De retour de Corse
- Le 07/09/2009
- Dans Voyages
Ca y est ! Les trois semaines de randonnée en Corse viennent de s'achever ce week-end. Même si nous avons dû en permanence recomposer le programme initialement prévu, la bambée que nous avons eue le plaisir de réaliser nous laissera d'excellents souvenirs et va me permettre de vous proposer comme à l'habitude un topo de randonnée original et bien entendu hors des sentiers battus. Les impondérables ont toutefois joué en notre faveur, nous guidant au gré des ajustements vers des opportunités de découverte de paysages ou d'itinéraires et des rencontres toutes plus sympathiques les unes que les autres. A vous d'en juger à la lecture de la suite du billet...
EasyJet Paris-Bastia pour la première fois. Parfait, pas cher et pro ! Espérons que la compagnie continuera à opérer sur cette destination. Douche froide à l'arrivée : pas du fait de la météo, il fait plus de 35°C ! Comment rejoindre Corte dès lors qu'il y a grève des conducteurs de train ? Une fois que le chauffeur de taxi nous aura abandonné sans aucun avertissement à la gare de Casamozza (c'est d'ailleurs la seule personne désagréable que nous avons rencontrée de tout notre séjour, bien plus que désagréable, je dirais méchante et présentant bien mal la grandeur d'âme du peuple corse...) et que nous aurons pris connaissance de la petite étiquette au communiqué laconique placardée sur la porte d'entrée de la gare, nous nous dirigeons vers la station service la plus proche (Marcelli) pour nous enquérir d'un moyen pour rallier Corte. Gentillesse et service pour nous les pédestres, le gérant nous indique l'affichette collée au mur qui précise les horaires du bus Bastia-Corte-Ajaccio, bus qui emprunte la RN devant chez lui. Il ne pouvait pas savoir que cette année les horaires de passage avaient été avancés d'une heure et que lorsque nous nous mîmes au bord de la route, nous ne vîmes aucun bus passer pour cette destination, et pour cause... Par contre nous avons pu confirmer qu'entre 16h15 et 16h45 il existait bien des services de bus vers Ghisonaccia, Cervione, Vescovato, Porto-Vecchio, Calvi... A savoir pour une prochaine fois. Vers 18h, nous nous décidons à commander un taxi pour rejoindre Corte (100€). Cette fois-ci, le chauffeur est parfait. Dans tous les troupeaux il y a quelques "moutons noirs" et bien heureusement beaucoup, beaucoup, beaucoup de blancs... Bon ! Nous voici à Corte à l'hôtel HR (résidence étudiante reconvertie en hôtel l'été et à l'accueil très sympa mais aux infrastructures vieillottes et défraîchies). Pour demain matin, il ne faut pas rêver : il n'y aura pas de train pour Poggio di Venaco. La radio nous apprend qu'un médiateur vient seulement d'être nommé pour résoudre le conflit qui perdure depuis une dizaine de jours. Nous décidons d'adapter notre circuit et de partir sur le Mare a Mare Nord variante pour rejoindre le "camp de base" du Cardo. La suite de l'itinéraire, vous la trouverez dans le topo [France] Corse - Niolo, Filosorma et Cortenais...
Le circuit prévisionnel, même si nous en avons gardé la trame, s'est trouvé chamboulé au gré des conditions atmosphériques (grosses chaleurs, orages dantesques,...), de la disponibilité des points d'eau en montagne (contrairement à l'année dernière, nous avons trouvé nombre de sources à sec alors que l'hiver et le printemps avaient été bien arrosés, Va savoir Charles...!) mais aussi en raison de l'impraticabilité de certains sentiers disparus corps et biens dans les buissons d'aulnes (heureusement qu'il existe encore des passionnés qui, habitant dans ces micro-régions, s'engagent sur le terrain à la réhabilitation de nombre de sentiers par le défrichage et le rebalisage, merci à eux !). Cette recomposition journalière nous a permis de tester (et de parfaire...) nos connaissances sur l'île. Beau stage d'insertion sur le terrain pour les uns, de mise à niveau et de contrôle continu pour les autres !
Et puis chaque jour des paysages connus que l'on découvre avec émerveillement sous un angle nouveau. Chaque jour aussi, en parcourant des sentiers peu empruntés par les touristes, son lot de rencontres :
- Jean, le gérant du camping de Savaggio, avec lequel nous avons beaucoup discuté et échangé.
- Mimi Costa, le berger de Canaglia, à ce même camping de Savaggio, qui nous a exposé ses idées, nous les a faites partager avec cette force de persuasion si caractéristique du caractère qui honore le peuple corse, bien trempé, aux points de vue sans équivoque mais laissant l'ouverture au débat d'idées. Amoureux de sa région, il partage nos points de vues pour rendre la montagne aux randonneurs, entre autres en balisant les itinéraires historiques et en ouvrant le périmètre au-delà du seul GR20...
- Carine qui passe la saison d'été au "Parcours Aventure" de Vizzavona et avec laquelle nous avons passé une excellente soirée. A prolonger un de ces jours du côté du Vercors ?
- Fanfan, dans la bergerie restaurée de Muracciole, qui nous a accueilli et offert le gîte et presque le couvert (oignons, tomates du jardin et une bouteille de vin d'Aléria) ; rencontre trop courte mais si enrichissante...
- Dume Flori, au refuge de Puscaghja, frère de François que nous avions connu lorsqu'il dirigeait le centre UCPA de Ghisoni. A cette période, Dume accompagnait aussi des groupes de stagiaires mais impossible de s'en rappeler, jusqu'à la vision d'une photo de "jeunesse" (on va dire de l'époque) où il présentait une tignasse bien fournie et caractéristique, et là tout s'est éclairé dans nos mémoires... Bon vent Dume ! Et à l'année prochaine.
- Marie, gardienne du refuge d'Ortu di u Piobbu, que j'avais rencontrée il y a une dizaines d'années du côté de Petra Piana et qui m'avait conseillé d'aller faire un tour du côté des sources de Vetta di Muro : si fait l'année dernière... Il serait sympa que l'on prenne un peu plus de temps pour discuter, elle connaît si bien sa montagne...
- le berger venu à pieds depuis la vallée de la Tartagine rassembler son troupeau de chèvres au Bocca di l'Ondella et avec lequel nous avons discuté quelques moments ; il nous a déconseillé, alors que le ciel était d'un bleu pur, de poursuivre en direction du Padro comme nous en avions l'intention première... Nous avons suivi son conseil et décendîmes sur Asco. Bien nous en a pris de l'écouter, en moins de deux heures de temps, le sommet a disparu sous une épaisse couche de nuages menaçants !
- Nathalie et Jean-Louis qui proposent les chambres d'hôtes (avec la piscine s'il vous plaît) dans le village d'Asco : l'Acropole (dîner superbe où trône au milieu de l'assiette une entrecôte large et épaisse comme une main de bûcheron et des produits frais du jardin sans oublier un accueil de premier ordre tout empreint de gentillesse).
- et puis tant d'autres, furtives mais souriantes, à Colga, à l'Inzecca, à Polvarella, à Corscia, à Ota, à Asco et même à Porto, c'est dire, que ce soit au camping sous les eucalyptus ou attablés au restaurant le Belvédère avec son menu de midi à tout petit prix et d'une qualité rare...
Allez ! N'hésitez plus, ne croyez pas tous ces gens qui "connaissent" prétendument la Corse et qui font d'un cas précis une généralité, ce pays est une merveille, gens et paysages confondus, c'est un Tout. Les corses peuvent parfois sembler ronchons, distants, hautains ? mais au fond d'eux ils cachent un coeur d'or... Ecoutez-les vivre, c'est un enchantement !
Pour finir, une photo de l'équipe de choc en plein effort à Porto à la terrasse du restaurant Le Belvédère. Noter un gros travail musculaire au niveau des articulations antérieures si peu utilisées lors de la marche...