[Changthang] - Circuit n°2 - De Chibra à Khera Pullu

Ce topo correspond à la deuxième partie de l'Exploration du Changthang proposée en 30 jours. Accessible depuis Leh en 5h de voiture, son but est de vous guider sur les chemins du centre du massif entre Chibra et Khera Pullu en un petit peu moins de 2 semaines. Il est toutefois conseillé d'accomplir le circuit de la première partie qui explore la partie NW du Changthang à des fins de bonne acclimatation à l'altitude car les cols que l'on rencontrera sont tous d'une altitude à considérer avec respect et prudence...! A minima, en complément des 3 jours à Leh, vous pouvez envisager de passer une ou deux nuits à 4600m d'altitude en préalable au début du trek dans l'un des villages de vacances au bord du Pangong Tso à 4600m d'altitude. C'est mieux que rien mais à mon avis pas suffisant pour l'épanouissement de vos globules rouges et les doper à l'EPO naturelle...

Mur de manis et guirlandes de taluchos sur la rive S du lac du Pangong Tso

Ce topo démarre de Chibra, un village situé à 12kms à l'E de Tangtse, et réalise une boucle marquée par le franchissement de 3 cols de 5600m et plus. On traversera 2 fois la Ladakh range avant de terminer à Khera Pullu, un nouveau village qui s'est construit au piemont méridional de la Pangong range, une dizaine de kilomètre plus au S de Chibra. Lorsque l'on en aura terminé avec ce "beau morceau", on poursuivra par une troisième partie, un A/R à la découverte de la vallée de la Kailung Togpo (on avait prévu d'opérer une boucle mais le col supérieur au fond de la vallée s'est refusé à notre passage car nous l'avons, après exploration, jugé trop dangereux à franchir pour les mules... ceci dit l'A/R dans cette vallée glaciaire est intéressante) tandis que l’on clôturera cette exploration du Changthang par une quatrième partie proposant une transversale N-S au départ de Chushul Gonpa pour rejoindre la route qui se faufile au coeur des gorges de l'Indus (entre Mahe et Chumathang) avec un retour sur Leh en 4h de route.

La tente parachute des muletiers sur le plateau humide de Chibra

Pdf image 1 Carte détaillée de l'exploration du Chanthang.pdf

 

LE TREK JOUR PAR JOUR

Jour 14 : Chibra - Vallée de la Bulchen Togpo - Riyong Khuru doksa

2h30 / +510m / -60m.
Du camp sur la prairie, on se dirige SW pour traverser deux bras de rivière sur des ponts avant de longer un enclos grillagé. Pas mal de bras de rivière à traverser à gué (pas de ponts mais en louvoyant entre les îlots de verdure et l'utilisation de pierres immergées on arrive à s'en sortir...) avant de prendre pied sur l'impressionnante moraine caillouteuse qui nous fait face. On traverse un espace d'enclos en pierre avant de croiser la piste qui remonte vers le vallon de droite, celui de la Bulchen Togpo.

Traversées de bras de rivière au départ de Chibra

On poursuit tout droit face au pic pointu qui sépare les deux vallons. Vers 4460m, on retrouve une piste qui oblique à G pour pénétrer dans le vallon qui s’inscrit à la G du pic pointu. La montée est régulière et assez peu relevée. Mais, par ici, plus minéral tu meurs...! A l'arrière, on commence à surplomber la plaine d'Harong, elle-même dominée par le sommet d'Harong qui avec ses 6300m se voit être le premier sommet d'importance de la Pangong range côté W. A 4600m, on quitte la piste pour suivre le sentier historique qui dessert un lhato entouré de nombreux mâts auxquels sont accrochés des dizaines de taluchos (1h30, 4655m).

Le lhato à la sortie de la vallée de la Bulchen Togpo (Pangong range à l'horizon)

Au-delà, on laisse sur la D la vallée qui conduit en impasse au pied du sommet glaciaire du coin, le Ruhru, et on continue de s'élever sur la large moraine centrale de la vallée de G en alternant piste et sentier historique coupe-lacets. A partir de 4740m, le profil de la moraine devient plus chahuté. On reste à présent sur le sentier historique ponctué de cairns. C'est un parcours en up / down qui nous conduit à franchir une petite épaule morainique coiffée d'un cairn (25mn, 4770m).

La caravane de mules à l'approche de la doksa de Riyong Khuru

Encore quelques up / down sur la moraine et on atteint la doksa de Riyong Khuru qui dépend du village de Satok et auprès de laquelle on établit le camp pour la nuit (25mn, 4830m, eau dans le torrent, GPS : 33°52'02"N 78°12'31"E).

Jour 15 : Riyong Khuru doksa - Argue doksa - Yogma La BC E

3h50 / +470m / -60m.
On remonte la moraine RD jusqu'à la doksa située à la confluence à 4875m pour suivre la RD du torrent qui arrive de la G du Tundup La pour tomber sur une passerelle providentielle qui évite de traverser à gué. On poursuit sur le fil de la moraine centrale au-dessus de la confluence pour rejoindre la RD de la vallée orientée WSW dominée à main droite par les sommets détritiques du Ruhru. On évolue en up / down tout en louvoyant entre les rochers de granit pour atteindre une prairie (40mn, 4915m) d'où l'on descend à flanc de moraine rejoindre les banquettes herbeuses présentes sur la RD de la rivière. On reste à hauteur de la rivière pour éviter une moraine en la contournant par un petit sentier tracé à sa base et découvrir à la sortie une plaine humide.

Poursuite de la remontée de la vallée de la Bulchung Togpo

Vers 4960m, on traverse en biais la rivière qui s'est étalée sur la totalité de la plaine en utilisant les nombreux blocs de pierre sous laquelle l'eau s'écoule. On se retrouve en RG de la vallée où l'on doit remonter une zone humide, un parcours où il faut porter une attention particulière pour ne pas se fouler une cheville dans le cas où l'on raterait le pas sur le sommet d'une motte d'herbe... On atteint la dernière doksa de la vallée, celle d'Argue (50mn, 4915m).

Passage à la doksa d'Argue

Au-delà, on poursuit la marche vers l'WSW en remontant une moraine derrière laquelle on dépasse des enclos à bestiaux. Ça y est ! On est dans la dernière partie de cette vallée de la Bulchung Togpo, assez interminable. La remontée alterne espaces caillouteux et herbacés. Mais ces derniers sont la plupart du temps des tourbières au profil irrégulier et la marche y est particulièrement difficile sans parler qu'il est impossible de trouver le rythme adéquat pour ne pas être essoufflé, on est à 5000m quand même ! On croise un impressionnant cône de déjection qui descend de l'arrière du cirque du Ruhru avant de retrouver une prairie-tourbière. A l'horizon, ce sont les pentes austères minérales rouges du Yogma La qui se découvrent.

A l'approche du Yogma La BC

Là encore, on doit se confronter à la traversée de tourbières bosselées sur lesquelles la progression est toujours aussi pénible... On vient buter sur un lit de blocs rocheux descendus des pentes détritiques RG. Il faut sinuer entre les rochers sur 300m pour prendre pied sur du gazon, toujours le même, celui des tourbières. On peut varier les plaisirs en choisissant de suivre le lit de la rivière enterrée sous des blocs de granit où l'on progresse, si l'on est à l'aise dans ce genre d'exercice, en sautant d'un rocher à un autre. On fait un petit détour par la RD pour retrouver un peu de prairie avant de traverser le vallon vers la D pour rejoindre la plateforme gazonnée et plane sur laquelle on va établir le camp et qui se trouve au pied des pentes morainiques qui défendent l'accès au col du Yogma La (2h20, 5240m, eau dans la rivière, GPS : 33°49'54"N 78°07'42"E).

Jour 16 : Yogma La BC E - Yogma La - Doksa à 5065m

4h10 / +360m / -535m.
Du camp, on finit la remontée de la vallée en visant un rocher cubique situé au pied du pic détritique. Une fois arrivé au pied de la moraine qui descend de la D à 5330m, on grimpe un petit raidillon qui permet de rejoindre le fil de l'arête. On le suit en effectuant de larges lacets sur des morceaux de pelouse tout en louvoyant entre les rochers de granit recouvert de lichens jusqu'à 5500m où d'un coup c'est le minéral intégral.

Au départ du Yogma La BC

On suit les cairns qui nous guident sur un grand plateau que l'on doit traverser tout du long pour rejoindre le milieu du large col du Yogma La (2h15, 5600m). On se trouve sur le fil de la Ladakh range, cette chaîne de montagnes qui découpe le Ladakh en deux parties et dont nous allons au cours de ce périple croiser de nombreuses fois.

Au départ du Yogma La BC

Pas vraiment de possibilité de descendre directement depuis le milieu du col pour rejoindre le fond de la vallée fluviale en contrebas. Il faut se déplacer de 300m vers le N pour rejoindre le passage marqué de taluchos d'où s'initialise le sentier de descente (10mn, 5610m).

Franchissement du Yogma La

On emprunte ce sentier muletier tracé dans la pente caillouteuse en larges lacets pour se retrouver au bord de la rivière (15mn, 5500m). On passe RD et on descend tranquillement sur les banquettes herbeuses en suivant la ligne de cairns jusqu'à traverser un torrent qui arrive de la D (40mn, 5285m).

Après avoir franchi la Ladakh range, descente de la vallée fluviale à l'W du Yogma La

Puis on croise une source abondante qui sourd d'une moraine en RD (15mn, 5285m). La descente se poursuit sur un bon sentier qui traverse une série d'alpages à yacks jusqu'à atteindre le lieu de bivouac : une doksa située un peu avant la confluence avec une vallée fluviale qui arrive du cirque glaciaire du Tamki, un beau "bébé" de presque 6000m, à 3m près (25mn, 5065m, eau de source en RG de la rivière, GPS : 33°48'32"N 78°03'14"E).

Arrivée au camp au pied du Tamki

Jour 17 : Doksa à 5065m - Kasta - Drilche doksa

4h10 / +360m / -535m.
On descend de la doksa entre les deux lèvres morainiques et on quitte de suite la rivière pour remonter sur la moraine de D avant de descendre en direction de la confluence de terrasse en terrasse. Il ne faut pas poursuivre tout droit (descente directe sur la confluence...!) mais à 4960m on incline sur la D pour descendre rejoindre la rivière qui arrive du cirque glaciaire du Tamki et la traverser au niveau des rochers jaunes. Une fois en RD on reste à hauteur pour traverser un 2ème torrent et prendre pied sur un promontoire recouvert de pelouse (20mn, 4945m). On poursuit en descente sur un chemin bien marqué au sol en restant à hauteur de la rivière. On descend 3 ou 4 banquettes herbeuses jusqu'à repérer perché sur un petit monticule un abri de berger. C'est ici qu'il faut tourner à G pour suivre le sentier qui parcourt le goulet afin de rejoindre les banquettes herbeuses de la rivière.

sur les banquettes herbeuses le long de la rivière en direction de Kagsta

Le parcours est bien agréable le long de la rivière sur un tapis d'herbe rase. Mais, vers 4800m, le chemin disparaît à la base d'éboulis et pendant 1km on doit parfois jouer à l'équilibriste sur des pierres tombées jusque dans la rivière. A 4690m, on retrouve les banquettes herbeuses puis à 4620m, là où la rivière se sépare en de multiples bras, on peut commencer la traversée en biais au gré des possibilités offertes pour viser puis toucher la RG à 4550m. Ici s'initialise un véritable sentier qui court à flanc de moraine. Qui dit moraine implique qu'il est parfois interrompu par des éboulements et qu'il fois parfois revenir sur les banquettes herbeuses à proximité de l'eau...

A l'approche de Kagsta, on rejoint un sentier sur la RG

Il traverse un vallon émissaire à 4430m et voici que l'on a le plaisir de pouvoir emprunter un superbe sentier tracé à hauteur de la rivière, superbe sentier qui n'est autre que la canalisation d'alimentation en eau du village de Kagsta qui a été recouverte pour la protéger. On commence à voir à l'avant les premières maisons de Kagsta et l'on finit par un petit bout de chemin taillé dans la falaise pour traverser le canal d'irrigation et arriver devant la passerelle qui permet d'accéder au village (1h55, 4250m).

Kagsta

Si l'on n'a rien à faire au village (d'ailleurs il n'y a rien d'autre que 4 maisons, 1 gonpa et 2 champs d'orge et une piste d'accès de 10kms depuis la vallée de l'Indus...), on reste en RG de la rivière pour passer sous les saules et la traverser la seconde rivière qui arrive du vallon de G. On emprunte le chemin qui remonte la large vallée en RG. A 4445m, on croise une source. La vallée fluviale semble présenter une pente assez faible mais c'est un leurre ! On s'élève plutôt de belle façon... Le sentier ayant été affecté par de nombreux éboulements de la moraine, on fait de plus en plus de détours sur les banquettes herbeuses le long de la rivière. De part et d'autre de la vallée, les pentes abruptes sont le terrain de jeux de nombreuses colonies de bharals, les moutons bleus de l'Himalaya, parfois de plus d'une centaines de têtes.

Depuis Kagsta, remontée de la vallée fluviale pour rejoindre Drilche doksa

Vers 4500m, la pente s'affermit pour suivre les méandres que la rivière a creusés dans le sol morainique. A 4650m, on remonte d'une dizaine de mètres à flanc de moraine pour franchir le torrent qui arrive de la vallée glaciaire de l'Ichu sur une passerelle de bois (noter que c'est aussi l'ancien départ du sentier d'accès au col du Steansi La, s'il remonte bien aujourd'hui la totalité du vallon jusqu'au pied du col, ce sentier ne peut plus être considéré comme l'itinéraire de franchissement du col du fait de gros éboulements de rochers à la base du col...).

Beau spécimen de bharal mâle

Le sentier se poursuit à flanc de moraine détritique jusqu'à rejoindre le grand plateau herbeux de Drilche doksa où l'on établit le camp en face des bergeries de l'autre côté de la rivière (1h55, 4705m, eau dans le torrent, GPS : 33°44'57"N 78°05'56"E).

Temps menaçant sur Drilche doksa...

Jour 18 : Drilche doksa - Steansi La BC

3h30 / +800m / -45m.
Du camp on remonte à flanc la moraine caillouteuse en direction du S puis en haut on incline sur la D pour rejoindre un premier lhato qui coiffe un petit monticule (20mn, 4815m) d'où on dispose d'une vue plongeante sur la doksa. On traverse le plateau herbeux au SW pour dépasser un enclos à bestiaux vers 4845m et trouver au-dessus un sentier transversal que l'on suit sur la D pour rejoindre la crête qui se présente avant de basculer dans le vallon de l'Ichu Togpo (25mn, 4905m).

 

Maintenant, c'est à G pour suivre la crête herbeuse vers le SE pour atteindre un lhato (25mn, 5020m). On poursuit la remontée sur une pente caillouteuse et, au-dessus, on rejoint un double lhato (20mn, 5105m). Toujours en continuant à s'élever, on traverse un alpage à yacks avant d'incliner vers le S pour remonter un éboulis de blocs de granit. Tout en gardant une direction S, on commence à trouver des cairns qui balisent l'itinéraire pour franchir une arête qui descend du sommet d'un mamelon de cailloux vers 5200m. On poursuit le contournement du mamelon par sa base jusqu'à accéder à une selle herbeuse quasi plane (1h25, 5360m) où l'on peut profiter d'un peu de répit. La dernière partie de l'ascension consiste en un faux-plat montant sur une moraine mi-herbe mi-rochers jusqu'à l'emplacement du Steansi La BC situé sur un plateau peu incliné propice à l'emplacement d'un camp (25mn, 5460m, eau dans le torrent, GPS : 33°43'09"N 78°06'04"E).

 

On se trouve sur un magnifique belvédère orienté vers la N duquel on peut apprécier les nombreuses vallées qui convergent vers Drilche doksa et la multitude de sommets et de crêtes qui composent ce terrain de jeux sans limite du Changthang. Depuis le camp, ne pas hésiter à aller faire un petit tour sur la crête rocheuse située à l'E pour le point de vue offert sur la vallée glaciaire adjacente présentant deux beaux sommets couronnés de glace.

Jour 19 : Steansi La BC - Steansi La - Steansi Brok

3h / +400m / -650m.
Au départ de cette courte étape, deux options :
- celle du fond du plateau sur lequel on a bivouaqué où l'on trouve l'itinéraire conventionnel qui va jusqu'au pied du glacier avant d'incliner à D dans les pentes détritiques bien relevées ; c'est par ici que mules et muletiers passeront pour rejoindre le Steansi La...
- celle par laquelle les trekkers passeront, s'ils le désirent..., un itinéraire un tant soit peu plus heurté qui leur permettra de déguster de bien beaux panoramas qu'ils n'auraient pas eu l'occasion de contempler en passant par la voie "normale".

 

Donc, depuis l'emplacement du bivouac, on monte plein W en deux ou trois lacets jusqu'au col qui s'inscrit au milieu de la crête (30mn, 5620m) pour une première vue plongeante sur la vallée qui descend du Steansi La (elle n'est plus guère utilisée aujourd'hui puisque l'accès au col est très affecté par des éboulis gigantesques ; on lui préfère, pour les quelques groupes accompagnés de mules, l'un des deux itinéraires décrits dans ce topo...).

 

A présent, il "suffit" de suivre l'arête rocheuse à main G composée de plus ou moins gros blocs de granit et parfois entrecoupés de banquettes terreuses. La pente est régulière, plutôt relevée et il faut parfois poser les mains car certains blocs, ils ne sont pas repérés..., peuvent être instables. On rejoint l'anté-cime puis, 100m derrière, le sommet de la crête (50mn, 5775m) pour découvrir le cirque glaciaire au pied du sommet du coin, l'Ichu, un presque 6000m orné de beaux glaciers suspendus. Mais le cirque glaciaire n'est pas composé que de glace !

 

Tout au fond, on distingue la sortie de ce cirque par le haut avec le large passage du Steansi La, on compte pas moins de 4 glaciers dont un, ce qui est assez rare au Changthang, fleuve, qui présente une langue plutôt longue qui descend jusque dans la vallée. Mais le clou de la journée, c'est la présence d'un lac glaciaire qui s'est peu à peu formé avec la fonte et qui occupe la partie centrale du paysage. Étonnantes aussi ces bédières qui veinent le glacier RD et qui se sont réunies en une seule pour percer un tunnel dans le repli de glace qui protège le lac afin d'écouler ses eaux de fonte. Un paysage exceptionnel !

 

Depuis le sommet, on va poursuivre vers le SE sur le fil de la crête en up / down en contournant à hauteur la cuvette glaciaire et lacustre en évoluant sur des éboulis de gros blocs rocheux pour rejoindre un collet (30mn, 5770m) dans lequel débouche la voie normale qui vient du Steansi La BC (et par lequel la caravane de mules nous rejoint...). Ici, la vision du cirque est un peu moins spectaculaire, d'où la proposition de parcours de crête...

 

Du collet, deux possibilités pour rejoindre le Steansi La :
- celle qui continue sur la crête en franchissant les 60m de dénivelée du sommet du mamelon détritique situé au S,
- celle qui traverse le glacier plat et non crevassé.

 

C'est l'option glacier qui est choisie : on descend de quelques mètres pour prendre pied sur la glace et on suit une direction SW pour rejoindre l'ouverture qui donne accès au Steansi La (15mn, 5770m).

 

La descente ne s'effectue pas sur un sentier bien tracé. Il faut dire qu'avec le peu de bipèdes qui emprunte cet itinéraire, cela paraît normal. Par contre, ce passage est très utilisé par les colonies de bharals et les yacks pour passer d'une vallée à l'autre, la présence d'excréments et de cornes en attestent. On descend en se servant de quelques banquettes terreuses qui se trouvent entre les éboulis avant de commencer à trouver au mitan de la descente l'opportunité de fouler des banquettes herbeuses le long de petits ruisseaux qui dévalent la pente. Alors que l'on va bientôt rejoindre la rivière qui arrive de la droite, on incline sur la G pour rester à hauteur sur la moraine herbeuse et rejoindre un emplacement de bivouac à la confluence avec un vallon qui descend du pied du sommet du Nlashigo au lieu-dit Steansi Brok (55mn, 5210m, GPS : 33°41'26"N 78°06'12"E).

Jour 20 : Steansi Brok - Kyungyam - Roang

3h10 / +180m / -1070m.
De puis le lieu de bivouac, on descend sur les moraines herbeuses en RD de la vallée face aux montagnes du N du Rupshu : de gauche à droite, Pologonka, Guide Ri, Thagmar, Thugje et Chokr pratiquement tous des 6000 peu connus car situés dans une partie de cette région peu parcourue puisque l'itinéraire entre les lacs Tsokar et Tsomo Riri passe plus au S...

 

On dépasse un cairn érigé sur le bord d'un plateau incliné en contrebas du camp puis on enchaîne la descente de quelques autres plateaux jusqu'à 5120m où l'on ne descend plus pour suivre une trace cairnée qui évite la traversée (toujours possible...) des pentes détritiques E de ces gigantesques moraines sur lesquelles on évolue. On descend un peu franchir une épaule (30mn, 5050m) puis le sentier se perd au cœur d'un éboulement de gros rochers de granit. Pas d'autre solution que de le désescalader pour atteindre la cote des 5000m et entamer une traversée à flanc d'une combe sablonneuse et déboucher sur le fil d'une arête à 4900m qui marque la fin de la portion scabreuse.

 

Ici, miracle, on retrouve le chemin comme si de rien n'était. Il serpente sur une large crête qui se termine au pied d'un mamelon coiffé d'un gros cairn et devant lequel il incline sur la D pour rejoindre un vallon minéral. Il se poursuit, toujours correctement viabilisé, en traversée pour rejoindre le RD du vallon et se poursuivre à belle hauteur au-dessus d'une cascade. Au-delà, il traverse une prairie à l'herbe rare pour atteindre une arête (45mn, 4675m, C JIO).

 

On descend pour passer à proximité d'un lhato et d'un moulin à prières hydraulique avant de croiser une source (5mn, 4590m). On se retrouve peu après à devoir désescalader une moraine sableuse très pentue pour accéder au fond d'un thalweg au sein duquel on commence à retrouver des buissons ras. A 4530m, on suit une sente dans le fond du thalweg pour arriver sur les banquettes herbeuses de la RD de la rivière principale. On suit le lit de la rivière face au sommet du Tungyat. On dépasse un éventuel lieu de bivouac à 4440m puis on atteint le pont (40mn, 4360m).

 

On l'emprunte pour passer en RG et poursuivre la progression sur les banquettes herbeuses et ce jusqu'à arriver au stade de Kyungyam (30mn, 4180m, C JIO). Sur la G, on rejoint le début de la piste sableuse au pied des falaises blanches de la RG et on débouche devant l'école. On suit le goudron sur la G pour atteindre le gonpa (10mn, 4140m).

 

On poursuit sur la route pendant 200m et, juste avant l'épingle à cheveux, on s'échappe sur la G en montée pour suivre la "route" de Roang. Après avoir traversé la rivière sur le pont, on suit à G un 1er coupe-lacet qui permet de passer devant un moulin à céréales et le suivant à prières. On retrouve la route pour s'engager sur un 2ème coupe-lacet et enfin un 3ème qui se révèle être le sentier historique qui longe le torrent et conduit aux chörtens érigés au pied du village de Roang. On poursuit à main G le long du torrent pour contourner des parcelles agricoles et l'on débouche au niveau de l'emplacement de bivouac officiel situé au-delà de la dernière maison entre la rivière et le chemin historique à la sortie du vallon qui descend du Tungyat (45mn, 4320m, eau dans le torrent, C JIO, GPS : 33°38'19"N 78°08'17"E).

Jour 21 : Roang - Vallée de la Kyungyam Togpo - Doksa du lac à 4960m

3h20 / +680m / -40m.
Roang. Il y a le nouveau village avec ses (quelques...) 4 maisons de style ladakhi bien caractéristique : rectangulaires, toits plats, fenêtres de bois ornées... et puis derrière, à la sortie du vallon du Tungyat, c'est l'ancien village, ruiné certes, mais dont les vestiges attestent d'un style de construction bien particulier. Ici, le torrent ne produit que des galets roulés de belle taille. Les murs des habitations ont été édifiés en juxtaposant les galets les uns sur les autres avec un savant équilibre de forces. Et pas de mortier de jointure... Trois ou quatre poutres de peuplier par dessus et on bloque le tout en posant le toit de torchis bordé de coupes de buissons épineux. Et voilà, le travail est fait ! A priori, cela tient comme cela depuis des siècles. A moins d'un séisme...

 

Du bivouac, on remonte la vallée de la Kyungyam Togpo sur la RG en empruntant le sentier historique qui lui-même suit le canal d'irrigation. On croise une piste d'accès au dernier groupe de maisons électrifié de la vallée et on poursuit au-dessus en traversant un véritable village entouré de cultures en terrasse aujourd'hui abandonné. Quel passé agricole peut-on encore lire dans ces vestiges ? Aujourd'hui, c'est fini : des maisons, il ne reste que les ruines (en galets roulés...), les terrasses arides présentent un aspect de désolation...

 

On s'élève pour rejoindre la nouvelle piste (30mn, 4400m) et on la suit jusqu'à l'épingle à cheveux à 4440m. C'est ici qu'on la quitte définitivement (la caravane de mules la suivra jusqu'à son terme à 4800m en 2026...) pour descendre traverser la rivière en biais là où elle est recouverte de gros blocs de granit. Une fois sur la RD, on suit un large chemin qui dessert le dernier groupe de maisons précédent. Quand on se retourne, on a une vision en enfilade d'une vallée quasi intégralement minérale à l'exception d'un bosquet de saules.... Impressionnant ! Et pourtant, il y a eu une vie à n'en point douter, assurément intense et affairée dans cette vallée où l'eau ne manque pas...

 

Le chemin se transforme en piste désaffectée pour proposer un double lacet et se termine immédiatement après à 4520m où l'on continue sur le chemin historique qui sinue entre les blocs de granit effondrés. Heureusement que ce sentier existe encore car on serait condamné à suivre la piste tracée en RG (en 2022, elle s'arrêtait à Roang à 4300m, en 2025, elle atteint les 4800m). Mais que veulent donc faire les promoteurs de ce projet de folie ? Traverser le Gun La ? Encore une hérésie de plus dans ce Ladakh où les pistes se creusent à vitesse grand V pour la plupart du temps ne desservir que des espaces vides de civilisation... Triste ! Les fonds investis dans ces projets inutiles pourraient être employés à bien d'autres choses...

 

On atteint une doksa face à la 1ère confluence (30mn, 4560m) qui semble abandonnée. Le sentier se poursuit vers le N, apparemment encore bien utilisé par les locaux pour conduire les bêtes à l'estive. après avoir pris un peu de hauteur par rapport à la rivière, il débouche sur un plateau humide à 4770m. Il passe à l'écart en contrebas d'un bâtiment "moderne" (c'est un local avec un petit gonpa attenant destiné à recevoir les prieurs lors de la puja qui précède les moissons...) et il rejoint directement le superbe lhato orné de nombreux taluchos (1h05, 4780m).

 

Au-delà du lhato, on vise le couloir duquel débouche la rivière. On peut, en période de basses eaux, décider de remonter directement le plateau caillouteux et humide recouvert de buissons ras (dans le cas contraire, il est plus sage de contourner largement la zone par la RD...). En haut du plateau incliné, on pénètre dans le thalweg d'où sort la rivière pour remonter sur un terrain un peu chaotique la RD jusqu'à atteindre la confluence de deux torrents séparée par une moraine conique : celui de gauche qui vient du Gun La et celui de droite d'une longue vallée orientée à l'E. Le site est très sauvage et il faut faire preuve d'attention pour traverser le torrent qui arrive du Gun La aux pierres glissantes (45mn, 4900m). Une fois sur sa RG, la dernière épreuve de la journée sera la remontée en écharpe "dré dans l'pentu" du mamelon conique par sa face W pour rejoindre sa crête sommitale (10mn, 4950m) et découvrir avec bonheur le lieu de bivouac qui se situe dans un endroit enchanteur : un immense plateau verdoyant au milieu duquel sinue une rivière qui a même formé un lac. Incroyable au milieu de cet univers minéral !

 

On suit le fil de la crête morainique étale pour prendre pied sur le plateau gazonné dominé sur la gauche par une crête détritique noire de jais de plus de 6000m (on en reparlera demain...) où l'on découvre également une très grande doksa qui semble, à l'instar des autres que l'on a croisées, bien peu utilisée par les locaux alors qu'il y a de la matière pour nourrir les troupeaux ! Le monde change... (10mn, 4960m, eau dans la rivière, GPS : 33°40'04"N 78°12'00"E).

Jour 22 : Doksa du lac à 4960m - Gun La BC S

2h10 / +500m / -50m.
On remonte les pentes morainiques au N de la doksa afin de retrouver la vallée fluviale qui descend du Gun La. Pour cela, on passe tout d'abord à un sommet coiffé d'un cairn (25mn, 5075m) puis on poursuit au NE en suivant un canal d'irrigation (il devait être utilisé lors des campements estivaux des villageois de Roang ; peut-être y avait-il des terrasses cultivées sur les contreforts qui dominent la doksa ?). Il nous conduit jusqu'à un lac asséché d'où l'on dispose dune vue longitudinale de la vallée de la Kyungyam Togpo jusqu'à sa confluence avec l'Indus.

 

On descend légèrement traverser une cuvette humide et verdoyante avant de franchir une arête morainique recouverte de rochers de granit à 5160m de laquelle on se dirige vers la rivière pour poursuivre sur sa RG en évoluant sur les banquettes herbeuses de cette ancienne vallée glaciaire aujourd'hui verdoyante dont la partie haute contraste étonnamment avec celle que l'on a remontée hier, si minérale...

 

De l'autre côté de la vallée fluviale que l'on remonte, on laisse partir vers la gauche un vallon minéral pour poursuivre au NE. On passe RD de la vallée pour rejoindre un bloc de granit de belle taille et de forme cubique (50mn, 5230m). On se trouve à présent à l'approche d'une dernière confluence de vallées. A main droite, on peut admirer un glacier suspendu de belle taille qui occupe tout un versant de la vallée qui s'ouvre sur la droite (il s'agit de l'envers de la crête de plus de 6000m qui bordait le plateau de la doksa du lac...). Gageons que l'on pourra l'admirer davantage lorsque l'on pénétrera dans la vallée qui conduit vers le Gun La...

 

A partir de maintenant, on va peu à peu s'éloigner de la rivière principale en inclinant légèrement sur la G et commencer à remonter en écharpe sur un sentier cairné au-dessus de la confluence des vallées pour franchir le verrou morainique en face du grand glacier. On atteint un large collet (45mn, 5400m) duquel la vue arrière sur le confluence dominée par l'imposant glacier suspendu est captivante.

 

On poursuit en faux-plat montant sur la prairie d'herbe rase pour atteindre le lieu de bivouac du Gun La BC S (10mn, 5410m, eau dans le torrent, GPS : 33°41'22"N 78°13'36"E). Au fond de la vallée on note la présence de deux cols :
- celui de gauche conduit à un cirque glaciaire au milieu duquel se trouve un lac mais le franchissement de la Ladakh range au-delà de ce lac n'est pas envisageable du fait des pentes très abruptes et détritiques côté N.
- celui de droite que le sommet du Largab et ses 6130m dominent est l'unique passage possible : il s'agit bien entendu du Gun La.

 

Si vous êtes en autonomie, notez qu'il est possible vous avancer davantage vers le fond de la vallée pour établir un campement une centaine de mètres plus haut juste au niveau du verrou morainique qui défend l'accès au col avec eau et emplacements plats mais l'herbe n'est pas assez riche pour les mules...

 

Excursion facultative (mais très intéressante...) : Depuis le camp, il est possible d'aller explorer le vallon glaciaire qui se trouve sur la gauche à l'opposé des glaciers du Largap. Une fois arrivé sur le plateau morainique, on découvre un glacier suspendu ainsi qu'un lac. Pour disposer d'une meilleure vue périphérique, il est conseillé de monter au col marqué d'un cairn sur la D (on est sur le fil de Ladakh range au même titre que le col de demain, le Gun La...) et de se rendre sur le "petit" sommet situé à l'E de ce col. Depuis le sommet, en regardant vers l'E, on pourra apprécier le profil de l'étape de demain, le contournement du lac, la montée en lacets dans la moraine frontale du glacier SW du Largap, le franchissement du Gun La et la descente dans la large vallée de la Lalung Togpo ainsi que les deux beaux glaciers suspendus du Largap. En se retournant, vers l'W, on aura une vue imprenable sur le cirque glaciaire qui termine le vallon dans lequel on est monté (compter une excursion de 3 heures...).

Jour 23 : Gun La BC S - Gun La - Descente de la vallée de la Lalung Togpo - Bivouac à 5175m.

3h40 / +260m / -495m.
Depuis le camp on remonte jusqu'au fond de la vallée en laissant à main G l'itinéraire de montée vers le cirque glaciaire (excursion facultative d'hier...). On traverse l'exutoire de cette vallée pour atteindre un plateau caillouteux (35mn, 5480m) avant de poursuivre vers la D afin de contourner les tourbières qui occupent le fond du plateau au N d'un lac. En suivant la base des éboulis de la moraine on arrive au départ du sentier cairné qui conduit au Gun La (15mn, 5480m). Superbement tracé en lacets serrés, il ne serait pas surprenant qu'il soit encore pas mal emprunté par les locaux. On s'élève sur la moraine frontale du glacier SW du Largap jusqu'à atteindre une plateforme (20mn, 5560m) puis en se décalant un peu vers la G on trouve la poursuite du sentier, identique à la portion précédente. A présent, on remonte dans les pentes relevées qui défendent l'accès au col avec de belles échappées sur la langue du glacier SW du Largap. On atteint le large col du Gun La un peu au-dessus et à droite de son point géodésique (50mn, 5670m).

 

Côté N, le sentier cairné se poursuit sur la D pour traverser une zone de blocs de granit avant d'entamer un large contournement du vallon caillouteux et suivre une arête débonnaire vers l'W pour rejoindre le sommet d'un rognon morainique assez pentu. Dans ce couloir dans lequel on vient de basculer, le sentier est parfaitement viabilisé et propose des zigzags serrés qui permettent de rejoindre rapidement de fond du vallon qui descend du glacier W du Largap (30mn, 5440m).

 

On traverse la rivière pour en suivre la RD avec une alternance de banquettes herbeuses et de cailloux. La vallée plonge d'un coup pour se mêler à la vallée principale de la Lalung Togpo en direction de l'E vers Khera Pullu. On reste en RD sur une alternance de tourbières humides et d'éboulis. On dépasse plusieurs vallons émissaires qui arrivent de gauche comme de droite et on établit le campement sur un large plateau gazonné à proximité d'un lac un peu avant une double confluence de vallées (1h10, 5175m, eau dans la rivière, GPS : 33°44'15"N 78°14'01"E).

Jour 24 : Bivouac à 5175m - Fin de la descente de la vallée de la Lalung Togpo - Bivouac à Khera Pullu

4h30 / +100m / -735m.
On poursuit la descente de la Lalung Togpo entamée hier. Pour rejoindre la vallée de la Barma Togpo, on va devoir marcher une vingtaine de kilomètres avec une déclivité assez faible, mais quelle écrin que cette vallée !

 

Au départ du bivouac, on laisse derrière soi la superbe vue des glaciers de la Ladakh range pour se concentrer sur les montagnes qui vont nous régaler tout au long de la descente. On commence par contourner le lac et initialiser a descente en suivant la RD de la vallée. Là encore, on va évoluer sur les tourbières sur lesquelles il va falloir, comme à l'habitude, faire attention à ne pas mettre un pied dans les trous d'eau...

 

On dépasse la confluence avec un vallon qui descend de la gauche ayant pour origine le Gongma La (voir le topo dans la rubrique des Explorations en cours Le Changthang depuis Ligche). On ne peut pas dire que la descente soit ardue, moins de 100m de dénivelée négative en 1 heure de temps ! On commence à voir à l'horizon quelques pics de la Pangong range. On dépasse une doksa puis un peu plus bas un lhato à proximité duquel flotte au vent un darchok (1h, 5050m).

 

C'est ici que l'on traverse la rivière sur des pierres émergées pour se retrouver en RG de la vallée et continuer sur le même type de terrain... Un peu plus loin, on passe en contrebas d'une doksa perchée sur sa moraine face à une superbe aiguille rocheuse aux parois lisses et verticales (35mn, 4995m). A l'avant, la Pangong range s'enrichit sur la droite d'un nouveau pic "aux airs d'Aiguille Verte", le Meruk, qui a la particularité de disposer sur son flanc d'un glacier fleuve (c'est assez rare pour le noter au Changthang...), qui plus est, orienté au SW !

 

Toujours en évoluant sur les banquettes mi-tourbe mi-gazon de la RG, on atteint une doksa de belle importance située au pied d'un couloir pierreux qui descend du pic basaltique de couleur rouge carmin (20mn, 4985m). Et comme dans de nombreuses vallées, les Caterpillar ont œuvré : en moins de 3 ans une piste de 10kms a été creusée et dessert l'endroit (avant de continuer plus haut vers les autres doksas...?). Deux options se présentent :
- descendre sur la droite afin de suivre la rivière et continuer d'évoluer sur les tourbières dans un environnement chaotique (sentier historique),
- emprunter la piste avec un avantage de choix, celui de ne pas être "au fond du trou" et de pouvoir découvrir peu à peu les montagnes de la chaîne de la Pangong range.

 

On emprunte la piste sur 3kms avant de la quitter au moment où l'on domine les plateaux humides qui jouxtent une doksa (40mn, 4925m). On descend tout droit en suivant une ancienne piste jusqu'à rejoindre la rivière au pied de la doksa. On poursuit sur des traces de bestiaux en RG coincé entre la rivière et une moraine caillouteuse. On traverse une autre doksa (35mn, 4765m) où l'on retrouve un sentier qui remonte légèrement à G et qui va traverser un plateau caillouteux avant de prendre en écharpe la moraine. Un peu sur la droite, la Pangong range nous gratifie d'un nouveau sommet, et pas des moindres puisqu'il s'agit d'un 6700m, le Kangju Kangri, derrière lequel se trouve Chushul Gonpa.

 

En haut, on essaie de garder un cap à l'ENE (avec en point de mire les montagnes qui se situent à la gauche du Meruk) alors que l'on sinue entre crêtes de moraines et vallons. On se rapproche peu à peu de la piste jusqu'à la côtoyer (45mn, 4700m), 1km en amont de l'antenne télécom, mais on ne l'emprunte pas car elle a pour terminaison le village de Khera Pullu situé 4kms à l'W du lieu de bivouac pressenti. On poursuit sur les plateaux morainiques, cette fois-ci en descente plus affirmée, pour rejoindre la grande étendue gazonnée au milieu de laquelle serpente un ruisseau issu d'une des moraines. On y établit le bivouac (20mn, 4540m, eau dans le ruisseau, C BSNL, GPS : 33°49'25" 78°21'52"E).

 

C'est ici que se termine la 2ème partie de cette exploration du Changthang. Un véhicule peut venir vous récupérer parce que vous avez décidé d'y mettre un terme et vous vous retrouvez à Leh 5 heures plus tard... Vous pouvez aussi décider de poursuivre la découverte du Changthang en vous rendant au départ de la 3ème partie qui se trouve à 20kms à l'E. Comme cette journée de marche n'aurait rien de transcendant, le véhicule qui apportera le ravitaillement fera la navette entre les deux camps pour convoyer les marcheurs et tout le matériel porté par la caravane durant cette journée de repos. Les mules, quant à elles, chemineront à vide sur cette journée pour se rendre au départ de la 3ème partie de l'Exploration du Changthang "à pattes"...

 

Relevés de terrain août 2025.

11 jours / 38h / +4700m / -4500m.

Lien vers la 1ère partie de l'exploration du Changthang

Lien vers la 3ème partie de l'exploration du Changthang

Lien vers la 4ème partie de l'exploration du Changthang

Lien vers la page principale de l'exploration du Changthang

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