13 : Sumdo - Chepka
4h / +400m / -800m.
Diaporama Du terrain de camping du lodge, on descend jusqu’au pont qui permet de rejoindre le vallon de Pugmo. On laisse sur la gauche le sentier du Kagmara La pour continuer tout droit en RG le long de la rivière. On laisse en contrebas le deuxième pont de Sumdo (15mn, 3050m) et on suit la Phoksundo khola en empruntant le sentier qui court sous les mélèzes. On passe un emplacement de camp puis on contourne la base d’une falaise sur un chemin aménagé au bord de l’eau (10mn, 3030m). On franchit le torrent sortant d’un vallon bien creusé arrivant de la gauche (10mn, 3030m). Juste après, à la fourche de sentiers, on descend sur la G rejoindre le bord de la rivière et la traverser sur un pont de bois (5mn, 3015m).
S’initialise à présent en RD un agréable parcours en up / down jusqu’aux premières maisons appartenant au village de Rechi (15mn, 3005m, lodge). Le reste du village est situé beaucoup plus en hauteur dans une combe. On s’en va traverser la Phoksundo khola et on retrouve la RG. On traverse une « plage » sableuse puis le chemin se faufile à la base d’une falaise sur des passages aménagés jusqu’au pied d’une montée (25mn, 2970m). Celle-ci se révèle être une solide ascension jusqu’à un collet (10mn, 3010m) avant de se stabiliser en hauteur alors que l’on dépasse une falaise de basalte d’une impressionnante verticalité qui domine la rivière en RG. On redescend vers la rivière par une série de zigzags serrés (15mn, 2935m) puis on remonte un petit peu passer à proximité d’un abri construit dans une clairière (10mn, 2940m, pas d’eau). Puis on descend rejoindre le bord de l’eau (15mn, 2890m) pour emprunter un pont de bois d’ingénieuse construction et on se retrouve RD, immergés dans une forêt à la végétation tropicale (la Réunion…?), la seule différence notable résidant en la présence de pins aux troncs rectilignes très élancés. On passe à la base d’une falaise en surplomb puis on rejoint rapidement un pont (25mn, 2845m). On fait une petite incartade en RG histoire d’éviter une falaise tombant directement dans l’eau (Attention, en 2017, ce pont a été emporté par la puissance du courant, peut-être a-t-il été réparé depuis ? sinon, il faut rester RG et emprunter l'ancien chemin qui remonte à flanc de coteau pour franchir un béquet rocheux avant de retrouver le sentier "officiel" +100m / -100m). De retour sur la RD, le sentier devient plus humide et chaotique avec à nouveau des up / down incessants. Cependant, on reste à belle hauteur et on peut profiter de belles vues en enfilade sur la vallée resserrée qui s’ouvre vers l’aval. Une petite traversée de torrent donne accès à une clairière (25mn, 2800m) puis on retrouve la rivière pour quitter définitivement la RD pour cette journée (5mn, 2780m). On longe le bord de la rivière. Des tuyaux d’alimentation d’eau annoncent l’imminence d’un village. La vallée s’élargit un tant soit peu permettant aux rayons du soleil d’atteindre les champs que l’on commence à longer. Ce sont bientôt les maisons de Chepka qui se présentent. On établit le bivouac sur le terrain de camping du village (30mn, 2690m, eau, lodges, boutique).
Jour 14 : Chepka - Dunaï (ou montée directe vers Juphal)
3h45 / +800m / -200m.
Diaporama On sort du village de Chepka par le S pour une petite remontée en forêt au milieu d’un chaos de rochers effondrés. On passe au-dessus d’un défilé puis la vallée s’élargit et on commence à distinguer au loin les maisons de Rakhan et Kageni accrochées à flanc de coteau (30mn, 2540m). On traverse le torrent de l’Akhe khola venant de la gauche avant de pénétrer sur le sympathique site de camping de Shyanta (10mn, 2515 m, eau, lodge, boutique). On descend jusqu’à la rivière passer en RG sur un pont de bois (15mn, 2450m) et atteindre peu après le site d’une bergerie ruinée (10mn, 2445m, lieu-dit Jelas, abri, pas d’eau) bien au-dessus de la rivière qui s’appelle à présent la Suli Gad. On descend tranquillement à travers les « champs » de marijuana sauvage jusqu’à un village d'été situé en bordure de la rivière (20mn, 2355m). On remonte passer une petite bosse et on découvre maintenant au loin les villages accrochés aux pentes modelées en terrasses non loin de Juphal. Puis on continue d’évoluer à découvert jusqu’à la passerelle suspendue qui permet de passer RG juste avant le village de Kageni (20mn, 2310m). On longe la Suli Gad vers l’aval et on pénètre dans Kageni (5mn, 2315m, emplacements de camps, bhattis, lodges, boutiques). Ici on rentre dans la zone d'influence du culte chamanique oraculaire et on retrouve nos amis les mastos, murtis ou saliks. Diaporama
Après avoir traversé la large vallée au milieu de laquelle la rivière prend ses aises on reprend un peu de hauteur pour suivre le sentier qui court à mi-hauteur de la vallée au milieu d’une végétation méditerranéenne où on peut voir des aloès, des ifs et des oliviers sauvages. La basse vallée de la Suli Gad est vraiment agréable à suivre avec ces herbes folles aux reflets dorés qui scintillent sous les rayons du soleil. La rivière aux couleurs dégradées de turquoise se transforme en large coulée blanchâtre et bruissante lorsqu’elle se fracasse contre les rochers qui en encombrent le lit. On franchit une falaise grâce à un passage creusé à même la roche (40mn, 2125m). On arrive au village de Sulighat (15mn, 2090m, check-post du Parc). On laisse l’itinéraire qui part à droite et qui, une fois la rivière franchie sur une passerelle, suit la RD de la vallée de la Thuli Bheri khola vers l’aval. Noter que du village de Sulighat on peut rejoindre Dunaï par un sentier d’altitude qui part sur la gauche et franchit un collet aux alentours de 2500m avant de redescendre derrière directement sur Dunaï à travers les alpages (compter 1h30 de chemin).
On poursuit sur la RG de la Suli Gad jusqu’à sa confluence avec la Thuli Bheri khola (5mn, 2070m) qui devient la RD de cette dernière pour rejoindre la passerelle bleue permettant d’entrer dans Dunaï, principalement situé sur la RG (35mn, 2095m). Tout le long du parcours, on a la vision en enfilade du lointain Jang La (4515m) qui permet de s’échapper à pied du Dolpo en rejoignant Beni en 12 jours de marche (remonter le jour par jour du topo [Népal] De Beni à Dunaï (Dhorpatan)). Le village de Dunaï est composé de multiples hameaux qui s’étirent le long de la Thuli Bheri khola. Si on veut se poser à Dunaï, on peut s’arrêter dans le premier lodge rencontré avec une cour intérieure accueillant les tentes (Blue Sheep Inn, 30mn, 2095m, C, E). Dunaï est une ville sans âme où l’on trouve tous les commerces (banques, Western Union, épiceries, barbier, réparateur TV,…) à l’exception notable des vendeurs de légumes frais. Rassurez-vous ! Si vous souhaitez poursuivre votre séjour dans la région et vous engager sur un nouveau trek (par exemple [Népal] De Dunaï à Lo Monthang (Haut-Dolpo)), des vendeurs viendront dès potron-minet vous démarcher à votre guest-house et vous pourrez acheter des produits frais à bon prix. Sinon, pour un gros ravitaillement, il est nécessaire de se rendre à Juphal où il y a de tout puisque habituellement, du fait de la présence de l’altiport, c’est le lieu de départ de tous les treks du Dolpo, C.Q.F.D. Attention ! A Dunaï, il ne faut pas espérer à coup sûr recharger ses équipements électroniques, la centrale électrique tombe assez souvent en panne, et comme d’habitude, le retour à la normale n’intervient pas avant plusieurs jours, semaines ou mois…
Pour rejoindre directement Juphal depuis Sulighat, on poursuit le long de la Suli Gad jusqu’arriver en face du camp militaire. On demande au garde de pouvoir traverser la Suli Gad et la Thuli Bheri khola en passant dans le camp militaire situé au confluent des deux rivières (on est accompagné par un homme en armes lors du parcours dans le camp). Une fois sur la RG de la Thuli Bheri khola, on rejoint le village de Kalaganda (40mn à pieds ou 15mn en jeep) puis on continue à G sur la piste en montée (1h de marche pour rejoindre les abords de l’altiport ou 15mn supplémentaires de jeep). Nombreuses guest-houses à proximité de l’altiport pour un décollage le lendemain en début de matinée.
Attention toutefois à l’indisponibilité de cet altiport :
- c’est une piste où les petits avions ne peuvent atterrir que lorsque les conditions météorologiques sont idéales. Prévoyez quand même des retards pouvant aller jusqu’à plusieurs jours pour le retour sur Kathmandu. L’hélicoptère ? Pour 5 personnes et seulement 10kg de bagages chacun, comptez 4 à 5000€ pour un retour vers la capitale… Légèrement dissuasif, non ?
- et à l’automne 2013, du fait de travaux de modernisation, il était nécessaire de se rendre à Masinchaur, un village plus à l’W car situé dans la montagne au-dessus de Tripurakot à 2900m, en 6h30 / +1000m / -200m soit une grande journée de marche supplémentaire (description de la liaison pédestre au début de ce topo).
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