Retour sur Terre...
- Le 12/12/2009
- Dans Voyages
Voilà ! Les vacances d'automne sont bien finies, sniff... Quand même pas un grand cru dirons-nous. L'hiver au Népal s'est invité avec un peu d'avance et a bloqué les caravanes alors qu'elles s'apprêtaient franchir les cols d'altitude. En effet, nous avons connu une période d'instabilité météo mi-novembre (la queue de la tempête tropicale Phyan qui arrosait l'ouest de l'Inde et Bombay). Celle-ci a provoqué des précipitations en altitude avant que le beau temps ne revienne. Un temps sec et froid s'est installé et a transformé cette humidité en glace rendant certains passages bien délicats : c'est la raison pour laquelle le Thorong La a été très difficile à passer dès la fin-novembre. D'autres cols plus techniques comme le Tesi Lapsa ont été complétement bloqués et le resteront jusqu'au printemps prochain. Le Yalung La, le col que nous convoitions cette année, assez proche du Tesi Lapsa, a connu la même punition.
Chaque jour de notre marche d'approche, nous croisions des groupes d'alpinistes qui avaient rebroussé chemin, arrivés au pied du Tesi Lapsa ou du Yalung La. Ces passages étaient devenus trop techniques à franchir même en cordée légère. Il faut dire que la tentative que nous avons effectuée en direction de la vallée du Ripimoshar Glacier s'est déroulée sur un terrain recouvert d'une couche de neige glacée avec quelques traversées de torrents "touchy"... Alors 1000 mètres plus haut qu'en aurait-il été ? Des séances de qualification au Trophée Bompard sans équipement adapté ? Nous ne disposions pas cette année de crampons, le col étant habituellement "sec" en cette saison, et plus que tout, nous ne souhaitions pas faire prendre le moindre risque à l'ensemble du groupe qui nous accompagnait (porteurs et sherpas). Même si tous possédaient leur équipement de protection contre le froid, ils étaient loins d'être préparés à jouer la danseuse sur glace à 5300 mètres d'altitude avec leur charge dans le dos... Nous nous sommes donc résolus à suivre le mouvement de repli général et redescendre dans la vallée pour conclure notre trek à Singati. Un peu frustrés du manque relatif de haute montagne, nous avions quand même la tête remplie des splendides paysages que nous avions traversés durant la première semaine de marche pendant laquelle les scènes de campagnes se découvrent à chaque détour du sentier. Et c'était bien, cette année, l'autre but affiché de cette randonnée en complément du passage du Yalung La pour atteindre Jiri (voir le billet précédent du blog).
Dans les prochains jours, je mettrai en ligne sur le site le topo de cette randonnée "campagnarde" originale faisant la part belle à la traversée de villages, complétée de deux aspects plus montagne : le passage du Daldung La, très facile d'accès entièrement sur sentier, panoramique à souhait (c'était le reproche affiché l'année dernière lorsque nous étions descendus le long de la Rolwaling khola), honteusement et sans raison délaissé par les agences, et l'exploration de deux spectaculaires vallées glaciaires accessibles à partir du camp de base de Na et son chaleureux lodge. Un diaporama illustrera comme à l'habitude les écrits. Encore un (petit) peu de patience...
Le temps que nous avons dégagé par la réduction du nombre de journées de marche nous a permis d'aller nous poser au bord du lac de Pokhara pour une petite période de farniente bien agréable. Là aussi, pas de chance, la chaîne de l'Annapurna s'est retrouvée prise dans une gangue de nuages occultant dès le début de la matinée les splendides pics rutilants. Mais quel calme dans cette petite ville de province... Ca change de Katmandu, ça oui !
Pour terminer ce billet, dans le désordre, quelques instantanés qui resteront dans nos mémoires :
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le plus fort : les 2h30 de piste défoncée entre Singati et Dolakha en autocar Tata, absolument démoniaque, nécessitant de la part du pilote (non, non ! on ne plus parler de conducteur dans ce cas précis...) une dextérité sébastienloebesque... Portion de piste à éviter absolument à moins d'avoir rédigé au préalable son testament. Pour mémoire l'année dernière, nous avions été contraints de poursuivre à pied de Singati à Dolakha par le sentier historique qui longe la Tama kosi à cause d'une grève des transporteurs ; nous nous étions dits qu'après 25 jours de marche difficile, nous aurions bien aimé poser nos fesses sur la banquette d'un élément motorisé... Eh bien, tout juste un an après, on ne saurait que remercier les conducteurs (pardon, les pilotes...) d'avoir fait grève tant la dangerosité de la piste est effective...
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pendant la première semaine de randonnée, des rencontres enrichissantes avec les villageois, des myriades d'enfants "nature" et surtout pas de "One rupee", "Hello, mithaï", "Hello, pen", "Namaste, balloon"... Je vous l'avais promis, le Népal des campagnes à l'état brut non tourdesannapurnasisé...!
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et pour finir, pour occuper les soirées des quatre derniers jours, la création sur le papier du futur trek ayant pour thème une traversée originale de Charikot à Junbesi passant par les bergeries d'altitude au sud du Rolwaling et du Numbur. On envisage de l'intituler "Sur la route des kharkas" ou bien "Sur le chemin de la bouse"... Le circuit est prêt, validé par les locaux. Il ne reste plus qu'à trouver un créneau dans notre emploi du temps un peu chargé : 2010, 2011 ? En automne assurément, mais plus avant dans la saison, à partir de mi-octobre.