[Drôme] La forêt de Saoû - Les Trois-Becs
6h20 de marche / 17kms / +1200m / -1200m
Carte topographique IGN Top25 au 1/25000e 3138 OT Dieulefit - St Nazaire-le-désert - Forêt de Saoû
Départ : Col de la Chaudière (parking de Siara)
Arrivée : Col de la Chaudière (idem)
Avertissement préalable : Prenez de l’eau pour la totalité de la randonnée !
Téléchargez la carte au format PDF
Une grande bambée sur les sommets emblématiques de la région, voilà ce que je vous propose. Non, non, pas en aller-retour comme opèrent la quasi majorité des impétrants à la réussite du sommet du Veyou depuis le parking du col de la Chaudière, mais avec la traversée intégrale (que nous avions réalisée en 2016 avec Georges et les gros sacs lorsque nous en avons terminé avec le mini-trek de 11 jours des Balcons S du Vercors). Mais, comme on évolue sac léger et hors saison caniculaire et qu'il est de bon ton de proposer une boucle pour pouvoir récupérer le véhicule au point où on l'a laissé le matin (le service de transports en commun dans le coin n'est VRAIMENT pas étoffé !), j'ai englobé ce suivi des crêtes E du synclinal de Saoû dans une circumambulation de plus grande envergure en passant par le Pas de Siara à l'aller et la Porte de Barry au retour. Pfouh ! C'est pas de la petite rando mais après avoir dégusté les paysages proposés du haut des Trois-Becs, on aura le bonheur par la suite de suivre les pistes et sentiers qui veinent la superbe hêtraie de Saoû avant de basculer côté Bourdeaux pour rejoindre le col de Gourdon et au-delà remonter au col de la Chaudière. Et pour ceux qui "ne le sentent pas" dès le début ou auront un subit "petit coup de mou", ils auront l'opportunité de rentrer à la maison un peu plus tôt que les autres en traversant, depuis la piste des Muletiers, le Pré de l'Âne pour retrouver le Pas de Siara et descendre par la voie d'ascension, réduisant de facto la randonnée à une randonnée quand même exigeante de 5h10 / 12kms / +950m / -950m (voir le topo Les Trois-Becs (version courte)).
Du parking de Siara à 1010m d'altitude au col de la Chaudière (si complet, d'autres places sont disponibles sur des plateformes situées le long de la route en poursuivant vers Bourdeaux bien avant le col de Gourdon, comme on revient par là, ça ne pose pas de problème...), on remonte en direction du pilier rocheux du Veyou en suivant un petit escalier à l'WNW. Puis on prend pied sur une sente en zigzags serrés (très bien aménagée par les services techniques de la Drôme depuis 2015) pour passer devant l'entrée annexe du gîte d'étape du col de la Chaudière (10mn, 1100m, chambres et tentes marabout, demi-pension possible sur commande, personnel très accueillant, un bonheur quoi ! Et une vue sur le pays de Bourdeaux à nulle autre pareille..., tel : +33 475768796). En sortie de sous-bois, on atteint une plateforme (15mn, 1220m) de laquelle on domine les vallées du ruisseau de Roland, de la Bîne mais aussi plus loin celle du Roubion. Au fond, on distingue les falaises N de la montagne du Poët (voir Le trou du Furet et La montagne du Poët) ainsi que les Rochers Saint-Maurice. Un bien bel endroit à découvrir ! Côté S, c'est le Grand-Delmas, le point culminant de la montagne de Couspeau qui sépare les vallées du Roubion et de la Roanne ; le sommet se dresse, fier comme un grand, qu'il est d'ailleurs, au-dessus du col de la Chaudière que l'on vient de quitter... A l'E commencent à apparaître la montagne du Glandasse et à sa droite les pics du Dévoluy (Obiou, Grand-Ferrand, Bure, etc.) que l'on verra bien mieux de là-haut.
Comme pour nous accueillir dans ce sanctuaire de Dame Nature, on peut voir tournoyer dans les cieux des couples de vautours-fauves qui ont élu domicile dans les anfractuosités des falaises des sommets des Trois-Becs. On ne sait jamais : la mémoire vautourienne est tenace et se rappelle que quelques imprudents ont perdu la vie sur ce sentier avant qu'il ne soit aménagé par les services techniques de la Drôme (si, si, c'est vrai ! Le sentier d'accès au Pas de Siara a longtemps été interdit aux promeneurs ; il faut dire que certains passages, aujourd'hui aménagés, étaient délicats à franchir par grand vent ou sous l'orage...). On poursuit à G en direction de Roche-Rousse sur un sentier en encorbellement pour rejoindre en pente modérée le Pas de Siara (15mn, 1300m). On se trouve en haut du Pré de l'Âne dont on reparlera plus tard au terme du parcours de crêtes. Ce dernier s'engage à main D sur le nouveau sentier (que dis-je, "l'autoroute"...) qui s'est substitué au chemin historique qui montait "dré dans l'pentu" dans le coteau gazonné à la pente relevée. Là, l'inclinaison est régulière et on rejoint via deux lacets le petit bosquet au milieu duquel se trouve le sentier d'accès au sommet du Veyou (25mn, 1470m). On laisse le sentier de ronde continuer tout droit vers le Pas de la Laveuse (il permet de rejoindre directement les falaises N du synclinal de Saoû sans passer par les crêtes mais sans disposer des superbes panoramas sur les Alpes) alors que l'on monte franchement à D en direction du Veyou. On domine la vallée de la Vèbre (voir topo d'accès au sommet du Veyou depuis l'Auberge des Dauphins en empruntant le canyon de la Vèbre). Vers le S, la Lance, Miélandre et Angèle composent l'horizon et c'est bien le Mont-Ventoux reconnaissable à ses antennes télécom que l'on voit émerger à l'arrière plan de la montagne de Couspeau. On atteint le sommet du Veyou (15mn, 1590m) en arrivant maintenant par le versant S et on poursuit en face en direction du Signal.
On suit le rebord de la falaise. Le sentier descend en larges lacets face au Dévoluy et les hauts plateaux du Vercors où l'on distingue nettement de gauche à droite les Moucherolle, le Grand-Veymont flanqué de son satellite, le Petit-Veymont, et encore plus loin la "dent" du Mont-Aiguille. On franchit un collet (15mn, 1455m) où l'on retrouve le sentier de ronde que l'on avait laissé partir au niveau du bosquet lorsqu'on s'est engagé vers le Veyou. On le quitte de nouveau (il va directement rejoindre le passage de Picourère entre le Signal et Rochecourbe, les deux autres sommets qui composent les Trois-Becs) pour s'engager à D et passer au sommet du Signal (15mn, 1559m). On poursuit au N dans une descente sur le passage de Picourère face à la basse vallée de la Drôme au milieu de laquelle on peut voir Aouste-sur-Sye et Crest avec son donjon médiéval.
Au niveau du passage de Picourère (20mn, 1445m, sentier d'accès depuis la RD156 très pentu et pour randonneurs expérimentés...), on retrouve une nouvelle fois le sentier de ronde qui arrive de la gauche. Cette fois-ci, on va le suivre sur 200m avant de partir à D en montée pour rejoindre le sommet de Rochecourbe (15mn, 1545m). On descend de Rochecourbe côté W dans l'enfilade du synclinal de Saoû. On retrouve le sentier de ronde juste avant de pénétrer dans une forêt (10mn, 1430m). Puis c'est une descente en larges lacets jusqu'au col des Auberts (10mn, 1395m). Au passage, en se retournant, on peut apprécier la verticalité de la falaise N de Rochecourbe. Le surplomb est assez impressionnant, pour ne pas dire plus !
On poursuit la descente mais de manière moins prégnante qu'avant avant de suivre au SW un chemin étale qui conduit jusqu'au Pas de la Laveuse (10mn, 1375m, connexion avec le GR9 qui arrive en face de Saillans via le Pas de la Motte). Du poteau indicateur, on s'en va faire un A/R d'une grosse centaine de mètres jusqu'au Rocher de la Laveuse en suivant tout droit les marques blanches et rouges du GR9. Le trou naturel qui s'est créé en plein milieu de ce bloc calcaire permet de voir le village de Saillans pile poil centré dans la cavité. Tout autour, ce ne sont que couloirs très pentus, aiguilles rocheuses, troncs d'arbres accrochés comme il le peuvent aux parois, bref ! c'est un peu beau... On revient au poteau indicateur "Pas de la Laveuse" pour descendre sur la D en suivant le GR9 direction Bourdeaux.
Le chemin du début se transforme en piste bien avant de franchir le thalweg issu du passage de Picourère. On vient rejoindre le Sentier des Muletiers au niveau du poteau indicateur "Fontaine des Oiseaux" (25mn, 1180m). Ce sentier, plutôt une piste, est un itinéraire carrossable qui parcourt le domaine forestier dans son tiers supérieur. Il permettait l'exploitation du bois du temps de Maurice Burrus au début du XXème siècle. Aujourd'hui, c'est devenu un itinéraire de balade familiale tranquille en boucle à l'ombre des frondaisons, à pieds ou en VTC : on part de l'Auberge des Dauphins côté N pour y revenir côté S. Noter que si le besoin d'eau se fait sentir, on peut rejoindre la fontaine (oui, oui, elle existe...) en parcourant 300m vers la droite. La disponibilité de l'eau n'est pas assurée en toute saison (au printemps et début de l'été c'est bon, après ?...) et comme elle n'est pas contrôlée elle est donnée "non potable". Une petite pastille d'hydroclonazone tuera les éventuelles bactéries. Donc, du poteau indicateur "Fontaine des Oiseaux", on rejoint en suivant le Sentier des Muletiers sur la G le bas du Pré de l'Âne (15mn, 1200m, possibilité d'écourter la boucle proposée en remontant au Pas de Siara sur la gauche et redescente sur le col de la Chaudière 1h / 3kms / +100m / -300m). On poursuit sur la piste support du GR9 pour passer devant la bergerie de Bois-Vert (10mn, 1150m, source intermittente 20m avant la bâtisse). Un peu plus loin, à travers les frondaisons, on revoit le col des Auberts, Rochecourbe et le Veyou. Tout en bas, ce sont les gorges resserrées de la Vèbre qui présentent côté N de belles falaises de couleurs blanche et ocre. La hêtraie laisse place à une sapinière juste avant d'atteindre le lieu-dit "Porte de Barry" (25mn, 1044m), l'un des points de faiblesse dans les remparts S du synclinal de Saoû. On laisse la piste se poursuivre dans un lacet pour rejoindre le refuge des Princes et au-delà l'Auberge des Dauphins (voir topo Le Veyou par les gorges de la Vèbre) alors que l'on poursuit sur le GR9 en basculant côté S dans le pays de Bourdeaux.
On suit un petit chemin caillouteux qui sinue dans un sous-bois de type méditerranéen. A gauche, l'épaule du Pradou est assez remarquable (possibilité de variante "alpine" et hors sentier depuis le Pré de l'Âne via Roche-Rousse et le Pradou). On désescalade le coteau en zigzags serrés jusqu'à rejoindre dans un lacet la piste d'accès à la ferme de Roustan (15mn, 890m). On l'emprunte sur la D. 50m avant d'atteindre la ferme de Fondoresse, on est invité à sortir de la piste pour rejoindre à main G le poteau indicateur "Fondoresse" (10mn, 850m). C'est un gros carrefour de sentiers PR et de GR puisqu'on va suivre sur la G le tout nouveau GR965 dit "Chemin des Huguenots" en direction du village de la Chaudière. Balisé en rouge et blanc, il descend sur une petite sente jusqu'à passer sous le domaine de Floréal (25mn, 750m, propriété privée) et poursuivre vers l'E pour aller traverser le canyon creusé par le ruisseau de Roland (10mn, 745m). Dès le ruisseau franchi à gué, on entame la montée vers le col de Gourdon sur un sentier très bien tracé en larges lacets et peu fatigant malgré les 200m de dénivelée positive à se "farcir" en fin de journée... Au niveau de la RD156 (35mn, 953m), on suit le goudron sur la G pour effectuer les 2,2kms qui nous séparent du col de la Chaudière et son parking salvateur... Noter que 200m avant de franchir le col de la Chaudière, on peut s'octroyer un petit A/R d'une centaine de mètres sur la droite pour aller contempler les fameuses étendues marneuses. Peu après le franchissement du col, voici le parking (30mn, 1010m).
Je vous relaie un bel article de la Revue Drômoise qui évoque l'histoire de cette forêt de Saoû et incidemment de la personne qui a fait qu'elle existe en l'état aujourd'hui, Maurice Burrus Revue Drômoise.
Et pour terminer ce topo, je vous engage à visionner un petit film tourné par Jacques Mouriquand de Vidéos Val de Drôme au coeur de la forêt de Saoû histoire de mieux faire connaissance avec le patrimoine et les hommes....
Saoû: les hommes de la forêt
Autres randonnées dans la Drôme et en Rhône-Alpes
Commentaires
-
- 1. Andreas Zahnlecker Le 16/03/2023
Bonjour, tout d'abord félicitations pour la vaste collection d'excursions d'une journée. J'ai une question. Le terme indiqué comprend également les pauses ou s'agit-il simplement du terme PURE. Merci beaucoup pour une brève information. Salutations-
- PIERRE MARTINLe 17/03/2023
Bonjour Comme c'est maintenant indiqué dans l'onglet Avertissement : "Veuillez prendre aussi connaissance que les temps de parcours indiqués sont ceux qui correspondent à une marche normale de randonneur, ni trop vite ni trop lent..., et qui prennent en compte LE TEMPS EFFECTIF LORSQUE L'ON EST EN MOUVEMENT et donc excluent d'éventuels TEMPS DE PAUSE OU DE DEJEUNER." Bonnes balades ! Pierre
Ajouter un commentaire